Le prix du gaz en Europe

Le prix du gaz en Europe varie d’un pays à l’autre. D’après Gazprom Energy, en 2018, le prix du MWh en Finlande était porté à 54,60 €, contre 26,31 € HT en Roumanie. En France, le gaz coûtait alors 36,52 €/MWh. Comment expliquer ces différences de prix ? Quels sont les éléments ayant un impact sur ces tarifs ? Le prix du gaz va-t-il grimper ou baisser dans les années à venir ? Et pourquoi ? Choisir.com fait le point.

Prix du gaz en Europe

Prix du gaz en Europe : comparaison et classement

Le prix du gaz n’est pas le même dans toute l’Union européenne.

Les composants du prix du gaz

En effet, les tarifs varient selon plusieurs éléments :

  • l’approvisionnement. Certains pays sont producteurs de gaz quand d’autres sont obligés de l’importer. A titre d’exemple, la France importe 99 % du gaz qu’elle consomme ;
  • le transport du gaz qui comprend le stockage du gaz ;
  • les taxes sur le gaz.

Ces facteurs jouent sur les prix de l’énergie. C’est ce que montre le graphique suivant issu des données de la Commission de régulation de l’énergie.

Prix du gaz en Europe, répartition de la facture
Source : Rapport d’activité 2019 de la CRE.

Europe : dans quels pays le gaz est moins cher ?

Les pays d’Europe dans lesquels le gaz naturel est le moins cher sont les pays d’Europe de l’Est. La Roumanie et la Bulgarie sont les deux pays où le gaz apparaît comme le plus économique selon Gazprom Energy, leader russe du gaz. La Belgique apparaît sur la troisième marche du podium.

Europe : dans quels pays le gaz est plus cher ?

A l’inverse, ce sont dans les pays scandinaves que le prix du gaz est le plus cher. Selon Eurostat, en 2018, les pays dans lesquels le prix du MWh est le plus élevé sont :

  • la Finlande (54,60 €) ;
  • la Suède (50,19 €) ;
  • le Danemark (43,90 €).

La France fait partie des pays dans lesquels le gaz est assez élevé. Le MWh HT se situe aux alentours de 36,52 €. Cela fait de l’Hexagone le 5e pays le plus cher de l’Union européenne en matière de gaz naturel.

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Comment expliquer les différences de prix ?

Les différences de prix s’expliquent par les coûts de production et la fiscalité sur les produits énergétiques. Cela varie selon les réserves en hydrocarbures du pays, les importations nécessaires à sa consommation et les taxes mises en place par les différents gouvernements.

Extraction et acheminement du gaz

Les pays les moins chers sont ceux qui se situent près de la Russie, grand producteur de gaz. De ce fait, le prix du kWh de gaz est plus bas dans les pays d’Europe de l’Est car le coût de transport est moins élevé que pour des pays situés plus loin des sites d’extraction.
Certains pays sont eux-mêmes producteurs de gaz. Ainsi, la Roumanie produit 90 % du gaz qu’elle consomme.

En France, le seul grand gisement de gaz naturel de notre territoire, le gisement de Lacq, s’est épuisé en 2013. L’Hexagone est obligé d’importer 99 % du gaz qu’elle consomme. Elle est donc fortement dépendante des pays gaziers, dont elle demeure géographiquement loin. En effet, d’après GRDF, le gaz consommé en France provient de :

  • la Norvège (43 % en 2018) ;
  • la Russie (21 %) ;
  • les Pays-Bas (11 %) ;
  • l’Algérie (8 %) ;
  • autres (17 %).

Cette situation induit des tarifs élevés du gaz naturel. En plus de l’acheminement, elle doit s’acquitter de coûts de stockage. Ces coûts de stockage constituent environ 4 % de la facture de gaz d’un ménage en France. En plus de ces frais, s’ajoutent les taxes, parfois importantes.

Les taxes sur le gaz

Qui dit proximité avec les pays gaziers ne dit pas systématiquement tarifs bas. Les pays scandinaves disposent d’importantes réserves de gaz, pourtant, les prix du gaz y sont particulièrement élevés.

Il s’agit principalement de raisons de fiscalité. Les pays du nord de l’Europe ont instauré une taxe carbone. Il s’agit d’une taxe sur les produits émettant du CO2. C’est le cas du gaz. Hydrocarbure, donc énergie fossile, il émet du dioxyde de carbone au moment de sa combustion. A titre d’exemple, en Suède, la taxe carbone s’élève à 120 € la tonne de CO2 depuis 2018.

A cela s’ajoute le montant de la TVA dont le taux est souvent très élevé dans les pays scandinaves. Pour continuer sur l’exemple de la Suède, celui-ci y est établi à 25 %.

En France, la fiscalité sur les produits énergétiques est aussi relativement élevée. Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), en 2019, les taxes sur le gaz représentaient 29 % de la facture moyenne annuelle d’un ménage français chauffé au gaz. L’Ademe (Agence de la transition écologique) considère que la facture moyenne de gaz à l’année d’un ménage français est de 1 415 €. Sur 12 mois, les taxes représentent donc 410,35 €.

A l’inverse, dans de nombreux pays d’Europe, les taxes sur le gaz sont quasi inexistantes. Comme l’assure le magazine spécialisé Connaissance des Énergies : « elles sont nulles hors TVA dans d’autres pays comme la Hongrie, la Croatie, la Bulgarie ou encore la Pologne. »

Gaz : des prix qui montent ?

Le cours du gaz évolue chaque année. Après une forte baisse en 2020, il est en train de remonter en 2021. Comment expliquer cela ?

2018-2019, des années de hausses

Le prix du gaz sur le long terme a globalement tendance à grimper. Comme le souligne Eurostat, l’organisme de statistiques de la Commission européenne « entre le deuxième semestre 2018 et le deuxième semestre 2019, le prix du gaz à usage domestique (exprimé en monnaie nationale) a augmenté dans onze États membres ».

Ces hausses ont avant tout concerné :

  • l’Espagne (+16,7 %) ;
  • la Croatie (+12,9 %) ;
  • les Pays-Bas (+12,1 %) ;
  • la France (+10 %).

2020, une année marquée par la Covid-19

En 2019, en France, le prix moyen de gaz était de 82 €/MWh PCS. En 2020, il était de 77 €/MWh PCS. Il a donc baissé. Pour rappel, selon Engie, fournisseur historique de gaz, « mesurer le pouvoir calorifique supérieur (PCS) du gaz naturel revient à calculer l’énergie consumée par la combustion d’1m3 de gaz en y ajoutant également la chaleur produite par la vapeur d’eau au moment de la combustion ».

Cette baisse des prix du gaz résulte d’une conséquence de la pandémie. Avec de nombreuses industries et entreprises à l’arrêt, la demande mondiale en gaz a chuté. Les prix ont donc eu tendance à reculer en 2020. D’autant plus que les prix du gaz suivent bien souvent le cours du pétrole. Or en 2020, les marchés étant particulièrement chamboulés par la crise sanitaire, le prix du pétrole a fortement varié. Le baril est descendu en avril 2020 aux environs de -40 dollars.

L’effondrement a influé sur le gaz dont le cours a également baissé. A cela s’est ajouté un temps clément qui a permis de remplir et maintenir à un haut niveau les infrastructures de stockage.

Une hausse des prix du gaz en 2021

Mais avec la reprise de l’activité des entreprises, le blocage du canal de Suez et les vagues de froid, les prix du gaz ont connu un regain en 2021. Cela s’est vu sur les tarifs réglementés de vente (TRV) du gaz d’Engie. Après une augmentation de 1,1 % en mai, ils ont monté de 4,4 % en juin puis de 9,96 % en moyenne au 1er juillet 2021.

Cette hausse intervient l’été. Sont directement touchés les industries et entreprises dépendante du gaz, telles que la restauration.

Sur le segment des particuliers, elle n’aura que peu de conséquences immédiates puisque les chaudières sont à l’arrêt à cette période. En revanche, elle affectera durement les ménages français à l’hiver suivant. En effet, selon l’Ademe, le chauffage représente 60 % de la facture d’énergie d’un ménage.

La hausse du cours n’impacte pas uniquement la France. Comme le souligne le quotidien Les Echos : « Les cours sont au plus haut depuis 2008, portés par les conséquences d’un hiver long et la demande chinoise ». En Espagne, par exemple, le prix du gaz est parti à la hausse de 6 % en 2021. En Belgique, entre fin août 2020 et fin février 2021, les prix du gaz ont monté de 46 %.

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Le prix du gaz va-t-il encore monter ?

On peut penser que oui. En effet, indépendamment du contexte international, l’Union européenne essaie d’engager davantage son territoire dans la transition énergétique. Pour cela, elle veut minimiser la part des énergies fossiles dans son mix et diminuer ses émissions de CO2.

Comme le rappelle la Commission européenne dans le cadre de l’Accord de Paris : « L’UE et ses États membres, agissant conjointement, se sont donc engagés à atteindre un objectif contraignant de réduction nette des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990. »

Une hausse de la TICGN en France

En France, cela se traduira par plusieurs mesures. Après la fin des chaudières à fioul, viendra l’interdiction des chaudières à gaz. Celles-ci seront interdites dans les constructions neuves dès 2022, au moment de l’entrée en vigueur de la réglementation environnementale 2020 (RE 2020).

On peut donc penser que le gouvernement, pour inciter les ménages à consommer des énergies plus propres, pourra faire pression sur les taxes pesant sur le gaz.

La TICGN, taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel, principal impôt lié au gaz, devrait d’ailleurs fortement grimper dans les années à venir. Portée aujourd’hui à 8,43 €/MWh, cette taxe pourra atteindre 16,02 € en 2022. Cette taxe sert à financer la transition énergétique en France.

Certains consommateurs professionnels peuvent disposer d’une exonération partielle ou totale de TICGN. C’est, par exemple, le cas des entreprises qui :

  • fabriquent de l’électricité ou des produits énergétiques avec du gaz naturel ;
  • dont la consommation de gaz naturel est supérieure à 800 Wh par euro de TVA et qui produisent des légumes déshydratés ;  
  • certaines industries métallurgiques ou chimiques, etc.

Auparavant, les particuliers étaient exonérés de TICGN lorsqu’ils souscrivaient une offre de biométhane. Ce n’est plus le cas depuis le 1er janvier 2021.

Et dans les autres pays ?

Il serait compliqué de détailler l’augmentation des taxes sur le gaz dans tous les pays de l’Union européenne. Toutefois, le prix de l’énergie a tendance à fortement augmenter en Europe du fait de la mise en place de la « taxe carbone ». C’est par exemple, le cas en Allemagne et au Luxembourg.

En Allemagne, les taxes sur le gaz vont connaître une hausse significative. Avec l’entrée en vigueur de la taxe carbone en 2021, les prix des combustibles fossiles ont même déjà monté. Et nos voisins outre-Rhin vont continuer à subir une augmentation des taxes progressives. Aujourd’hui, en Allemagne, la taxe carbone est portée 25 € par tonne de CO2. Comme le souligne le site spécialisé Allemagne-Energies : « Le prix augmentera ensuite régulièrement, incitant à réduire l’usage des énergies fossiles, de 5 euros par an en 2022 et 2023 puis de 10 euros par an et passera à 55 euros en 2025. »

Au Luxembourg, la taxe carbone a également été mise en place en janvier 2021. Elle a été fixée à 20 € par tonnes de CO2 émise. D’après Le Quotidien, journal du Luxembourg : « Un ménage pourrait ainsi devoir payer jusqu’à 200 euros de taxe carbone par an. »

Le prix du gaz soumis à des facteurs changeants

Le prix du gaz évolue en fonction de la situation internationale. En effet, en cas de mouvement social, de guerre ou d’augmentation des taxes dans un pays gazier, les prix du gaz grimperont.

De la même manière, comme on a pu le constater, une épidémie majeure ou une crise économique peuvent impacter la demande en gaz et faire baisser le cours du marché.

Consommateurs : comment minimiser les prix du gaz  ?

Aujourd’hui, d’après les données de la CRE, 31 % des ménages français sont encore clients des TRV d’Engie. Or, ce ne sont pas les tarifs les plus économiques du marché. Les prix du gaz varient d’un fournisseur à l’autre.

Ouverture du marché du gaz à la concurrence : quels impacts sur les tarifs du gaz ?

L’ouverture du marché du gaz à la concurrence a permis une apparition de nouvelles offres avec des structures tarifaires diversifiées.

Les ménages ont le choix entre plusieurs contrats d’énergie :

Ces tarifs peuvent être plus ou moins importants en fonction du positionnement du fournisseur. Selon le bilan de la Commission de régulation de l’énergie du dernier trimestre 2020, la plupart des offres des fournisseurs alternatifs sont moins chères que celle au tarif réglementé.

Ainsi, d’après la CRE, la facture annuelle moyenne des clients chauffés au gaz au TRV est de 1 131 €. Toutefois, en choisissant un autre fournisseur les ménages peuvent réduire leur facture à 989 € par an.

Comparer les offres pour trouver les prix les moins chers

Pour faire baisser sa facture, il faut donc trouver l’offre de gaz la plus adaptée à son profil.

Dans un contexte de hausse des prix, les offres à prix fixes sont davantage conseillées. Lors d’une baisse, il vaut mieux opter pour des offres à tarifs indexés. Le changement de fournisseur est gratuit et sans coupure de gaz ni intervention sur votre compteur.
Pour trouver la meilleure offre, vous pouvez utiliser gratuitement un comparateur des fournisseurs de gaz.

Et pour les professionnels ?

Pour les professionnels, le prix du gaz dépend également des cours du marché. Le montant de ces prix varie aussi selon le pays de l’Union européenne. À l’instar du segment des particuliers, la France fait partie des pays des plus chers.

Comme le souligne Engie, en 2018, « le prix du gaz en France se situe à 42,00 €/MWh HT, soit un peu au-dessus de la moyenne. Le prix du gaz est encore plus élevé au Royaume-Uni, avec 43,95 €/MWh, et plus bas aux Pays-Bas, avec 34,90 €/MWh ».

Il est bien plus bas dans les pays de l’Est. Par exemple, en Slovaquie, le MWH porté à 30,32 € HT et à 27,26 € HT en République tchèque.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des conseils sur notre article dédié pour savoir comment se prémunir vis-à-vis des hausses du prix du gaz.

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