Le prix du gaz en Europe
Le prix du gaz en Europe varie d’un pays à l’autre du fait de leur situation géographique, mais aussi économique. Le montant des factures d’énergie des consommateurs est notamment établi en fonction des fluctuations du cours du gaz sur le marché. Comme nous avons pu le constater ces dernières années, divers événements, le climat et la situation géopolitique peuvent faire monter ou baisser ce cours. En Europe, particulièrement touchée par la crise énergétique qui découle de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la structure du marché de l’énergie connaît de nouveaux changements. Quelles sont les mesures prises par l’Union européenne afin de limiter une trop haute hausse des prix du gaz ? Dans quel pays est-il le plus élevé ? D’autres augmentations sont-elles encore prévues ? Choisir.com fait le point.
Prix du gaz en Europe : dans quel pays est-il le moins cher ?
Le prix du gaz pour les particuliers n’est pas le même dans toute l’Union européenne. Comment est-il établi ? Dans quel pays le gaz est-il le moins cher ?
Les composants du prix du gaz
Pour commencer, il est important de comprendre que le prix du gaz facturé au consommateur final varie selon plusieurs éléments :
- l’approvisionnement : alors que certains pays sont producteurs de gaz naturel, d’autres doivent obligatoirement l’importer. Par exemple, 90 % du gaz qui est consommé en France est importé depuis l’étranger. Les producteurs vendent donc cet hydrocarbure sur le marché de gros à différents fournisseurs ;
- le transport, la distribution et le stockage du gaz : les entreprises en charge de l’acheminement du gaz en France sont GRTGaz, Téréga et GRDF. Pour ce qui est du stockage, ce dernier est géré par Elengy s’il est aérien (terminaux méthaniers) et par Storengy, Téréga et Géométhane s’il est souterrain ;
- les taxes sur le gaz : on compte notamment en France, la TICGN (Taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel), la CTA (Contribution tarifaire d’acheminement), la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée), l’ATRD (l’Accès des tiers au réseau de distribution de gaz naturel), l’ATRT (l’Accès des tiers aux réseaux de transport de gaz naturel) et l’ATS (l’Accès des tiers au stockage de gaz naturel).
Ces éléments varient selon les pays, se répercutant sur les factures des consommateurs.
Le prix du gaz dans les différents pays européens
Les composantes des factures de gaz des citoyens européens sont assez similaires. Toutefois, leur part peut varier selon les pays. Comme nous le détaillerons plus bas, plusieurs paramètres expliquent les différences de tarif sur ces composantes en fonction des États.
Vous pouvez retrouver ci-dessous le prix du gaz (et ses différentes composantes) pour les consommateurs résidentiels selon différents États membres de l’UE :
Pays de l’UE | Prix du kWh de gaz total (en € TTC) | Énergie et approvisionnement | Taxes, frais, prélèvements et charges | TVA | Coût du réseau | Taxes relatives au paiement de capacité | Taxes pour l’environnement | Autres |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Allemagne | 0,3357 | 0,0476 | 0,0229 | 0,0111 | 0,0148 | 0,0010 | 0,0102 | 0,0007 |
Autriche | 0,2370 | 0,0602 | 0,0237 | 0,0169 | 0,0179 | 0,0000 | 0,0049 | 0,0019 |
Belgique | 0,4489 | 0,0869 | 0,0131 | 0,0110 | 0,0160 | 0,0006 | 0,0014 | 0,0000 |
Bulgarie | 0,1147 | 0,0790 | 0,0041 | 0,0122 | 0,0147 | 0,0000 | 0,0000 | -0,0081 |
Croatie | 0,1479 | 0,0292 | 0,0050 | 0,0050 | 0,0090 | 0,0000 | ||
Danemark | 0,5871 | 0,1298 | 0,0361 | 0,0441 | 0,0144 | -0,0080 | ||
Espagne | 0,3350 | 0,0646 | 0,0318 | 0,0191 | 0,0138 | 0,0047 | 0,0022 | 0,0056 |
Estonie | 0,2650 | 0,0751 | 0,0210 | 0,0173 | 0,0073 | 0,0000 | 0,0038 | 0,0000 |
France | 0,2222 | 0,0468 | 0,0246 | 0,0136 | 0,0245 | 0,0027 | 0,0084 | |
Grèce | 0,2438 | 0,0842 | 0,0067 | 0,0048 | 0,0161 | 0,0002 | 0,0012 | 0,0005 |
Hongrie | 0,1084 | 0,0152 | 0,0064 | 0,0064 | 0,0083 | 0,0000 | 0,0000 | 0,0000 |
Irlande | 0,3225 | 0,0617 | 0,0164 | 0,0099 | 0,0287 | 0,0065 | ||
Italie | 0,3641 | 0,0754 | 0,0154 | 0,0053 | 0,0202 | 0,0154 | -0,0054 | |
Lettonie | 0,2992 | 0,0730 | 0,0193 | 0,0176 | 0,0188 | 0,0016 | 0,0000 | |
Lituanie | 0,2429 | 0,0618 | 0,0169 | 0,0156 | 0,0109 | 0,0000 | ||
Luxembourg | 0,2042 | 0,0846 | -0,0123 | 0,0065 | 0,0150 | 0,0049 | -0,0237 | |
Pays-Bas | 0,1350 | 0,0795 | 0,0569 | 0,0196 | 0,0110 | 0,0372 | -0,0087 | |
Pologne | 0,1604 | 0,0430 | 0,0006 | 0,0001 | 0,0115 | 0,0000 | 0,0000 | |
Portugal | 0,2222 | 0,0575 | 0,0303 | 0,0214 | 0,0317 | 0,0060 | 0,0029 | |
République Tchèque | 0,3844 | 0,1092 | 0,0137 | 0,0259 | 0,0147 | 0,0000 | 0,0001 | |
Roumanie | 0,3411 | 0,0634 | 0,0085 | 0,0137 | 0,0088 | 0,0000 | ||
Slovaquie | 0,1884 | 0,0260 | 0,0177 | 0,0085 | 0,0167 | |||
Slovénie | 0,1956 | 0,0504 | 0,0821 | 0,0126 | 0,0125 | 0,0033 | ||
Suède | 0,2740 | 0,1312 | 0,0260 | 0,0545 | 0,0593 | 0,0276 |
Source : Eurostat
La carte ci-dessous illustre également les différences entre les prix du gaz en Europe selon les pays :
Dans l’ensemble, le prix du gaz naturel reste relativement similaire pour les différents États membres de l’Union européenne. Nous pouvons toutefois relever que les pays situés les plus à l’Est de l’Europe sont souvent ceux où les tarifs restent les plus bas (Bulgarie, Hongrie et Croatie, par exemple).
Alors que la France, le Portugal, la Grèce et la Suède font partie des pays dans lesquels le prix du gaz est proche de la moyenne des tarifs en Europe, les pays où il est le plus cher sont l’Italie, la Belgique, le Danemark, la République Tchèque et la Roumanie.
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Comment expliquer les différences de prix du gaz entre les différents pays européens ?
Les différences de prix du gaz en Europe s’expliquent par les coûts de production et la fiscalité sur les produits énergétiques. Cela varie selon les réserves en hydrocarbures du pays, les importations nécessaires à sa consommation et les taxes mises en place par les différents gouvernements.
Les coûts de fourniture et d’acheminement du gaz
Comme nous l’avons évoqué au début de cet article, de nombreux pays (comme la France) doivent importer du gaz naturel pour profiter de cette énergie. Les pays producteurs vendent alors cet hydrocarbure aux autres États. Les écarts de prix du gaz en Europe peuvent alors s’expliquer par :
- les coûts de fourniture : la distance entre le pays importateur et le pays producteur détermine une partie du tarif du gaz pour le consommateur ;
- les coûts d’acheminement : qui peuvent varier en fonction de l’âge du réseau et de sa taille rapportée au niveau de consommation, par exemple. Les coûts d’acheminement en France sont environ 50 % plus élevés que dans l’ensemble de l’Union européenne du fait de la densité et de la consommation de gaz par habitant plus faible que la moyenne.
D’après l’ACER (l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie), alors que la production de gaz naturel domestique couvre 13 % de la demande dans l’Union européenne, le reste est importé :
- de la Norvège : 24 % (gazoducs) ;
- de la Russie : 17 % (gazoducs) et 3 % en gaz naturel liquéfié (GNL) ;
- des États-Unis : 19 % (GNL).
- d’autres pays : 12 % (gazoducs) et 7 % (GNL)
- du Qatar : 5 % (GNL).
Souvent, les pays les moins chers sont ceux qui se situent près des pays producteurs (principalement la Russie et la Norvège). Le coût du transport étant moins élevé que pour les pays d’Europe de l’Ouest, le kWh de gaz y est aussi plus bas.
Toutefois, cela est amené à changer du fait des mesures prises par l’Union européenne depuis le début de la guerre en Ukraine. En effet, le développement du gaz naturel liquéfié est un des leviers qui doit permettre de réduire la dépendance énergétique de l’Europe à certains pays gaziers. Cela passe notamment par le développement de terminaux méthaniers existants et en projet par les différents États membres (par exemple, en Espagne, en France, en Italie, en Grèce, au Portugal, aux Pays-Bas, ainsi qu’en Allemagne et en Irlande). Retrouvez toutes les infrastructures destinées au GNL (existantes et en projet) sur cette carte :
Certains pays européens sont aussi producteurs de gaz naturel. C’est notamment le cas des Pays-Bas et de la Roumanie. Ce dernier exploite des gisements off-shore dans sa zone économique exclusive situés en mer Noire. Ces deux sites sont toutefois menacés depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022. En effet, des mines russes portées par les courants marins perturbent périodiquement la sécurité dans cette zone.
Les taxes sur le gaz
L’Union européenne a entrepris d’harmoniser et de libéraliser le marché intérieur européen de l’énergie dans le courant des années 1990. C’est en 1996 que les premières mesures en ce sens ont été prises. Elles concernent notamment la transparence du marché, l’accès à celui-ci et ses réglementations, ainsi que la protection des consommateurs, le soutien à l’interconnexion et aux niveaux adéquats d’approvisionnement. L’objectif est aussi de mettre en place un marché de l’énergie européen compétitif dont les prix sont fondés sur les marchés de gros. Cela implique notamment de rapprocher les politiques fiscales et tarifaires des différents États membres.
Le fait que les prix du gaz diffèrent entre les pays européens peut en partie s’expliquer par les disparités entre les diverses taxes selon les pays. Le coût de l’énergie et de son approvisionnement entre toutefois aussi en jeu, comme nous l’avons évoqué plus haut.
Comme vous avez pu le constater dans notre tableau détaillant les prix du gaz en Europe et ses composantes selon les pays, tous n’appliquent pas les mêmes taxes. Nous pouvons notamment relever des différences au niveau :
- de la TVA : elle est bien plus importante en Suède, où elle représente environ 20 % de la facture, que dans les autres États membres ;
- de la taxe pour l’environnement (taxe carbone) : elle est la plus élevée aux Pays-Bas, en Suède et en Italie ;
- des taxes relatives au paiement de capacité : essentiellement appliquées en France et en Espagne.
Selon la CRE (Commission de régulation de l’énergie), la part des taxes sur la facture de gaz de Français représentait environ 25 % en 2022.
Comment évolue le prix du gaz en Europe ?
Le prix du gaz en Europe, comme dans l’ensemble du monde, évolue régulièrement. Après une forte baisse observée en 2020, il a atteint un niveau inédit en 2022. À quoi sont dues ces fluctuations qui ont particulièrement impacté le prix du gaz sur les factures des consommateurs européens ?
2018-2019, des années de hausses
Sur les années 2018 et 2019, la tendance est plutôt à la hausse pour les prix du gaz en Europe. Comme le souligne Eurostat, l’organisme de statistiques de la Commission européenne « entre le deuxième semestre 2018 et le deuxième semestre 2019, le prix du gaz à usage domestique (exprimé en monnaie nationale) a augmenté dans onze États membres ».
Ces hausses ont avant tout concerné :
- l’Espagne (+16,7 %) ;
- la Croatie (+12,9 %) ;
- les Pays-Bas (+12,1 %) ;
- la France (+10 %).
2020, une année marquée par la Covid-19
Au niveau de l’Union européenne, le prix moyen TTC du gaz naturel sur le marché résidentiel atteignait 68 €/MWh PCS en 2020, en baisse de 2 % par rapport à l’année 2019. Pour rappel, selon Engie, fournisseur historique de gaz, « mesurer le pouvoir calorifique supérieur (PCS) du gaz naturel revient à calculer l’énergie consumée par la combustion d’1m3 de gaz en y ajoutant également la chaleur produite par la vapeur d’eau au moment de la combustion ».
Alors que le prix moyen de gaz en France était de 82 €/MWh PCS en 2019, il est descendu à 77 €/MWh PCS en 2020. Soit une baisse de 5,9 %. Ces tarifs se situaient donc au-dessus de la moyenne européenne, classant la France à la 19 ème place (par ordre croissant) sur les 24 États membres. En Allemagne, le gaz naturel était moins cher (60 €/MWh PCS) tout comme dans les pays d’Europe de l’Est. C’est alors dans les pays d’Europe du Sud (Espagne et Italie) où le prix du gaz atteint 80 €/MWh PCS, et en Suède avec un tarif de 130 €/MWh PCS, que ce montant est le plus élevé.
Cette baisse des prix du gaz est liée à la pandémie de Covid-19. Les nombreuses industries et entreprises à l’arrêt ont entraîné une chute de la demande mondiale pour cet hydrocarbure. D’autant plus que les prix du gaz suivent aussi le cours du pétrole. Or, en 2020, les marchés étant particulièrement chamboulés par la crise sanitaire, le prix du pétrole a fortement varié.
À cela s’est ajouté un temps clément qui a permis de remplir et de maintenir à un haut niveau les infrastructures de stockage.
Une hausse des prix du gaz en 2021
Avec la reprise de l’activité des entreprises, le blocage du canal de Suez et les vagues de froid, les prix du gaz ont connu un regain en 2021. Cela s’est notamment vu sur les tarifs réglementés de vente du gaz (TRVG) d’Engie. Après une augmentation de 1,1 % en mai, ils ont monté de 4,4 % en juin, puis de 9,96 % en moyenne au 1er juillet 2021.
Cette hausse, qui intervient lors de la période estivale, touche essentiellement les industries et entreprises dépendantes du gaz (la restauration, par exemple). Pour les particuliers, elle n’a que peu de conséquences immédiates puisque les chaudières sont à l’arrêt à cette période. En revanche, elle affecte durement les ménages français à l’hiver 2021.
La hausse du cours n’impacte pas uniquement la France. En Espagne, par exemple, le prix du gaz est parti à la hausse de 6 % en 2021. En Belgique, entre fin août 2020 et fin février 2021, les tarifs ont monté de 46 %.
Le prix du gaz en Europe atteint son record historique en 2022
L’année 2022 a été marquée par une crise énergétique sans précédent induite par la guerre déclenchée en Ukraine par la Russie. Son impact a notamment été majeur sur le marché intérieur de l’énergie européen avec un prix du gaz atteignant 345 euros le MWh en mars 2022.
Le contexte géopolitique peut, en effet, avoir un très fort impact sur le cours du gaz. La menace de l’arrêt total des importations depuis la Russie et la crainte d’une pénurie pour l’hiver 2022-2023 a notamment fait flamber les prix sur les marchés. Depuis, l’Union européenne a fortement réduit sa dépendance au gaz russe, comme l’illustre ce graphique :
Nous le verrons plus bas, différentes mesures d’urgence ont été prises afin de stabiliser le marché et de limiter la volatilité des prix du gaz en Europe.
Un retour à la normale en 2023 ?
Depuis le début de l’année 2023, le prix du gaz en Europe a diminué de plus de 60 %. Il était descendu à environ 70€/MWh le 2 janvier 2023, au plus bas depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022. Plusieurs facteurs ont induit cette baisse, notamment une demande relativement faible due aux températures clémentes, et donc à de moindres besoins en chauffage. La diversification des approvisionnements en gaz permet aussi à l’Europe de reconstituer ses stocks en prévision de l’hiver 2023-2024.
Au début du mois de juin, le prix du gaz en Europe est reparti à la hausse. Bien que cette augmentation reste faible par rapport à celles observées en 2022, le tarif a tout de même grimpé de 50 % en deux semaines. Cela est notamment lié à des interruptions de production sur plusieurs usines GNL en Norvège. Les pays-Bas ont également annoncé la possible mise à l’arrêt du plus grand gisement d’Europe pour octobre 2023.
Toutefois, ces fluctuations de prix sur le marché du gaz qui est très volatil, ne sont pas exceptionnelles. De telles hausses ne se font pas nécessairement sentir sur le marché de détail et les offres des fournisseurs d’énergie.
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faire une simulationPrix du gaz en Europe : des mesures exceptionnelles et structurelles pour faire face à la crise énergétique
Plusieurs mesures d’urgence ont été prises par l’Union européenne afin de garantir la sécurité de l’approvisionnement et la stabilité du marché, en renforçant la coordination et la solidarité entre les pays en situation de crise.
Un plafonnement du prix du gaz en Europe
Dans l’objectif de limiter les prix excessifs du gaz de manière temporaire, le Conseil des ministres européens de l’énergie du 19 décembre 2022 a adopté le règlement instaurant un mécanisme de correction du marché. Celui-ci doit permettre de protéger les citoyens européens et l’économie contre des prix du gaz excessivement élevés.
Le mécanisme de correction du marché est entré en vigueur le 15 février 2023 pour une durée d’un an. Ce règlement est, en effet, une mesure d’urgence temporaire. En cas de risque sur l’approvisionnement ou si la consommation de gaz augmente, il sera désactivé automatiquement.
Certaines garanties doivent permettre d’éviter les perturbations sur les marchés. Pour activer le mécanisme de correction, deux conditions sont donc fixées :
- les prix à un mois doivent atteindre 180 euros/MWh sur l’indice TTF (“Title Transfer Facility“). C’est ce dernier qui sert de référence sur le marché du gaz en Europe. De plus, cette limite doit être franchie pendant trois jours ouvrables ;
- les cours doivent dépasser de 35 € le prix mondial moyen du gaz naturel liquéfié sur les trois mêmes jours ouvrables.
C’est l’ACER (l’Agence de l’Union européenne pour la coopération des régulateurs de l’énergie) qui est en charge de surveiller les marchés en permanence. Si cela est jugé nécessaire, elle publie un « avis de correction du marché » sur son site Internet.
Un marché européen du gaz plus intégré
D’autres mesures ont été prises par l’Union européenne au côté du mécanisme de correction du marché. Elles doivent permettre de limiter les fluctuations des prix afin de les maintenir au plus bas. Elles s’appliquent notamment :
- au stockage du gaz : le règlement impose des objectifs de remplissage des installations de stockage aux États membres ;
- à la mise en commun des approvisionnements et des infrastructures : qui doit renforcer la solidarité entre les pays de l’UE afin d’éviter les pénuries, et donc la hausse de prix. Il existe aujourd’hui 6 accords de solidarités bilatéraux entre les États membres. Jusqu’à 40 accords devraient être signés dans le cadre du règlement de 2017 sur le sécurité de l’approvisionnement ;
- aux achats communs de gaz : qui exclut la Russie des producteurs, considéré comme fournisseur non fiable. L’achat commun doit permettre aux pays de l’Union européenne de bénéficier de prix plus bas sur les marchés de gros en regroupant la demande tout en évitant de se faire concurrence. Ainsi, la situation de l’été 2022, où les États et les entreprises se sont précipitées pour constituer leurs réserves, doit être évitée. Au moins 15 % du stock de gaz de chaque État membre doit être couvert par l’agrégation de la demande. La Commission européenne a lancé le 10 mai 2023 son premier appel d’offres commun pour des achats groupés. Selon Le Figaro : « 77 entreprises européennes ont soumis leurs demandes pour un volume total d’environ 11,6 milliards de m³ de gaz ». Cet appel d’offre « couvre des livraisons attendues entre juin 2023 et mai 2024 » Concrètement :
- les fournisseurs de gaz des pays membres doivent estimer leurs besoins en importation et émettre une demande agrégée au niveau de l’UE,
- l’UE calcule la demande, détermine le total des besoins et se charge de trouver les pays gaziers fournisseurs,
- le gaz peut ensuite être acheté par les opérateurs d’énergie de chaque pays via une plateforme d’achat commun de l’UE.
- à l’accélération de la transition énergétique en Europe : le développement des énergies renouvelables (EnR) est aussi un levier essentiel pour limiter le prix du gaz. Les EnR permettent aussi de réduire la dépendance aux pays gaziers, tout en réduisant l’usage des énergies fossiles responsables du réchauffement climatique. Des mesures de simplification administratives pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables ont notamment été mises en place pour 18 mois à compter du début de l’année 2023 au niveau de l’Union européenne.
L’objectif de ces mesures est d’éviter toute perturbation sur le marché de l’énergie et plus généralement sur l’économie mondiale.
Prix du gaz : quel impact a eu l’ouverture européenne du marché de l’énergie sur les consommateurs ?
La mise en place d’un marché intérieur européen de l’énergie a nécessité de mettre en place un certain nombre de mesures depuis le milieu des années 1990. Qu’est-ce que cela implique pour les consommateurs ?
La fin du tarif réglementé du gaz en France
La libéralisation du marché a été entamée en 1996 avec l’adoption d’une première directive européenne relative à l’électricité. Une seconde a ensuite suivi concernant le gaz naturel. Les directives 2009/72/CE et 2009/73/CE du 13 juillet 2009 sont actuellement en vigueur et s’appliquent dans toute l’Union européenne. Elles prévoient :
- pour les consommateurs : le libre choix de son fournisseur d’énergie ;
- pour les producteurs : la liberté d’établissement.
De plus, les conditions d’accès aux réseaux de transport de gaz et d’électricité doivent être transparentes et non discriminatoires.
En France, c’est depuis 2007 que l’ouverture à la concurrence s’est mise en place pour les clients particuliers. L’objectif du marché intérieur européen de l’énergie est de créer un marché unique plus sûr et plus compétitif. C’est dans ce contexte que sont apparues de nouvelles offres avec des structures tarifaires diversifiées.
- les offres à prix indexés : sur le prix repère gaz de la CRE (Commission de régulation de l’énergie) ou sur le marché de gros. Le prix du kWh suit alors leurs évolutions ;
- les offres à prix fixes : le tarif du kWh reste stable pendant toute la durée du contrat.
Les offres indexées prenaient pour repère le tarif réglementé de vente du gaz (TRVG) jusqu’au 30 juin 2023. Toutefois, ce dernier ayant été supprimé, un nouveau prix de référence déterminé par la CRE est utilisé pour permettre aux fournisseurs de fixer leurs tarifs.
La fin du tarif réglementé du gaz s’est également opérée dans le cadre de l’établissement du marché intérieur européen de l’énergie. Le TRVG a, en effet, été jugé contraire au droit de l’Union européenne. La loi n°02019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat (LEC) a notamment permis de mettre en conformité le droit français avec celui européen en prévoyant la suppression du tarif réglementé du gaz pour le 30 juin 2023 au plus tard.
Comment comparer les offres de gaz ?
L’ouverture à la concurrence et la fin du tarif réglementé obligent donc les consommateurs à se tourner vers des offres de marché. Comme nous l’avons expliqué plus haut, il existe des offres à prix indexés ou fixes, mais aussi des contrats de gaz vert (biométhane), compensé carbone, avec un service client 100 % en ligne, divers modalités de paiement et modes de facturation, etc.
De plus, les fournisseurs sont nombreux et il peut être difficile de savoir chez qui souscrire un contrat de gaz. Les experts énergie Choisir.com sont disponibles par téléphone si vous souhaitez être aidé dans la sélection de l’offre la plus adaptée à vos besoins. Vous pourrez aussi être accompagné dans vos démarches de souscription.
N’hésitez également pas à utiliser notre comparateur d’énergie pour retrouver toutes les offres qui pourraient vous convenir.
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