Tout savoir sur la rénovation énergétique

Rénover son logement consiste à réaliser divers travaux pour faire baisser sa consommation de chauffage. Pan important de la transition énergétique, la rénovation permet aux ménages de faire des économies d’énergie et de gagner en confort. Plus concrètement, qu’est-ce que la rénovation énergétique ? À quoi sert-elle ? Comment la mettre en place chez soi ? Quels sont les enjeux liés à l’amélioration énergétique ? Choisir.com fait le point.

Rénovation énergétique d'une maison

La rénovation énergétique : définition et enjeux

Selon la définition du Gouvernement, « la rénovation énergétique désigne l’ensemble des travaux visant à diminuer la consommation énergétique d’un bâtiment. » Elle recouvre un ensemble de pratiques et sert un but écologique et économique. Découvrons cela.

Les grands types de travaux de rénovation énergétique

La rénovation énergétique passe par trois grands types principaux d’opérations :

  • l’isolation du logement : à savoir, le renforcement de l’étanchéité de la maison qui limite les déperditions thermiques. Plus une maison est étanche, plus la chaleur se conserve à l’intérieur en hiver. Une bonne isolation estivale permet également de protéger les occupants du logement des hausses de températures en maintenant la fraîcheur à l’intérieur. C’est lié au principe d’émissivité ;
  • l’installation d’un système de chauffage écologique et économique : le remplacement de systèmes vieillissants (chaudière fioul, chaudière gaz ancienne, etc.) par des appareils moins énergivores (chaudière biomasse, pompe à chaleur, etc.) permet de faire baisser sa consommation de chauffage ;
  • la ventilation : un bâtiment mal ventilé tend à avoir un fort taux d’humidité. Plus ce dernier est élevé, plus la sensation de froid est importante. Le logement devient difficile à chauffer, et ses occupants ont tendance à augmenter la température. D’autre part, une mauvaise aération s’accompagne souvent de l’apparition de moisissures dues à la condensation. Celles-ci peuvent causer des problèmes de santé et endommager la structure du bâti, notamment à cause des murs humides.

Ces trois grands axes de la rénovation thermique sont complémentaires. Ils garantissent une minimisation de l’utilisation de l’énergie domestique.

Une nécessité écologique

La rénovation énergétique répond notamment à un besoin d’engager la France dans une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). En effet, selon le Ministère de la Transition écologique (2021) : « En France, le bâtiment est le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre. Il représente à lui seul 27 % des émissions de CO2 et près de 45 % de la consommation d’énergie finale. »

C’est pourquoi, les autorités publiques ont décidé de soutenir la rénovation énergétique. En 2018, est paru le Plan de Rénovation Énergétique des Bâtiments. Ce plan contient plusieurs objectifs :

  • la rénovation de 500 000 logements par an ;
  • l’éradication des passoires thermiques à horizon 2025 ;
  • une réduction de 28 % de la consommation d’énergie finale des bâtiments d’ici 2030 ;
  • atteindre la neutralité carbone en 2050.

En 2021, la loi climat et résilience vient affirmer ces objectifs avec pour but d’accélérer la transition énergétique. Plusieurs mesures clés s’appliquent notamment aux bâtiments :

  • le gel du loyer des passoires thermiques dès 2023 ;
  • l’interdiction de mettre en location des logements affichant un nouveau DPE en G dès 2025, pour les classes énergétiques F à partir de 2028, et les E en 2034 ;
  • le plan pluriannuel de travaux (PPT) est obligatoire pour les copropriétés depuis le 1er janvier 2023. Cette obligation concerne les copropriétés de plus de 15 ans qui comprennent plus de 200 lots (logements, bureaux, commerces). À partir de 1er janvier 2024, elle s’étendra aux copropriétés qui comptent entre 51 et 200 lots, puis à celles de moins de 50 lots dès le 1er janvier 2025. Ce plan doit permettre d’anticiper et de prévoir les travaux à réaliser dans les parties communes, ainsi que les frais que cela représente.

Qu’est-ce qu’une passoire énergétique ?

On entend par « passoire thermique » un logement particulièrement énergivore. Il s’agit des habitations qui disposent d’une classe énergétique F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE).

Attention, certains bâtiments ne sont pas soumis au DPE de par leur nature ou taille. Renseignez-vous avant d’acquérir ou louer un logement.

Lutte contre la précarité énergétique

Outre les enjeux écologiques, la rénovation thermique revêt une dimension de solidarité. En effet, elle vise à lutter contre la précarité énergétique en supprimant les nombreuses passoires thermiques de l’Hexagone. Ces logements très gourmands en énergie sont souvent habités par des ménages aux ressources limitées.

D’après le Ministère de l’écologie : « Sur les 30 millions de résidences principales que compte la France au 1er janvier 2022, environ 5,2 millions de logements, soit 17 % du parc seraient des passoires énergétiques (étiquettes F et G du DPE). »

Selon le rapport de l’ONPE (l’Observatoire National de la Précarité Énergétique) de 2022, la précarité énergétique touche aujourd’hui 3 millions de ménages (soit 10,5 % des foyers en France). Cette situation aggrave les inégalités sociales dans le pays. Comme le souligne Marie Moisan, membre de Rappel (réseau des acteurs contre la pauvreté et la précarité énergétique dans le logement), « les personnes aux revenus modestes qui vivent dans une passoire thermique subissent systématiquement une double peine : leurs ressources financières sont bien plus faibles que la moyenne alors que leurs consommations d’énergie sont plus élevées ».

D’autre part, la précarité énergétique s’accompagne aussi de problématiques de santé publique. Dans un rapport de 2013 de la Fondation Abbé Pierre, association spécialisée dans le mal-logement, on découvre que les ménages soumis à la précarité énergétique sont en moins bonne santé que les ménages n’y étant pas soumis. Par exemple, 22,1 % des foyers victimes de précarité énergétique souffraient de bronchites chroniques contre 10,3 % chez les autres familles.

Réglementations et Lois

Depuis les années 1970, face aux diverses crises énergétiques rencontrées, le Gouvernement cherche à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à améliorer le confort des citoyens dans leur logement. Plusieurs réglementations thermiques ont notamment vu le jour :

Parmi les lois votées, la loi Climat et Résilience ainsi que la loi Énergie Climat de 2019 inscrivent pour la première fois l’”urgence écologique et climatique” dans le Code de l’énergie. Elles ont pour objectif la neutralité carbone pour 2050.

Concernant les professionnels, les bâtiments administratifs sont soumis au décret tertiaire.

Économies d’énergie et gain de confort

D’un point de vue plus général, la rénovation énergétique permet d’engager des économies d’énergie tant à l’échelle du pays qu’à l’échelle individuelle. D’après la Fondation Abbé Pierre, un logement rénové permet jusqu’à :

  • 60 % d’économies d’énergie ;
  • 900 € de réduction par an sur la facture d’énergie.

Cela permet aussi de gagner en confort thermique. La rénovation énergétique assure une meilleure qualité de chauffage à l’intérieur du logement. Les sensations de froid sont diminuées et le taux d’humidité ajusté.

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Rénover sa maison : comment bien procéder ?

La rénovation énergétique d’une maison ou d’un appartement doit s’envisager selon certaines étapes, de l’audit énergétique à la ventilation, en passant par l’isolation.

Rénovation énergétique de son logement : par où commencer ?

  • faire réaliser un audit énergétique ;
  • commencer par l’isolation ;
  • améliorer son système de chauffage, en installant un chauffage moins énergivore et un dispositif de régulation ;
  • assurer une meilleure ventilation.

Pour bien comprendre cette hiérarchie, un parallèle peut être établi avec une casserole d’eau chaude sur une plaque de gaz. Pour faire chauffer l’eau à la température désirée tout en minimisant sa consommation, vous couvrez la casserole. Il est alors nécessaire d’adapter la puissance de la flamme, puis d’allumer la hotte, le système de ventilation, afin d’évacuer la vapeur. Pour les travaux de rénovation énergétique, le principe est très similaire. Il est d’abord primordial de bien isoler, le chauffage peut ensuite être dimensionné en fonction. Puis, la ventilation vient en dernier.

Le bilan énergétique

Avant de commencer les travaux, il est important de procéder à un audit ou bilan énergétique du logement. Il s’agit d’une enquête approfondie pour mettre en relief les ponts thermiques et déperditions de chaleur d’une maison ou d’un appartement.

Cette étape implique la venue d’un ingénieur thermicien avec une caméra thermique. Il vous aidera à identifier les chantiers à prioriser.

Attention il ne faut pas confondre le bilan énergétique avec l’étude thermique. Cette dernière analyse est à réaliser préalablement à la construction permettant de déposer le permis de construire. C’est aussi une analyse différente du DPE. Ce dernier est un diagnostic permettant de mesurer les émissions de CO2 d’un logement et sa consommation d’énergie. Il n’indique pas de plan de travaux.

Les travaux d’isolation

L’isolation est l’une des dimensions les plus importantes de l’amélioration énergétique d’une habitation.

Par où commencer à isoler un logement ?

Les travaux d’isolation d’un logement s’effectuent généralement par hiérarchie. Il convient donc de commencer par les déperditions thermiques les plus importantes pour terminer par les plus petites :

  • isoler les combles et la toiture : selon l’ADEME (l’Agence de la transition écologique), le toit représente 25 à 30 % des pertes de chaleur d’une maison ;
  • isoler les murs : les parois constituent entre 20 et 25 % des déperditions d’énergie. Simple ou double cloisonnage, pensez à la bande résiliente si vous faites vous-même les travaux ;
  • isoler les fenêtres : qui représentent 10 à 15 % des fuites énergétiques. Cela consiste le plus souvent à remplacer des vitres simples par du double vitrage ;
  • procéder à l’isolation des planchers bas ou sols : responsables de 7 % à 10 % des pertes d’énergie ;
  • isoler les ponts thermiques : 5 % à 10 % des déperditions.

Les critères de choix pour un isolant de qualité

Au moment d’isoler un édifice, il faut prendre en compte deux éléments pour bien choisir l’isolant :

  • la conductivité thermique du matériau : plus celle-ci est basse, moins le matériau est sujet aux échanges thermiques, plus vous serez isolé du froid ;
  • le déphasage thermique : c’est le « temps que va mettre la chaleur pour pénétrer à l’intérieur d’un bâtiment » selon la définition d’Engie. Cela permet de protéger le logement de la chaleur estivale. Plus le déphasage est important, mieux le bâtiment est isolé de la chaleur.

Enfin, il convient également de regarder les caractéristiques de l’isolant (performance phonique, résistance au feu, à l’humidité, etc.). Pour vous aider, voici un tableau comparatif des principaux isolants thermiques utilisés en rénovation en simple ou double cloisonnage :

Comparatif des prix des principaux isolants thermiques

IsolantsPrix (en €/m²)AvantagesInconvénients
Isolants minéraux Laine de roche5 à 20 €/m² environ – Prix économique ;
– résistante aux nuisibles (insectes, rongeurs, etc.) ;
– peu inflammable.
– Non écologique ;
– déphasage thermique peu important.
Laine de verre3 à 20 €/m²
Isolants écologiquesLiège30 €/m²– Ignifuge ;
– résistant à l’humidité ;
– résistant aux nuisibles.
Prix élevés.
Fibre de bois15 €/m²– Bonne résistance à l’humidité ; 
– peu chère.
– Peut être endommagée par les termites ;
– inflammable.
Chanvre ou fibre de lin15 à 20 €/m²– Bonne qualité de déphasage thermique ; 
– résistant aux nuisibles ; 
– moyennement cher.
Inflammable.
Ouate de cellulose20 €/m²– Ignifuge ; 
– résistante à l’humidité ; 
– résistante aux nuisibles.
Risque de mérule.
Isolants synthétiquesAérogel de silice60 €/m²– Ignifuge ; 
– résistant à l’humidité ; 
– résistant aux nuisibles ;
– bon déphasage thermique.
– Très cher ;
– peu écologique.

Pour choisir l’isolant le plus adapté à chaque surface de votre logement, le mieux reste de demander conseil à un professionnel RGE (Reconnu garant de l’environnement).

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Isoler sa maison combien cela coûte ?

Bien que rentable sur le long terme, l’isolation d’une maison peut représenter un investissement conséquent.

Retrouvez ci-dessous les tarifs pratiqués pour les différents travaux d’isolation :

Prix de la rénovation thermique d’un bâtiment en France (en €/m²) – isolant et main d’œuvre
Combles perdus25 € à 60 €/m²
Combles aménageables50 € à 90 €/m²
Isolation des murs par l’intérieur (ITI)40 € à 80 €/m²
Isolation des murs par l’extérieur (ITE) ou ravalement de façade110 € à 230 €/m²
Isolation du sol ou planchers bas40 € à 60 €/m²

Les travaux de réfection du chauffage

Le changement du système de chauffage est le second chantier à mettre en œuvre dans un projet de rénovation énergétique. Le choix d’un dispositif de chauffage écologique permet de faire des économies d’énergie importantes.

Quel système de chauffage choisir ?

Selon l’ADEME, le chauffage correspond à 60 % de nos consommations d’énergie. Il s’agit donc d’un poste de dépense important sur lequel il est essentiel d’agir pour réduire ses factures.

En général, la rénovation du chauffage passe par l’installation :

  • d’une chaudière gaz à haute performance énergétique, appelée aussi chaudière gaz à condensation ;
  • d’une pompe à chaleur (PAC) ;
  • d’une chaudière biomasse (appareil fonctionnant au bois) ;
  • d’un chauffe-eau thermodynamique ou solaire (pour l’eau chaude sanitaire).

Combien coûte le remplacement d’un vieux dispositif de chauffage ?

L’installation d’un nouveau dispositif de chauffage représente un coût variable, comme le résume le tableau suivant. En fonction de votre budget et des caractéristiques de votre logement, un système sera plus adapté que l’autre.

Rénovation du chauffage : prix et appareils

AppareilCaractéristiquesPrix de l’équipement (en € TTC)
Chaudière gaz à condensation– Eau chaude du circuit portée à une température de 50 °C ;
– récupération des fumées de combustion et transformation en chaleur.
3 000 € à 6 000 €.
Pompe à chaleur air/air– Pompe les calories présentes dans l’air extérieur pour les transformer en chaleur ;
– chaleur diffusée par soufflage via une unité intérieure.
6 000 € à 10 000 €.
Pompe à chaleur air/eau– Utilise les calories présentes dans l’air extérieur pour chauffer un circuit d’eau chaude ;
– chaleur diffusée via les radiateurs.
8 000 € à 16 000 €.
Pompe à chaleur sol/air ou eau/air– Pompe les calories présentes dans les sols grâce à des capteurs enfouis ;
– la chaleur peut être géothermique ou provenir de nappes phréatiques ;
– diffusion de la chaleur par soufflage.
8 000 € à 25 000 €.
Pompe à chaleur sol/eau ou eau/eau– Utilise la chaleur géothermique ou celles des nappes phréatiques ;
– diffusion de la chaleur dans les radiateurs via un circuit d’eau chaude.
10 000 € à 25 000 €.
Chaudière biomasse– Chaudière qui utilise le bois comme combustible ;
– il peut s’agir de bûches ou de granulés de bois ;
– diffusion de la chaleur via un circuit d’eau chaude.
Entre 10 000 € et 25 000 €.

Penser à la régulation du chauffage

À cela peut s’ajouter la pose d’un thermostat programmable, d’un thermostat connecté (comme Netatmo) ou de robinets thermostatiques. Ces appareils permettent de programmer le chauffage et de l’adapter à votre emploi du temps. Vous pouvez ainsi faire 5 % à 15 % d’économies d’énergie supplémentaires.

Pour un thermostat programmable, il faudra compter entre 150 et 300 € environ.

Un appareil de programmation de chauffage avec mon offre d’électricité et/ou de gaz ?

ertains fournisseurs d’énergie, comme Sowee, incluent un appareil de programmation du chauffage dans leurs contrats. Si vous souhaitez changer d’offre d’électricité et/ou de gaz, pensez à comparer les fournisseurs d’énergie avec Choisir.com. Tarifs de l’abonnement, prix de l’énergie, mais aussi options diffèrent d’une offre à l’autre.

La ventilation

La ventilation est le dernier levier de la rénovation énergétique. Pour assurer une bonne aération, il est généralement conseillé d’installer une ventilation mécanique contrôlée (VMC).

Prenant la forme de petites bouches d’aération, ces appareils se chargent d’extraire l’air vicié pour le renouveler.

Il existe différents types de VMC :

  • la VMC simple flux : qui ne comporte qu’un unique réseau de gaines permettant d’évacuer l’air vicié. L’air plus sain de l’extérieur entre, quant à lui, par des ouvertures généralement situées en haut des fenêtres. Il faut également distinguer :
    • la VMC autoréglable : avec laquelle le débit d’air est constant,
    • la VMC hygroréglable : qui s’adapte au taux d’humidité dans le bâtiment. Elle est compatible avec le réglementation RT 2012.
  • la VMC double flux : qui fonctionne sur le même principe qu’un modèle simple flux, mais dispose en plus d’un échangeur thermique. Ce dernier récupère les calories présentes dans l’air vicié et les réinjecte dans l’air neuf. Ce principe limite au maximum les pertes de chaleur. Ce type de VMC est conforme à la réglementation RE 2020.

Globalement, il faudra compter 750 € à 1 600 € pour une ventilation simple flux en rénovation, contre 3 500 € à 15 000 € pour une VMC double flux.

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Travaux et labels de rénovation

Renforcer les performances énergétiques de sa maison peut être l’occasion d’obtenir un label de rénovation. Ainsi, vous certifiez de l’efficacité énergétique de votre bien et lui faites prendre de la valeur.

Sur le marché français, on distingue trois labels pour les bâtiments résidentiels :

  • le label « haute performance énergétique » (HPE rénovation) : qui indique une consommation d’énergie primaire inférieure ou égale 150 kWh/m2.an. Ce chiffre peut-être révisé au cas par cas en fonction de la zone climatique et de l’altitude ;
  • le label « bâtiment basse consommation énergétique » (BBC rénovation) : pour une consommation d’énergie primaire inférieure ou égale à 80 kWh/m2.an. Les maisons basse consommation qui obtiennent ce label doivent respecter les normes de réglementation thermique 2012 (RT 2012) qui encadre la construction des maisons neuves depuis le 1er janvier 2013. ;
  • le label « bâtiment à énergie positive » (BEPOS) : pour les habitations qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Ce label est conforme aux normes imposées par la nouvelle réglementation thermique RE 2020 (entrée en vigueur le 1er janvier 2022).

Aux labels français, s’ajoutent aussi ceux des pays voisins. Les plus connus sont :

  • le label “maison passive : venu d’Allemagne et semblable au label BEPOS, il indique que la maison produit autant d’énergie qu’elle en consomme ;
  • le label Minergie : ce label suisse est déployé en cinq modèles. Le modèle 1 correspond aux bâtiments n’ayant jamais été rénovés, les modèles 2,3 et 4 sont accordés aux logements ayant déjà subi des rénovations, et le 5 aux maisons mitoyennes.

Pour savoir à quel niveau de rénovation vous pouvez prétendre, il convient de faire un bilan énergétique de votre logement..

Les acteurs de la rénovation énergétique

En France, la rénovation énergétique est menée par une multiplicité d’acteurs. Qui sont-ils ? Quels sont leurs rôles ?

Le gouvernement

Le ministère de la Transition écologique, épaulé par l’ADEME et l’Anah (l’Agence nationale de l’habitat), donnent les directives en matière de rénovation. L’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) a également été créé en 2019 pour permettre une meilleure « connaissance de la dynamique de rénovation énergétique de l’ensemble des bâtiments résidentiels et tertiaires » (Ministère de la Transition écologique). L’ONRE produit donc des données statistiques et des analyses relatives :

  • à l’état du parc de logement en fonction des classes de consommation ;
  • à l’évolution des consommations énergétiques des bâtiments ;
  • au suivi de la dynamique de la rénovation (type de travaux, logements et ménages qui les entreprennent, économies d’énergie réalisées) ;
  • à l’étude de l’efficacité des différents dispositifs d’aide au public.

Aujourd’hui, c’est le plan de rénovation énergétique de 2018 qui prévaut, complété par le Plan France Relance en septembre 2020. Ce dernier vise à mener une relance verte pour réactiver l’économie suite à la pandémie de Covid-19. Il accorde notamment une enveloppe supplémentaire de 2 Md€ sur 2021 et 2022 pour renforcer la rénovation énergétique du parc des logements privés.

La loi climat et résilience, issue des travaux de la Convention citoyenne pour le climat et entrée en vigueur en 2021, impose de nouvelles contraintes et obligations en matière de rénovation énergétique. Ces dernières ont pour objectif d’inciter les propriétaires à engager des travaux sur leurs logements. Les mesures prévues sont notamment les suivantes :

  • le loyer des logements considérés comme des passoires thermiques ne peut plus augmenter depuis le mois d’août 2022 ;
  • la location de passoires thermiques doit être progressivement interdite (dès 2025 pour les logements classés G, 2028 pour ceux de classe F et 2034 pour les E) ;
  • dans le cadre de la vente d’un bien immobilier classé F ou G, et dès le 1er avril 2023, il sera nécessaire de fournir aux acquéreurs un audit énergétique chiffrant le montant des travaux à entreprendre

Les collectivités locales et France Rénov’

De nombreuses collectivités locales proposent des accompagnements à la rénovation thermique. En général, elles mènent leur mission avec les services sociaux locaux (CAF, Point Budget Conseil, etc.) et France Rénov’. Ce nouveau service public pour la rénovation de l’habitat, disponible depuis le 1er janvier 2022, remplace le Réseau FAIRE (Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique) et celui de l’Anah.

Créé par la loi climat et résilience et piloté par l’Anah au niveau national, France Rénov’ s’organise sur tout le territoire via plus de 450 « Espaces conseil France Rénov’ ». L’objectif de ce nouveau service est de clarifier et de fluidifier le parcours des particuliers dans leur projet de rénovation énergétique. Toutes les informations à ce sujet sont donc rassemblées sur une même plateforme. Un réseau est également organisé avec les différentes régions.

Comme c’était le cas avec le réseau FAIRE, les ménages peuvent bénéficier d’un accompagnement et d’une orientation dans leur projet. Avec « Mon Accompagnateur Rénov’ », vous pouvez donc accéder à des conseils neutres et personnalisés (administratifs, techniques, financiers). Une mission sociale est également assurée auprès des foyers aux revenus modestes.

Pour contacter un conseiller France Rénov’, deux possibilités :

  • en ligne : en vous rendant directement sur la plateforme France Rénov’ ;
  • par téléphone : en composant le 0 808 800 700, du lundi au vendredi, de 9 h à 18 h (service gratuit + prix d’un appel).

Les fournisseurs d’énergie

Les fournisseurs d’électricité et de gaz sont en première ligne en matière de rénovation énergétique. Engagés par les pouvoirs publics à faire baisser les émissions de CO2 de leurs clients, ils doivent répondre à des objectifs gouvernementaux, dans le cadre des certificats d’économies d’énergie (CEE).

Lancés en 2006, les CEE sont des documents électroniques indiquant qu’une opération d’économies d’énergie a été menée et géré par le Pôle national des certificats d’économies d’énergie. Les fournisseurs doivent en obtenir un certain nombre (fixé par le Gouvernement) par période de quatre ans, afin d’attester de leur engagement environnemental. Pour en obtenir, ils peuvent :

  • subventionner des travaux de rénovation énergétique chez les ménages. On appelle cela la Prime Énergie ;
  • acheter des CEE sur un marché spécialisé auprès d’acteurs réalisant des travaux de rénovation énergétique.

L’ensemble des fournisseurs d’énergie et des vendeurs de carburants devaient réaliser une économie de 2 133 TWh Cumac sur la période 2018-2021. Pour la suivante, allant de 2022 à 2025, l’objectif est fixé à 2 500 TWh Cumac.

Le kWh Cumac (cumulé et actualisé) est l’unité de mesure choisie pour les économies d’énergie. Comme le souligne TotalEnergies, il s’agit de « l’énergie économisée cumulée tout au long de la durée de vie de l’installation », à laquelle s’ajoutent « les performances actualisées, qui seront au fil des ans moins importantes à cause des progrès technologiques ».

Les associations solidaires

De nombreuses associations et ONG sont engagées dans la lutte contre la précarité énergétique, l’habitat indigne et/ou la défense de l’environnement. Certaines d’entre elles, comme la Fondation Abbé Pierre, Habitat et Humanisme, etc. accompagnent les ménages modestes dans leurs démarches administratives. Elles proposent aussi des conseils à la rénovation pour les bailleurs et propriétaires bailleurs.

Ces associations dialoguent également avec les pouvoirs publics afin d’orienter les décisions gouvernementales. Avec un angle social fort, elles font remonter les problèmes rencontrés sur le terrain.

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Les professionnels RGE

Le label RGE (Reconnu garant de l’environnement) répond à une nomenclature établie par l’ADEME. Elle récompense les artisans de grande qualité dans un domaine de la rénovation énergétique. Pour obtenir le label RGE, l’entreprise doit obtenir l’aval d’un organisme certifié (Qualibat, Qualit’ENR, Certibat, NF HQE, etc.).

Ensuite, comme le rappelle l’ADEME : « La mention RGE est obtenue pour un délai de 4 ans. Le certificat est renouvelé tous les ans après contrôle de certains éléments (pérennité des moyens humains, techniques et financiers de l’entreprise) ».

Les artisans RGE sont les professionnels reconnus par l’État. C’est pourquoi, dans la majorité des cas, il est obligatoire de faire appel à eux pour pouvoir bénéficier des aides à la rénovation énergétique. Notez également qu’en vous tournant vers un professionnel labellisé, vous rencontrerez moins de risques d’escroquerie lors des travaux de rénovation.

Pour trouver un professionnel labellisé près de chez vous, reportez-vous à l’annuaire disponible sur la plateforme France Renov’.

Les aides à la rénovation énergétique

Vous pouvez faire baisser le montant de vos travaux de différentes manières. Il existe plusieurs formes d’aides à la rénovation énergétique :

  • les subventions directes ;
  • les crédits ;
  • la réduction de TVA.

Prime Énergie, MaPrimeRénov’ et autres subventions

Les subventions sont les principales aides à la rénovation énergétique. Certaines sont également ouvertes aux résidences secondaires. Parmi elles, on retrouve :

  • MaPrimeRénov’ : accordée par l’État et disponible sur France Rénov’, elle est ouverte à tous les ménages. Cette prime remplace le CITE (crédit d’impôt transition énergétique). D’un montant maximal de 20 000 € sur 5 ans, elle prend en charge une partie du montant des travaux des ménages ;
  • la Prime énergie ou Prime CEE : proposée par les fournisseurs d’énergie pour tous les foyers français. Elle est cumulable avec MaPrimeRénov’ ;
  • la prime « Coup de pouce chauffage » : permettant à l’État de majorer les primes CEE, elle est ouverte à tous pour l’amélioration du système de chauffe de l’habitat. Elle concerne, par exemple, l’installation d’une chaudière biomasse, d’un appareil au bois très performant ou d’une pompe à chaleur (PAC). Attention, pour en bénéficier, les travaux doivent être engagés avant le 31 décembre 2025, et achevés avant le 31 décembre 2026 ;
  • la prime « Coup de boost fioul » : est une bonification du dispositif « Coup de pouce chauffage », accordée aux ménages qui remplacent une chaudière au fioul par un équipement performant ;
  • les subventions des collectivités publiques.

Ces aides peuvent être complétées par des aides sous forme de prêts.

Fin de la prime « Coup de pouce isolation »

La prime « Coup de pouce Isolation » a été supprimée 1er juin 2022, après une diminution de son montant en mai de la même année.

L’Éco-PTZ, l’Éco-PLS et les crédits à la rénovation

Le plus connu des crédits à la rénovation énergétique est l’Éco-PTZ. Néanmoins, il n’est pas le seul disponible. Il en existe d’autres qui s’adressent aux particuliers, mais aussi aux bailleurs sociaux :

  • l’écoprêt à taux zéro (Éco-PTZ) : est un crédit d’un montant maximal de 50 000 € sur 20 ans. Les intérêts sont pris en charge par l’État. Il présente donc un taux d’intérêt nul pour les ménages. Ouvert à tous, il suffit de le demander dans une banque ayant signé un partenariat avec le Gouvernement. La plupart des grandes banques nationales le proposent (La Banque Postale, BNP Paribas, Crédit Agricole, etc.) ;
  • le prêt travaux d’Action Logement : avec son taux d’intérêt à 1 % dans une limite de 10 000 €. Notez que ce taux doit être réévalué à 1,5 % à compter du 1er mars 2023 ;
  • l’éco prêt logement social (Éco-PLS) : il concerne les bailleurs sociaux (notamment, les organismes d’habitations à loyer modéré, les sociétés d’économie mixte ayant dans leur objet statutaire la réalisation de logements, et les maîtrises d’ouvrage d’insertion). L’objectif de ce prêt est d’encourager la rénovation énergétique des habitats les plus énergivores du parc locatif social. Son montant est de 9 000 à 22 000 € par logement, et peut être majoré à 2 000 € par logement si les travaux permettent d’obtenir un label de performances énergétiques. En cas de présence d’amiante dans le bâtiment, cette majoration peut s’élever à 3 000 €.

Éco-PTZ : plafond d’emprunt augmenté en 2022

Le montant maximum d’emprunt de l’Eco-PTZ a été réévalué en 2022. Celui-ci s’élevait à 30 000 € jusque-là. Attention, les travaux éligibles à un montant d’emprunt supérieur à 30 000 € doivent obligatoirement apporter un gain énergétique d’au moins 35 % à l’habitat. De plus, la durée de remboursement a été rallongée à 20 ans, contre 15 ans auparavant. Ce dispositif est prolongé jusqu’au 31 décembre 2023.

Le taux de TVA réduit à 5,5 %

Enfin, la TVA sur les travaux de rénovation présente un taux réduit de 5,5 % contre 20 % pour un taux normal. Il s’applique directement sur la facture, et plus précisément sur la main-d’œuvre et le matériel. Cette aide est la seule pour laquelle vous n’avez pas besoin de passer par un professionnel RGE.

Rénovation énergétique : quelques petits gestes à petits prix

Outre des travaux en profondeur, de petites astuces faciles à mettre en place peuvent vous aider à limiter les déperditions thermiques et les factures d’énergie élevées. Voyons comment faire.

Calorifuger les tuyaux

Selon la définition d’Engie, le calorifugeage « est l’action qui consiste à isoler et protéger sa tuyauterie. Pour ce faire, un matériau isolant est installé autour du tuyau ou de la canalisation de manière à limiter les échanges de chaleur avec le milieu ambiant ».

Pour les ménages chauffés via un circuit d’eau chaude, cela permet d’éviter les pertes de chaleur au niveau des tuyaux. En effet, lorsque ces derniers sont mal isolés, la chaudière fait des efforts supplémentaires pour maintenir l’eau à la bonne température et cela entraîne une surconsommation.

Pour calorifuger vos tuyaux, il suffit d’installer des manchons d’isolation en mousse sur vos tuyaux. On en trouve dans les magasins de bricolage. Il faudra compter entre 50 et 90 centimes d’euros par mètre de tuyau à isoler.

Mettre des boudins de porte ou des brosses de bas de porte

Les bas des portes favorisent les échanges thermiques. Pour isoler à petit prix, pensez à installer des boudins de portes ou des brosses de bas de porte. Veillez aussi à bien les fermer lorsque vous entrez ou sortez dans une pièce. Ainsi, vous conserverez plus facilement la chaleur.

Pour acheter un boudin ou une brosse de bas de porte, vous devrez débourser 3 € pour les premiers prix. Si vous avez l’âme bricoleuse, vous pouvez aussi les fabriquer vous-même avec du tissu et de la ouate de coton. Ils seront ainsi adaptés à votre décoration intérieure.

Installer des films réfléchissants derrière les radiateurs

Les radiateurs sont collés aux murs et chauffent inutilement la paroi qui se trouve derrière eux. Pour limiter cette perte de chaleur, vous pouvez installer un film réfléchissant en aluminium derrière le radiateur. Il renverra ainsi la chaleur vers le centre de la pièce.

Ces films coûtent en général une vingtaine d’euros. Ils sont faciles à poser et durent plusieurs années.

Attention, ce procédé est inutile avec des radiateurs électriques.

Chauffer son logement à la bonne température

Pour limiter vos dépenses en énergie, évitez de surchauffer. Vous pouvez allier confort et économies, en réglant votre chauffage en fonction des températures recommandées par l’ADEME :

  • 19 °C dans les pièces à vivre ;
  • 17 °C dans les chambres ;
  • 22 °C dans la salle de bain en cours d’utilisation, 17 °C lorsque celle-ci n’est pas utilisée.

Retenez qu’un degré en moins sur les radiateurs représente jusqu’à 7 % de gains sur votre facture de chauffage.

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