Chaleur renouvelable : un niveau en progrès, mais encore faible

Sur la voie de la transition écologique, le déploiement des énergies vertes, pour l’électricité comme le chauffage, est une absolue nécessité. Un rapport récent montre que la chaleur renouvelable et de récupération a représenté plus d’un quart de la chaleur totale consommée en France en 2022. Si cette part est en progrès et atteint même une barre inédite, son importance est encore néanmoins bien trop faible.

chauffage ecologique

En 2022, 27,2 % de la chaleur consommée en France a été d’origine renouvelable

C’est au début du mois de février 2024 qu’a été publié le Panorama 2023 de la chaleur renouvelable et de récupération en France. Il est le fruit d’un travail collectif ayant rassemblé :

Cette étude porte sur l’année 2022. Elle démontre que les énergies renouvelables (EnR) et de récupération ont alors représenté plus du quart de la consommation totale de chaleur dans l’Hexagone. Cette chaleur renouvelable se chiffre exactement à 27,2 % tandis qu’elle s’élevait auparavant à :

  • 13,3 % en 2008 ;
  • 18 % en 2014 ;
  • et 22,3 % en 2021.

Par la consommation de chaleur, on entend tout ce qui concerne le chauffage, l’eau chaude sanitaire ainsi que les procédés industriels. En tout cas, cette poussée au-delà de la barre du quart de la consommation est un signe encourageant sur le chemin de la transition énergétique. Le volume atteint est même d’une importance inédite. Il reste malgré tout encore trop faible. En effet, il révèle également que presque les trois quarts de la consommation finale de chaleur nationale sont toujours assurés par les énergies fossiles. Une part d’autant plus écrasante lorsque l’on sait que les usages liés à la chaleur représentent près de la moitié (45 %) de la consommation finale d’énergie en France.

Les sources renouvelables et de récupération disponibles dans notre pays sont variées. Il peut s’agir de :

  • la biomasse, en ayant recours au bois ou aux déchets organiques ;
  • l’énergie du sous-sol ;
  • la « chaleur fatale », c’est-à-dire récupérée dans les usines alors qu’elle est générée, initialement, pour d’autres raisons et utilités, des procédés industriels principalement ;
  • les déchets ménagers ;
  • la chaleur de l’air ambiant.

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Le bois, principale source de chaleur renouvelable consommée en France

Pas de surprise au niveau de la répartition des sources de chaleur renouvelable utilisées en sur le territoire national. D’après le Panorama 2023, c’est encore le bois qui a représenté la plus importante part consommée, pour 63 % du total. Dans le détail :

  • 45 % de cette consommation ont servi à chauffer 8,8 milliards de logements ;
  • 18 % ont été utilisées dans les chaufferies d’espaces collectifs, tertiaires et industriels.

Après le bois, on retrouve comme sources de chaleur provenant des EnR :

  • les pompes à chaleur (PAC), pour 22,9 % de la chaleur consommée ;
  • le gaz vert, à hauteur de 5,3 % ;
  • la valorisation des déchets, représentant 3,5 % ;
  • la géothermie de surface (2,7 %) et profonde (1,2 %) ;
  • la chaleur solaire (0,9 %).

Les équipements individuels dédiés aux usages domestiques représentent les deux tiers (65,2 %) de la production de chaleur renouvelable en France en 2022. Soit une part largement majoritaire. Il s’agit ici, par exemple :

  • d’appareils de chauffage au bois ;
  • de pompes à chaleur ;
  • de chauffe-eau solaires, avec des kits solaires thermiques.

Malgré ce volume de chaleur décarbonée en progression, la volonté des organisations professionnelles est claire. Elles ont ainsi fait savoir qu’il est encore indispensable d’accélérer ce mouvement vert. Pour elles, « des décisions politiques fortes doivent être prises pour décarboner massivement la chaleur ». Le but est, « à travers des objectifs nationaux ambitieux et des moyens financiers/humains » accrus, de pouvoir répondre aux grands enjeux actuels que représentent :

  • l’essentielle « souveraineté énergétique » à accomplir dans le pays ;
  • la nécessaire atteinte de la « neutralité carbone », au regard de l’urgence climatique ;
  • la « maîtrise de la facture énergétique des Français », toujours plus impactée depuis l’éclatement de la crise de l’énergie en 2022.

D’ailleurs, le prix de l’électricité a (de nouveau) fortement augmenté le 1er février 2024, plombant davantage le pouvoir d’achat des ménages. Dans ce contexte, vous pouvez être tenté de changer de fournisseur dans l’optique de réduire vos factures et de réaliser des économies plus que bienvenues. Si c’est le cas, l’utilisation du Comparateur Énergie de Choisir.com peut être très intéressante. En quelques clics seulement, trouvez simplement et gratuitement des offres adaptées à vos besoins !

Un « objectif ambitieux » de 55 % de chaleur renouvelable consommée souhaité pour 2030

Les organisations professionnelles adressent une demande forte au gouvernement, en vue de la stratégie française énergie-climat qui doit être définie dans les mois à venir. À leurs yeux, il faut absolument mettre en place « un objectif ambitieux » pour atteindre :

  • « 55 % de chaleur consommée d’origine renouvelable et de récupération en 2030 » ;
  • « quasi 100 % » de ce type de chaleur à l’horizon 2050.

Cette barre espérée pour 2030 signifie faire plus que doubler cette source de consommation de chaleur en France en 6 petites années à peine. C’est dire si le défi est d’envergure, même s’il est évidemment nécessaire. D’autant que le baromètre 2023 des EnR en France, publié en janvier, est sans appel. Il montre effectivement que le compte n’y est toujours pas concernant le déploiement des EnR dans le pays. Par contre, signe encourageant, au niveau européen, la production d’électricité d’origine éolienne a dépassé celle des centrales à gaz en 2023.

En termes de production de chaleur renouvelable, les organisations professionnelles aspirent à ce que toutes les filières puissent se développer de manière rapide et efficace. Ainsi, elles souhaiteraient faire passer la production de chaleur renouvelable et de récupération :

  • de 170 térawattheures (TWh) en 2022 ;
  • à 310 TWh en 2030.

Autre demande : que l’État augmente son Fonds chaleur à 1 milliard d’euros par an dès cette année. D’ailleurs, en 2024, le budget de MaPrimeRénov’ connaît lui une hausse, atteignant une enveloppe de 5 milliards d’euros dédiée à la rénovation énergétique.

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