ARENH : 130,41 TWh d’électricité nucléaire sollicités pour 2024

publié le 12/12/2023 à 10h23 | mis à jour le 12/12/2023 à 10h23 | par Johann Sonneck

Une demande d’électricité d’origine nucléaire en diminution vis-à-vis des années précédentes

C’est une habitude à laquelle ne déroge pas, chaque 1^er décembre, la Commission de régulation de l’énergie. C’est en effet toujours à cette date que la CRE, organisme administratif indépendant, annonce chaque année une information clé pour la suivante. Elle a ainsi publié sur son site le montant de la demande des fournisseurs alternatifs pour l’accès à l’électricité nucléaire dans le cadre de l’Arenh. L’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique est un dispositif qui a été mis en place en France en 2011. Il est destiné aux fournisseurs alternatifs d’électricité, comme Engie ou TotalEnergies pour ne citer que les plus connus d’entre eux. Son intérêt ? Permettre à ces derniers de bénéficier d’un tarif régulé de l’électricité d’origine nucléaire, fixé à un prix de 42 € le mégawattheure (MWh). Ce système leur assure de pouvoir ensuite fournir plus facilement de l’électricité à leurs propres clients. L’Arenh permet normalement de racheter, à ce prix « préférentiel », jusqu’à 100 TWh d’électricité par an.

Critiqué par EDF, ce dispositif sera supprimé à la fin 2025. Il sera remplacé par un autre système de régulation dont l’objectif doit être :

• de continuer à protéger les consommateurs contre la volatilité des prix de l’électricité, encore très élevés aujourd’hui ;
• de donner satisfaction à EDF, qui voit l’Arenh comme un sérieux manque à gagner. C’est encore plus le cas depuis 2022 avec les nombreux problèmes subis par l’énergéticien.

D’ailleurs, il est déjà établi que le coût de l’électricité nucléaire connaîtra une (forte) hausse en 2026. Un accord entre EDF et l’État sur le prix de cette électricité d’origine nucléaire a été annoncé mi-novembre. Il passera ainsi de 42 € le MWh aujourd’hui à un tarif « autour de 70 € » le MWh !

Pour 2024, les fournisseurs alternatifs ont déposé au guichet de souscription relatif à l’Arenh des demandes s’élevant à un total de 130,41 TWh. Ce chiffre connaît en réalité une réelle baisse puisqu’il se fixait :

• à 148,9 TWh pour 2023 ;
• à 160,33 TWh pour 2022.

Des demandes d’électricité nucléaire plus cohérentes pour 2024 de la part des fournisseurs alternatifs

Alors, comment expliquer cette diminution de la quantité d’électricité nucléaire demandée entre 2022 et 2024 par les fournisseurs alternatifs ? Est-ce ici un effet de la crise énergétique qui a pu durement frapper certains « petits » acteurs du marché ?

Le régulateur de l’énergie national tire un constat du recul de ces sollicitations liées à l’Arenh. Les 102 fournisseurs demandeurs ont en effet adapté, par rapport aux années précédentes, la cohérence de leurs demandes vis-à-vis de leurs plans de développement. Cohérence qu’ils étaient d’ailleurs amenés à justifier devant la CRE, selon des modalités définies. « En comparaison de l’année dernière, les fournisseurs ont su davantage justifier la cohérence de leur demande d’ARENH avec leurs perspectives de développement ». Voilà ce qu’on peut lire sur le site du « gendarme de l’énergie français ».

Cela n’a pas empêché la CRE de corriger les demandes ARENH de 4 fournisseurs. Ces modifications portaient sur un volume de 0,04 TWh. Toutefois, l’année dernière, les sollicitations de 14 fournisseurs avaient été corrigées, pour un total bien supérieur de 0,56 TWh, preuve de la meilleure cohérence des requêtes pour 2024.

Désormais, les fournisseurs recevront de la part du régulateur une notification mentionnant :

• le volume ARENH attribué pour l’an prochain ;
• le cas échéant, « les motifs de corrections appliqués à sa demande ».

Avec ce total de 130,41 TWh d’électricité d’origine nucléaire demandés après correction, le taux d’attribution de l’ARENH s’élève à 76,68 %. En septembre, la CRE avait estimé que ce taux serait de 90,90 %. Il est donc plus bas qu’attendu. Pour autant, la quantité sollicitée dépasse bien le plafond des 100 TWh prévus par le fonctionnement de l’Arenh. En conséquence, les fournisseurs alternatifs devront compléter leurs achats d’électricité directement sur le marché de gros. Les prix y seront forcément supérieurs à ceux mis en place par le système de l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique. Cette différence sera ensuite répercutée dans le calcul des tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE).

Il est d’ailleurs déjà connu depuis plusieurs mois que les prix de l’électricité augmenteront encore très fortement au 1^er février 2024. Annoncés à la base entre 10 et 20 % de hausse, le gouvernement a, par la suite, promis que cette augmentation ne dépasserait pas les 10 %.

Malgré tout, cela fera quand même beaucoup pour le porte-monnaie et le pouvoir d’achat des Français. En effet, les ménages comme les entreprises ont déjà connu, cette année, deux autres progressions importantes des prix de l’électricité :

• +15 % en moyenne en février 2023 ;
• +10 % en août dernier.

Une flambée des tarifs énergétiques contre laquelle il est difficile de se protéger. Dans ce but, savez-vous que tout le monde a le droit, librement, de changer de contrat d’électricité et/ou de gaz ? Rejoindre un autre fournisseur peut en effet être une solution intéressante afin de faire quelques économies bienvenues sur la facture. C’est dans cette optique que Choisir.com met à votre disposition son Comparateur Électricité. En remplissant, en un instant, les critères de recherche correspondant à vos besoins, il dresse la liste des propositions tarifaires et contractuelles de nombreux fournisseurs du marché. Si vous le souhaitez et désirez plus d’aide avant de faire votre choix, un conseiller peut aussi vous rappeler à un moment qui vous convient. Finalement, notre comparateur énergie est un outil pratique, complet et facile d’utilisation, vous permettant de simplifier vos démarches vers la réduction espérée de vos factures. Entièrement gratuit et sans engagement, ce serait dommage de ne même pas l’essayer !