Cambriolages : êtes-vous bien couvert par votre assureur ?

Les beaux jours arrivent. A quelques semaines des départs en vacances, les voleurs préparent quant à eux leur entrée. L’été est en effet de loin la saison la plus propice aux cambriolages. Mais êtes-vous bien couvert contre ce risque ?

Assurance cambriolage

Cela n’arrive pas qu’aux autres. Rarement, les cas de vols ont été aussi nombreux. Depuis le début de la crise en 2008, le nombre de cambriolages aurait augmenté de 50 % pour atteindre, en 2015, plus d’un millier par jour.

Au-delà de l’intrusion dans sa sphère privée qu’un tel acte peut représenter pour la victime, viennent s’ajouter des conséquences financières tout aussi réelles.

De nombreux contrats d’assurances habitation prennent pourtant en charge de tels sinistres. Mais sous quelles conditions ? Et à quelle hauteur ?

Etes-vous bien couvert contre le vol ?

Quand on pense assurance habitation, on pense de facto être couvert contre le risque de cambriolage. Détrompez-vous ! Tous les contrats n’intègrent pas forcément une telle garantie

Pour certains contrats, la prise en charge de la garantie vol est facturée sous la forme d’une option supplémentaire.

Voilà un bon moyen de faire baisser artificiellement le montant de votre prime ! Lisez donc bien votre contrat et n’hésitez pas à interroger votre assureur avant de souscrire.

Pour un coût généralement compris entre 30 et 60 euros par an, ce type de garantie est plus que recommandé, notamment si votre appartement est en rez-de-chaussée ou si vous vivez en pavillon.

Soyez attentif aux circonstances prévues par le contrat dans lesquelles la garantie entre en ligne de compte.

Si les vols par effraction ou avec menaces et violences ne posent généralement pas de soucis, les indemnisations d’infractions consécutives à une introduction commise par une personne ayant accès à votre domicile (femme de ménage, jardinier…) sont plus problématiques.

Les biens concernés par la garantie

L’assureur est censé prendre en charge, aussi bien les détériorations matérielles consécutives au cambriolage que le remboursement des biens mobiliers et autres objets qui seraient amenés à disparaître.

Là où les choses se compliquent, ce sont pour les objets de valeur. Si la plupart des assureurs intègrent une certaine prise en charge dans leurs contrats de base, d’autres ne le font que via la souscription d’une option supplémentaire, moyennant en général une vingtaine d’euros par an.

Chaque bien et objet indemnisé sera préalablement évalué par un expert mandaté par votre assureur. Avant sa venue, pensez à réunir toutes les documents de preuve pouvant justifier de sa valeur (photos, factures…).

En tout état de cause, quelle que soit la compagnie d’assurance, aucune somme en liquide ne fera l’objet d’une indemnisation particulière.

De nombreuses exclusions. Lisez bien votre contrat !

A chaque assurance, ses exclusions de garantie. L’assurance habitation n’échappe pas à la règle. 

Parmi les exclusions les plus évidentes, il ne faut pas que l’effraction soit consécutive à une imprudence ou une faute de l’assuré. Inutile, par exemple, d’espérer obtenir une indemnisation si ce sont les clés cachées sous le paillasson qui ont permis aux malfaiteurs d’entrer.

De fait, la majorité des assureurs n’interviennent qu’en cas de vol avec effraction ou avec menaces. Certains contrats peuvent étendre la garantie lorsque le méfait est l’acte d’un employé de maison, théoriquement de confiance, à condition qu’une plainte soit déposée contre lui.

Certaines compagnies peuvent également refuser de vous couvrir si vous ne respectez pas des règles spécifiques prévues par le contrat. Des assurances exigent notamment du client la fermeture des volets des fenêtres situées à moins de trois mètres du sol, en cas d’absence supérieure à 24 heures.

Enfin, si votre maison est couverte, sachez que la majorité des contrats excluent de la garantie vol tous les objets se trouvant dans des dépendances séparées de votre habitation à proprement parler (garage, grange, abri jardin…). 

Les réflexes après un cambriolage 

Contactez dans un premier temps la gendarmerie pour qu’elle vienne faire un état des lieux. Pensez ensuite à déposer plainte et à lister l’ensemble des objets manquants. Dans un délai maximum de deux jours, vous devrez alors déclarer le sinistre à votre assureur en y joignant le récépissé de plainte que vous aura remis la gendarmerie. Après le passage de l’expert, comptez environ un mois avant d’être indemnisé. 

Zoom : la clause d’inhabitation

Cette clause d’exclusion, promue dans le plus grand des secrets au sein même des conditions générales de certains assureurs, a de quoi déconcerter les clients les plus curieux.

Votre garantie vol peut être suspendue dès que vous vous trouvez être absent un peu trop longtemps de votre logement.

Le nombre de jours d’absence autorisés peut être variable mais, le plus souvent, il est compris entre 30 et 90. Passé ce délai, l’assuré devra alors forcément à nouveau résider durant au moins trois jours à son domicile pour espérer rétablir sa couverture contre les vols.

Si cette condition n’a généralement que peu d’importance pour les résidences principales, elle devient en revanche beaucoup plus problématique pour les résidences secondaires.

Au moment d’assurer votre maison de campagne, soyez par conséquent attentif aux conditions de votre contrat. Dans le cas contraire, vous risquez de vous retrouver à payer une protection contre le risque de cambriolage sans pouvoir en profiter. 

Certains assureurs imposent des équipements de sécurité 

Qu’il s’agisse d’une serrure renforcée ou d’une alarme, il n’y a parfois pas moyen d’y échapper si on espère être couvert.

Obligatoires ou pas, de plus en plus de particuliers semblent pourtant s’équiper d’eux-mêmes de ces dispositifs de sécurité.

Au-delà de leur côté rassurant, ils peuvent aussi induire une baisse de votre prime auprès de certains assureurs.

Une baisse le plus souvent comprise entre 5 % et 10 %.

Toutefois, si vous n’avez pas les moyens de tels investissements, et si votre contrat ne prévoit aucune clause d’exclusion de ce type, de simples gestes peuvent s’avérer tout aussi efficaces.

Evitez autant que possible de laisser à vue des objets qui pourraient faciliter la tâche des voleurs : échelle ou ustensiles de jardin sur le côté de la maison, par exemple.

En votre absence, faites en sorte que votre domicile présente certains signes d’occupation en demandant à un voisin ou un ami d’ouvrir et fermer régulièrement vos volets.

Vous pouvez aussi utiliser les services d’une lampe d’appoint que vous allumerez et éteindrez à votre convenance grâce à une prise programmable ou même connectée. 

Le calcul de l’indemnisation

Après le douloureux épisode du cambriolage lui-même, vient ensuite celui tout aussi douloureux de l’indemnisation. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le montant de cette dernière est souvent en deçà des espérances

Les objets qui vous ont été dérobés ne vous seront que très rarement remboursés dans leur intégralité. De fait, l’indemnisation que vous percevrez sera calculée en fonction de leur âge et leur usure

A ces indemnisations déjà incomplètes, viennent s’ajouter l’application d’une franchise plus ou moins importante selon les contrats, voire même de plafonds de remboursement pour les objets de valeur.

Autant d’éléments auxquels il convient d’être attentifs pour espérer bénéficier des meilleurs remboursements possibles. A défaut de vous retrouver intégralement dans vos comptes, avoir une bonne assurance peut au moins vous permettre d’espérer perdre le moins possible.

Bien choisir son assurance habitation

Être bien indemnisé quand on est victime d’un cambriolage, c’est la moindre de nos exigences vis à vis d’un assureur. Ne pas être assommé non plus par le montant de la prime annuelle, c’est encore mieux ! Pour ce faire n’hésitez pas à faire le tour de la concurrence, à vous renseigner sur les garanties proposées par chacun des acteurs et sur leurs exclusions. Bien choisir, c’est avant tout comparer !

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