Hausse des prix de l’électricité : les promesses du gouvernement

C’est une échéance régulière à laquelle les Français commencent (malheureusement) à être habitués. Début 2024, les tarifs de l’électricité vont (de nouveau) augmenter, après déjà deux hausses marquées en 2023. Début novembre, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, s’est justement exprimée à ce sujet. L’occasion pour elle, au nom du gouvernement, de s’engager à ce que cette augmentation soit limitée à 10 %. La ministre en a profité pour formuler d’autres promesses et réaliser quelques annonces en lien avec le secteur énergétique. Quelles sont-elles exactement ? À quoi doivent s’attendre les Français, au pouvoir d’achat déjà très impacté par la flambée des prix de l’énergie depuis 2022 ? Choisir.com vous répond.

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Les prix de l’électricité n’augmenteront pas plus que de 10 % en février 2024, promet Agnès Pannier-Runacher

Le 3 novembre dernier, Agnès Pannier-Runacher était présente sur le plateau du 8h30 franceinfo. La ministre de la Transition énergétique a alors assuré une chose : la hausse des tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE), qui doit intervenir au 1er février 2024, ne dépassera pas les 10 %.

Cette affirmation pleine d’aplomb succède à, il y a environ deux mois, la dernière estimation de l’évolution des prix réalisée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Le gendarme de l’énergie français, par l’intermédiaire de sa présidente, Emmanuelle Wargon, avait évoqué une augmentation des prix de l’ordre de 10 à 20 % pour début 2024. Face aux multiples réactions d’opposition, la CRE avait par la suite fait savoir que la hausse ne devrait finalement pas excéder les 10 %.

Autorité administrative indépendante, la CRE ne formule en réalité que des estimations et des avis sur les tarifs, en fonction de l’évolution des prix de gros. Cet avis reste soumis à l’aval du gouvernement. C’est en effet seulement ce dernier, ensuite, qui prend la décision finale du taux d’augmentation réel du TRVE.

Si cette prochaine augmentation devrait donc être « limitée » à 10 %, ce sera bien malgré tout une énième hausse que subiront les entreprises et les ménages français. Le pouvoir d’achat de ces derniers a déjà, cette année, été véritablement impacté après :

Lors de son interview, Agnès Pannier-Runacher a tenu à se montrer claire et ferme. « Notre décision est de faire en sorte qu’au 1er février 2024, le tarif de l’électricité n’augmente pas de plus de 10 % ». Et cela, quelles que soient les variations des prix sur le marché mondial. La ministre a effectivement assuré que « nous ferons en sorte que le bouclier énergétique bloque une augmentation, quand bien même les prix sur les marchés internationaux seraient amenés à s’envoler ». En 2024, le bouclier tarifaire, qui doit prendre fin progressivement d’ici début 2025, jouera donc également son rôle pour protéger le porte-monnaie des Français.

Cette prise de position d’Agnès Pannier-Runacher n’est pas une surprise. Déjà en septembre, Bruno Le Maire s’était élevé contre la possibilité d’une hausse des prix de l’électricité supérieure à 10 %. Le ministre de l’Économie s’était ainsi opposé aux premières estimations de la CRE sur l’augmentation des tarifs réglementés de l’électricité, établies entre 10 et 20 %.

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Pas de nouvelle augmentation des prix d’ici la fin de l’année et un hiver serein : les autres promesses du gouvernement

Malgré la nouvelle hausse à venir, Agnès Pannier-Runacher a souhaité se montrer positive. La ministre a effectivement indiqué que les prix de l’électricité sont « aujourd’hui plus faibles qu’en septembre sur les marchés internationaux ».

Son but en réalisant ce constat ? Rassurer les Français au sujet des tarifs électriques en vigueur jusqu’à la fin de l’année 2023. « Les prix ne vont pas bouger d’ici à la fin de l’année, puisque le principe, c’est que le bouclier énergétique est un plafonnement du prix de l’électricité », a indiqué la ministre de la Transition énergétique. Cette dernière a précisé que ce dispositif « permet aujourd’hui au gouvernement de prendre en charge 37 % de la facture des Français ».

Le bouclier tarifaire avait été instauré en France pour faire face à la crise énergétique de 2022, née de différents facteurs tels que :

  • le déclenchement de la guerre en Ukraine avec l’invasion russe ;
  • les grandes difficultés rencontrées par le parc nucléaire français l’an dernier, marquées par des arrêts prolongés de nombreux réacteurs et entraînant une faible production électrique.

Toutefois, le fait qu’Agnès Pannier-Runacher annonce que les tarifs de l’électricité n’augmenteront pas d’ici fin 2023 ne semble en rien étonnant. En effet, comme cela s’est passé cette année, les TRVE ne peuvent varier, selon l’évolution des coûts, que deux fois par an :

  • au 1er février ;
  • au 1er août.

La ministre a également fait savoir qu’une conférence sur les prix de l’énergie allait avoir lieu « dans les deux semaines qui viennent ». C’est la Première ministre, Élisabeth Borne, qui l’a chargée d’organiser un tel rendez-vous. Ce dernier avait été souhaité et demandé par plusieurs députés, comme Olivier Marleix, chef de file Les Républicains. Le but désiré par celui-ci est que l’exécutif puisse :

  • « partager la vision du gouvernement » ;
  • et faire connaître « ce que pourraient être les réponses législatives » à la hausse des prix du secteur énergétique.

Agnès Pannier-Runacher a expliqué que l’idée de cette conférence « est de donner de la visibilité aux élus ». « Je souhaite inviter tous les présidents de groupe [de l’Assemblée nationale], et il est important d’associer les élus locaux », a-t-elle aussi indiqué. Aucune date précise n’est par contre connue pour l’instant.

Enfin, la ministre de la Transition énergétique a souligné que la situation électrique française, à l’approche de l’hiver 2023-24, était plus favorable que l’an dernier. Lors de l’hiver 2022-23, du fait de la faible productivité électrique, on avait craint la mise en place de mesures de délestage pour équilibrer le réseau.

La raison de cet optimisme pour la saison hivernale 2023-24 ? Le fait que 36 réacteurs, sur les 56 présents dans les 19 centrales nucléaires françaises, « tournent à plein régime », selon Agnès Pannier-Runacher. Voilà pourquoi, aux yeux de celle-ci, « on est beaucoup mieux que l’année dernière ». Et ce même si les factures d’électricité feront un nouveau bond au début de l’année prochaine.

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