Consommation électrique : plus de 30 % de renouvelables en 2023

C’est une première plutôt réjouissante. En 2023, la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’électricité en France s’est élevée au-dessus des 30 %. Une barre symbolique indiquant que, si le rythme n’est peut-être pas assez soutenu, la transition énergétique est bien en marche dans notre pays. Choisir.com revient sur les chiffres marquants et les grandes tendances vertes à retenir.

energies renouvelables France

30,9 % de consommation électrique d’origine renouvelable, un niveau historique en France en 2023

En 2023, les énergies renouvelables (EnR) ont dépassé les 30 % de la consommation totale d’électricité. C’est une première en France, preuve des efforts réalisés en faveur de la transition énergétique. Le chiffre exact est de 30,9 % pour la France continentale, la Corse mise à part. En 2022, cette part n’était « que » de 24 %, soit une progression marquée et remarquable.

Cette nouvelle positive a été annoncée par l’intermédiaire du Panorama de l’électricité renouvelable 2023. Ce dernier a été publié par les principaux acteurs énergétiques comme Enedis ou RTE, le Réseau de transport d’électricité français.

Ce rapport indique que le parc électrique EnR national était pourvu, au 31 décembre 2023, d’une puissance d’environ 70 gigawatts (GW), répartis notamment entre :

  • l’hydroélectricité, dotée d’une puissance de 25,6 GW ;
  • l’énergie éolienne, avec 21,8 GW installés pour la branche terrestre ;
  • l’énergie solaire, comptant 19 GW de capacités installées ;
  • la biomasse, avec 2,2 GW seulement, mais 44 mégawatts (MW) de nouvelles capacités sur l’année passée.

Au total sur cette période, la production de renouvelables a dépassé les 135 térawattheures (TWh). C’est 23 % de plus qu’en 2022, soit une augmentation loin d’être négligeable ! En termes de puissance, la hausse est de 5 GW sur l’ensemble de 2023.

Il s’agit de progressions logiques. En effet, le développement des énergies vertes décarbonées fait justement partie du plan français pour sortir de la dépendance aux fossiles, révélé en novembre dernier. Ainsi, le taux de couverture de la consommation électrique annuelle française s’élève à :

  • 11,1 % pour l’éolien terrestre. Il s’agit d’un record en hausse d’environ 3 points, puisque ce niveau s’établissait à 8,4 % l’année précédente ;
  • 4,9 % pour le solaire, avec un pic au-delà des 8 % durant l’été, entre juin et août.

De plus, la consommation électrique de France continentale a aussi été assurée à :

  • 12,5 % par l’hydroélectricité ;
  • 1,9 % par la biomasse ;
  • 0,4 % par l’éolien offshore, un chiffre très faible mais qui devrait sensiblement croître à l’avenir.

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L’éolien et le solaire, les deux locomotives de la progression de production renouvelable en France

Dans le détail, l’hydroélectricité reste la première source d’électricité verte dans l’Hexagone. L’année 2022 avait été extrêmement difficile du fait des nombreuses sécheresses. Toutefois, grâce aux pluies records tombées fin 2023, les barrages hydrauliques tournaient alors à plein régime. Cela a permis une hausse de la production sur ces deux années de 23,4 %, se fixant à un total de 54,8 TWh l’an passé.

Malgré tout, les deux secteurs qui permettent majoritairement l’évolution de production comme de consommation des renouvelables sont l’éolien et le solaire. Ces derniers connaissent effectivement une augmentation spectaculaire de leurs capacités avec les installations toujours plus nombreuses en France :

Ainsi, l’éolien terrestre a produit en 2023 48,9 TWh d’électricité. C’est tout simplement un volume record représentant une progression de 27,7 % vis-à-vis de 2022. Cet essor des capacités est d’ailleurs particulièrement vrai en ce qui concerne l’éolien en mer. Pour le moment, la France ne compte qu’un seul parc éolien offshore en activité, à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. Néanmoins, les projets de construction se multiplient et vont même se concrétiser en 2024. En effet, au large de Fécamp, en Seine-Maritime, ce qui sera le plus gros parc éolien en mer français sera raccordé au réseau en mai prochain. Il pourra produire 500 MW par an. Cumulé au parc offshore breton de Saint-Brieuc, qui devrait aussi entrer en service d’ici peu, cela représentera une puissance supplémentaire de 993 MW. Avec celui de Saint-Nazaire, la capacité électrique offshore tricolore sera de 1 477 MW, soit 1,77 GW, contre 484 MW pour le seul parc nazairien.

Des progrès qui sont même visibles à l’échelle continentale. En effet, au niveau européen, l’éolien a produit plus d’électricité que le gaz en 2023.

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Une hausse de la consommation et de la production de renouvelables à nuancer

Grâce à l’apport du vent et du soleil, c’est plus de la moitié des 135 TWh d’électricité renouvelable française de 2023 qui a été produit, avec :

  • environ 50 TWh pour l’éolien ;
  • 21 TWh pour le solaire.

Pour autant, ces chiffres intéressants sont à relativiser. En effet, ces deux secteurs verts ne jouent pas encore dans la même catégorie que le poids lourd de l’électricité française, l’énergie nucléaire. En 2023 et alors que certaines centrales étaient toujours indisponibles, elle a produit 320 TWh d’électricité, soit plus du double des renouvelables.

D’autres points obligent également à nuancer cette belle progression des EnR. D’abord, le fait que des différences importantes existent selon les régions françaises, par exemple entre :

  • les Hauts-de-France, où l’éolienne terrestre est très fortement développée ;
  • la Nouvelle-Aquitaine, qui mise davantage sur le solaire. Grâce à ce dernier, c’est 13 % de la consommation régionale d’électricité qui a été assurée en 2023. C’est tout simplement :
    • 11 fois plus que dans les Hauts-de-France ou en Normandie,
    • 4 fois plus que dans le Grand Est.

Pas de mystère : le climat et la météo jouent un rôle clé expliquant cette diversité de situations et de types d’installation. Le volume des parcs, variables selon les cas, impacte aussi évidemment les capacités de production des infrastructures.

Ensuite, bien que la consommation d’électricité verte progresse, elle ne peut cacher que le compte n’y est pas en France au sujet du déploiement des renouvelables. En effet, le retard sur certains autres États voisins est important. Notre pays, avec son niveau de production d’EnR, semble donc à la traîne vis-à-vis de :

  • la moyenne européenne, établie à plus de 40 % de renouvelables dans la production totale d’électricité ;
  • l’Allemagne et l’Espagne, où la barre des 50 % a été passée en 2023 ;
  • le Portugal qui, avec ses 61 % de renouvelables, est vu comme un modèle européen par certains.

Ce retard français peut s’expliquer, en partie, par l’importance du nucléaire dans notre mix énergétique, à nulle autre pareille en Europe. L’atome étant aussi une source d’énergie décarbonée, la France a récemment refusé les objectifs chiffrés européens sur les renouvelables. Ces derniers ont été jugés « trop contraignants » par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances.

Quant au Panorama 2023 effectué, ses auteurs analysent l’évolution de la réalisation des objectifs français par rapport aux chiffres fixés par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Ces derniers considèrent ainsi que ces engagements en matière de production électrique renouvelable sont désormais remplis à 93 %. Ils évaluent également le retard à combler à :

  • un semestre pour le solaire ;
  • un an et demi pour l’éolien terrestre, que certains rejettent sur le territoire national.

Un dernier chiffre atteste aussi que la France doit accélérer dans ce domaine vert. L’objectif du PPE pour fin 2023 au niveau de l’éolien offshore était l’atteinte d’un parc d’une puissance de 2 400 MW. Or, les capacités installées à cette date n’étaient que de 840 MW

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