Un réchauffement climatique mondial de +3 °C à la fin du siècle ?
C’est le mal du siècle. Le réchauffement climatique est chaque jour plus palpable, ses effets toujours davantage dévastateurs. C’est pourquoi la réduction des émissions de CO2, pour limiter la hausse des températures, est un enjeu international majeur. Depuis l’accord de Paris de 2015, l’objectif est de ne pas dépasser, à la fin du siècle, les 1,5 °C d’augmentation par rapport à l’ère préindustrielle. Néanmoins, fin novembre, l’ONU a publié un nouveau rapport indiquant que la planète est actuellement sur une trajectoire hissant ce réchauffement à environ +3 °C en 2100 ! Quels sont les chiffres exacts publiés dans cette étude ? En quoi ces derniers sont-ils si alarmants ? Alors que la COP28 a débuté à Dubaï, les Nations Unies cherchent à remettre le climat au centre des débats, et les grandes puissances devant leurs responsabilités. Choisir.com vous présente les différents enseignements à tirer de ce rapport.
Le monde sur une trajectoire de réchauffement climatique compris entre 2,5 et 2,9 °C au lieu des 1,5 °C espérés
En 2015, l’accord de Paris sur le climat avait fixé une barre symbolique, vue par beaucoup d’observateurs comme historique. Celle d’une hausse des températures mondiales à ne pas franchir d’ici à la fin du siècle, fixée à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Cet accord international avait généré énormément d’espoirs dans la mise en place d’une véritable transition écologique à l’échelle planétaire. Malheureusement, cette limite devrait finalement être dépassée… et pas seulement d’un peu.
Fin novembre 2023, l’ONU (Organisation des Nations unies) alertait sur le fait que la production d’énergies fossiles serait deux fois trop élevée en 2030. Cette production bien trop importante empêchera automatiquement le respect de ces objectifs climatiques internationaux. António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, parle même de « canyon » entre les engagements pris lors de l’accord de Paris et les actions concrètes des États. Cet énorme fossé représente pour lui « un échec de leadership, une trahison pour ceux qui sont vulnérables, et une immense occasion manquée ».
Ce rapport, le Production Gap Report, a été précisément réalisé par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Il a aussi fait savoir que d’ici 2100 la hausse des températures prévisibles serait bien plus élevée qu’espéré. Si les politiques actuelles se poursuivent sans changement, celle-ci atteindrait presque les 3 °C par rapport à l’ère préindustrielle !
L’ONU a publié son rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions carbone dans un contexte bien précis. En effet, la COP28 a débuté le 30 novembre dernier à Dubaï (Émirats arabes unis). Cette grande conférence internationale (normalement) en faveur du climat se déroulera jusqu’au 12 décembre 2023. Toutefois, cette 28e édition fait l’objet de beaucoup de scepticisme. Son président (contesté), Ahmed Al-Jaber, est en fait un fervent partisan des… énergies fossiles. En effet, il est également le PDG de la Compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi. Ainsi, au printemps, il avait déjà affirmé que l’arrêt des énergies fossiles n’est pas prévu dans l’immédiat.
Reste que la production de gaz naturel, de charbon et de pétrole est la cause principale du dérèglement climatique et de l’augmentation des températures mondiales. D’ailleurs, en 2022, les émissions de CO2 liées au secteur de l’énergie ont connu une hausse record. Elles ont représenté 82 % des énergies totales consommées sur la planète ! Dans ce contexte, rien d’étonnant que la planète ne soit pas sur la bonne trajectoire pour respecter les objectifs climatiques internationaux… Si ces derniers ne sont pas renforcés de manière urgente, la progression des températures se fixera précisément à :
- +2,9 °C en cas de concrétisation des promesses inconditionnelles faites par les gouvernements. Ces dernières sont nommées de la sorte car elles ne sont soumises à aucune condition de soutien extérieur ;
- +2,5 °C en prenant en compte la réalisation, en plus, des engagements conditionnels des États. Il s’agit ici des objectifs conditionnés par l’obtention de financements ou d’efforts d’autres pays.
Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?
faire une simulationL’ONU réclame des « mesures spectaculaires » pour limiter la hausse des températures mondiales dès « maintenant »
Le 20 novembre 2023, l’observatoire européen Copernicus faisait une annonce ressemblant à un second signal d’alarme après celui tiré par l’ONU. Il a indiqué que la température moyenne mondiale avait été, ce jour-là, plus de 2 °C supérieure à celle de la moyenne saisonnière de l’ère préindustrielle. C’est en réalité une (effrayante) première.
En fait, c’est simple, d’après un autre rapport des Nations unies, les engagements actuels des pays permettraient une diminution des émissions entre 2019 et 2030 :
- atteignant les 2 % ;
- au lieu des 43 % préconisés pour tenir la barre des 1,5 °C d’augmentation !
Inger Andersen est la directrice exécutive du PNUE. Elle a déclaré à l’AFP que « nous avons beaucoup de travail à faire parce que, pour l’instant, nous ne sommes pas du tout là où nous devrions être ». Elle a aussi logiquement fait remarquer que « nous devons réduire phénoménalement nos émissions de CO2 ».
Le constat de ce réchauffement climatique bien trop rapide et élevé est alarmant. D’autant plus que, dernièrement, d’autres rapports pessimistes au sujet du climat viennent confirmer que les États de la planète font fausse route dans ce domaine :
- en septembre, l’ONU publiait son « Rapport mondial », regrettant déjà que « le monde n’est pas sur la bonne voie » au niveau du climat ;
- fin septembre, c’était au tour de l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie, de s’alarmer à propos des ambitions climatiques qui prennent du retard.
Difficile de donner tort à l’ensemble de ces rapports qui ne livrent que peu d’espoir dans un avenir plus vert et vivable. Alors que les grandes puissances de ce monde se réunissent à Dubaï pour la COP28, la volonté des Nations unies est donc bien :
- de tirer la sonnette d’alarme ;
- comme de faire pression sur ces pays pour leur rappeler leurs engagements passés.
En effet, ce réchauffement des températures est responsable, comme chacun sait, des effets les plus incontrôlables du changement climatique. Parmi ces derniers, on peut citer :
- les vagues de sécheresses de plus en plus régulières ;
- les incendies toujours plus nombreux et dévastateurs ;
- les inondations qui submergent tout sur leur passage ;
- les autres catastrophes naturelles qui impactent gravement la vie des populations, comme les séismes ou les tempêtes.
Inger Andersen l’affirme avec raison. Pour elle, « compte tenu de l’intensité des impacts climatiques auxquels nous assistons déjà, aucun des deux résultats [à +2,5 °C ou +2,9 °C] n’est désirable ». Quelle ampleur auront en effet ces aléas climatiques d’ici trente ou cinquante ans ? Cette trajectoire de réchauffement catastrophique explique pourquoi António Guterres appelle à la mise en place de « mesures spectaculaires » de la part des États du monde. Il réclame également que ces dernières soient prises « maintenant ». L’urgence climatique n’a jamais aussi bien porté son nom.
Une telle évolution est évidemment inquiétante pour l’avenir. Elle illustre le fait que le basculement vers une réelle transition écologique et énergétique est toujours plus indispensable pour la planète. Dans ce but, les pays et les entreprises devraient plutôt favoriser les productions décarbonées, comme les énergies renouvelables.
Pour vous aussi, la mise en place concrète de cette transition verte est un enjeu crucial ? Dans ce cas, sachez que chacun peut agir dans ce but. Par exemple, vous pouvez changer de fournisseur d’énergie afin d’opter en faveur d’une offre renouvelable. Pour faciliter vos recherches et vos démarches, utilisez le Comparateur Électricité et Gaz de Choisir.com. En quelques clics seulement, il vous donne accès aux propositions de multiples acteurs du marché. L’outil idéal pour faire un choix bénéfique à l’environnement… comme à votre propre avenir.
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