Déploiement des renouvelables dans le monde, il faut accélérer !
Tripler le déploiement des énergies renouvelables. C’est l’objectif de nombreux États du monde à l’horizon 2030. Un rapport récent de l’Agence internationale de l’énergie indique que, si des efforts ont été réalisés en la matière, ils sont encore insuffisants. Pour que les pays de la planète se placent dans une trajectoire leur permettant de remplir cet engagement, ils doivent accélérer et renforcer leurs ambitions. Choisir.com revient sur cette étude laissant malgré tout de l’espoir en l’avenir.
Face à l’urgence climatique, l’AIE appelle les États du monde à tenir leurs engagements à propos de renouvelables
Début juin, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié un rapport sur l’urgence climatique et les actions menées par les États pour y faire face. Constat implacable : d’après l’organisation, le renforcement des programmes de développement des énergies renouvelables (EnR) est indispensable pour éviter l’inexorable réchauffement des températures.
L’objectif mondial dans ce but, établi lors de la COP28 de Dubaï, est de tripler le recours à ces énergies vertes et décarbonées d’ici 2030. Cependant, l’AIE constate que les pays de la planète manquent d’ambitions dans ce domaine, ce qui pourrait avoir de graves conséquences. Fin 2023, l’Organisation des Nations unies (ONU) alertait déjà sur le fait que :
- la production des énergies fossiles serait encore deux fois trop élevée en 2030 ;
- le réchauffement climatique international pourrait être de +3 °C à la fin du siècle. Rappelons qu’une majorité d’États du monde s’était engagée, lors de l’accord de Paris de 2015, à limiter cette hausse de température à +1,5 °C…
Pour rédiger son rapport, l’AIE a analysé les politiques énergétiques de 150 pays. Les résultats indiquent que les actions menées devraient permettre à l’horizon 2030 :
- de pouvoir compter sur plus de 8 000 gigawatts (GW) de capacités renouvelables, entre notamment l’énergie éolienne, l’énergie solaire et l’hydroélectricité. En 2023 au niveau mondial, les installations se sont élevées à environ 560 GW, représentant une hausse de 64 % en glissement annuel vis-à-vis de 2022 ;
- alors que le triplement prévu des renouvelables devrait permettre d’atteindre un seuil de 11 000 GW verts installés.
Voilà pourquoi l’AIE constate que « les projets des pays ne sont pas encore alignés avec cet objectif clé [de triplement] fixé à la COP28 ». Six mois après cette grande conférence climatique internationale, ce rapport prend donc la forme d’un coup de pression. Le but : exhorter les États à tenir leurs engagements et à se mettre au travail. D’autant que l’agence juge malgré tout que « les gouvernements ont les moyens d’accélérer dans les mois qui viennent ». Elle estime aussi que ces données sont plus élevées que ce à quoi il était possible de s’attendre quelques années en arrière. Voilà qui forme un réel motif d’espoir en l’avenir et en la capacité des pays à améliorer leur bilan en matière de renouvelables. Pour Fatih Birol, directeur de l’AIE, « ce rapport montre que l’objectif de triplement est ambitieux, mais réalisable ». À une condition : que les promesses des États deviennent de véritables actions concrètes. À ses yeux, c’est une ambition indispensable à réaliser afin de mettre en place « un système énergétique plus sûr, plus abordable et plus durable ».
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faire une simulationUne « croissance record » des renouvelables dans le monde en 2023
L’intérêt évident des EnR est de limiter, voire de supprimer, le recours aux énergies fossiles telles que le gaz naturel, le charbon et le pétrole. Tout le monde sait que c’est l’extraction et l’utilisation de ces énergies extrêmement polluantes qui constituent la cause première du réchauffement climatique planétaire.
En réalité, découlant de l’historique COP21 de Paris, il est indéniable qu’une véritable dynamique verte internationale s’est mise en route. Depuis 2015, le monde a effectivement installé, en moyenne, 11 % de nouvelles infrastructures renouvelables par an. Avantage de ce rythme peut-être pas assez soutenu mais régulier : l’effondrement des coûts de ce type d’installation. Pendant la dernière décennie, le coût du solaire et de l’éolien a ainsi chuté de 40 %.
L’importante progression des renouvelables en 2023 sur tous les continents est une autre preuve que la cadence ne fait malgré tout que se renforcer. Katye Altieri est analyste pour Ember, un groupe de réflexion indépendant sur le climat. Selon elle, 2023 a effectivement été synonyme de « croissance record » pour les énergies vertes. Une dynamique réelle qui doit pouvoir « mettre l’objectif de triplement à notre portée ». À ses yeux, ces résultats encourageants devraient aussi « donner aux dirigeants suffisamment de confiance pour revoir à la hausse » leurs engagements en matière d’électricité verte.
La Chine, symbole de la transition énergétique à accélérer
Exemple majeur de cette évolution plutôt positive vers la transition énergétique : la Chine. En mars 2024, le pays a vu ses émissions de dioxyde de carbone se réduire. C’est la première fois qu’un tel scénario a lieu depuis la reprise de son économie après la pandémie de Covid-19.
Plusieurs raisons de se réjouir de cette nouvelle :
- cette baisse est bien liée à une augmentation des capacités de production de renouvelables. En réalité, ces dernières ont même, sur cette période, assuré à elles seules la quasi-totalité de la croissance de la demande en électricité ;
- si les capacités d’EnR du pays continuent à progresser, « les émissions chinoises pourraient avoir atteint leur maximum en 2023 ». Voilà l’avis de Lauri Myllyvirta, analyste au Centre de recherche sur l’énergie et la propreté de l’air (CREA).
En Europe, une baisse continue des émissions de CO2
Le CREA est un think tank implanté en Finlande. En 2024, il a aussi publié un rapport indiquant que l’Europe a connu une chute record de ses émissions de CO2 depuis les années 1960. Les émissions carbone ont également diminué de 5,8 % en France l’année dernière, un chiffre intéressant mais pas encore suffisant au regard de ses ambitions.
La volonté française, portée par l’Élysée, est bien de déployer les renouvelables sur le territoire national, mais aussi de favoriser l’essor de l’énergie nucléaire. Des leviers majeurs à actionner en vue de la forte hausse de consommation électrique attendue pour 2035 dans le pays.
Toutefois, l’électrification nécessaire à mener d’ici là « dépendra en premier lieu de la capacité à accélérer le développement de toutes les filières d’énergies renouvelables ». Voilà l’avis d’Andreas Rüdinger, de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Difficile de lui donner tort. En effet, le premier des nouveaux réacteurs nucléaires en France ne devrait sortir de terre, au plus tôt, qu’en… 2035. Un peu tard pour subvenir à cette date aux besoins d’électricité décarbonée de l’Hexagone.
Aux États-Unis, l’application du grand plan climat de Joe Biden attendu malgré les prochaines présidentielles
Autre pôle de puissance internationale : les États-Unis. L’avenir politique du pays est incertain avec les prochaines élections présidentielles. Pour autant, les prévisions quant à l’action climatique restent rassurantes.
C’est le sentiment de Lael Brainard, présidente du Conseil économique national américain et conseillère à la Maison-Blanche. Selon celle-ci, même en cas de victoire de Donald Trump, le grand plan climat de Joe Biden, voté à l’été 2022, devrait être appliqué « fidèlement ». La loi de l’Inflation Reduction Act (IRA) prévoit notamment :
- de soutenir le développement des industries locales en faveur des énergies renouvelables comme de la mobilité électrique. Dans ce but, des crédits d’impôt doivent être offerts pour l’achat de certaines voitures électriques fabriquées aux États-Unis. 100 000 personnes ont bénéficié jusqu’à maintenant de ce dispositif selon la Lael Brainard ;
- d’attribuer 370 milliards de dollars pour le développement des énergies propres et décarbonées.
Des actions partout dans le monde, à généraliser pour mettre en place un « système énergétique » abordable et durable
Les autres parties de la planète ne sont pas en reste. Le rapport de l’AIE note que la région MENA (pour Middle East & North Africa), de l’Iran au Maroc, a aussi d’importantes ambitions en matière de renouvelables. C’est d’ailleurs surtout le cas de :
- l’Arabie saoudite ;
- l’Égypte ;
- l’Algérie.
En Océanie, l’Australie vient de débloquer une enveloppe de 14 milliards d’euros. Son objet : faire du pays « une superpuissance » des EnR.
L’AIE rappelle qu’elle « continuera à soutenir les gouvernements du monde entier dans leurs efforts pour atteindre les objectifs de la COP28 ». Pour l’agence, l’année 2025, avec la révision attendue des engagements climatiques nationaux, forme une « occasion majeure de développer des plans clairs de soutien à ces énergies ». Le but à ne pas quitter des yeux : « permettre au monde d’approcher son objectif de triplement des renouvelables en 2030 ».
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