Énergies renouvelables et pays du Sud, une progression urgente attendue
Le déploiement rapide des énergies renouvelables au niveau international est l’un des enjeux majeurs pour atteindre une véritable transition écologique au plus vite. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, ces dernières doivent justement « progresser plus rapidement dans les pays en développement », c’est-à-dire les pays les plus pauvres du monde. Ceux-ci se situent majoritairement dans l’hémisphère sud de la planète, d’où le fait qu’ils soient aussi nommés les pays du Sud. Pourquoi l’Agence vise-t-elle en particulier ces pays en développement ? Quelles sont les pistes évoquées afin de pouvoir remplir les objectifs climatiques internationaux ? À quelques semaines du début de la cruciale COP28 pour le climat à Dubaï, Choisir.com vous propose plusieurs éléments de réponse.

Un rapport de l’Irena juge que les énergies renouvelables doivent progresser rapidement dans les pays en développement
L’Agence internationale pour les énergies renouvelables est une agence intergouvernementale mondiale cherchant à œuvrer en faveur de la transition énergétique et du développement des énergies renouvelables. Cette institution est également connue sous le nom de l’Irena, pour International Renewable Energy Agency, son nom anglais.
Elle vient justement de s’exprimer, dans un rapport publié fin octobre 2023, à propos du développement international des énergies renouvelables. Cette dynamique doit être menée dans un but précis : faire basculer la planète dans une véritable transition écologique.
Le rapport est intitulé « Tripler les énergies renouvelables et doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030 : des étapes cruciales vers 1,5 °C ». Il rappelle l’objectif international fixé par l’accord de Paris sur le climat de 2015. La barre du réchauffement mondial à ne pas dépasser par rapport à l’ère préindustrielle avait alors effectivement été établie à 1,5 °C. Pour tenir cet engagement, il faudrait donc tripler la production d’énergies renouvelables sur tous les continents.
Problème : le rythme actuel n’est pas aligné sur ces objectifs d’après l’Irena. Pour parvenir à l’atteindre, le constat de l’agence est même clair. « Les capacités d’énergies renouvelables doivent être accrues plus rapidement dans les pays en développement ». Pourquoi cibler ces États, les plus pauvres du monde ? Cela s’explique par « la demande croissante d’électricité et du rôle important des renouvelables pour remédier au déficit significatif d’accès à l’énergie dans ces pays ».
Ce rapport n’arrive pas à ce moment par hasard. Dans quelques semaines à peine, du 30 novembre au 12 décembre prochain, la COP 28 se tiendra à Dubaï. Ce sommet pour le climat est très attendu. D’autant plus que son président, Ahmed Al-Jaber, a déjà annoncé en mai dernier qu’un arrêt des énergies fossiles n’était pas prévu dans un avenir proche…
En avril 2023, le groupe de réflexion sur l’énergie Ember publiait un rapport optimiste. Il faisait état d’un boom des renouvelables dans la production électrique mondiale en 2022. Aujourd’hui, il indique également que, pour tenir les objectifs internationaux, il va falloir malgré tout intensifier les efforts. Selon Dave Jones, l’un de ses experts, il faudrait passer :
- de 3 600 gigawatts (GW) issus des renouvelables à fin 2022 ;
- à 11 000 gigawatts (GW) à l’horizon 2030.
Pour cela, il faudrait atteindre au plus vite les 1 500 GW de capacités installées par an dans le monde, alors :
- qu’il y en a eu 300 en 2022 ;
- que l’on table sur 500 GW installés en 2023.
Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?
faire une simulationLes autres priorités : réduire les combustibles fossiles et moderniser le réseau électrique
Les efforts à produire concernent en réalité tous les États du globe. En Europe, la Commission européenne a récemment fait savoir que les membres de l’Union européenne (UE) devraient multiplier par 10 le rythme actuel du déploiement d’éoliennes offshores. Le but : atteindre leurs objectifs de 2030, fixés à une capacité installée de 111 GW d’énergie éolienne en mer. En avril, un grand projet de développement européen d’éolien offshore en mer du Nord, comprenant la France, voyait le jour. Toutefois, depuis, de nombreuses difficultés ont émergé, obligeant l’arrêt de certains projets, comme celui de Vattenfall au large du Royaume-Uni en juillet 2023.
Dans son rapport du 30 octobre, l’Irena explique aussi que l’augmentation de la production des renouvelables n’est pas la seule action à mener. Cela doit se faire parallèlement à :
- « une réduction progressive de la production des combustibles fossiles » ;
- « l’amélioration, la modernisation et l’extension des infrastructures physiques » ;
- « une plus grande flexibilité du réseau ».
À ce propos, le rapport insiste pour que les réseaux électriques existants soient modernisés de manière urgente. Le but : les adapter aux renouvelables. L’Irena suggère, pour cela, d’« accroître la coopération transfrontalière et […] développer des réseaux électriques régionaux ».
En octobre 2023, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pointait déjà du doigt les ambitions climatiques mondiales qui prennent du retard. Ce rapport se penchait aussi sur le problème des réseaux électriques qui risquent d’être « le maillon faible des transitions énergétiques propres ». Selon l’AIE, le défi est de taille : en moins de deux décennies, il faudrait rénover ou ajouter 80 millions de km de réseaux sur la planète. Ce serait indispensable afin de supporter l’augmentation de la production électrique venant des énergies renouvelables. Ce point est véritablement crucial : en 2022, le réseau d’étude REN21 faisait savoir que 1 térawattheure (TWh) de capacités éoliennes et solaires n’avait pas pu être utilisé. La faute à un manque :
- de réseaux électriques adéquats ;
- d’autorisations.
L’Irena appelle à une plus grande solidarité concernant le financement des projets d’énergies renouvelables
Le rapport de l’Irena pointe enfin un autre aspect essentiel pour la réussite de tous ces objectifs climatiques : celui du financement. Pour produire de l’électricité verte, l’investissement annuel mondial moyen doit donc passer :
- de 486 milliards de dollars en 2022 ;
- à 1 300 milliards en 2030.
Ainsi, concernant les pays en développement, l’Irena recommande de « réduire au minimum les risques d’investissements et permettre l’accès à des financements à faible coût ». C’est pourquoi l’Agence souhaite que se mettent en place une refonte et une « réforme » de l’architecture financière mondiale.
Quel en serait l’intérêt ? Favoriser le soutien de la transition énergétique pour les pays du Sud, les plus pauvres de la planète. Les auteurs du rapport jugent que :
- « les financements liés au climat venant des banques de développement doivent être accrus » ;
- les capitaux publics doivent être « redirigés du secteur des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables ».
Avec un chiffre très éclairant : sur la période 2000-2020, 2 841 milliards de dollars d’investissements pour les énergies renouvelables ont été cumulés sur la planète. Cependant, l’Afrique, qui regroupe l’essentiel des pays en développement, n’en a perçu que 60, soit environ 2 % du total ! Pour changer la donne, l’Irena souhaite que se développent des modèles de financements innovants, comme le « financement mixte » qui mêle bailleurs de fonds publics et financements privés. L’agence appelle donc à une plus grande solidarité internationale pour la réussite de ces objectifs climatiques. Ils concernent effectivement tous les États de la planète, des plus pauvres aux plus développés. À l’heure actuelle, force est de constater qu’une telle solidarité verte n’existe pas. Cela explique sans doute pourquoi, selon l’Organisation des Nations unies (ONU), « le monde n’est pas sur la bonne voie » d’un point de vue climatique.
Pour apporter votre pierre à cette vitale lutte climatique, tout le monde peut agir. Changer de contrat d’énergie et opter pour une offre renouvelable est déjà un acte fort en faveur du climat. Afin de faciliter vos recherches et vos démarches, le Comparateur Électricité et Gaz de Choisir.com est à votre disposition. N’attendez pas pour l’essayer, vous en serez satisfait !
Comparez pour trouver l'offre la plus adaptée à vos besoins
Nos experts énergie vous aident à économiser jusqu’à 200 € sur votre facture gaz et électricité