Énergie renouvelable : votre fournisseur est-il vraiment vert ?

À l’heure où les offres vertes se multiplient, on peut se questionner sur la provenance du gaz et de l’électricité d’origine renouvelable que nous consommons. D’où vient l’énergie verte ? Comment est-elle produite et où ? Les réponses à ces questions sont claires pour certains fournisseurs verts, mais restent floues pour d’autres. Face à ce constat, il convient de se demander si les fournisseurs d’énergies renouvelables sont aussi verts qu’ils le prétendent. Nous allons tenter d’y répondre.

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Quelles sont ces énergies vertes proposées par les fournisseurs ?

La France a la particularité d’avoir à disposition un large choix de ressources renouvelables qui lui permettent de produire de l’électricité et du gaz considérés comme propres. Ce sont tout ou partie de ces énergies renouvelables (EnR) que les fournisseurs verts proposent à leurs clients. Voici les principales ressources utilisées.

Un parc d’électricité renouvelable diversifié

Un parc d’énergie renouvelable désigne les différentes structures qui permettent de produire de l’électricité ou du biogaz.

Dans le domaine électrique, la France mise sur plusieurs moyens qui permettent de profiter d’un maximum de ressources à disposition (vent, soleil, eau, etc.). Ces sources énergétiques étant intermittentes, il est impossible de prévoir leur rendement ni si elles seront suffisantes d’une année sur l’autre pour couvrir les besoins des consommateurs. C’est pour cela que le parc d’électricité renouvelable est si diversifié.

Fin 2021, la puissance du parc de production d’électricité s’élevait à 59 781 MW (mégawatts) ou 59,78 GW (gigawatts). Il s’agit là des capacités de production maximales à plein régime et à un instant donné. Sur une année, les capacités du parc d’électricité renouvelable se chiffrent en TWh (nombre de térawatts produits en 1 heure. 1 TWh = 1000 GWh).

Cependant, les structures ne tournent pas au maximum de leurs capacités en permanence (pas assez de vent ou de soleil certains jours, etc.). C’est pour ces raisons que les chiffres de production d’énergies renouvelables varient d’une année sur l’autre et dépendent principalement de la météo (des pannes ou une maintenance peuvent aussi perturber l’utilisation des structures).

Voici une illustration montrant le parc renouvelable en France et ses capacités maximales à un instant donné :

Lorsque les chiffres évoluent, cela signifie que de nouvelles structures ont été construites et connectées aux réseaux de transport et de distribution de l’électricité durant l’année.

Par ailleurs, toutes les régions françaises ne sont pas à égalité en termes de moyens de production. L’endroit où il y a le plus d’installations est l’Auvergne-Rhône-Alpes (dans le Sud-Est) où les structures hydrauliques sont nombreuses grâce aux différents reliefs montagneux. En Nouvelle-Aquitaine (Sud-Ouest), c’est l’énergie solaire qui est la plus produite. Dans le Grand-Est (Nord-Est), l’éolien est majoritaire.

En 2021, la production d’électricité renouvelable s’est élevée à 117,5 TWh (Source Connaissances des énergies).

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L’énergie hydraulique, l’or bleu du territoire français

Grâce à ses rivières, ses massifs montagneux et ses littoraux, la France a la capacité de produire de grandes quantités d’électricité à partir des différents mouvements de l’eau.

L’hydroélectricité est obtenue grâce à des centrales qui peuvent prendre différentes formes selon l’endroit où elles sont installées. Ainsi, en hautes ou moyennes montagnes, on trouve les centrales gravitaires qui se caractérisent par de grands réservoirs d’eau retenus par des barrages. Sur les fleuves ayant un fort débit hydrique, ce sont les centrales au fil de l’eau qui sont privilégiées, tandis que pour capter l’énergie des courants marins, ce sont les hydroliennes qui sont utilisées.

L’énergie hydroélectrique est le second moyen de production d’électricité en France, après le nucléaire. C’est également la première source d’énergie verte à être utilisée dans le pays. En 2021, les centrales hydroélectriques ont fourni 58,4 TWh d’énergie, soit 12,4 % des besoins en électricité. Ces chiffres sont en baisse par rapport à 2020, en raison des conditions météorologiques

La majorité des centrales hydroélectriques sont détenues par EDF. Engie gère également quelques sites dans le sud-est de la France. Enfin, certaines centrales sont détenues par des coopératives de proximité qui permettent de générer du courant au plus près des lieux de consommation.

L’hydroélectricité entre dans la composition du mix énergétique français. Elle est donc proposée par la plupart des fournisseurs d’électricité présents sur le marché (sauf ceux qui font le choix d’un autre mode de production). La souscription à une offre « classique » (en opposition à une formule verte) revient donc à utiliser une partie de l’énergie hydroélectrique produite sur le territoire.

L’énergie solaire, l’électricité verte venue du soleil

Captée à la surface de la Terre, l’énergie solaire permet de générer de l’électricité à partir des rayons de l’astre lumineux.

Cette ressource d’énergie renouvelable tend à se développer, que ce soit pour alimenter les réseaux de distribution du courant ou pour servir à l’autoconsommation. En 2021, l’énergie solaire a permis de générer 14,3 TWh d’électricité, ce qui correspond à environ 3 % des besoins durant la même période. Ce chiffre est bas, mais a progressé par rapport à 2020, ce qui est encourageant. Rappelons que ces données ne prennent pas en compte l’énergie solaire utilisée pour l’autoconsommation. En effet, les chiffres avancés concernent uniquement la part d’électricité d’origine photovoltaïque qui est injectée dans le réseau de distribution.

Certains fournisseurs verts font le choix d’utiliser principalement de l’énergie solaire, car cela favorise les circuits courts et une production locale. C’est par exemple le cas d’Urban Solar Energy dont les sources d’approvisionnement sont majoritairement d’origine photovoltaïque (le reste provient de centrales hydroélectriques) ou du fournisseur elmy.

L’énergie éolienne, le vent pour produire de l’électricité verte

Depuis quelques années, les éoliennes se fondent dans le paysage des zones où le vent est fort. Ce type de production d’énergie verte occupe une part du mix énergétique français et permet de compléter les besoins en électricité sur le territoire. En 2021, les structures captant la force du vent ont permis de générer 36,8 TWh d’électricité renouvelable. Cela représente une part de 7 % dans le mix énergétique français qui totalise les besoins énergétiques sur une année.

La production d’électricité éolienne peut avoir lieu sur terre (onshore) ou en mer (offshore). Les projets terrestres sont plus nombreux, car les difficultés d’installations sont relativement moins lourdes que celles pour l’éolien offshore. Cependant, beaucoup de projets onshore se heurtent à diverses contraintes qui ralentissent leur expansion.

Pour les fournisseurs d’énergie verte, l’éolien est fortement plébiscité. La société Enercoop y consacre par exemple plus de 50 % de la part de fourniture qu’elle propose.

L’énergie biomasse, une autre façon d’obtenir de l’électricité verte

L’énergie biomasse permet de produire de l’électricité à partir de la combustion de matières végétales ou animales. La production a lieu dans les centrales à biomasse qui fonctionnent en cogénération afin d’alimenter des réseaux de chaleur et ainsi augmenter le rendement du combustible utilisé.

En 2021, la production d’électricité issue de la filière bioénergies a atteint 8 TWh. Cela a permis de couvrir 1,8 % des besoins en énergie électrique du pays.

Bien que présente en toute petite quantité dans le mix énergétique français, la filière bioénergies permet de compléter les besoins en électricité verte. Elle s’ajoute aux autres dispositifs de production d’énergie renouvelable et est une alternative au nucléaire. Trouver des solutions pour exclure le nucléaire est ce qui fait la différence entre les différents fournisseurs d’énergie verte.

Le biogaz, l’alternative verte au gaz naturel

Le biogaz est obtenu à partir de déchets organiques et végétaux. Produit dans des unités de méthanisation, il est injecté dans le réseau de gaz où il se mélange à son homologue d’origine fossile, le gaz naturel.

Les fournisseurs de gaz vert sont rares sur le marché. Certains font le choix de proposer une énergie 100 % verte, comme Ilek, d’autres mélangent une part de biogaz au gaz naturel commercialisé, comme c’est le cas de TotalEnergies.

Les quantités de biogaz produites en France ne suffisent pas à remplacer totalement le combustible d’origine fossile. Tous les consommateurs ne peuvent de ce fait pas en profiter.

Qu’est-ce qu’une ressource d’énergie renouvelable ?

Eau, vent, soleil, toutes ces richesses naturelles servant à produire de l’électricité sont considérées comme renouvelables. Cela signifie que les ressources peuvent se régénérer une fois utilisées, contrairement à celles d’origine fossile que sont l’uranium servant à la fission nucléaire, le pétrole, le gaz naturel, le fioul ou encore le charbon.

Si le soleil et le vent peuvent être considérés comme des ressources énergétiques inépuisables, cette vérité est différente pour l’eau. Bien qu’elle soit actuellement abondante sur notre territoire, cet élément vital pourrait devenir plus rare dans les années à venir, notamment à cause du réchauffement climatique. Cela est vrai dans les montagnes où les neiges de haute altitude servent à alimenter les réservoirs des barrages hydroélectriques. Sans neige qui fond l’été, les lacs de rétentions ne seront plus suffisamment alimentés en eau.

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L’essor des fournisseurs d’énergies renouvelables

Les inquiétudes environnementales de ces dernières années ont donné un nouvel élan au marché des énergies qui servent à s’éclairer, à se chauffer et à utiliser les appareils fonctionnant à l’électricité ou au gaz. La volonté de l’État français s’est, entre autres, portée sur le développement des énergies renouvelables. Producteurs et fournisseurs d’électricité et/ou de gaz ont donc dû s’adapter afin d’atteindre les objectifs désirés par les lois portant sur la transition écologique.

Des fournisseurs qui se mettent au vert

Nous avons vu dans le précédent chapitre que les sources de productions d’électricité verte sont variées. Cela permet à beaucoup de fournisseurs de proposer des offres 100 % vertes parmi des formules utilisant de l’électricité nucléaire.

Ainsi, de nombreux acteurs présents sur le marché depuis de nombreuses années ont décidé de proposer des offres vertes, comme :

Grâce aux différentes offres proposées par ces fournisseurs, les clients peuvent ainsi choisir entre un contrat d’énergie verte ou une formule classique. Cette dernière commercialise une électricité ou un gaz majoritairement d’origine fossile.

Des acteurs 100 % vert sur le marché de l’énergie renouvelable

D’autres compagnies d’électricité verte ou de biogaz sont nées avec pour unique ambition de proposer une énergie propre qui utilise une ou plusieurs ressources renouvelables. Parmi ces fournisseurs 100 % verts, on trouve :

Ces derniers font le choix d’offres vertes.

La CSPE, une contribution en partie dédiée aux énergies renouvelables

Pour que les offres d’énergies renouvelables puissent se développer, il est important que les capacités de production d’électricité ou de gaz vert augmentent. Cela passe inévitablement par la construction de nouvelles structures ou encore par l’élaboration de nouvelles technologies.

Pour cela, une Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE) a été instaurée en 2003. Il s’agit là d’une taxe prélevée sur les factures d’électricité des clients consommateurs. Particuliers, entreprises ou encore collectivités s’acquittent donc de cette contribution obligatoire.

69 % des sommes récoltées grâce à la CSPE (cela représente des milliards d’euros chaque année) permettent de soutenir la filière des énergies renouvelables. Sur cette part, 32 % est dédié à l’énergie solaire photovoltaïque et 19 % à l’éolien.

En février 2022, un bouclier tarifaire a abaissé la CSPE à 1 euro par mégawattheure d’électricité consommée (alors que son coût était de plus de 25 euros par MWh en janvier 2022). Cette baisse servant à réduire les factures énergétiques en raison du contexte économique difficile pourrait avoir un impact sur les investissements futurs dans le domaine des énergies renouvelables. Nous le saurons dans quelques mois ou années.

L’énergie proposée par les fournisseurs d’électricité et de gaz est-elle « vraiment verte » ?

Se demander si un fournisseur d’électricité et/ou de gaz est vraiment vert implique que certains acteurs font plus d’efforts que d’autres. Qu’en est-il vraiment ?

Qui peut dire qu’un fournisseur est vraiment vert ou ne l’est pas ?

Lorsqu’un client consommateur achète (utilise) une certaine quantité d’électricité verte ou de biogaz à son fournisseur, ce dernier est obligé d’en injecter la quantité équivalente dans le réseau de distribution. Cependant, la provenance de l’énergie n’est pas toujours claire, ce qui empêche de connaître l’environnement de production de l’électricité ou du gaz vert qui est acheté.

L’organisme indépendant Greenpeace alerte et dénonce les « mauvais fournisseurs » qui « édulcorent » leurs offres vertes à l’aide des mécanismes de Garanties d’Origines.

L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) dénonce elle aussi des pratiques qui visent à verdir de l’énergie d’origine fossile à l’aide des Garanties d’Origines.

Ces deux organismes peuvent donc servir de référence en matière d’énergie « vraiment verte ».

Qu’est-ce qui rend un fournisseur d’énergie « vraiment vert » ?

Sur le marché de la fourniture d’énergie, il existe plusieurs types de fournisseurs :

  • ceux qui ne commercialisent pas d’offres vertes ;
  • ceux qui proposent à la fois des contrats dits classiques et des offres vertes ;
  • ceux qui possèdent uniquement des formules vertes dans leur catalogue.

Selon Greenpeace, un fournisseur vraiment vert est une compagnie d’électricité ou de gaz pleinement engagée dans la transition écologique. C’est-à-dire que la société propose uniquement une électricité ou un gaz issu à 100 % d’une ressource renouvelable. En d’autres termes, pour être vraiment vert, un fournisseur ne doit pas commercialiser d’énergie d’origine fossile. Parallèlement, elle ne doit pas non plus produire de l’électricité ou du gaz à partir d’une ressource polluante et non renouvelable.

Pour l’organisation qui défend l’environnement, une compagnie qui fournit de l’électricité ou du gaz d’origine fossile encourage des moyens de production polluants.

Le nucléaire, une énergie propre, mais non renouvelable

Le nucléaire est une énergie fossile non renouvelable qui peut toutefois être considérée comme « propre » au regard des faibles émissions de CO2 qu’elle rejette. Cependant, l’électricité nucléaire n’est pas verte, car elle n’est pas issue d’une ressource renouvelable. Bien qu’abondant sur Terre, l’uranium est un élément qui a mis des millions d’années à se former.
La France s’est engagée à réduire sa dépendance à l’énergie nucléaire au profit d’énergies renouvelables intermittentes (EnRI) que sont l’éolien ou le solaire. Cependant, un ralentissement de l’activité des centrales nucléaires a repoussé l’arrêt de certaines centrales au charbon ou au gaz, hautement plus polluantes que les réacteurs utilisés depuis des décennies.

Pourquoi vérifier si un fournisseur est vraiment vert ?

Chez certains fournisseurs, l’énergie verte est plus chère que celle d’origine fossile. Lorsque vous faites le choix de payer plus pour consommer un produit plus propre, vous êtes en droit de vous demander si votre opérateur énergétique remplit bien ses engagements.

Par ailleurs, consommer de l’électricité verte ou du biogaz contribue au développement des moyens de production d’énergie renouvelable. Vous participez ainsi à la diminution de la dépendance aux ressources fossiles. Avec un fournisseur vraiment vert, vous êtes certain de participer et d’encourager la transition écologique.

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Les garanties d’origine, un dispositif pour vérifier si l’électricité est verte

Les garanties d’origine sont des documents achetés par les fournisseurs à des producteurs qui ont obtenu ces certificats par une autorité compétente.

Comprendre le mécanisme des garanties d’origine

Selon l’article R314-53 du Code de l’énergie, une « Une garantie d’origine est un document électronique servant uniquement à prouver au client final qu’une part ou une quantité déterminée d’énergie a été produite à partir de sources renouvelables ou par cogénération. »

Pour prouver qu’il commercialise de l’électricité verte, un fournisseur doit donc acheter autant de certificats de garanties d’origine (GO) que d’énergie renouvelable vendue. Cela se mesure en MWh (mégawattheures).

Ce mécanisme est commun à toute l’Europe. Ainsi, l’électricité verte ou le biogaz achetés dans les pays voisins peuvent faire l’objet de certificats de garantie d’origine qui seront utilisés en France.

C’est EEX (European Energy Exchange), auquel Powernext a été rattaché en 2020, qui est le gestionnaire du registre des garanties d’origine (RGO). Pour délivrer les fameux sésames, cette structure suit un plan bien précis :

  1. EEX reçoit la demande des fournisseurs d’énergie verte désirant l’attribution de certificats de garanties d’origine ;
  2. EEX vérifie que la quantité demandée de GO correspond bien à la production d’énergie verte et que les moyens de créer du courant ou du biogaz utilisent bien une ressource renouvelable ;
  3. EEX émet un certificat de garantie d’origine au demandeur et attribue à chaque document un numéro d’identification unique ;
  4. Le producteur est alors inscrit sur un registre (le RGO) que les fournisseurs énergétiques peuvent consulter afin de se procurer les certificats nécessaires ;
  5. Les fournisseurs achètent ensuite la quantité de GO équivalente au nombre de MWh verts consommés par ses clients.

Dès que l’énergie faisant l’objet d’une GO a été consommée, elle sort immédiatement du registre des garanties d’origine.

Sans ces précieux certificats, les fournisseurs d’énergies ne pourraient vendre de l’électricité verte ou du biogaz. Ils ont donc l’obligation d’en acheter pour pouvoir commercialiser des offres d’énergie renouvelable.

Garanties d’origine pour l’électricité verte et le biogaz : quelles différences ?

Le processus de vérification pour l’attribution des certificats de garanties d’origine est sensiblement le même entre l’électricité verte et le biométhane (ou biogaz).

Dans le monde de la production d’électricité, ce sont les quantités d’énergie émises par les structures solaires, éoliennes, hydrauliques ou à biomasse qui sont examinées.

Du côté de la production de gaz vert, le gestionnaire du registre des garanties d’origine vérifie les différents dispositifs servant à générer le combustible propre. Cela peut être :

  • une unité de biométhane (ou biogaz) ;
  • un site de production de gaz de décharge ;
  • une station d’épuration d’eaux usées où est récupéré du méthane ;
  • une centrale de cogénération.

Les limites des garanties d’origine dont profitent certains fournisseurs verts

Développé à l’échelle européenne, le mécanisme de garantie d’origine présente quelques failles.

Tout d’abord, il faut savoir qu’un fournisseur d’électricité ou de gaz vert est libre d’acheter des GO au producteur d’énergie renouvelable de son choix. La pratique est légale aux yeux de la réglementation européenne. Un fournisseur peut donc s’adresser au même producteur qui lui vend l’énergie verte dont il a besoin ou se rapprocher d’une autre société avec qui il échangera seulement des GO.

Pour donner un exemple, cela signifie qu’un fournisseur d’énergie en France peut se procurer des GO auprès d’un producteur d’électricité verte situé en Islande (ou ailleurs en Europe), sans toutefois acheter la quantité d’énergie équivalente à ce même producteur. Le réseau de transport islandais n’étant pas relié au réseau de distribution français, la transaction servira uniquement à acheter des GO, et non de l’énergie verte. La pratique, légale, est décriée, car elle peut s’apparenter à du « greenwashing », un procédé qui consiste à « verdir » des énergies fossiles, dont le nucléaire.

De plus, la vente des certificats de garanties d’origine devait dès le départ servir au financement de structures pour la production d’énergies renouvelables. Face au prix très bas auquel sont vendus les GO, il est impossible de collecter suffisamment de fonds pour financer le déploiement d’éoliennes, de parcs solaires et autres structures servant à produire de l’électricité et du gaz verts.

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Label VertVolt, une certification pour les fournisseurs vraiment verts

Pour mettre en lumière les fournisseurs vraiment verts, l’ADEME a mis en place le label VertVolt.

Quel est le rôle du label VertVolt dans le domaine de l’électricité verte ?

Avec le mécanisme des garanties d’origine déjà en place, on peut se demander pour quelles raisons l’ADEME a souhaité développer un label pour l’électricité verte. Ce sont les failles citées dans le précédent chapitre qui peuvent en être la raison.

Le rôle premier du label VertVolt est d’informer les clients consommateurs afin qu’ils puissent savoir si leur fournisseur est vraiment vert. Ce n’était pas le cas avec le mécanisme des GO qui manquait de transparence vis-à-vis de la provenance de l’énergie renouvelable et ce qui était véritablement injecté dans le réseau de distribution. Avec VertVolt, les clients consommateurs y voient plus clair et sont informés des actions en faveur de l’environnement engagées par leur fournisseur.

L’autre rôle du label VertVolt est de faire le tri entre les fournisseurs qui se disent verts et ceux qui le sont vraiment. Ainsi, le consommateur est sûr de se tourner vers une compagnie d’électricité verte ou de biogaz qui est réellement tournée vers la transition écologique.

Le label VertVolt vient en complément du mécanisme de garanties d’origine. Les fournisseurs qui prétendent à ce sésame doivent donc continuer à acheter des GO en quantité équivalente à la consommation de leurs clients. La seule différence avec les fournisseurs verts non engagés est que l’énergie doit obligatoirement être produite en France.

Les critères d’éligibilité pris en compte par VertVolt

VertVolt est un label strict qui récompense les fournisseurs d’électricité verte les plus engagés pour la préservation de l’environnement. Pour prétendre à la précieuse labellisation, les compagnies d’électricité doivent faire preuve d’une grande transparence.

Parmi les critères exigés par le label VertVolt, il y a celui portant sur l’origine et la provenance de l’électricité commercialisée (où est-elle produite et quelles technologies sont utilisées ?). Par ailleurs, afin de réduire l’impact de l’acheminement du courant, les fournisseurs doivent impérativement privilégier les circuits courts et la production locale au plus près du consommateur.

Selon si les critères qui ont été respectés, l’ADEME peut alors délivrer deux types de labellisation VertVolt :

  • Niveau 1 « Engagé » : l’énergie vendue est intégralement produite sur le territoire français ;
  • Niveau 2 « Très engagé » : l’électricité commercialisée est générée en France et au moins 25 % des structures utilisées sont sous gouvernance partagée ou n’ont bénéficié d’aucun financement public pour exister (elles ont été construites sans aides de l’État).

L’ARENH, un indicateur qui figure parmi les critères du label VertVolt

L’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) est un dispositif mis en place par l’État afin que les fournisseurs alternatifs puissent bénéficier d’une part de l’énergie produite par les centrales nucléaires gérées par EDF. Ces accès aux centrales du fournisseur historique n’est pas dû au hasard, ces structures ayant été construites pour la plupart avec des fonds publics.

Lorsqu’un fournisseur dépose une demande d’ARENH à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui gère les attributions, cela signifie qu’il s’apprête à revendre l’électricité produite par l’une des centrales nucléaires située sur le territoire. Cela va à l’encontre des exigences du label VertVolt qui est attribué lorsque l’énergie achetée est intégralement verte.

C’est pour cela que la labellisation VertVolt ne concerne pas le fournisseur qui fait la demande, mais uniquement son offre verte. Ainsi, un opérateur d’électricité proposant à la fois des offres classiques (utilisant le nucléaire) et vertes, peut se voir décerner le label VertVolt « Engagé » pour l’une de ses offres qui respecte pleinement les critères imposés.

En décembre 2021, seulement un seul fournisseur d’électricité verte en France ne faisait pas appel à l’ARENH. Il s’agissait d’Enercoop.

Qui sont les fournisseurs d’énergie vraiment verts ?

En 2020, Greenpeace a effectué un classement national des meilleurs fournisseurs d’énergie verte en listant ceux qui sont pleinement tournés vers la transition écologique, ceux qui pourraient faire des efforts et ceux qui ne le sont pas du tout.

Fournisseurs d’énergie verte : le top 5 de Greenpeace

Pour savoir si votre fournisseur d’électricité est vraiment vert, il suffit de vérifier s’il se trouve dans la liste ci-dessous qui présente les 5 acteurs les plus engagés pour l’environnement, selon Greenpeace :

  1. Enercoop : coopérative locale et citoyenne, Enercoop s’approvisionne auprès de 350 petits producteurs en France (53 % d’éolien, 39 % d’hydroélectricité, 7 % de solaire, 1 % de biomasse et 0 % de nucléaire). En raison du contexte économique à l’heure où l’article est rédigé (juin 2022), Enercoop a annoncé ne plus accueillir de nouveau client. Cette décision est temporaire ;
  2. Planète Oui – Exaquo avec Enercoop : le fournisseur vraiment vert a récemment suspendu ses activités en raison des difficultés rencontrée depuis fin décembre 2021 ;
  3. Urban Solar Energy : producteur d’énergie solaire et fournisseur 100 % vert, Urban Solar Energy propose une électricité issue d’installations hydrauliques et photovoltaïques ;
  4. Ilek : fournisseur basé à Toulouse, Ilek revend de l’énergie d’origine renouvelable provenant de parcs éoliens, solaires et de centrales hydrauliques tous situés en France.
  5. Plüm Energie : avec une fourniture 100 % verte, Plüm fait partie des acteurs les plus engagés sur le marché. Il se hisse à la cinquième place du classement grâce à un changement drastique de ses activités qui privilégient aujourd’hui les énergies renouvelables (ce n’était pas le cas il y a quelques années).

Cette liste prend en compte trois critères essentiels aux yeux de Greenpeace :

  • le recours aux énergies renouvelables à 100 % ;
  • la non-utilisation de ressources fossiles (pétrole, fioul, charbon et gaz) ;
  • l’absence sur le marché de gros qui fournit de grandes quantités d’électricité d’origine nucléaire.

Les fournisseurs d’électricité qui tentent de devenir vraiment verts

Entre les meilleurs et les moins bons, il y a les fournisseurs qui font des efforts et qui se tournent progressivement vers les énergies vertes. Parmi les acteurs « en bonne voie », il y a :

Sont « à la traîne » (terme utilisé par Greenpeace) :

D’autres fournisseurs s’ajoutent à ce classement, comme ElécocitéElectricité de ProvenceEnergie d’Ici ou encore Méga Energie.

Ces gros groupes énergétiques montrés du doigt par Greenpeace

L’organisation non gouvernementale engagée pour l’environnement est l’une des rares à réaliser des études solides pour dénoncer les mauvaises pratiques énergétiques. Nous allons donc vous partager ses observations.

Selon Greenpeace, les fournisseurs qui sont « vraiment mauvais » sont :

  • Iberdrola : le géant espagnol gère de nombreux parcs éoliens à travers le monde, mais investit également dans des centrales polluantes en Espagne ;
  • Vattenfall : le groupe suédois détient de nombreuses structures hydrauliques et éoliennes en Europe. Cependant, il investit massivement dans des centrales à charbon, au gaz et nucléaires à travers les pays voisins ;
  • Engie et sa filiale Happ-e : fournisseur historique de gaz en France, Engie est également un producteur d’électricité présent à travers le monde. Si l’opérateur déploie des structures d’électricité renouvelable, il continue toutefois d’investir dans des centrales vétustes et polluantes, en Belgique notamment ;
  • TotalEnergies : le groupe appartenant au géant français Total privilégie majoritairement les énergies fossiles. Ses activités de forages de pétrole et de gaz pénalisent le fournisseur de gaz et d’électricité qui se classe parmi les plus mauvais élèves du marché des énergies renouvelables ;
  • EDF : 1er producteur d’électricité nucléaire en France, EDF investit plus (selon Greenpeace) dans les énergies fossiles que dans le renouvelable. En Europe, le groupe fait fonctionner des centrales à charbon, au fioul et au gaz, ce qui le place parmi les moins engagés envers l’environnement ;
  • ENI (Plénitude) : à la dernière marche du classement Greenpeace, on trouve le géant italien symbolisé par un chien à 6 pattes. ENI est quasiment absent du marché des énergies renouvelables. Par ailleurs, le groupe investit dans l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz en Arctique, une zone qui est fortement touchée par le réchauffement climatique.

Nous le constatons, ces cartons rouges sont attribués à des producteurs énergétiques mondiaux qui investissent massivement dans les énergies d’origine fossile. Cela va à l’encontre des volontés visant à lutter contre le réchauffement climatique.

En résumé, les fournisseurs d’énergie vraiment verts sont les petites structures qui travaillent à l’échelle locale pour offrir une électricité et un gaz propres. Si vous aussi vous vous inquiétez de savoir si votre électricité ou votre gaz sont vraiment verts, vous savez désormais vers quel fournisseur vous tourner pour consommer une énergie plus respectueuse de l’environnement. Pour aller plus loin, n’hésitez pas à utiliser notre comparateur d’offres de gaz et d’électricité pour trouver un tarif attractif pour votre énergie verte.

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