Comment économiser l’électricité à la maison en été ?

publié le 17/06/2023 | mis à jour le 17/06/2023 | par Laurie Fouché

Pourquoi faire des économies d’énergie en été ?

L’année 2022 a fortement modifié la perception qu’ont les Français de l’approvisionnement énergétique de leur pays. Plusieurs difficultés ont imposé à tous, professionnels, particuliers et collectivités de faire des économies d’énergie :

• dès 2021, une forte reprise de l’activité économique suite à la pandémie de Covid-19 a créé des tensions sur le marché mondial de l’énergie ;
• en février 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a accentué ce phénomène, particulièrement en Europe où la plupart des pays ont décidé de boycotter le gaz russe ;
• à cette même période en France, plus de la moitié du parc nucléaire (56 réacteurs) est à l’arrêt. Cela s’explique en partie par des travaux de maintenance programmés ayant pris du retard lors de la crise sanitaire. À cela s’ajoute la découverte d’un phénomène de corrosion sous contrainte qui a nécessité des réparations avant de pouvoir remettre les centrales touchées en route ;
• la sécheresse de l’été 2022 a inquiété les producteurs d’hydroélectricité sur leur capacité de production à long terme, les réservoirs étant très bas. De plus, une chaleur trop importante pendant une durée longue empêche de refroidir correctement les centrales nucléaires. La France dépendant fortement de l’électricité hydraulique et nucléaire a de quoi s’inquiéter du réchauffement et de l’assèchement des étés à venir.

Il est donc nécessaire de faire des économies d’énergie et d’éviter le gaspillage énergétique, en été comme en hiver.

Quelles sont les dépenses énergétiques estivales ?

Pour savoir quels éco-gestes mettre en place à l’arrivée du printemps, il faut se pencher sur les principaux postes de dépense d’énergie une fois le chauffage coupé. En France, les consommations d’énergie en été à la maison concernent principalement :

• la cuisson des aliments, que ce soit avec des plaques électriques, une gazinière, un four ou un barbecue, à charbon ou à gaz ;
• la production de froid pour la conservation des aliments (réfrigérateur et congélateur) ;
• la climatisation pour rafraîchir les logements des ménages qui n’ont pas la chance d’habiter une maison passive ;
• la production d’eau chaude utilisée pour la vaisselle, la douche et le bain ;
• l’éclairage des pièces occupées après la tombée de la nuit ;
• les activités multimédia comme l’utilisation d’un smartphone, d’une tablette, d’un ordinateur, d’une console de jeux, d’un téléviseur, d’un service de vidéo à la demande, etc. ;
• la mise en route, l’utilisation et l’entretien d’une piscine (filtration, nettoyage, chauffage, etc.).

Certaines de ces dépenses, comme l’éclairage et l’eau chaude sanitaire, sont bien plus faibles en été qu’en hiver, mais la belle saison reste une période d’économies d’énergie importante pour les personnes qui souhaitent en faire, que ce soit pour faire baisser les factures, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du logement ou les deux. Voici des conseils de professionnel pour consommer moins en été sur tous ces points.

Cuisiner en consommant moins en été

La cuisson représente près de 8 % des dépenses en électricité des Français selon l’Agence de la transition écologique (ADEME). En été, il est conseillé de privilégier les repas froids comme les salades, gaspachos, etc. Cela a le double avantage de ne pas consommer d’énergie pour la préparation et d’éviter de réchauffer le logement à une période où l’on cherche plutôt à le refroidir.

Pour les plats qui doivent être cuits, voici deux recommandations pour éviter de trop dépenser en été :

• couvrir les casseroles pour faire monter en température plus vite les aliments. Cela est valable à toutes les saisons, c’est une bonne habitude à mettre en place. En été, cette astuce a également l’avantage de conserver autant que possible la chaleur dans le plat plutôt que de la diffuser dans l’habitation ;
• couper la plaque de cuisson ou le four quelques minutes avant la fin de la cuisson pour profiter de l’inertie thermique sans continuer de chauffer le plat ;
• pour les personnes qui ont un extérieur, investir dans un four solaire permet de cuisiner gratuitement et en limitant fortement son empreinte carbone.

De plus, un entretien régulier des appareils de production de froid augmente leur rendement énergétique, en plus de les maintenir en bon état. Il est donc conseillé de dégivrer le congélateur à l’approche de l’été : on estime que sa consommation augmente d’environ 30 % quand le givre atteint 5 mm d’épaisseur. Une fois que cela est fait, il faut penser à le nettoyer avant de le remettre en route. Concernant le réfrigérateur, il doit aussi être nettoyé régulièrement ; c’est par ailleurs l’occasion de vérifier l’état de ses joints d’étanchéité situés sur la porte et, si nécessaire, de les changer. Les économies d’énergie frigo et congélateur en été peuvent être importantes en prenant ces bonnes habitudes.

Enfin, comme en hiver, il est conseillé de ne faire tourner le lave-vaisselle que lorsqu’il est rempli et en utilisant le mode « Eco ». Rappelons également qu’une vaisselle à la main réalisée avec vigilance en ce qui concerne la quantité d’eau (et particulièrement d’eau chaude) utilisée consomme parfois moins qu’un cycle de lave-vaisselle.

Se rafraîchir sans électricité

Avec l’augmentation des températures et de la durée des périodes de canicule, la consommation de la climatisation des logements en été devient une vraie problématique. En effet, la plupart des logements de France n’ont pas été construits pour faire face à de grosses vagues de chaleur. Quelques gestes simples permettent cependant de gagner quelques degrés en été. Voici comment refroidir une pièce sans climatisation :

• ouvrir les fenêtres la nuit pour faire baisser naturellement la température intérieure ;
• fermer les volets des pièces inoccupées en journée de manière à améliorer l’isolation des fenêtres et à conserver la fraîcheur de la nuit à l’intérieur ;
• utiliser des ventilateurs plutôt que des climatiseurs. Ils ne refroidissent pas la pièce, mais le mouvement d’air ainsi créé peut suffire à gagner en confort thermique et à se passer d’une climatisation qui consomme en moyenne 60 fois plus d’électricité ;
• utiliser l’évaporation de l’eau qui a la capacité de rafraîchir une pièce. Cela peut être fait en faisant sécher son linge à l’intérieur, en plaçant un linge mouillé devant le ventilateur ou un drap humide devant une fenêtre ouverte la nuit. De plus, certains ventilateurs ont un compartiment dédié à recevoir de l’eau pour tirer parti de ce phénomène. Cela est encore plus efficace si l’eau utilisée est bien fraîche.

Pour certains ménages, ces astuces ne seront pas suffisantes, soit parce que les températures extérieures sont trop élevées, soit parce que des personnes fragiles habitent la maison ou l’appartement (enfant en bas âge, personne âgée ou malade, etc.). Il est alors conseillé de s’équiper d’un climatiseur de classe énergétique élevée (A ou, à défaut, B) et de ne refroidir qu’une pièce de vie et de s’y installer en journée. De plus, il est recommandé de maintenir un écart de 5 °C maximum entre l’air extérieur et la température cible du climatiseur. Ces astuces sont les plus efficaces pour faire des économies d’énergie sur la climatisation.

Limiter les usages de l’eau en été

Pour limiter son empreinte écologique et ses consommations énergétiques lors des mois les plus chauds, il est conseillé de surveiller de près sa consommation d’eau et son utilisation des appareils électroménagers utilisant cette ressource. Voici nos astuces pour faire des économies sur la consommation d’eau :

• limiter au maximum la consommation d’eau chaude sanitaire, en prenant des douches fraîches ou froides et en oubliant les bains. En effet, la production d’eau chaude sanitaire représente environ 12 % des consommations énergétiques annuelles d’un ménage, soit une part non négligeable du total, et il est plus simple de faire des économies sur ce point en été qu’en hiver ;
• diminuer la consommation d’eau chaude et froide en investissant dans des mousseurs pour robinet et un pommeau de douche économe ;
• mettre le ballon d’eau chaude à l’arrêt lors d’une absence prolongée, car le maintien en température de l’eau qu’il contient consomme de l’énergie ;
• mettre la chaudière en mode été dès que le chauffage n’est plus nécessaire. Ainsi, elle continuera uniquement de produire de l’eau chaude ;
• comme le reste de l’année, il est conseillé d’utiliser le lave-linge en mode « Eco » et à des températures basses. Si le tambour n’est pas rempli entièrement, il est recommandé d’attendre avant de lancer le cycle ou d’utiliser l’option demi-charge ;
• l’usage du sèche-linge est à proscrire en été. Les températures et l’humidité extérieures permettent généralement de faire sécher tout le linge à l’air libre.

Économies d’énergie sur les loisirs en été

L’éclairage compte pour 10 à 15 % de la facture d’électricité des Français, il s’agit donc d’un autre poste de dépense où il est possible de faire des économies. Cela est particulièrement vrai en été, lorsque les journées sont longues et les températures douces. Au retour du beau temps, il est possible de faire des économies d’énergie en passant plus de temps dehors : randonnée en plein air, vélo, jardinage, piscine, plage, etc.

D’autres solutions peuvent aussi être implémentées pour limiter les dépenses énergétiques liées aux loisirs en été :

• limiter le temps passé devant les écrans (smartphone, ordinateur, téléviseur, etc.), car ceux-ci consomment de l’électricité en fonctionnement ;
• installer des coupe-veilles sur tous les appareils munis d’un mode veille pour éliminer ces consommations inutiles ;
• poser une prise interrupteur dédiée à la box internet. Dans la plupart des logements, celle-ci n’a pas besoin de fonctionner en permanence.

En suivant ces recommandations, il est possible de diminuer fortement les consommations d’électricité pendant l’été et de profiter en même temps d’un mode de vie plus actif.

Consommer moins avec la piscine à la maison

En été, la consommation électrique des ménages qui possèdent une piscine privée a tendance à être très élevée. Heureusement, il existe quelques gestes qui permettent le diminuer les consommations électriques de la piscine en été :

• limiter la filtration journalière à 15 h par jour maximum. Pour les piscines de plus petit cubage, cette durée peut être réduite si le débit de la pompe est suffisant. Mieux vaut bien se renseigner avant de modifier cette durée cependant, une filtration insuffisante peut entraîner la prolifération d’algues dont il est difficile et coûteux de se débarrasser ;
• opter pour une bâche solaire pour réchauffer l’eau plutôt qu’un chauffage actif ;
• choisir un chauffage solaire ou une pompe à chaleur pour les personnes qui ont besoin de chauffer l’eau. Ces deux options consomment beaucoup moins qu’un chauffage de piscine électrique classique.

Soulignons qu’il n’est généralement pas possible de profiter des Heures Creuses pour faire tourner le système de filtration. En effet, pour éviter la prolifération d’algues, l’eau doit être filtrée aux heures les plus chaudes de la journée. Les Heures Creuses sont quant à elles principalement réparties sur la nuit.

Améliorer le logement pour économiser de l’énergie

Pour faire des économies d’énergie quand il fait chaud aussi bien qu’en hiver, il est intéressant d’entamer des travaux complets de rénovation énergétique. En effet, les trois axes principaux d’amélioration des performances des logements peuvent apporter un gain de confort lorsque les températures extérieures sont trop basses ou trop hautes, par exemple :

• l’isolation thermique de l’habitation permet de limiter les variations de température dans la maison ou l’appartement en augmentant l’inertie thermique du bâtiment ;
• certains systèmes de chauffage sont économiques et réversibles pour maintenir des conditions agréables toute l’année sans se ruiner. Il est alors important de choisir un appareil ayant une bonne efficacité énergétique saisonnière ;
• une bonne ventilation du bâtiment peut faire faire des économies en été et en hiver, particulièrement s’il s’agit d’un système double-flux réversible.

En plus de garantir des économies sur le long terme, la rénovation énergétique améliore la classe GES du logement, c’est-à-dire qu’il émet moins de gaz à effet de serre dans le cadre d’une utilisation normale. Ces travaux ont donc un impact fort sur la protection de l’environnement.

Changer de fournisseur pour faire des économies

Pour faire baisser le montant des factures d’énergies, deux options :

1. diminuer la quantité d’énergie consommée. Les mesures présentées dans cet article se concentrent majoritairement sur ce point ;
2. souscrire un contrat d’énergie plus attractif. Il est ainsi possible de payer des factures moins élevées à consommation égale.

Il est vivement recommandé de mener ces deux actions en parallèle pour un maximum d’économies.

Le changement de fournisseur d’énergie est sans risque et réversible, les consommateurs peuvent :

• changer de prestataire à tout moment, leurs contrats sont toujours sans engagement ;
• retourner chez leur fournisseur historique à tout instant (généralement EDF pour l’électricité et Engie pour le gaz) ;
• retourner chez leur fournisseur historique à tout instant (généralement EDF pour l’électricité et Engie pour le gaz) ;
• profiter d’une transition entre fournisseurs sans coupure de l’alimentation du logement.

De plus, il n’est pas nécessaire de résilier l’ancien contrat. Il suffit d’en souscrire un nouveau et le transfert se fait automatiquement. Pour trouver la meilleure offre, le plus judicieux est de demander l’aide d’un conseiller Choisir.com.