Quelles alternatives au gaz russe pour la France ?

Du fait de la guerre en Ukraine, l’approvisionnement en gaz de l’Europe est bouleversé. La Russie a réduit ses livraisons vers l’Europe et cela touche la France. Depuis la mi-juin, GRTgaz, transporteur français, a annoncé que l’Hexagone ne recevait plus de gaz russe par gazoduc du fait d’une « interruption du flux physique entre la France et l’Allemagne ». Face à ces baisses, comment peut-on se passer du gaz russe ? Quelles sont les alternatives ?

alternatives au gaz russe

La France peut-elle se passer du gaz russe ?

A priori oui. C’est en tout cas ce qu’estime Agnès Pannier-Runacher : « Dans l’absolu et tel que nous bénéficions du gaz naturel liquéfié, nous pourrions nous passer du gaz russe, cela suppose que tous les méthaniers arrivent à l’heure et que nous puissions remplir confortablement notre stockage stratégique », a fait savoir la ministre de la Transition écologique.

C’est également ce que pense Jean-François Carenco, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE. Selon lui, la France est « à même, compte tenu des mesures qui ont été prises, de supporter une coupure du gaz russe ».

En effet, en France, d’après GRDF, 17% du gaz consommé provient de Russie. Le gaz russe n’est donc pas majoritaire dans l’approvisionnement de l’Hexagone. Toutefois, il représente une part importante d’où l’importance de diversifier les sources.

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Le GNL

Le gaz russe acheminé par gazoduc n’est plus livré. Pour remplir ses stocks, la France compte sur le GNL (Gaz naturel liquéfié). Acheminé par bateau, il provient de Norvège, d’Algérie ou encore d’Azerbaïdjan.

Les États-Unis se positionnent également aujourd’hui comme un pays fournisseur. Joe Biden s’est engagé à fournir 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié à l’Europe en 2022.

Toutefois, cette solution ne peut être envisagée que si l’Europe est en capacité de recevoir le GNL. D’après le Groupe international des importateurs de gaz naturel liquéfié (GIIGNL), la capacité de regazéification de l’Union européenne dans les terminaux méthaniers est portée à 170 milliards de mètres cubes. En théorie, elle peut importer les 155 milliards de m³ de GNL en 2022 qui correspondent aux achats auprès de la Russie. En pratique, cela n’est pas si simple. En effet, l’équilibre est trop fragile entre les capacités de regazéification et les livraisons à venir. En cas de défaillance d’un terminal ou de maintenance, l’approvisionnement pourrait être rendu difficile.

C’est pourquoi, la France a décidé d’augmenter ses capacités de réception de GNL. « Nous allons lancer un nouveau terminal méthanier pour accroître notre capacité à nous approvisionner en gaz qui n’est pas dépendant de la Russie », a fait savoir Élisabeth Borne, la Première ministre. Un terminal flottant verra le jour dans le port du Havre. Il sera mis en service en septembre 2023.

Le biométhane

Le développement du biométhane, un gaz vert produit à base de déchets agricoles ou de déchet de station d’épuration, est une autre piste pour se passer du gaz russe. Produit localement, il favorise l’indépendance énergétique de l’Hexagone. C’est ce qu’explique EDF : « Consciente du potentiel du gaz vert, la France a décidé d’en augmenter la consommation en passant de 2 à 3 %, à l’heure actuelle, à 8 % en 2028, pour atteindre la barre des 16 % en 2050 ».

Depuis le début de la guerre, la production de biogaz a grimpé en flèche. La filière annonce que la production est montée de 9 % sur le premier trimestre 2022 en France. Cette solution apparaît également plus compétitive. Selon l’Association européenne du biogaz (EBA), le prix de ce gaz vert est aujourd’hui 30 % moins cher que celui du gaz naturel.

Le chauffage renouvelable comme alternative au gaz

Outre le recours au GNL et au biogaz pour réduire la consommation de gaz au niveau national, le gouvernement engage les ménages à changer de système de chauffage. Pour ce faire, il a relevé le barème de MaPrimeRénov’ de 1 000 € depuis le 15 avril pour inciter les consommateurs à remplacer leur chaudière gaz par un dispositif écologique comme une pompe à chaleur ou une chaudière à bois.

Un appel à la sobriété énergétique

Enfin, les fournisseurs d’énergie Engie, EDF et TotalEnergies se sont rassemblés pour encourager les Français à consommer moins d’énergie. Dans une tribune publiée dans le journal du dimanche, ils demandent aux ménages de réduire leur consommation, « redonner des marges de manœuvre » face à de possibles aléas techniques ou d’événements géopolitiques.

« Agir dès cet été nous permettra d’être mieux préparés pour aborder l’hiver prochain et notamment préserver nos réserves de gaz. L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte » exhortent-ils.

Cet appel aux économies d’énergie a également été lancé par le gouvernement. « Il va falloir faire beaucoup plus attention à nos consommations d’énergie » avait affirmé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie en mars dernier.

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