Le parc éolien offshore de Saint-Nazaire déjà à l’arrêt !

publié le 13/12/2023 à 10h15 | mis à jour le 13/12/2023 à 10h15 | par Johann Sonneck

Le seul parc éolien en mer de France déjà à l’arrêt, un an après son ouverture

Le parc éolien offshore de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, est le seul de ce type actuellement en service en France. Il a été inauguré le 22 novembre 2022. À peine plus d’un an plus tard, ses 80 éoliennes en mer sont déjà à l’arrêt complet, depuis le 1^er décembre 2023. La faute à un problème technique au niveau de la sous-station électrique qui va immobiliser ce premier parc d’énergie éolienne en mer français pendant « deux semaines ». Voilà ce qu’a indiqué EDF Renouvelables, l’exploitant du parc, le 4 décembre dernier.

Depuis son raccordement au réseau national pour une capacité de 480 mégawatts (MW), ce parc offshore de Saint-Nazaire a continué de susciter des avis partagés. Ça doit être encore plus le cas depuis que le site n’assure plus son rôle de production d’électricité, décision actée dans la soirée du 1^er décembre.

La cause : des « données anormales » sur les transformateurs de la sous-station électrique, apparues à la suite de contrôles de routine. EDF Renouvelable a expliqué que, suite à ces contrôles, « les équipes de maintenance du parc éolien en mer de Saint-Nazaire ont identifié des données anormales dans les paramètres des transformateurs de puissance de la sous-station électrique ». Ceux-ci « permettent d’injecter sur le réseau la production électrique des éoliennes ».

La sous-station électrique, de type « S34 », est en effet l’un des lieux les plus essentiels du parc éolien. C’est dans sa partie supérieure que se trouvent deux gros transformateurs. Le rôle de ces derniers est :

• d’élever la tension du courant produit par les éoliennes, les faisant passer de 33 000 à 225 000 volts, niveau de la tension du réseau national ;
• pour ensuite permettre l’envoi de ce courant électrique à terre par l’intermédiaire de deux câbles d’exportation.

C’est un peu comme s’il y avait un problème de connexion entre le parc éolien et le réseau national de distribution d’électricité. De ce fait, la mise hors tension des transformateurs, du fait des anomalies détectées, a justement entraîné « la mise à l’arrêt de toutes les éoliennes du parc ». Des analyses détaillées et des « opérations et vérifications nécessaires » sont actuellement réalisées sur les deux transformateurs de la part :

• d’EDF Renouvelables ;
• de General Electric Grid Solutions, fournisseur de ces transformateurs.

Une immobilisation des éoliennes qui doit durer 15 jours… en théorie

La sous-station électrique de Saint-Nazaire sert aussi de centre de transferts d’informations et de données relatives au fonctionnement du parc éolien en mer. Celles-ci sont transférées à un centre de contrôle situé sur le continent, à La Turballe.

Au total, une centaine de personnes travaillent sur ce site de production d’énergie renouvelable, distant de 12 à 20 km du littoral. Celui-ci, qui doit rester en activité pendant au moins 25 ans, produit l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité :

• de 20 % du département de Loire-Atlantique ;
• soit environ 700 000 personnes.

En tout cas, EDF Renouvelables n’a fourni aucun autre détail quant à la nature de l’anomalie détectée, ni de sa prise en charge depuis le 1^er décembre. Ce coup d’arrêt malvenu, freinant l’indispensable transition écologique à mener à bien, intervient alors que, fin novembre 2023 :

• le président Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un grand appel d’offres d’éolien offshore en France en 2025 ;
• le gouvernement a publié son plan pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles. Sa volonté est d’ailleurs, au niveau des énergies renouvelables, de développer massivement l’éolien offshore, en passant de 500 MW à 18 gigawatts (GW) installés en 2035.

L’arrêt forcé du parc de Saint-Nazaire est donc bien un mauvais signal. Il indique qu’installer des capacités des productions décarbonées n’est pas la même chose que de les faire fonctionner concrètement et correctement… dans la durée. Le souci rencontré par le parc éolien offshore peut d’ailleurs rappeler ceux subis par EDF en 2022, année marquée par l’immobilisation prolongée de nombreux réacteurs nucléaires.

Pour l’instant, l’arrêt du site de Saint-Nazaire ne devrait être « que » de quinze jours, soit jusqu’au 15 décembre environ. Espérons qu’à cette date, la production d’électricité verte reprendra bien comme escompté… et pour de bon.

C’est également une nouvelle qui tombe mal au regard de l’hiver qui approche de plus en plus et du froid qui s’installe déjà en France en cette fin d’année. De quoi raviver le spectre de l’hiver 2022-23, marqué par le risque de pénurie sur le réseau et de menaces de délestage électrique ? En cette saison qui nous force souvent à davantage consommer, le coût de l’électricité peut aussi être une source de préoccupation pour les Français. Pour se protéger contre la flambée de vos factures et préserver votre pouvoir d’achat, n’oubliez pas que tout consommateur est libre de changer de fournisseur quand il le souhaite. Dans ce but et afin de faciliter des démarches jugées fastidieuses par beaucoup, le Comparateur Énergie de Choisir.com est là pour vous aider. Cet outil gratuit et facile d’accès vous propose un comparatif détaillé des propositions de nombreux acteurs du marché, en lien avec vos critères de sélection. Besoin de davantage de conseils avant de faire votre choix ? Vous pouvez aussi demander à être rappelé par un conseiller, à un moment qui vous conviendra. Ainsi, toutes les chances sont de votre côté afin de pouvoir profiter d’un contrat d’énergie synonyme d’économies plus que bienvenues pour votre porte-monnaie.