Tout ce qu’il faut savoir avant de changer de chaudière
Changer une vieille chaudière ou une chaudière défectueuse peut avoir de nombreux avantages en vous faisant notamment faire d’importantes économies d’énergie ou en améliorant votre confort thermique. Retrouvez dans les lignes qui suivent les différentes raisons qui peuvent vous amener à changer de chaudière, les différents modèles disponibles sur le marché, leur coût moyen et les aides dont vous pouvez bénéficier pour leur achat et leur installation par un professionnel qualifié.
Pourquoi changer sa chaudière ?
Pour faire face aux défis de la transition énergétique, les fabricants de chaudière ont considérablement amélioré les performances de leurs produits ces dernières années. Moins polluantes, plus performantes et surtout plus économes en énergie, les dernières générations de chaudière présentent de nombreux avantages qui doivent vous interroger quant à l’opportunité de remplacer votre ancienne chaudière.
Retrouvez ci-dessous les principales raisons qui peuvent vous pousser à changer votre chaudière, que vous l’utilisiez pour l’eau chaude, pour le chauffage ou pour les deux.
Pour répondre à une panne ou pour l’anticiper
Si votre chaudière est tombée en panne, dysfonctionne régulièrement malgré l’intervention d’un chauffagiste ou fait du bruit, vous devrez très probablement la remplacer, sauf à remplacer l’ensemble de votre installation par un système de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire sans chaudière (convecteurs électriques, plancher chauffant électrique, chauffe-eau électrique, chauffe-eau solaire, chauffe-eau thermodynamique, etc.).
La durée de vie d’une chaudière est souvent comprise entre 20 et 25 ans, 35 ans pour les modèles les plus robustes. Si la vôtre a atteint cette limite, n’attendez pas qu’elle tombe en panne en plein hiver, au pire moment, pour la remplacer.
Pour gagner en confort thermique
Les anciennes chaudières ne disposent pas toutes d’un thermostat et sont souvent des chaudières dites « à haute température ». La plupart du temps, elles chauffent fort ou elles ne chauffent pas du tout, sans qu’il soit possible de régler précisément la température de l’eau de chauffe. Ce fonctionnement basique en mode « marche/arrêt » peut rendre difficile la gestion de la température au sein de votre logement.
Les chaudières les plus récentes fonctionnent à une température plus basse et chauffent l’eau qui circule dans vos radiateurs à 60 °C tout au plus. Elles sont également équipées de thermostats programmables qui permettent de réguler la température de chauffe au degré près, vous faisant bénéficier d’une chaleur optimale en toute saison et à chaque heure du jour et de la nuit.
Pour faire des économies d’énergie
À température égale, on constate des écarts de consommation d’énergie allant jusqu’à 30 % entre une chaudière de plus de 15 ans et une chaudière récente. Cette amélioration s’explique par les progrès techniques et par les dispositifs de pilotage à distance qui permettent d’ajuster précisément la chaleur à différents moments de la journée.
En changeant de chaudière pour un système plus économique, vous pouvez donc faire baisser de près d’un tiers vos consommations d’énergie liées au chauffage, ce qui peut représenter jusqu’à plusieurs centaines d’euros par an si vous avez d’importants besoins en chauffage.
Pour anticiper les évolutions réglementaires en la matière
Depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle Réglementation environnementale 2020 (RE 2020) interdit l’installation de chaudière au fioul, au charbon ou au gaz, y compris celle d’une chaudière gaz à condensation, dans les logements neufs, que ce soit en bâtiment individuel ou collectif. Cette interdiction concerne également l’installation de chaudières au fioul ou au charbon dans le cadre d’une rénovation.
Si pour le moment rien ne vous interdit de conserver votre ancienne chaudière au gaz, au fioul ou au charbon, les logements existants pourraient toutefois finir par être concernés par ce type d’interdiction dans un avenir proche. Prenez les devants ! D’autant plus qu’avec la fin de la commercialisation des modèles les plus polluants, trouver un réparateur en cas de panne risque peu à peu de devenir difficile.
Pour lutter contre le réchauffement climatique
Les anciennes chaudières au fioul et au charbon rejettent énormément de gaz à effet de serre, jusqu’à 7 à 10 fois plus de CO2 pour une chaudière au fioul standard qu’un mode de chauffage ayant recours aux énergies renouvelables.
Les chaudières au gaz, parfois présentées comme de bonnes élèves en matière de chaudière à combustion, rejettent toutefois jusqu’à 4,5 fois plus de gaz à effet de serre qu’une pompe à chaleur. C’est beaucoup. Même les convecteurs électriques, pourtant considérés comme très énergivores, affichent un meilleur bilan environnemental.
Le chauffage représentant près de 70 % des émissions carbonées d’un logement, vous pouvez considérablement réduire votre impact environnemental et participer efficacement à la lutte contre le réchauffement simplement en remplaçant votre chaudière par un système de chauffage plus écologique et plus performant.
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Quel système faut-il privilégier pour remplacer votre vieille chaudière ?
Élément principal d’un système de chauffage central, une chaudière permet de chauffer de l’eau qui est ensuite utilisée pour alimenter des radiateurs ou des planchers chauffants hydrauliques. Une chaudière peut également assurer la production d’eau chaude sanitaire. On distingue les différents types de chaudière selon :
- la source d’énergie qui l’alimente : gaz, bois, électricité, etc. ;
- la technologie utilisée : standard, basse température ou à condensation.
Les différents types de chaudières par source d’énergie
La source d’énergie utilisée pour produire de la chaleur est le premier élément qui permet de comparer des chaudières entre elles. On peut ainsi distinguer quatre grandes familles de chaudières :
- les chaudières électriques : peu coûteuses, faciles à installer et ne nécessitant pas de conduit d’évacuation des fumées de combustion, les chaudières électriques peuvent représenter, à première vue, une solution séduisante pour remplacer votre vieille chaudière. Néanmoins, la consommation de la résistance électrique permettant de chauffer l’eau peut s’avérer assez importante et peu économique à l’usage ;
- les chaudières au gaz : alimentées en gaz propane et/ou butane ou depuis le réseau public de gaz naturel, les chaudières au gaz sont les plus répandues. En revanche, même si les dernières générations de chaudière au gaz ont fait d’importants progrès en termes d’efficience énergétique, le gaz demeure une énergie fossile polluante, ce qui peut représenter un frein important à leur installation et leur vaut d’ailleurs d’être de moins en moins éligibles aux aides de l’État ;
- les chaudières biomasse : on regroupe derrière cette dénomination toutes les chaudières qui utilisent du bois ou un dérivé du bois (granulés, écorces, etc.). Généralement coûteuses à l’achat, les chaudières à biomasse présentent l’avantage d’être économique à l’usage et de disposer d’un combustible disponible localement. Elles sont également plus écologiques que les chaudières au gaz, le bois pouvant être considéré à certains égards comme une ressource naturelle renouvelable dont l’exploitation est neutre en carbone ;
- les chaudières hybrides : ce type de chaudière associe deux dispositifs de chauffe différents, le plus souvent une chaudière à condensation au gaz et une pompe à chaleur (PAC). En fonction des besoins en chauffage du logement et des conditions extérieures, la chaudière bascule automatiquement d’un système de chauffe à l’autre en privilégiant à un instant T le plus économique et le plus performant, la pompe à chaleur étant, par exemple, beaucoup moins performante lorsque la température extérieure descend sous les 5 °C.
Les différents types de chaudières par technologie
Les chaudières électriques comme les chaudières à combustion, et ce quel que soit le combustible utilisé, sont généralement déclinées en trois versions :
- les chaudières standards : ce sont des chaudières relativement basiques dans leur fonctionnement. Elles chauffent l’eau à haute température et permettent une montée en chauffe rapide. En revanche, elles consomment beaucoup d’énergie et affichent un mauvais rendement énergétique. Leur achat doit être envisagé lorsque votre système de diffusion de la chaleur n’est pas compatible avec les chaudières de dernière génération (comme les radiateurs à eau ou les planchers hydrauliques fonctionnant uniquement à haute température par exemple) ;
- les chaudières à condensation : ces chaudières récupèrent l’énergie thermique contenue dans la vapeur d’eau qu’elles produisent en brûlant leur combustible. En refroidissant, cette vapeur se condense et peut ensuite être utilisée comme une source d’énergie thermique complémentaire. Cette technologie permet aux chaudières à condensation de consommer de 15 à 20 % moins qu’une chaudière standard et d’afficher un excellent rendement, supérieur à 100 % ;
- les chaudières basse température : ces chaudières chauffent l’eau à une température plus basse que les chaudières standards (50 à 60 °C maximum), ce qui leur permet d’afficher un meilleur rendement et de consommer moins d’énergie pour un confort thermique équivalent. Avant de choisir un modèle de ce type, vérifiez toutefois que votre système de diffusion de la chaleur (radiateurs à eau ou plancher chauffant hydraulique) est bien compatible.
Tableau comparatif des différents types de chaudière
Pour vous permettre d’y voir plus clair entre les différents types de chaudières disponibles sur le marché, nous les avons regroupées dans le tableau comparatif ci-dessous. Notez que nous n’y avons pas fait apparaître les chaudières au charbon et les chaudières au fioul dont la commercialisation sera définitivement interdite après le 1er juillet 2022 et dont l’achat est d’ores et déjà fortement déconseillé.
Le rendement moyen, indiqué en pourcentage dans la dernière colonne du tableau, exprime le rapport entre la chaleur produite et la quantité d’énergie qu’il a fallu pour la produire. Plus il est élevé, moins les déperditions d’énergie sont importantes et plus la chaudière est performante. C’est un excellent indicateur pour pouvoir comparer entre elles deux chaudières utilisant le même type de combustible.
Type de chaudière | Prix moyen à l’achat (en € TTC) | Rendement moyen (en pourcentage) | |
---|---|---|---|
Chaudière électrique | Standard | De 1 000 à 5 000 € | 100 % |
Basse température | De 3 000 à 7 000 € | 105 % | |
À condensation | De 4 000 à 8 000 € | 110 % | |
Chaudière au gaz | Standard | De 500 à 3 000 € | 85 % |
Basse température | De 2 000 à 5 000 € | 95 % | |
À condensation | De 2 500 à 6 000 € | 115 % | |
Chaudière biomasse | Standard | De 2 000 à 10 000 € | 80 % |
Basse température | De 6 000 à 18 000 € | 90 % | |
À condensation | De 10 000 à 20 000 € | 105 % | |
Chaudières hybrides (chaudière au gaz + PAC) | De 3 000 à 35 000 € | De 105 % à plus de 400 % |
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faire une simulationQuelles sont les contraintes liées à l’évacuation des fumées ?
Avant de remplacer votre ancienne chaudière, vérifiez que le conduit d’évacuation des fumées soit bien adapté à votre nouvelle chaudière et qu’il respecte les règles en vigueur. Ces dernières sont précisées par la norme NF DTU 24.1 (disponible sur la boutique en ligne de l’Afnor) qui réglemente la conception, l’utilisation et l’entretien des conduits de fumée des chaudières, des poêles, des inserts et des foyers ouverts.
Retrouvez ci-dessous les principaux points à respecter pour un conduit d’évacuation des fumées :
- la sortie du conduit doit dépasser le faîtage du toit (sa partie la plus haute) d’au moins 40 cm et être plus haute que toute construction dans un rayon de 8 mètres ;
- le conduit ne doit pas comporter plus de deux dévoiements (section non verticale) et la hauteur entre deux dévoiements ne doit pas excéder 5 mètres ;
- le conduit doit être parfaitement étanche.
Notez également que depuis 2009, le conduit d’évacuation des fumées de votre chaudière doit être ramoné au moins une fois par an. Votre chaudière doit également être installée dans un espace ventilé.
Quelles sont les aides dont vous pouvez bénéficier pour changer de chaudière ?
Dans le cadre de la transition énergétique, les pouvoirs publics ont mis en place de nombreuses aides pour inciter les particuliers à remplacer leur vieille chaudière par des systèmes plus performants et moins énergivores. Notez néanmoins que les conditions d’éligibilité ont récemment évolué et sont plus strictes qu’auparavant. Désormais, seules les chaudières à très haute performance énergétique (THPE) peuvent bénéficier d’une aide à l’installation, ce qui exclut d’office certaines chaudières à condensation.
Une chaudière TPHE est une chaudière dont le rendement est supérieur à 100 % et dont l’efficacité énergétique saisonnière (ETAS) est au moins égale à 92 %. Avant de vous engager auprès d’un installateur et de signer un devis, prenez le temps de vérifier que la chaudière que vous comptez installer se situe bien au-dessus de ce seuil.
Retrouvez ci-dessous les différentes aides auxquelles vous pouvez prétendre pour le remplacement de votre ancien système de chauffe par une chaudière TPHE :
- MaPrimeRénov’ ;
- l’éco-prêt à taux zéro ;
- TVA réduit à 5,5 % ;
- la prime à la conversion chaudière ;
- la prime coup de pouce chauffage ;
- la prime énergie ;
- l’aide « Habiter mieux sérénité » de l’Anah.
Notez que pour pouvoir bénéficier d’une de ces aides, les travaux d’installation de votre chaudière doivent impérativement avoir été réalisés par un professionnel Reconnu garant de l’environnement (RGE). Pour trouver un installateur, utilisez l’annuaire de France Rénov’, une plateforme mise en place par les pouvoirs publics pour vous accompagner dans la réalisation de vos travaux de rénovation énergétique.
Comment changer sa chaudière ?
Changer sa chaudière est une intervention relativement complexe et délicate qu’il faut impérativement confier à un professionnel qualifié, ne serait-ce que pour pouvoir bénéficier des aides présenter ci-dessus. Il est très fortement déconseillé, même aux bons bricoleurs, de se lancer seul dans l’installation d’une chaudière.
En fonction de vos connaissances techniques sur le sujet et de votre habilité à vous acquitter des démarches administratives nécessaires pour percevoir les aides de l’État et des collectivités locales, vous pouvez procéder de deux manières différentes pour gérer l’achat et l’installation de votre chaudière :
- vous vous occupez vous-même de trouver un artisan chauffagiste et d’acheter votre nouvelle chaudière sur ses conseils en avançant les fonds nécessaires. Après les travaux, vous faites vous-même les démarches pour bénéficier des aides au financement auxquelles vous pouvez prétendre ;
- vous passez par le dispositif des Certificats d’énergie en souscrivant une offre commerciale tout compris auprès d’un fournisseur d’énergie pour ne pas avoir à avancer les fonds. Vous n’aurez à payer que le reste à charge. Avant de vous engager, vérifiez que le fournisseur ait bien signé la charte « Coup de pouce » et que l’offre concernée soit bien éligible aux aides de l’État.
Dans tous les cas, l’installateur doit être « Reconnu garant de l’environnement » pour que votre projet de conversion de chaudière soit éligible aux aides de l’État.
Est-il toujours possible de changer sa chaudière pour 1 euro ?
Le dispositif « chaudière à 1 euro », qui permettait depuis 2019 aux ménages les plus modestes de remplacer leur vieille chaudière au fioul, au charbon ou au gaz sans avoir à avancer le montant correspondant aux travaux et l’achat de la chaudière grâce au cumul de plusieurs aides, n’existe plus depuis le 31 décembre 2020.
En revanche, la plupart des aides qui permettaient de financer ce dispositif, comme MaPrimeRénov’ et la prime à la conversion chaudière notamment, ont toujours cours et permettent d’aider financièrement les ménages modestes à remplacer leur vieille chaudière par une chaudière à condensation avec un reste à charge relativement faible.
De fait, si un installateur vous propose de profiter d’une offre de type « chaudière à 1 euro », méfiez-vous, il s’agit potentiellement d’une proposition malhonnête et le reste à charge réel que vous aurez à payer après les travaux sera probablement bien plus élevé qu’1 euro.
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