La rénovation électrique : une affaire de professionnels

Une rénovation électrique, même partielle, doit toujours faire l’objet de nombreuses précautions, une malfaçon pouvant occasionner des dommages importants pour les biens et les personnes. Normes électriques à respecter, coût de la main-d’œuvre, cas particuliers (déplacement de compteur, passage au triphasé) : retrouvez dans les lignes qui suivent tout ce qu’il faut savoir pour bien délimiter votre projet de rénovation électrique et trouver les bons interlocuteurs pour le mener à son terme en toute sécurité.

rénovation électrique

Pourquoi faire une rénovation électrique ?

Plusieurs raisons peuvent vous pousser à entreprendre la rénovation de votre installation électrique. De tels travaux peuvent être importants, coûteux et parfois nécessiter un nouveau raccordement. Il est donc important de bien définir en amont vos objectifs et les contours de votre projet.

Pour moderniser votre installation

L’âge moyen d’une installation électrique en France est de 18 ans. Près d’une sur cinq n’est plus adaptée, à cause notamment du vieillissement du matériel et de l’évolution des besoins en électricité des Français qui se sont massivement équipés ces trente dernières années en matériel électronique. Manque de puissance, nombre de prises limité, conducteurs fatigués : quand une installation n’est pas correctement dimensionnée, le risque de surcharge ou de court-circuit n’est jamais loin.

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Consommation d’électricité en France
(en TWh)
351 TWh399 TWh440 TWh483 TWh507 TWh484 TWh460 TWh
Source : INSEE

Dans le même temps, les exigences en matière de sécurité n’ont cessé d’être revues à la hausse. Depuis 2008, la norme NF C 15-100 qui réglemente la conception, la sécurisation et la réalisation des installations électriques intérieures a connu pas moins de 7 amendements, le dernier datant de 2015. Si elle a plus de 5 ans, votre installation électrique n’est donc déjà probablement plus aux normes.

On estime en règle générale qu’il faut rénover une installation électrique, ou au moins la faire vérifier, tous les 15 ans. Profitez de l’occasion pour la moderniser en prenant bien en compte vos nouveaux besoins en électricité. Une rénovation électrique peut notamment permettre d’ajouter :

  • un éco-compteur de consommation ;
  • de nouveaux circuits ;
  • de nouvelles prises électriques ;
  • etc.

Une consommation d’électricité en baisse depuis 2020

Si la consommation actuelle d’électricité demeure plus élevée que ce qu’elle était au début des années 1990, juste avant le boom des nouvelles technologies, elle a néanmoins connu une baisse significative depuis 2010. En cause principalement : les mesures prises en faveur de la transition énergétique et notamment l’amélioration de l’isolation des logements.

 

Plus récemment, la succession d’hivers doux et le ralentissement économique lié à la crise sanitaire du Coronavirus expliquent également en partie cette évolution à la baisse de la consommation d’électricité en France.

Pour mettre votre installation aux normes

Il n’y a pas d’obligation à mettre votre installation électrique aux normes. Seules les constructions neuves doivent se plier scrupuleusement aux recommandations édictées par la norme NF C 15-100. Néanmoins, en cas d’accident matériel ou corporel, votre responsabilité peut être mise en cause s’il est la conséquence d’une installation électrique mal entretenue et/ou défaillante.

Bien souvent, compte tenu de la vétusté des installations électriques et des exigences de la norme NF C 15-100, mettre une installation en conformité revient tout de même à entreprendre une rénovation totale en repartant de zéro, à partir du compteur. Attendez-vous à des travaux coûteux, longs et intrusifs, surtout si de nouvelles saignées doivent être percées pour faire passer les câbles. Il faudra parfois même déplacer le compteur d’électricité, voire solliciter un nouveau raccordement si vous souhaitez passer d’une installation en monophasé à une installation en triphasé ou vice versa.

Mettre aux normes votre installation vous donne néanmoins l’opportunité de profiter du confort d’une installation récente. Tableau électrique soigné et complet, nombre de prises en quantité suffisante dans chaque pièce, réseau de prises RJ25, plafonniers, protection optimale des biens et des personnes : la norme NF C 15-100 est complète et parfois contraignante mais vous garantit de disposer d’une installation d’électricité qui répond à tous les besoins contemporains de confort et de sécurité.

Pour mettre votre installation en sécurité

Moins contraignante et plus accessible qu’une mise aux normes, la mise en sécurité d’une installation est souvent l’objectif principal d’une rénovation. Encadrée par la norme NF C 16-600, la mise en sécurité d’une installation consiste à procéder aux vérifications et aux éventuels travaux nécessaires pour qu’elle satisfasse aux exigences minimales de sécurité pour les biens et les personnes.

Réalisée par un professionnel certifié, la mise en sécurité d’une installation porte sur 6 points de contrôle, comme le bon fonctionnement du disjoncteur principal ou la présence d’une mise à la terre. Si leur examen révèle une anomalie, des travaux devront être réalisés pour que l’installation puisse être considérée comme étant en sécurité.

Une mise en sécurité peut également s’accompagner de travaux complémentaires de modernisation de l’installation.

Faire une mise en sécurité avant un diagnostic électrique immobilier : bonne idée ?

Le diagnostic électrique immobilier est obligatoire lors de la mise en vente ou à la location d’un bien immobilier de plus de 15 ans. Or, les points de contrôle vérifiés par le diagnostic sont les mêmes que pour une mise en sécurité. Si votre installation a été préalablement mise en sécurité, le diagnostic ne devrait donc révéler aucune anomalie, ce qui valorise le bien et constitue un avantage non négligeable pour trouver rapidement un acquéreur ou un locataire.

Pour faire des économies ?

En principe, une installation rénovée ne consommera pas moins d’électricité qu’une installation récente.

En revanche, moderniser votre installation peut vous permettre d’ajouter les circuits et les branchements nécessaires à de nouveaux appareils (pompe à chaleur, plaques à induction, réseau de points lumineux à basse consommation, etc.) qui eux vous feront faire des économies d’énergie.

Faire des économies d’électricité n’est a priori pas le premier but recherché lorsqu’on rénove une installation d’électricité. Cela peut néanmoins constituer un objectif secondaire.

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Les différents types de rénovations électriques

Depuis le simple remplacement des interrupteurs jusqu’à la rénovation totale de l’installation, il existe différentes façons d’envisager une rénovation électrique. En fonction de chaque projet, les moyens à mettre en œuvre, les normes à respecter, les intervenants et le coût financer sont très différents.

Rénovation électrique partielle

Une rénovation électrique est considérée comme « partielle » à partir du moment où elle ne nécessite pas la dépose du compteur et/ou du disjoncteur général et la mise hors tension de l’installation, c’est-à-dire la fermeture du compteur électrique par un agent Enedis. En dehors de ce cadre, la rénovation partielle d’une installation électrique peut poursuivre de nombreux objectifs et être plus ou moins importante. Une rénovation partielle peut notamment concerner :

  • la mise en sécurité de l’installation ;
  • la réfection de toute l’installation à partir du disjoncteur général ;
  • le remplacement des prises de courant ;
  • la création d’une mise à la terre ;
  • la création d’un ou plusieurs nouveaux circuits ;
  • le remplacement des disjoncteurs différentiels ou des disjoncteurs divisionnaires ;
  • la création d’un nouveau tableau électrique de répartition ;
  • etc.

Pour une rénovation partielle, il n’est pas nécessaire de faire vérifier l’installation à la fin des travaux par l’organisme chargé de vérifier la conformité des nouvelles installations électrique, le Consuel. Une fois la rénovation achevée, vous pourrez immédiatement remettre le courant chez vous depuis le disjoncteur général.

Une rénovation électrique partielle n’a pas l’obligation d’être aux normes. Rien ne vous empêche cependant, pour votre confort et votre sécurité ou pour rendre votre bien plus attractif, d’appliquer les prescriptions de la norme NF C 15-100 dans le cadre une rénovation partielle.

Rénovation électrique totale

Une rénovation électrique est considérée comme totale à partir du moment où elle nécessite la mise hors tension de l’installation, c’est-à-dire la fermeture du compteur d’électricité par un agent Enedis.

À la fin des travaux, la conformité de l’installation devra être vérifiée par le Consuel pour pouvoir souscrire un abonnement d’électricité et demander l’ouverture du compteur.

Pour la rénovation totale d’une installation électrique, comme pour une construction neuve, il faut se référer obligatoirement à la norme NF C 15-100 qui réglemente la création de nouvelles installations électriques. Sa stricte application exige souvent de refaire l’installation dans son intégralité en partant du compteur.

À quel type de rénovation électrique s’applique le Consuel ?

Faire valider la conformité d’une installation électrique par le Consuel avant sa mise en service ne s’applique pas uniquement à l’immobilier neuf. Elle peut concerner également d’autres types de travaux, à savoir :

  • à toute installation électrique entièrement rénovée dès lors qu’il y eu mise hors tension de l’installation par le distributeur ;
  • à la demande du maître d’ouvrage aux installations rénovées partiellement dont les travaux n’ont pas donné lieu à une mise hors tension par le distributeur d’électricité.

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Combien coûte une rénovation électrique et qui sont vos interlocuteurs ?

Les travaux d’électricité réclament une main-d’œuvre qualifiée et nécessitent du matériel relativement coûteux à l’achat. Avec un taux horaire atteignant habituellement les 50 à 60 € TTC, auquel il faut parfois ajouter des frais de déplacement, même le simple remplacement de quelques prises électriques peut rapidement représenter un budget conséquent.

Retrouvez dans le tableau ci-dessous un ordre de grandeur des tarifs de quelques travaux d’électricité courant, fourniture comprise :

Type de travauxCoût
(en € TTC)
Dépannage (court-circuit, recherche de panne, petite réparation)De 50 à 60 € TTC
Réparation d’une prise ou d’un interrupteurDe 90 à 120 € TTC
Pose d’un disjoncteurDe 30 à 250 € TTC
Remplacement du tableau électriqueDe 700 à 1 500 € TTC
Mise en sécuritéDe 30 à 100 € TTC/m2
Rénovation partielle de toute l’installationDe 80 à 120 € TTC/m2
Rénovation totaleDe 120 à 200 € TTC/m2

Notez que les tarifs indiqués ci-dessus sont proposés à titre indicatif et sont susceptibles de varier selon le niveau attendu de la prestation. L’utilisation d’un matériel haut de gamme pour les prises, les interrupteurs et les points lumineux peut également rapidement faire grimper la facture totale.

Exemple : Pour un appartement de 70 m2, il vous en coûtera entre 5 600 et 8 400 € TTC pour une rénovation partielle avec mise en sécurité et jusqu’à plus de 14 000 € TTC pour une rénovation totale, sans compter les frais éventuels relatifs à un nouveau raccordement ou au déplacement du compteur.

Comment trouver un professionnel qualifié pour une rénovation électrique ?

En matière de rénovation électrique, le choix d’un professionnel qualifié est primordial. Il en va de votre sécurité. N’hésitez pas à solliciter votre entourage et à faire fonctionner le bouche-à-oreille, c’est souvent le meilleur moyen de trouver un électricien de confiance.

Vous pouvez également consulter l’annuaire de Qualifelec, un organisme chargé d’accorder des qualifications aux professionnels et aux entreprises du secteur de l’électricité et de l’énergie. Vous pouvez y vérifier les qualifications d’un artisan à l’aide de son SIREN/SIRET ou de sa raison sociale.

Être référencé par un organisme de qualification est un gage de sérieux, mais ce n’est pas obligatoire pour autant. Pour pouvoir exercer, un électricien doit seulement être titulaire d’un CAP ou d’un BEP ou pouvoir justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans.

Notez qu’il est toujours préférable de demander plusieurs devis avant de vous décider, en vérifiant bien pour chacun d’eux la qualité du matériel utilisé par l’artisan.

Comment déplacer le disjoncteur général et le compteur dans le cadre d’une rénovation ?

Pour déplacer le compteur et/ou le disjoncteur, vous devez en faire la demande à Enedis remplissant un formulaire dédié sur le site Internet du gestionnaire du réseau d’électricité. Les frais liés à cette intervention font désormais l’objet d’un devis personnalisé.

Notez que votre rénovation électrique sera alors automatiquement considérée comme une rénovation totale. À ce titre, l’ensemble de l’installation devra respecter les préconisations de la norme NF C 15-100 et être certifié conforme par le Consuel avant d’être mise en service.

Ne touchez au compteur ou au disjoncteur général sous aucun prétexte !

Ni vous, ni votre électricien n’êtes autorisés à toucher au compteur électrique ou au disjoncteur général, même pour les déplacer de quelques centimètres, sous peine de lourdes sanctions. Seuls les agents d’Enedis, le gestionnaire du réseau public d’électricité, sont habilités à intervenir sur la partie publique de votre installation électrique.

Comment passer du monophasé au triphasé ou vice versa ?

Si vous souhaitez passer du monophasé au triphasé, ou l’inverse, vous devrez non seulement changer de compteur mais aussi demander un nouveau raccordement auprès d’Enedis. Comme pour un déplacement de compteur, vos travaux seront alors considérés comme une rénovation électrique totale et devront se voir délivrer une attestation de conformité Consuel.

Pour demander un nouveau raccordement, vous devrez utiliser le même formulaire que pour un déplacement de compteur accessible sur le site du gestionnaire du réseau public d’électricité. Les frais liés à cette intervention font désormais l’objet d’un devis personnalisé.

Peut-on faire la rénovation électrique de son logement soi-même ?

Les petits travaux d’électricité comme le remplacement d’une prise ou d’un interrupteur sont à la portée de n’importe quel bricoleur, à condition de bien respecter la notice de montage et de toujours couper l’alimentation générale de l’installation avant toute intervention. Pour des travaux plus importants, concernant par exemple le tableau électrique, il est vivement recommandé de faire appel à un professionnel qualifié, à moins d’avoir de très solides compétences en électricité.

Électricité et bricolage ne font pas toujours bon ménage

On peut rater des travaux de peinture, c’est sans grande importance. En revanche, les conséquences d’un disjoncteur mal positionné, d’un câble de diamètre trop petit ou d’un défaut de mise à la terre peuvent être gravissimes pour la sécurité des biens et des personnes.

Prudence donc avant de vous lancer dans des travaux d’électricité. Assurez-vous de parfaitement maîtriser votre sujet et de bien savoir où vous mettez les pieds, et les doigts.

Rénovation électrique : quelles normes faut-il suivre ?

En matière de rénovation électrique, le respect des normes électriques éditées par l’Afnor, l’Association française de normalisation, les normes NF C 15-100 et NF C 16-600, est vivement recommandé, autant pour des questions de confort que de sécurité.

L’application stricte de la norme NF C 15-100 est même obligatoire dès qu’il s’agit de rénover totalement une installation électrique intérieure existante.

La norme NF C 15-100 pour une rénovation totale

La norme NF C 15-100 réglemente la réalisation des installations électriques intérieures en basse tension dans le neuf. Elle s’applique également dans les mêmes conditions à la rénovation totale d’une installation existante si les travaux nécessitent une mise hors tension du compteur électrique afin de pouvoir intervenir, par exemple, au niveau du disjoncteur général d’électricité.

Très complète, la norme NF C 15-100 porte autant sur des questions de sécurité que sur des questions ayant à voir avec le confort d’utilisation et l’accessibilité du matériel, à savoir :

  • la mise à la terre de toutes les masses métalliques du logement ;
  • la protection contre la foudre pour les zones concernées par le risque de foudroiement ;
  • la protection des biens et des personnes par la mise en place des systèmes de protection appropriés ;
  • les équipements requis pièce par pièce ;
  • les dimensions et les équipements requis de l’Espace technique du logement (ETL) ;
  • la conception du coffret de communication ;
  • les règles de mise en place des goulottes, plinthes, prises et interrupteurs ;
  • les recommandations relatives à la Réglementation thermique 2020 (RT 2020).

La norme NF C 16-600 pour une rénovation partielle

Moins encadrée qu’une rénovation totale, une rénovation électrique partielle n’est pas tenue de suivre les recommandations de la norme NF C 15-100.

On considère néanmoins que le respect des recommandations fixées par la norme NF C 16-600 est un objectif minimum qu’un électricien doit se fixer. Moins exhaustives que celles de la norme NF C 15-100, les recommandations de la norme NF C 16-600 visent surtout à faire en sorte que l’installation ne présente pas de danger pour les biens ou les personnes.

À la fin d’une rénovation partielle, l’alimentation générale peut être directement remise depuis le disjoncteur général. L’installation électrique n’a pas besoin d’être contrôlée et il n’est pas nécessaire de demander une nouvelle mise en service si l’abonnement d’électricité n’avait pas été suspendu pendant les travaux de rénovation.

Et si vous profitez de la rénovation de votre installation pour changer de fournisseur ?

Quitte à modifier votre installation électrique pour la rendre plus appropriée à vos besoins en électricité, pourquoi ne pas en profiter pour vérifier également l’attractivité de votre contrat de fourniture ?

Depuis l’ouverture à la concurrence du secteur de l’énergie, de nombreux fournisseurs alternatifs d’électricité proposent des tarifs bien plus intéressants que ceux pratiqués par le fournisseur historique d’électricité, pour un service pourtant équivalent.

Si vous cherchez à réduire l’impact environnemental de vos consommations en électricité, ces derniers vous donnent également la possibilité de bénéficier d’une électricité d’origine 100 % renouvelable à des tarifs souvent plus bas que ceux de l’électricité d’origine conventionnelle.

Pour rappel, changer de fournisseur est totalement gratuit et peut vous permettre d’amortir au moins en partie les coûts importants liés à la rénovation de votre installation électrique. Ne vous en privez pas, vous avez tout à y gagner !

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