Électricité : une production 2022 historiquement faible en France

30 ans. Voilà trente années que la production électrique française n’avait pas été si basse. C’est ce qu’a révélé le bilan de production d’électricité 2022 publié par RTE, le gestionnaire du réseau de transport national, le 16 février 2023. L’année passée, marquée par la crise énergétique et les graves problèmes de fonctionnement du parc nucléaire français, aura véritablement été une année noire pour EDF. Avec, en point d’orgue et comme conséquence, le risque tant craint de coupures de courant cet hiver, finalement évitées. Choisir.com décrypte donc ce bilan annuel qui dresse une image de la France bien éloignée d’un passé, pas si vieux, où elle était exportatrice nette d’électricité.

production electricite faible 2022

Une production électrique à son plus bas niveau depuis 1992

1992, cela semble une éternité. C’est pourtant vers cette année datant du siècle dernier que le rapport annuel de RTE sur la production électrique française en 2022 nous ramène. Publié le 16 février dernier, les conclusions de ce dernier sont sans appel : « Nous avons traversé la crise énergétique la plus importante depuis le milieu des années 1970 ». C’est ainsi ce qu’a fait savoir Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, le réseau de transport de l’électricité en France.

Cette année 2022 a donc été une année hors-norme pour EDF. Pour cause : la production électrique n’avait jamais été aussi faible sur une année depuis trente ans. « La production totale d’électricité se situe à son plus bas niveau depuis 1992 » a effectivement indiqué le rapport de RTE.

En 2022, la production électrique française s’est élevée, au total, à 445 térawattheures (TWh). C’est 15 % de moins qu’en 2021. Il s’agit donc d’une baisse historique, symbole d’une année noire pour EDF. Les causes de celle-ci sont, évidemment, de natures diverses :

  • d’abord, les tensions d’approvisionnement en énergie. Nées du déclenchement de la guerre en Ukraine, celles-ci furent, au moins en partie, l’un des déclencheurs de la crise énergétique ;
  • ensuite, la très faible production hydraulique que connut la France en 2022 ;
  • surtout, les nombreuses et importantes difficultés que traversa le parc nucléaire français tout au long de l’année. Cela provoqua l’arrêt de tant de réacteurs que, le 28 août 2022, 65 % du parc nucléaire français était hors-service !

Habituellement point fort du mix énergétique français, l’énergie nucléaire fait donc plutôt figure de tâche sur ce bilan 2022. Les raisons de son indisponibilité prolongée et inquiétante l’an passé sont bien connues. « De nombreux arrêts pour maintenance […] étaient prévus » a rappelé Thomas Veyrenc, directeur exécutif stratégie, prospective et évaluation chez RTE. Mais c’était « sans compter les arrêts liés au phénomène de corrosion sous contrainte qui a touché les réacteurs les plus récents ». Ce problème a même obligé EDF à faire intervenir l’un de ses partenaires américains afin de réaliser les travaux nécessaires.

L’impact de tous ces dysfonctionnements a été énorme. En effet, la production électrique nucléaire :

  • a totalisé 62,7 % de la production totale d’électricité en 2022 ;
  • elle était de 69 % en 2021 ;
  • et se portait à plus de 70 % les années précédentes !

Cette production électrique d’origine nucléaire a en réalité baissé de 30 % par rapport à la moyenne de production des vingt dernières années. Dans l’absolu, jamais elle n’avait aussi faible depuis… 1988.

En 2022, elle s’est donc portée à 279 TWh. C’est par conséquent très loin des standards de production habituels, car le nucléaire est historiquement une des bases principales de la fourniture de courant en France. Par exemple, en 2005, la production électrique nucléaire annuelle représentait 430 TWh.

Du côté de l’hydroélectricité, le bilan est encore plus mauvais puisque la production n’avait pas été aussi faible depuis 1976 :

  • elle s’est élevée à 49,6 TWh en 2022 ;
  • contre 61,6 TWh en moyenne entre 2014 et 2019.

La raison de cette baisse, là aussi, est simple : le réchauffement climatique qu’a subi en 2022 la France, comme tous les pays du monde, et qui a empêché les barrages de se remplir. « Les températures ont été supérieures aux moyennes saisonnières toute l’année. […] Nous avons aussi traversé la pire sécheresse depuis 1929 » a avancé Maïté Jauréguy-Naudin. Cette dernière est directrice statistique et valorisation des données chez RTE.

Service gratuit choisir.com

Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?

faire une simulation

Bilan de production électrique française 2022 : du positif malgré tout ?

Les conséquences de cette faiblissime production nucléaire et hydraulique ont été évidemment nombreuses. Tout d’abord, l’augmentation de la part des centrales au gaz dans la production électrique :

  • elle a grimpé à 44,1 TWh en 2022 ;
  • alors qu’elle était de 32,9 TWh en 2021.

Ce recours aux centrales au gaz était nécessaire pour injecter assez de courant dans le réseau national. Il a toutefois également précipité la flambée corrélée des prix du gaz et de l’électricité en 2022, plongeant énormément d’entreprises et de ménages dans d’immenses difficultés.

Ce recours accru au gaz a aussi fait bondir les émissions de gaz à effet de serre (GES) françaises. Celles-ci sont en effet passées, de 2021 à 2022, de 21,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 à 25 millions. Malgré tout, Xavier Piechaczyk a précisé que, au niveau européen, la France restait « au 3e rang des mix électriques les moins émetteurs [de GES] derrière la Suède et la Finlande ». De quoi essayer de se consoler ?

À cause de cette très basse production électrique, les scénarios catastrophes étaient craints pour l’hiver. Beaucoup de Français redoutaient alors les coupures et les mesures de délestage dans les moments les plus rudes de la saison hivernale. Cependant, ce scénario du pire a malgré tout été évité. Le directeur de RTE s’est donc réjoui car « la France a montré sa résilience et sa sécurité d’approvisionnement a été garantie ». Si ces ruptures d’approvisionnement n’ont heureusement pas eu lieu, c’est grâce :

En effet, par rapport aux moyennes des années précédentes (de 2014 à 2019), la consommation a reculé de 4,2 % en 2022, principalement lors du dernier trimestre. C’est également 1,7 % de moins qu’en 2021. Thomas Veyrenc a ainsi expliqué que « la dernière fois que la consommation a autant baissé, c’était en 2009, au lendemain de la crise financière ».

Dernier enseignement de ce rapport : celui-ci indique, de manière plus optimiste, que 5 gigawatts (GW) d’énergies renouvelables supplémentaires avaient été reliés au réseau en 2022. Cela représente une augmentation de :

  • 1,9 GW pour le parc éolien terrestre ;
  • 2,6 GW pour le parc solaire.

Malgré ces chiffres positifs, la France reste néanmoins (encore) en retard en ce qui concerne les objectifs prévus de déploiement des énergies renouvelables. Autant d’éléments qui montrent que, au niveau énergétique, notre pays fait face en 2023 à de nombreux défis à relever.

Si, de votre côté, vous réfléchissez à changer de fournisseur d’énergie, pensez que le Comparateur Gaz et Électricité de Choisir.com est là vous vous aider ! Grâce à lui, vous pourrez voir clairement les différences entre les offres puis faire le choix qui vous convient.

comparateur

Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?

En 30 secondes simulez votre consommation pour trouver les meilleures offres et comparer avec votre fournisseur actuel.

faire une simulation