Le coefficient de conversion du gaz

publié le 18/09/2020 | mis à jour le 15/06/2023 | par L'équipe Choisir.com

Qu’est-ce que le coefficient de conversion du gaz ?

Pour l’électricité, compteur et facturation font bon ménage. Chez vous, le compteur électrique enregistre votre consommation électrique en kWh (kilowattheure). Cette donnée est ensuite transmise à votre fournisseur d’électricité qui vous fait parvenir une facture en multipliant le nombre de kWh consommé avec le prix de l’électricité de votre contrat.

Dans le cadre du gaz, ce calcul est différent car le compteur mesure la consommation de gaz de l’habitation au nombre de m³ d’énergie consommée. Ensuite, cette quantité d’énergie est transformée en kWh par le gestionnaire du réseau (principalement GRDF pour 95 % du réseau), puis ce dernier l’envoie à votre fournisseur d’énergie pour être facturée.

Le coefficient de conversion de gaz permet de transformer le volume du gaz (en m³ consommé) en une quantité d’énergie consommée (en kWh). Il exprime ainsi le rapport en kWh/m³.

Pour calculer ce coefficient de conversion ou coefficient thermique gaz, trois paramètres sont pris en compte :

• l’altitude de la commune d’habitation ;
• la pression du gaz ;
• la composition du gaz.

Les paramètres du coefficient de conversion

Pour facturer au plus juste la consommation de gaz de chaque ménage français, la quantité de gaz consommée tient compte de 3 facteurs de variabilité.

Ces trois paramètres connus vont être très utiles pour calculer le coefficient de conversion et, par la suite, la quantité de gaz consommée en kWh et enfin en euros sur votre facture de gaz.

L’altitude de la ville d’habitation

Première variable : l’altitude. En effet, l’altitude de la commune va jouer sur la pression atmosphérique, qui va elle-même influer sur le volume du gaz. Plus l’altitude est haute, moins la pression atmosphérique l’est. Cela signifie donc que l’énergie contenue dans un m³ de gaz sera moins importante dans les régions hautes.

En somme, plus la commune où vous êtes situé est haute, moins votre gaz domestique contiendra d’énergie. En moyenne, à 1 000 mètres d’altitude, le coefficient de conversion est 10 % inférieur à la normale.

La pression lors de la livraison

La pression de livraison du gaz lors de sa fourniture ne sera pas la même selon le type de consommateur :

• pour un client particulier, elle se situe entre 21 millibars (mbar) pour le gaz H et 27 mbar pour le gaz B (voir le point suivant sur la composition du gaz) ;
• pour un professionnel ou une copropriété avec un chauffage collectif, la pression du gaz nécessaire lors de la livraison sera d’environ 300 mbar.

Le coefficient de conversion dépend en partie de la pression absolue du gaz (total de la pression atmosphérique et pression de livraison du gaz). Sachant que plus la pression du gaz est élevée, plus le coefficient de conversion gaz est élevé aussi.

Ainsi, un particulier aura donc un coefficient de conversion différent de celui d’un professionnel parce que la livraison de son énergie ne se réalisera pas de la même façon.

La composition du gaz

La troisième composante essentielle dans la conversion du gaz : sa composition et son origine.

En France, il existe deux types de gaz avec des sources de production différentes :

• le gaz B (pour Bas pouvoir calorifique) ;
• le gaz H (pour Haut pouvoir calorifique).

Selon son origine, le gaz délivré au consommateur ne délivre pas le même pouvoir calorifique lors de sa combustion. Le pouvoir calorifique correspond au contenu énergétique, soit l’énergie dégagée par un combustible lorsqu’il est enflammé à une pression de 1 013 mbar et à une température de 0 °C.

En clair, un gaz avec une composition « plus riche » en azote va avoir un pouvoir calorifique faible.

Ainsi, la quantité d’énergie dans un m³ issu de la combustion du gaz H est plus élevée que celle du gaz B.

Le gaz de Marseille produira donc plus d’énergie que celui consommé à Lille par exemple puisque son pouvoir calorifique est supérieur.

Quelle est l’utilité d’appliquer un coefficient de conversion de gaz ?

Comme on vient de le voir, le gaz naturel consommé varie énormément en termes de contenu énergétique en fonction de sa composition (teneur en azote du gaz) et dans une moindre mesure, de la pression atmosphérique du lieu de consommation ; ce qui explique pourquoi il est essentiel de pouvoir facturer au plus juste chaque usager. Le coefficient de conversion aide ainsi à rétablir cette équité de facturation.

GRDF calcule ainsi le coefficient de conversion du gaz régulièrement :

• tous les mois sur le compteur communicant Gazpar ;
• tous les 6 mois pour les autres types de compteurs.

Le gestionnaire de distribution du gaz utilise les dernières mesures effectuées sur la composition du gaz distribué dans son réseau. Ainsi, GRDF fixe un coefficient de conversion moyen basé sur les relèves quotidiennes de composition de gaz.

C’est pour cela qu’un coefficient de conversion gaz n’est jamais le même entre deux relevés (périodes différentes), ni même entre deux clients ou même entre zones de distribution.

Du coefficient de conversion à la quantité de gaz consommée

Comme expliqué précédemment, une des missions du gestionnaire de réseau GRDF est de fixer le coefficient de conversion gaz. Comment fait-il pour le déterminer ?

Le calcul du coefficient de conversion gaz

Le coefficient de conversion dépend des données d’altitude de la commune du consommateur ainsi que de la pression de livraison. Comme expliqué précédemment, elles sont connues du gestionnaire puisqu’elles ne changent pas.

À cela, GRDF récupère les analyses effectuées chaque jour pour connaître la composition du gaz distribué dans le réseau de distribution. Une fois ces trois paramètres connus, le gestionnaire de réseau calcule deux coefficients :

• le coefficient PCS (Pouvoir calorifique supérieur), qui correspond uniquement aux données liées au gaz (sa composition) ;
• le coefficient PTA (Pression température altitude), qui correspond uniquement aux données extérieures (pression lors de la livraison, température et altitude).

Ces deux coefficients essentiels permettent de déterminer par la suite le coefficient de conversion. Une fois ce coefficient calculé par GRDF, il va pouvoir être utilisé pour calculer la quantité de gaz consommée en kWh.

La méthode de calcul pour connaître la quantité de gaz consommée

Avec le coefficient de conversion connu, le gestionnaire de réseau applique la formule suivante pour connaître la quantité de gaz consommée chez vous :

Nombre de m³ x Coefficient de conversion = Nombre de kWh

Le résultat de ce calcul est donc celui qui apparaît sur votre facture comme la quantité de gaz que vous avez consommée.

Où trouver mon coefficient de conversion ?

Pour connaître votre coefficient de conversion, il existe plusieurs solutions :

• vous pouvez consulter la page dédiée sur le site de GRDF en renseignant votre code postal ;
• vous pouvez le retrouver au dos de votre facture de gaz.

Voici d’ailleurs quelques exemples de coefficients relevés dans certaines villes de France en avril 2023 :

Quel est le prix du m³ de gaz ?

Le coefficient de conversion du gaz est une des quatre composantes dans le prix du gaz :

• le coefficient de conversion ;
• la zone tarifaire ;
• la classe de consommation ;
• les autres coûts et taxes du fournisseur.

Mais alors, que sont la zone tarifaire, la classe de consommation et que représentent les autres coûts et taxes du fournisseur ?

Qu’est-ce que la zone tarifaire ?

Chaque commune en France est située dans une zone tarifaire de gaz spécifique. Ce découpage en zones reflète les différences de coûts d’acheminement du gaz. Chaque zone détermine la distance entre la commune d’habitation et le centre de stockage de gaz le plus proche.

Plus votre logement est situé à proximité d’un lieu de stockage, plus votre prix du gaz est faible.

En France, il existe 6 zones tarifaires du gaz établies par le gestionnaire du réseau : de la zone 1 avec le tarif le plus bas et la zone 6 avec le tarif le plus cher. Ce découpage sert de base pour la plupart des fournisseurs d’énergie.

Vous pouvez vous rendre directement sur le formulaire de recherche de zone tarifaire du gaz et renseigner votre code postal. Toutes les villes françaises ne sont pas raccordées en gaz, mais une majeure partie l’est.

Qu’est-ce que la classe de consommation ?

Le tarif du gaz est aussi calculé en fonction de votre profil de consommation. Les besoins en gaz ne seront pas les mêmes entre une famille qui l’utilise pour sa gazinière et une autre qui en a besoin pour se chauffer. Pour cela, 4 classes de consommation de gaz ont été établies :

Coûts et taxes des fournisseurs

En France, le prix de vente du gaz (tarif réglementé de vente du gaz et offres de marché) varie en fonction de coûts variables (coûts d’approvisionnement, d’acheminement et de distribution, de commercialisation) de coûts fixes (taxes publiques) qui peuvent être consultés sur la facture de gaz.

Chaque fournisseur alternatif est libre de fixer le prix de leur gaz. Le fournisseur historique Engie doit respecter de son côté les directives de la CRE (Commission de régulation de l’énergie).

La répartition des coûts du gaz naturel pour Engie se décompose de la façon suivante sur une facture du gaz :

• l’approvisionnement du gaz et les frais d’exploitation pour 50 % de la facturation ;
• le transport du gaz via les tarifs d’Accès des tiers aux réseaux de transport (ATRT) pour 5 % ;
• le stockage du gaz à proximité des points de distribution du gaz via les tarifs d’Accès des tiers aux stockages de gaz naturel (ATS) pour 2 % ;
• la distribution du gaz via la taxe d’Accès des tiers aux réseaux de distribution (ATRD) de gaz naturel pour 18 %.

Le fournisseur doit aussi inclure trois taxes publiques. Ces dernières sont directement liées au milieu du gaz naturel ou à la réglementation sur la consommation en France :

• la Contribution tarifaire d’acheminement (CTA) qui représente en moyenne 2 % d’une facture de gaz ;
• la Taxe intérieure sur consommation de gaz naturel (TICGN) qui représente en moyenne 8 % d’une facture. Elle varie en fonction de la quantité de gaz consommée ;
• la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui représente 15 % de la facture de gaz ;
  • 5,5 % sur l’abonnement ainsi que sur la CTA ;
  • 20 % sur la consommation globale et la TICGN.

Quelques offres de gaz

Maintenant que vous savez tout sur la tarification du gaz, il est plus parlant d’illustrer ces propos par quelques exemples d’offres de gaz.

L’offre de gaz Tranquillité d’Engie, le fournisseur historique de gaz, est une offre de marché appliquant des tarifs au kWh identiques aux tarifs réglementés du gaz (TRV). La part abonnement est fixée librement par le fournisseur.

L’offre de marché de gaz « Indexée Eco » du fournisseur italien Eni applique des tarifs au kWh et un tarif d’abonnement plus élevés que ceux du TRV du gaz.

Le fournisseur suédois Vattenfall propose également une offre de marché de gaz « Eco plus » aux tarifs attractifs : 5 % de réduction sur le prix du kWh.

Autre question fréquente sur le même sujet :

• Comment savoir si je suis raccordé au gaz ?