Un risque de coupure électrique « faible » cet hiver d’après RTE

publié le 22/11/2023 à 10h07 | mis à jour le 22/11/2023 à 10h07 | par Johann Sonneck

Un hiver 2023-2024 que RTE voit approcher sereinement… contrairement à l’hiver précédent

En 2022, du fait de la crise énergétique sans précédent subie par l’Europe, la saison hivernale avait été synonyme de vives tensions et inquiétudes. Le risque de coupures électriques durant l’hiver 2022-2023 avait alors été bien réel, même si aucun scénario catastrophe ne s’était finalement déclenché.

Récemment, RTE, le réseau de transport d’électricité français, a tenu à se montrer rassurant à propos de l’hiver prochain. Le 8 novembre dernier, il a publié une note sur ses « Perspectives pour le système électrique pour l’hiver 2023-2024 ». Celui-ci approche en effet de plus en plus et, pour RTE, il n’y a aucune inquiétude à avoir :

• la sécurité d’approvisionnement en électricité est assurée pour les prochains mois ;
• ce qui implique qu’aucun risque de coupures n’est à craindre en France pour la saison froide de cette fin d’année.

Les propos du gestionnaire du réseau national ont été très clairs. « Les perspectives pour la sécurité d’approvisionnement en électricité lors de l’hiver 2023-2024 sont beaucoup plus favorables que l’an passé. Le risque de déséquilibre entre l’offre et la demande en électricité est estimé à “faible” ».

Une attitude et des annonces qui sont donc aux antipodes de celles de l’an dernier. En 2022, l’approvisionnement du réseau électrique avait été durement impacté du fait des gros problèmes rencontrés par le parc nucléaire national. De nombreux réacteurs avaient été forcés à l’arrêt durant une large partie de l’année, engendrant une production électrique française historiquement faible. En conséquence :

• la population et les entreprises hexagonales avaient été fortement invitées à réduire leur consommation et à faire preuve de sobriété énergétique ;
• en difficulté, la France avait même dû faire appel à l’aide de ses voisins pour continuer à assurer la fourniture du réseau. Cela faisait alors 42 ans que notre pays n’avait pas eu à importer de l’électricité !

La situation avait été extrêmement tendue également au niveau du gaz. À l’approche de Noël, on avait même craint que les stocks de gaz soient insuffisants pour terminer l’hiver au chaud.

La baisse de la consommation française en 2023 permet de voir venir l’hiver prochain de manière sereine

Plusieurs éléments expliquent l’optimisme de RTE pour l’hiver 2023-2024. En premier lieu, la consommation plus faible en France, qui s’est poursuivie même après la fin de la saison hivernale. La baisse est en réalité estimée à 8 % par rapport à la période 2014-2019.

Parmi les facteurs ayant amené les foyers et les entreprises à réduire leur consommation électrique, on peut citer :

• la volonté civique de ne pas avoir un impact trop important sur le réseau électrique national ;
• le souhait d’œuvrer pour limiter le réchauffement climatique et favoriser la mise en place de la nécessaire transition écologique ;
• mais, surtout, l’objectif financier évident de réalisation d’économies. D’après une étude Ipsos effectuée pour RTE, c’est ici la raison qui a motivé la baisse de consommation de 79 % des Français.

Encore aujourd’hui, les prix de l’énergie restent d’ailleurs toujours très élevés :

• le prix repère du gaz, publié mensuellement par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) en remplacement des TRVG, ne cesse d’augmenter depuis plusieurs mois ;
• le prix de l’électricité augmentera aussi de 10 % en février 2024, après deux hausses déjà importantes cette année.

Une situation qui va sans doute continuer de donner envie aux Français de faire des économies d’énergie pour réduire leurs factures. Dans ce but, une autre solution existe : changer de fournisseur et de contrat. Pour effectuer les recherches nécessaires et les démarches vues parfois comme fastidieuses, l’utilisation d’un Comparateur Énergie est vivement recommandée. Celui de Choisir.com est un outil pratique et complet qui met à votre disposition les tarifs et les offres commerciales de nombreux acteurs du marché. De plus, il est entièrement gratuit et sans engagement bien sûr. Vous n’avez plus, en quelques clics seulement, qu’à faire votre choix sur la route d’économies plus que bienvenues !

De nombreuses autres raisons laissent envisager un hiver 2023-2024 sans coupure d’électricité

En plus de l’effet positif joué par la réduction de la consommation d’électricité en 2023, d’autres raisons ont été citées par RTE pour expliquer ces prévisions rassurantes.

La santé du parc nucléaire français est l’une d’entre elles. En effet, celui-ci se porte bien mieux que l’an dernier. RTE a donc fait observer qu’« une proportion notable du parc nucléaire a pu être contrôlée et réparée au cours de l’année ». Résultat : les capacités de production d’électricité nucléaire nationale sont en progression. Les centrales nucléaires devraient effectivement passer à :

• 45 gigawatts (GW) de capacités en décembre 2023 ;
• peut-être 50 GW dès janvier prochain.

Certes, ce niveau est toujours inférieur à celui que notre pays pouvait afficher au début de la décennie 2010. Toutefois, grâce à ce regain de forme, la France est redevenue en 2023 la première exportatrice nette d’électricité d’Europe.

Ensuite, les énergies renouvelables ont également joué leur rôle cette année. Des mots mêmes de RTE, celles-ci ont « continué à se développer en 2023 ». Les pluies importantes connues par la France ces dernières semaines ont compensé les périodes de sécheresse du début d’année. Elles ont rempli de façon très satisfaisante les barrages présents sur le territoire. Ainsi, notre pays pourra avoir recours de manière efficace à l’énergie hydraulique si besoin. RTE a effectivement indiqué que « les stocks hydrauliques se situent, à l’heure actuelle, à des niveaux bien supérieurs à la moyenne des années passées ». Cela fera la différence vis-à-vis de l’an dernier, où les barrages français n’avaient jamais produit aussi peu d’électricité depuis 1976…

De plus, deux nouveaux parcs d’éoliennes offshore ont commencé à produire cette année à :

• Fécamp, en Seine-Maritime ;
• Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor.

D’une puissance totale de 1 GW, leur production « devrait augmenter progressivement » au fil de l’hiver.

Malgré tout, RTE n’écarte pas totalement la possibilité de voir survenir des « scénarios très dégradés » qui résulteraient de « plusieurs aléas défavorables ». En exemple, le gestionnaire du réseau électrique a cité :

• une « reprise rapide de la consommation » ;
• des « retards sur les retours d’arrêts des centrales nucléaires » ;
• une « vague de froid sévère » au plus fort de l’hiver ;
• des « limitations fortes des imports ».

Par conséquent, « des situations de défaillance et de recours aux moyens de sauvegarde ne peuvent donc être totalement exclues ». Pour autant, RTE juge quand même que ces situations « apparaissent nettement moins probables que l’hiver dernier ». Pour que le gestionnaire du réseau le dise aussi clairement, c’est vraisemblablement que le risque de mesures de délestage cet hiver doit être très faible.

Cela n’empêchera pas les outils d’information lancés l’année dernière de perdurer pour l’hiver 2023-2024. C’est le cas principalement de l’application Ecowatt. Téléchargée 3 millions de fois, un indicateur sur le volume d’énergie décarbonée produite à un instant T (soit d’origine nucléaire ou renouvelable) y a été ajouté. Cela en fait un « signal bas carbone » qui vise à informer les usagers des meilleurs moments pour consommer de l’électricité. Pour Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, « 40 % des heures de l’année sont 100 % décarbonées ». Chez RTE, l’optimisme semble bien être de mise pour cet hiver comme pour l’avenir.