Baisse de la consommation électrique entre 7 % et 8 % fin 2023

publié le 31/01/2024 à 15h11 | mis à jour le 31/01/2024 à 15h11 | par Johann Sonneck

Une consommation électrique plus basse de 7 % à 8 % en novembre et décembre 2023 par rapport à la moyenne des années précédentes

C’est une annonce qu’a réalisée RTE, le Réseau de transport d’électricité, le 22 janvier dernier. Son objet : la consommation d’électricité en novembre et décembre 2023, corrigée de la météo. Cette dernière a été plus basse de 7 % à 8 % par rapport à la moyenne des deux mêmes mois sur la période 2014-2019.

Révélée sur le site de RTE, cette diminution sensible correspond à « la tendance observée » à la suite de la flambée des prix de l’automne 2022. Avec ces différents constats incontestables attestant que, durant la fin de l’année passée, les Français :

• ont fait preuve de sobriété énergétique en se chauffant moins ;
• ont davantage eu recours aux heures creuses pour leur consommation ;
• ont aussi adapté leurs pratiques au contexte de cherté touchant encore actuellement le secteur de l’électricité.

RTE a effectivement fait savoir que cette évolution est la suite logique de deux facteurs :

• « la poursuite des économies d’énergie »
• ainsi que les « effets du contexte économique marqué par l’inflation et des prix élevés de l’énergie ».

Il est vrai que le pouvoir d’achat des ménages a été durement frappé par deux importantes augmentations des prix de l’électricité en 2023, de 15 % en février puis 10 % en août. Devant le risque d’une nouvelle progression des tarifs, l’UFC-Que Choisir avait réclamé un gel des prix de l’électricité. Peine perdue, car ceux-ci connaîtront bien une énième hausse de 8,6 % et 9,8 % dès le 1^er février 2024 pour les consommateurs résidentiels.

En deux ans, le tarif de l’électricité a en réalité bondi de 44 %, et l’augmentation sera comprise entre 5,2 % et 8 % pour les entreprises, en fonction de leur contrat. 1,7 million de TPE (Très petites entreprises) bénéficiant du TRVE, le tarif réglementé de vente de l’électricité, seront impactées. À ce chiffre s’ajoutent les 20 millions de clients résidentiels également touchés. Cette évolution à la hausse des prix a, en tout cas, eu un impact évident sur la réduction de consommation observée par RTE. Elle continuera certainement à en avoir un dans les mois qui viennent.

Une baisse permettant de conserver un risque « faible » de coupure pour la fin de l’hiver 2023-2024

Symbole de cette baisse constatée de la consommation électrique : la vague de froid qui a déferlé sur la France début janvier. RTE a ainsi constaté que la consommation s’est à ce moment élevée à 83-84 gigawatts (GW). Le gestionnaire a alors expliqué que, dans un contexte de pré-crise énergétique, « un pic autour de 90 GW » aurait sans doute été atteint avec « les mêmes conditions météorologiques ». RTE s’est aussi félicité que cette phase glaciale n’ait « généré aucune difficulté en matière de sécurité d’approvisionnement ». Par contre, il oublie malgré tout de préciser que, durant ce pic de consommation, 9 000 foyers du Val-de-Marne se sont quand même retrouvés privés d’électricité.

Ce qui est sûr, c’est que la nouvelle de cette baisse de la consommation nationale fin 2023 rassure le gestionnaire du réseau. En novembre, il avait déjà déclaré que la menace de coupure électrique était « faible pour cet hiver ». Le 22 janvier, il a confirmé, dans un post sur X (anciennement Twitter), son diagnostic hivernal initial. « Le risque en matière de sécurité d’approvisionnement en électricité demeure faible sur la deuxième partie de l’hiver », peut-on lire.

Cet avis rassurant est motivé par la bonne santé actuelle du mix électrique national, avec :

• un parc nucléaire composé de 47 réacteurs opérationnels et raccordés au réseau sur les 56 existants. Ce niveau n’avait jamais été aussi élevé depuis le déclenchement de la crise énergétique en 2022, marquée par de nombreux problèmes de corrosion sous contrainte. Ces soucis majeurs avaient forcé EDF à immobiliser de multiples réacteurs, faisant fortement chuter la production électrique ;
• des niveaux « supérieurs aux moyennes historiques » pour l’énergie hydraulique tricolore. Les pluies record de la fin de l’année 2023 permettent, en effet, de faire en sorte que les barrages tournent à plein régime en ce moment ;
• une production d’énergie éolienne « abondante », grâce à des vents puissants ;
• un « approvisionnement gazier maîtrisé ».

Un constat : les comportements des ménages français qui évoluent

Conséquence positive relevée par RTE : « une situation fortement exportatrice » retrouvée par notre pays. Mis à mal avec ses difficultés de 2022, il a effectivement repris cette année sa place de premier exportateur d’électricité d’Europe. Fin décembre, la France a même battu son record d’exportation d’électricité, avec plus de 18 000 mégawatts (MW) vendus à l’étranger.

Autre certitude : le fait que les habitudes et les comportements des Français semblent donc bien avoir évolué par rapport à la période précédant la crise de l’énergie. Ce changement s’explique autant par :

• les « efforts de sobriété engagés à l’automne 2022 », en pleine flambée des prix, qui se sont maintenus depuis. Ainsi, « 19 °C de chauffage et pas plus, […] comme préconisé par le gouvernement […], c’est une consigne simple et bien respectée ». Voilà ce que fait observer Nicolas Goldberg, expert en énergie pour le cabinet de conseil Colombus Consulting ;
• que par la volonté de maîtriser leur budget et de limiter leur facture d’énergie.

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