Gaz naturel : une décarbonation plus longue que prévu ?

Si elle ne surprend pas vraiment, c’est une déclaration qui n’est malgré tout pas passée inaperçue. Elle vient de Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie. Cette dernière a admis récemment que la décarbonation du gaz naturel « va prendre plus de temps » qu’espéré initialement. Un aveu plutôt inhabituel, à l’heure où la réalisation des engagements climatiques de l’entreprise comme de la France est loin d’être assurée.

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La décarbonation du gaz naturel, un rythme plus lent que pour l’électricité, d’après Engie

Le 22 mars 2024 se tenait une rencontre organisée par l’Association des journalistes de l’énergie (AJDE), à laquelle a participé Catherine MacGregor, directrice générale (DG) d’Engie. Les grandes questions énergétiques actuelles y ont été abordées, tout comme le cas de la décarbonation du gaz naturel. Cette évolution durable et responsable passe par l’augmentation sensible de la production :

Aux yeux de Catherine MacGregor, ce « verdissement » du gaz, pourtant essentiel dans une filière en difficulté, va être plus long qu’annoncé à la base. C’est la première fois qu’un de ses acteurs concède avec une telle franchise le retard qu’est en train de prendre l’industrie gazière.

« La décarbonation de la molécule [de gaz naturel] va prendre plus de temps », a déclaré la patronne d’Engie. Des propos qui ne forment pas une réelle surprise, dans un contexte marqué, depuis quelques mois, par des nouvelles plutôt défavorables à l’attendue transition énergétique :

Catherine MacGregor a ainsi précisé que la décarbonation de l’électricité devrait, selon elle, être plus rapide que pour le gaz fossile. « L’électron se décarbone très, très, très vite » grâce au solaire et à l’éolien. Ce sont effectivement là des domaines dans lesquels Engie a désormais d’importantes activités en France et en Europe, en plus de la fourniture historique de gaz. Gaz naturel qui ne parvient donc pas à suivre le rythme de verdissement de l’électricité.

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Pour Catherine MacGregor, « le train des énergies renouvelables est en marche »… mais pas assez vite pour le gaz

Certes, des avancées et des nouvelles positives ont quand même eu lieu ces derniers temps, donnant l’espoir de la fin prochaine des énergies fossiles en France :

Des mots de Catherine MacGregor, c’est sûr, « le train des énergies renouvelables est en marche ». La patronne d’Engie a même ajouté qu’« honnêtement, je ne vois pas trop comment on va l’arrêter ». L’objectif pris à l’échelle de l’Union européenne (UE) est :

Cependant, avec la reconnaissance du retard dans la décarbonation du gaz naturel, est-ce déjà perdu ? Que cet aveu vienne de la dirigeante de l’un des poids lourds du secteur est tout sauf anodin.

Alors, comment expliquer ce rythme encore trop lent ? Engie investit bien, et de façon massive, dans le développement des énergies renouvelables (EnR) électriques. Néanmoins, l’extraction du gaz fossile continue de peser de manière très importante sur les activités de l’entreprise hexagonale, puisque :

  • si Engie ne produit plus de gaz ;
  • elle en achète malgré tout des quantités certaines en tant que négociant dans cette filière.

Comme l’a expliqué Catherine MacGregor, ce rôle dans le négoce gazier amène le groupe français à :

En plus de l’impact environnemental direct produit par le gaz concerné, l’ensemble de ces tâches génère fort logiquement de l’énergie grise. Cette dernière a un effet négatif évident sur le climat, d’ailleurs trop souvent sous-estimé. C’est le cas aussi pour d’autres secteurs tels que les pellets et le bois, plus polluants et nocifs que prévus.

La production d’hydrogène décarboné, un marché qui peine à se matérialiser

Pour la DG d’Engie, le biométhane « va décarboner le gaz sans rien changer puisque c’est la même molécule » que le gaz naturel. L’autre levier crucial de décarbonation à actionner est l’hydrogène. Problème : ce marché « met un peu plus de temps qu’on avait pensé au début à se matérialiser ». Voilà pourquoi elle a également confirmé la décision du groupe énergétique de reculer de 2030 à 2035 son objectif d’atteindre 4 gigawatts (GW) de capacité de production d’hydrogène bas-carbone. Dans ce but, différents projets sont lancés sur la planète, comme :

  • au Chili ;
  • en Australie ;
  • aux États-Unis.

Autre raison expliquant le retard que devrait prendre la décarbonation du gaz : les « défis techniques, industriels ou économiques » auxquels font face les acteurs énergétiques aujourd’hui. Il faudrait, par exemple, trouver le moyen de « passer à l’échelle de très gros électrolyseurs ». De telles infrastructures aideraient les industries très énergivores à stopper leur recours aux fossiles.

Vous aussi, vous souhaitez assister dès que possible à l’arrêt de la production et de l’utilisation de ces énergies très polluantes ? Sachez alors que vous pouvez agir dans ce sens et en faveur de la transition écologique. Le moyen : souscrire un contrat d’électricité ou de gaz vert. Pour cela, essayez le Comparateur énergétique de Choisir.com afin d’obtenir une visibilité claire et complète sur les propositions du marché. Grâce à cet outil pratique et gratuit, trouvez facilement une offre adaptée à vos valeurs comme vos besoins !

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