RTE : 100 milliards d’euros d’ici 2040 pour raccorder la France

Face à la dépendance aux énergies fossiles de la France, rendant plus qu’urgente la transition écologique, les défis que pose l’avenir sont nombreux. L’indispensable décarbonation de l’économie nationale se traduira forcément par une consommation électrique beaucoup plus abondante. Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, multiplie depuis quelques semaines les interventions sur ce sujet de la consommation. Avec une donnée importante, confirmée au début du mois de décembre au Forum Zéro Carbone : le fait que les investissements nécessaires « seront considérables ». Ils devraient en effet approcher les 100 milliards d’euros à l’horizon 2040-2045. Alors que l’hiver 2023-2024 sera sans doute moins à risque que le précédent, Choisir.com revient sur ces annonces du Réseau de transport d’électricité national.

100 milliards pour raccorder la France

Une facture très salée pour assurer le transport d’électricité en France à l’horizon 2040, prévient RTE

Le 7 décembre 2023 se tenait le Forum Zéro Carbone à l’Hôtel de Ville de Paris. Cet événement, réunissant des experts renommés du domaine de l’énergie, a un but : discuter des moyens à mettre en œuvre pour accélérer la transition écologique. Il était organisé conjointement par :

  • le média La Tribune ;
  • France Urbaine, une organisation représentant, de manière globale, les métropoles et les grandes villes du pays ;
  • la ville de Paris.

Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, le Réseau de transport de l’électricité français, y a justement participé. L’occasion pour lui de confirmer la hauteur des investissements à prévoir concernant le développement du réseau de transport électrique. Ces derniers pourraient en réalité approcher les 100 milliards d’euros à l’horizon 2040-2045. Xavier Piechaczyk en a profité pour ajouter que des investissements sensiblement identiques sont programmés pour le réseau de distribution, géré par Enedis.

Il y a quelques mois, en septembre 2023, RTE avait déjà rendu son « Bilan prévisionnel 2023-2035 ». À l’intérieur de ce rapport, le gestionnaire du réseau livrait ses perspectives au sujet du mix énergétique français en 2035. Son président y avait alors parlé de « course contre la montre » qui est d’ores et déjà engagée. Plusieurs raisons expliquent cet état d’urgence évoqué par Xavier Piechaczyk et le défi de taille auquel fait face la France :

  • d’abord, l’incontournable réduction de la dépendance aux énergies fossiles à concrétiser pour tenir les engagements climatiques du pays. Fin novembre 2023, le gouvernement a d’ailleurs publié le plan français pour sortir de la dépendance aux fossiles. Il y prévoit deux leviers principaux :
    • la réduction de la consommation énergétique,
    • le recours massif aux énergies décarbonées, c’est-à-dire le nucléaire et les renouvelables ;
  • ensuite, découlant de cette dépendance, l’urgence climatique qui s’accélère et s’aggrave. D’après le dernier rapport de l’ONU (Organisation des Nations unies), l’utilisation actuelle des énergies fossiles place le monde sur une trajectoire de réchauffement de 3 °C à la fin du siècle… Alors que l’objectif fixé par la COP21 de Paris en 2015 était de ne pas dépasser les 1,5 °C !
  • enfin, la hausse majeure de la consommation électrique attendue pour 2035, provoquée autant par :
    • les nouvelles pratiques et habitudes des Français, comme l’augmentation de l’utilisation des véhicules électriques ;
    • la sortie des énergies fossiles qui fera nécessairement basculer vers une plus importante consommation d’électricité pour tous les besoins des ménages comme des entreprises.

Autant d’éléments qui expliquent le nécessaire investissement d’envergure que RTE et la France vont devoir réaliser pour raccorder tout le monde à l’électricité d’ici vingt ans.

Êtes-vous sûr de ne pas payer votre électricité trop cher ?

faire une simulation

Des investissements « considérables » de l’ordre de 100 milliards d’euros

L’investissement à prévoir est absolument gigantesque. Preuve en est : il ne se compte pas en millions, mais en milliards… Sur le plateau de France2 au début du mois de novembre dernier, Xavier Piechaczyk clamait déjà que « notre enjeu, c’est de sortir des fossiles le plus vite possible ». Donc de recourir plus abondamment à la production d’électricité décarbonée, ce qui rend obligatoires ces investissements colossaux.

Devant les sénateurs dès le mois d’octobre 2023, le patron de RTE l’avait reconnu. « Ces investissements seront considérables, nous le savons déjà », avait-il alors affirmé. Lors du Forum Zéro Carbone de début décembre, Xavier Piechaczyk a été interrogé sur le possible montant de 100 milliards d’euros à débourser pour raccorder la France. Ce dernier n’a pas cherché à esquiver. « C’est de cet ordre de grandeur là d’ici à 2040, voire 2045, pour le transport d’électricité », a-t-il confirmé.

Dans un post sur son compte LinkedIn, le réseau social professionnel, Xavier Piechaczyk est revenu sur ce Forum Zéro Carbone auquel il a été invité. « Produire l’essentiel de notre énergie […] sur notre continent (contrairement au pétrole) signifie des nouvelles infrastructures dans ce paysage », a-t-il écrit. Ce sont justement ces infrastructures qui coûteront énormément d’argent. Dans ce domaine, RTE a par exemple déposé la première étude d’un projet ambitieux de ligne à très haute tension en PACA, dans le Sud. Cette « autoroute de l’électricité » à bâtir, de 400 000 volts, doit devenir la nouvelle « colonne vertébrale d’alimentation électrique de la région, utile à 5 millions de personnes. Cet aménagement coûterait néanmoins la bagatelle de 300 millions d’euros. Si l’on pense ensuite aux besoins des projets électriques à l’échelle nationale, on comprend mieux pourquoi l’enveloppe de 100 milliards a été évoquée.

Dans son post, Xavier Piechaczyk se pose la question de savoir si toutes ces nouvelles infrastructures à construire seront acceptées et « acceptables ». Son opinion est clairement oui, si « nos concitoyens en tirent bénéfice : souveraineté, emplois, niveau de vie, climat, qualité du cadre de vie, et plus encore ». Finalement, il résume la tâche qui attend RTE par ces mots : « Il reste du travail. Il est passionnant ».

Fin novembre, le patron du Réseau de transport d’électricité s’était aussi montré rassurant quant à la saison hivernale à venir. Selon lui, le risque de coupure électrique est « faible » pour cet hiver 2023-2024. Une bonne nouvelle pour tous les ménages et les entreprises qui peuvent aborder, sur ce point, les fêtes de fin d’année de façon sereine.

Pour plus de tranquillité d’esprit encore, vous souhaitez vous projeter vers 2024 avec des factures énergétiques en baisse ? Pour payer moins cher, changer de fournisseur est une option très fréquemment utilisée par les consommateurs. Afin de vous aider dans vos recherches, pensez d’ailleurs à utiliser le Comparateur Électricité de Choisir.com. Il vous propose un comparatif gratuit et complet des propositions contractuelles et tarifaires de nombreux acteurs du marché. Avec lui, c’est la simplicité garantie : vous n’avez plus qu’à choisir l’offre qui correspond à vos besoins !

Changez de fournisseur pour payer moins cher votre électricité

Nos experts énergie calculent pour vous les économies que vous pourriez faire sur votre facture d’électricité