Développement de la mobilité électrique : les conseils de la CRE

Face à l’urgence climatique toujours plus critique, la mise en place, en France comme ailleurs, d’une rapide transition écologique est un enjeu crucial. L’un des axes majeurs pour rendre cette dernière réelle est le déploiement de la mobilité électrique dans notre pays, déjà en cours. La Commission de régulation de l’énergie est bien consciente de cette réalité. Voilà pourquoi elle a publié récemment ses recommandations pour développer et accélérer cette dynamique. Quels sont les conseils dispensés et les pistes envisagées par la CRE dans ce but ? Alors que la massification des véhicules électriques et hybrides aura un impact certain sur le réseau, Choisir.com vous apporte des éléments de réponse.

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La CRE publie un rapport pour accompagner le déploiement de la mobilité électrique

À l’heure actuelle, environ 1,5 million de véhicules électriques (VE) ou véhicules hybrides rechargeables (VHR) sont en circulation en France. Face à la nécessaire transition écologique à mener, le développement de la mobilité électrique est l’un des leviers prioritaires à actionner. Celle-ci progresse d’ailleurs déjà depuis quelques années. Preuve en est : en 2021, le nombre de VE et de VHR était moitié moins élevé, se chiffrant à 750 000. La poursuite de leur déploiement doit permettre :

  • de limiter le recours aux énergies fossiles, dont notre pays est encore très dépendant ;
  • ainsi, d’œuvrer en faveur de la décarbonation de l’économie, dans le respect des engagements climatiques continentaux et internationaux de la France.

C’est la raison pour laquelle, depuis le 1er janvier 2024, un nouveau dispositif de leasing social a été lancé sur le territoire français. Il permet de bénéficier d’un véhicule électrique à 100 € par mois.

Dès décembre 2023, la CRE avait publié ses recommandations pour accompagner le déploiement de la mobilité électrique. L’objectif de ce rapport et des conseils qui y figurent : favoriser « un développement rapide et efficace » de cette mobilité verte. Déjà en 2018, la Commission de régulation de l’énergie avait proposé plusieurs préconisations en ce sens. Les résultats de leur application ont été plutôt concluants puisque, entre 2018 et fin 2023, le nombre de :

  • véhicules électriques et hybrides ont été multipliés par 7 ;
  • points de recharge ont été multipliés par 4.

La volonté du « gendarme de l’énergie français » est d’accélérer ce mouvement. Son rapport a été rédigé à partir d’études externes. Il s’est donc construit par le biais d’« un large travail de concertation » mené entre 2021 et 2023 auprès de différents acteurs.

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Trois recommandations fortes de la part de la CRE pour développer la mobilité électrique en France

Le rapport publié par l’autorité administrative indépendante est constitué de trois axes principaux. Ces derniers forment les points forts des recommandations du régulateur.

1. Augmenter le nombre de bornes publiques, bien localisées et au meilleur prix

Aujourd’hui, on compte sur le territoire français :

  • 111 000 points de recharges ouverts au public ;
  • parmi eux, 18 000 à haute puissance.

Ce nombre de points de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables est une bonne base aux yeux de la CRE. Il n’empêche qu’il est encore nécessaire d’augmenter au plus vite leur quantité en France. Avec, malgré tout, le fait que « ce développement rapide générera des coûts importants pour les réseaux électriques s’il n’est pas réalisé de façon efficace ». En effet, l’électrification du réseau routier, bénéfique pour l’environnement et la neutralité carbone, s’accompagne également d’effets négatifs. Ceux-ci portent sur le fonctionnement des réseaux, la production de l’énergie électrique et ses coûts. Voilà pourquoi un certain nombre de pistes ont été émises afin :

  • d’optimiser le raccordement de bornes publiques ;
  • d’en limiter les coûts ;
  • de réduire les délais avant ouverture aux utilisateurs et usagers de la route.

En ce sens, il faut donc programmer des infrastructures qui soient bien dimensionnées, mais aussi bien localisées. Dans ce but, la CRE conseille par exemple de mutualiser les ouvrages « quand c’est possible ». Cette pratique est notamment envisageable entre deux aires d’autoroute ou de voie rapide. Autre éventualité : coupler les stations de recharge avec de la production d’énergie renouvelable en autoconsommation. L’objectif est alors ici de « réduire la puissance du raccordement », ce qui diminuerait l’impact sur le réseau. La Commission de régulation met aussi en avant les offres de raccordement « intelligentes ». Contre des limitations ponctuelles de puissance, ces dernières doivent permettre un raccordement :

  • nettement moins cher ;
  • beaucoup plus rapide.

2. Généraliser la recharge individuelle

Il s’agit ici d’« un enjeu essentiel pour optimiser l’insertion de la mobilité électrique dans le système électrique ». Avec un constat de base : selon la dernière étude d’Enedis et de l’institut BVA, 26 % des utilisateurs seulement déclarent « mettre en œuvre un pilotage de la recharge ». Autrement dit, seul un quart des conducteurs de véhicules électriques ou hybrides ont mis en place une borne de recharge à domicile pour leur voiture. Or, pour la CRE, ce « trop faible niveau de pilotage à domicile » aurait bien des conséquences au regard des « millions de véhicules attendus dans les prochaines années ». Selon la même étude, 55 % des utilisateurs se déclareraient par contre prêts à passer à l’acte. La recommandation du gendarme de l’énergie est donc de favoriser l’accès systématique, pour les nouveaux dispositifs de recharge, aux tarifs heures pleines/heures creuses. Du fait du déploiement rapide des compteurs communicants de type Linky, la CRE estime que « la solution par défaut consistera en une connexion au compteur ».

3. Simplifier l’accès et le pilotage des bornes

La simplification de l’accès aux bornes de recharge est le dernier axe fort des recommandations adressées par la CRE. Cette dernière souhaite que se développent des bornes « connectables à internet au travers d’un protocole ouvert garantissant l’interopérabilité ». Ce type de matériel favoriserait un pilotage « plus fin et optimisé », si l’accord des utilisateurs est obtenu et qu’un nouveau cadre réglementaire bien spécifique est établi. Cela permettrait aux fournisseurs d’énergie d’accéder à des données importantes du réseau, telles que :

  • le niveau de charge ;
  • la capacité des batteries du véhicule.

L’intérêt ? Que l’accès aux batteries des voitures puisse contribuer à alimenter le réseau et à le sécuriser en cas de besoin.

En tout cas, ces efforts de rationalisation sont plus essentiels que jamais au regard de :

En septembre 2023, plus d’une voiture neuve sur quatre était une électrique ou une hybride rechargeable. Un chiffre qui atteste de l’intérêt grandissant des conducteurs pour la mobilité électrique. Les objectifs de la France dans ce domaine sont très ambitieux et prévoient d’atteindre :

  • les 3 millions de véhicules de ce type en circulation pour fin 2028 ;
  • les 7 millions de bornes de recharge publiques et privées en 2030.

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