MaPrimeRénov’ : une enveloppe de 5 milliards d’euros en 2024

Sur le chemin de l’indispensable transition écologique à mener, la rénovation énergétique du parc immobilier français est d’une importance cruciale. Voilà dans quel cadre intervient le dispositif MaPrimeRénov’, bien connu des particuliers, mais pas toujours en bien. Avec une nouveauté de poids pour 2024 : un budget augmenté de manière conséquente et atteignant désormais les 5 milliards d’euros. Pour quels objectifs précis et quelles cibles prioritaires ? Choisir.com vous apporte les éléments essentiels à avoir en tête si vous comptez engager chez vous des travaux de rénovation.

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MaPrimeRénov’ 2024 : un budget augmenté de 1,6 milliard supplémentaire, pour un total de 5 milliards d’euros

En 2024, le dispositif MaPrimeRénov’ évolue. Aide financière gérée et financée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), cette dernière doit être un levier essentiel pour :

Les cibles prioritaires de MaPrimeRénov’ ? Il s’agit logiquement des passoires thermiques, souffrant d’une très mauvaise isolation et, durement ressentie l’hiver, d’une déperdition de chaleur (très) importante. C’est pour contribuer à diminuer de façon sensible leur nombre que les aides, en cette nouvelle année, ont été significativement élargies. En effet, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, le gouvernement :

  • a décidé d’augmenter de 1,6 milliard d’euros supplémentaire l’enveloppe dédiée à MaPrimeRénov’ ;
  • a donc dorénavant un budget total de 5 milliards d’euros à consacrer à la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels.

Il s’agit, des mots de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, d’un « investissement inédit ». Difficile de le nier.

Ce qui change également en 2024, c’est l’organisation de MaPrimeRénov’, avec la création de différents parcours « adaptés aux projets des Français » selon le gouvernement. Avec un but : « laisser la place à des rénovations plus ambitieuses » qu’auparavant, d’après Élise Charpentier. Celle-ci est chef de pôle parc privé et politique du logement à la DREAL de Nouvelle-Aquitaine, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Elle explique que grâce à MaPrimeRénov’, des aides sont possibles pour des travaux :

  • « sur la ventilation » du logement ;
  • « sur l’isolation » ;
  • « sur le changement de chauffage ou d’eau chaude sanitaire ».

Toutefois, le principal parcours proposé par ce dispositif entend donc désormais permettre des rénovations globales et d’ampleur. Son nom : « MaPrimeRénov’ Parcours Accompagné », qui est l’aide la plus ambitieuse. Élise Charpentier souligne que, par l’intermédiaire de cette aide :

  • jusqu’à 90 % de subventions sont mobilisables sur un plafond de 70 000 € de travaux pour les ménages aux revenus très modestes vivant dans une passoire énergétique ;
  • « un gain au minimum de 2 étiquettes énergétiques, passer par exemple de l’étiquette F à D » est possible et doit être visé.

L’impact positif de ces travaux sur l’efficacité énergétique du logement peut donc vraiment être important.

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Mon Accompagnateur Rénov’, l’autre grande nouveauté de MaPrimeRénov’

En parlant des étiquettes indiquant la classe énergétique des logements, Élise Charpentier fait ici allusion au classement établi par le DPE. Document indispensable à toute vente ou location immobilière, ce Diagnostic de performance énergétique a d’ailleurs évolué début 2023, sanctionnant les logements les plus énergivores.

En tout cas, la création du parcours accompagné est l’une des grandes nouveautés de MaPrimeRénov’ pour 2024. Celle-ci comprend donc, comme son nom l’indique, la possibilité d’être totalement accompagné au fur et à mesure des démarches. Ce service doit être mis sur pied grâce à l’intervention possible d’un Accompagnateur Rénov’ à domicile. Pour Élise Charpentier, le but de ces intervenants est d’aider les particuliers à :

  • nourrir « la réflexion sur le projet » de rénovation souhaité ;
  • « savoir quels sont [le ou les] moyens » financiers des demandeurs ;
  • comprendre « comment élaborer des devis et trouver une […] ou plusieurs entreprises ».

Le rôle de Mon Accompagnateur Rénov’ ne s’arrête pas là, puisqu’il doit apporter son soutien dans toutes les formalités à accomplir. « Il vous accompagne jusqu’à la réception des travaux et au montage, bien sûr, du dossier de subventions ». Ces dernières peuvent être demandées « à la fois [auprès de] l’Anah, ou des collectivités » pouvant également être impliquées dans le dispositif. En définitive, d’après le site du gouvernement, Mon Accompagnateur Rénov’ offre un « appui précieux dans les démarches techniques, administratives et financières ». Il s’agit d’une prestation « prise en charge intégralement, sans reste à charge » pour tous les ménages très modestes.

Autre possibilité d’accompagnement : s’adresser à un espace Conseil France Rénov’. Un maillage de 550 espaces est déjà en place en France. Il est amené à fortement se développer à l’avenir, avec l’objectif gouvernemental d’un guichet ouvert pour chaque intercommunalité dès 2025. Vous pouvez y trouver des conseils et une aide pour :

  • faire appel à un Accompagnateur France Rénov’ ;
  • trouver des entreprises pour vos travaux, qui doivent être reconnues garantes de l’environnement (RGE). « Ce label est indispensable pour obtenir la subvention », précise Élise Charpentier.

Malgré les aides possibles, vous doutez d’avoir la capacité financière d’assurer la charge de tels travaux ? A minima, changer de fournisseur d’électricité et/ou de gaz peut aussi vous permettre de réduire votre facture et de réaliser des économies. Pour cela, utilisez le Comparateur Énergie de Choisir.com. Grâce à lui, trouvez en quelques clics seulement une offre adaptée à vos besoins !

Une augmentation du budget de MaPrimeRénov’ indispensable face aux engagements environnementaux français

Autre parcours mis en place : MaPrimeRénov’ Décarbonation. Ce dernier permet l’installation d’équipements de chauffage à énergie renouvelable, comme les pompes à chaleur (PAC). Les aides passent d’ailleurs, en 2024, de 1 000 à 2 000 € pour l’installation d’une PAC :

Le but, selon le gouvernement : « accentuer la dynamique de remplacement des chaudières fonctionnant aux énergies fossiles par des équipements décarbonés ».

Ensuite, les aides pour des rénovations par gestes, c’est-à-dire qui ne sont pas globales, sont mobilisables pour des logements déjà isolés. Pour vérifier leur état, un DPE sera demandé au début du parcours MaPrimeRénov’ pour aiguiller les habitations qui en auraient besoin vers les rénovations d’ampleur.

L’ensemble de ces différentes aides peuvent être sollicitées sur le site officiel de MaPrimeRénov’. Avec cette précaution importante à prendre : ne pas entamer les travaux de rénovation de votre logement avant la validation du dossier. En effet, Élise Charpentier confirme que « si les travaux ont commencé, la subvention ne pourra pas être accordée ».

Le gonflement important de l’enveloppe de ce dispositif pourra-t-il lui donner un nouvel élan ? En effet, il a souvent fait, par le passé, l’objet de nombreuses critiques et déceptions, du fait de multiples dysfonctionnements constatés par les demandeurs. Pour certains, MaPrimeRénov’ s’est même transformée en vraie galère de la rénovation énergétique. Voilà pourquoi, en juin 2023, l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne avait fait la promesse de « simplifier » MaPrimeRénov’.

Reste que cette augmentation à 5 milliards d’euros pour 2024 revêtait aussi une forme d’obligation pour le gouvernement. C’était en effet indispensable pour permettre à la France de respecter ses engagements climatiques, pris au niveau de l’Union européenne (UE). Pour rappel, ceux-ci sont de réduire de 50 % ses émissions carbone d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990. En 2022, notre pays était proche des -25 %. On peut donc penser que le gouvernement est sur la bonne voie mais, en 2024, 200 000 rénovations de logements seront nécessaires pour tenir cet objectif. La tâche à accomplir est donc énorme.

Reste que, des mots d’Élise Charpentier, l’enveloppe de MaPrimeRénov’ n’est pas utilisée entièrement chaque année. En 2023, la région Nouvelle-Aquitaine n’a, par exemple, eu recours qu’à « 60 à 70 % » des fonds disponibles. Les possibilités de rénovation sont donc bien réelles, surtout avec l’accroissement significatif du budget actuel. 2024 est par conséquent synonyme de « vrai challenge [pour] augmenter l’utilisation de ces deniers publics ». Des aides d’autant plus importantes que le pouvoir d’achat des Français est toujours plus durement impacté. En effet, l’électricité augmentera de 8,6 % et 9,8 % pour les particuliers dès le 1er février 2024.

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