Quelles assurances sont-elles réellement indispensables ?
Les Français seraient les champions du monde de l’assurance. Il faut dire que dans de nombreuses circonstances, il est parfois difficile d’y échapper…

Dans un pays où chaque Français débourse l’équivalent de 2270 € par an en matière d’assurances diverses et variées, il est parfois difficile de faire la part des choses entre l’obligatoire, l’utile et le futile. Petit tour d’horizon des contrats auxquels vous pourrez difficilement échapper.
La responsabilité civile : une obligation légale
Parce qu’un accident est si vite arrivé, l’Etat a fait de la garantie pour responsabilité civile une obligation légale.
Cette dernière concerne tout le monde et couvre ainsi l’ensemble des dommages corporels et matériels que vous pourriez être amené à occasionner à autrui.
De fait, pour encourager sa souscription, elle se trouve généralement directement intégrée au sein des contrats d’assurance habitation et concerne de facto l’ensemble des occupants déclarés. Vos enfants sont à ce titre pris en charge au même titre que vous-même.
Il convient tout de même de faire attention aux conditions de certains contrats qui excluent de la prise en charge vos enfants une fois qu’ils ont atteint leur majorité. Une assurance tout exprès devra alors être souscrite.
L’assurance auto : un devoir pour les conducteurs
Le simple fait de détenir un véhicule à moteur en état de circuler est soumis à une obligation de couverture spécifique non prise en charge par la responsabilité civile de base.
C’est ce que rappelle l’article L.211-1 du Code des Assurances, précisant que cette obligation incombe tant aux personnes physiques que morales.
Mais seule la garantie au tiers couvrant votre responsabilité vis-à-vis des victimes en cas d’accident responsable est obligatoire aux yeux de la loi.
En aucun cas, les garanties complémentaires contre le bris de glace ou l’assistance en cas de panne ne peuvent être imposées, même si elles sont vivement recommandées.
L’assurance santé : de plus en plus incontournable
Dans une société inscrivant le principe de solidarité comme un de ses marqueurs principaux, une partie des assurances dites sociales s’avèrent de fait imposées à tout ou partie de la population.
Inutile d’espérer échapper au financement de la Sécurité sociale. Ses cotisations s’imposent de facto à l’ensemble des entreprises et des salariés français.
Pour ces mêmes salariés, depuis janvier 2016, la loi relative à la sécurisation de l’emploi leur impose un contrat d’assurance santé financé à 50 % par leur employeur. Objectif : permettre à chacun de bénéficier d’une couverture santé minimale.
5 % des Français ne possédaient encore aucune mutuelle en 2015.
Autrefois facultatives, quoique vivement conseillées, les complémentaires santé s’inscrivent ainsi de plus en plus comme étant clairement obligatoires.
L’assurance habitation : non obligatoire mais hautement conseillée
D’un point de vue strictement légal, il est possible d’habiter son logement sans pour autant l’assurer. Cette économie se fait toutefois aux risques et périls de l’occupant. Car, en cas de sinistres, ce sont parfois des sommes de plusieurs centaines de milliers d’euros qui peuvent être en jeu.
Pour un coût compris entre 20 et 30 € par mois, à vous de voir si le risque vaut vraiment le coup d’être pris… D’autant plus qu’il conviendra alors de souscrire à une assurance dite de responsabilité civile privée, généralement incluse dans les contrats multirisques habitations.
A cela s’ajoute nombre de situations dans lesquelles la garantie, quoique théoriquement optionnelle, peut vous être imposée. Si vous êtes locataire, le propriétaire peut ainsi vous refuser le bail si vous n’êtes pas titulaire d’un contrat.
Les assurances emprunteurs : facultatives mais souvent imposées
C’est souvent la question que se posent les emprunteurs : est-il indispensable de contracter une assurance avec sa demande de crédit ?
Théoriquement, rien dans la loi, pas plus pour un crédit immobilier que pour un prêt à la consommation, n’oblige en effet un emprunteur à s’assurer contre ce type de risque.
Toutefois, l’établissement financier se réserve en contrepartie le droit d’accepter ou non la demande du client en fonction du risque en jeu pour lui.