Production d’électricité : des exportations record pour la France
Voilà une nouvelle qui fait du bien et donne peut-être de quoi voir l’avenir d’un œil optimiste. Fin décembre 2023, RTE a annoncé que les exportations d’électricité françaises avaient dépassé les 18 000 mégawatts (MW). Il s’agit tout simplement d’un nouveau record, supplantant celui établi en 2019. Après l’année noire subie en 2022, c’est aussi la marque de la meilleure santé du système de production d’électricité tricolore. Quelles raisons expliquent ce regain de forme et ces exportations record ? Est-ce là le signe d’années tranquilles qui se profilent ? Alors que les journées les plus froides de l’hiver vont renforcer la tension sur le réseau, Choisir.com vous apporte les réponses à ces questions.
Un record de 18 860 MW d’électricité exportée fin décembre 2023
Dans les derniers jours de l’année 2023, le Réseau de transport d’électricité, RTE, a réalisé une annonce positive. Celle-ci a concerné les capacités d’exportation « réservées » par les marchés, qui ont dépassé la barre des 18 000 MW. Vendredi 22 décembre à 16 h, un pic de 18 680 MW a ainsi été atteint.
Pourquoi s’attarder sur ce chiffre ? Car c’est là un nouveau record d’électricité exportée établi par EDF, battant celui datant de février 2019, à 17 415 MW. Ce rebond des exportations françaises « démontre l’appétit des marchés sur les capacités d’export », a indiqué le gestionnaire du réseau national. Il est aussi logiquement synonyme d’effets positifs en faveur de la balance commerciale française.
En ce début d’année 2024, on assiste donc à un retour « à la normale » avec une France qui redevient un grand pays exportateur d’électricité. L’année noire de 2022, marquée par la grave crise énergétique subie par toute l’Europe, avait mis à mal ce statut. En effet, du fait de nombreux problèmes de corrosion sous contrainte touchant son parc nucléaire :
- la production électrique avait été historiquement faible en 2022 dans l’Hexagone. La production d’origine atomique ne s’était alors élevée qu’à 279 térawattheures (TWh), un niveau en baisse de 30 % vis-à-vis de la moyenne des vingt dernières années ;
- le gouvernement avait dû faire appel à l’aide de ses voisins pour importer de l’électricité et alimenter le réseau national. Une triste première depuis 42 ans !
Il a fallu attendre janvier 2023 pour que la France redevienne exportatrice nette d’électricité. Depuis de longues années, elle est en effet le premier pays européen exportateur d’électricité. Une place qu’elle a retrouvée dans le courant de l’année passée avec, en prime, ce nouveau record d’exportations établi fin décembre.
Comme il était possible de s’y attendre, les bénéficiaires de ces exportations sont, selon des chiffres fournis par RTE, les pays voisins de la France. Les 18 680 MW, soit 18,680 gigawatts (GW), ont donc été vendus :
- à l’Allemagne et au Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), pour 5,4 GW ;
- à l’Italie, pour 4,4 GW ;
- à la Suisse, pour 3,2 GW ;
- au Royaume-Uni, pour 3 GW ;
- à l’Espagne, pour 2,6 GW.
Êtes-vous sûr de ne pas payer votre électricité trop cher ?
faire une simulationDes exportations record permises grâce à différents facteurs
Le record d’électricité exportée enregistrée par la France le 22 décembre dernier s’explique par différentes raisons. La première est la baisse de la consommation dans le pays, dans un mouvement de sobriété énergétique.
« Il y a un besoin en ce moment qui est un peu plus faible en consommation en France, puisqu’on est dans une période de vacances ». Voilà ce qu’a déclaré RTE à la suite de l’annonce de ce record, moment correspondant effectivement aux vacances de Noël. De plus, « les températures […] ont été élevées pour la saison », a ajouté Météo-France à l’AFP. Celles-ci ont même parfois été « de 4 à 6 degrés au-dessus des normales de saison ». Ces conditions climatiques plutôt douces expliquent donc aussi la baisse de la consommation sur le territoire national.
Autre facteur permettant un tel niveau d’exportations : la hausse de la production d’électricité provenant de l’énergie nucléaire en 2023. En effet, « la disponibilité de tous nos moyens de production, notamment du nucléaire », s’est élevée par rapport à 2022, a fait remarquer RTE.
Début novembre, le gestionnaire du réseau avait déjà souligné qu’« une proportion notable du parc nucléaire a pu être contrôlée et réparée au cours de l’année ». Il est vrai qu’en mars 2023, EDF avait annoncé le lancement d’un nouveau plan pour contrôler ses centrales nucléaires. Ce dernier semble donc avoir porté ses fruits, permettant cette augmentation de la production électrique. C’est durant le même point presse, marquant l’arrivée de l’hiver, que RTE avait affirmé que le risque de coupure était « faible » pour cette saison hivernale. Tout le contraire de l’an passé.
Dernière raison permettant ces exportations record : la « bonne production » de l’éolien. RTE faisait observer que, grâce à des vents importants, la production de cette électricité verte avait alors couvert 20 % de la production électrique nationale.
Une meilleure santé du système électrique français qui permet de se laisser aller à l’optimisme pour l’avenir ?
Autant de facteurs qui doivent permettre de voir venir 2024 et les années futures de manière sereine ? Pas forcément. En effet, au regard de la forte hausse de la consommation électrique attendue en France pour 2035, il faudra, d’après le gouvernement, « chercher 100 TWh de plus » d’ici 2030. C’est toutefois loin d’être gagné. EDF ne prévoit effectivement qu’une production nucléaire atteignant les 335-365 TWh pour 2026, loin des 400 TWh produits en 2015…
L’atteinte d’un tel plateau s’expliquerait par les « visites décennales » de contrôle des réacteurs qui doivent avoir lieu à l’avenir, les immobilisant en même temps durant plusieurs mois. Cette mise à niveau des centrales nucléaires est nécessaire pour, comme le gouvernement le souhaite, prolonger les réacteurs après 60 ans.
Cependant, il y a une bonne nouvelle à tirer de cette hausse de la production et des exportations françaises : l’effet positif sur le prix de l’électricité. Fin décembre, il se fixait :
- à 45,15 € le MWh ;
- contre presque 216 € un an plus tôt, en plein cœur de la crise.
Pour autant, cette évolution ne doit pas faire oublier que, le 1er février 2024, les tarifs de l’électricité augmenteront (encore) de 10 %. Cette dernière est provoquée par la sortie progressive du bouclier tarifaire, annoncé de longue date par l’exécutif. En vue de cette nouvelle hausse des prix, vous êtes peut-être tenté de changer de fournisseur pour essayer de payer moins cher ailleurs ? Dans ce cas, le Comparateur Électricité de Choisir.com peut vous être très utile. En renseignant vos critères de recherche, bénéficiez gratuitement d’un comparatif de ce que proposent de multiples acteurs du secteur. À la clé, les économies espérées sur votre pouvoir d’achat seront peut-être au rendez-vous !
Êtes-vous sûr de ne pas payer votre électricité trop cher ?
Nos experts énergie calculent pour vous les économies que vous pourriez faire sur votre facture d’électricité