Énergie en Europe : vers une baisse durable du prix du gaz ?

L’hiver sera-t-il finalement moins rude que prévu pour les foyers européens ? Alors que les médias évoquent chaque jour la crise de l’énergie, l’évolution du cours européen du gaz ces dernières semaines fait naître l’espoir d’un retour à des valeurs plus acceptables. Fin septembre, le prix du mégawattheure est retombé à son niveau le plus bas observé depuis fin juillet. Que faut-il en conclure pour les mois à venir ? Nos explications.

Baisse des prix du gaz

Le prix du gaz européen est repassé sous la barre des 200 €

Fin août, le TTF néerlandais, valeur européenne de référence pour le cours du gaz naturel, atteignait le prix record de 350 euros le mégawattheure (MWh) sur le marché à terme. Une valeur 10 fois supérieure à celle observée un an auparavant puisqu’en août 2021, il valait une trentaine d’euros seulement.

Depuis septembre, la tendance s’est inversée : le prix du gaz en Europe a baissé au fil des semaines, passant sous la barre des 170 euros le mégawattheure début octobre. Si les valeurs ont été divisées par deux par rapport à fin août, cette baisse significative reste à relativiser au regard des prix observés avant le début de la crise de l’énergie, qui étaient environ 7 fois inférieurs (moyenne annuelle sur la même période).

Comment expliquer la baisse du prix du gaz ?

Plusieurs facteurs ont contribué positivement à l’évolution du cours du gaz en Europe :

  • une augmentation des exportations norvégiennes depuis la fin des opérations de maintenance qui avaient considérablement impacté les capacités de production du pays ;
  • d’importantes livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) pour remplacer le gaz russe (la Russie ayant fermé le gazoduc Nord Stream 1 depuis le mois d’août) ;
  • la volonté de la Commission européenne de mettre en place un plan énergétique visant, notamment, à réduire la consommation de gaz, plafonner les prix du gaz importé et taxer exceptionnellement les industries de l’énergie sur leurs bénéfices ;
  • enfin, la reconstitution des stocks de gaz des pays de l’Union européenne. Fin septembre, ceux-ci atteignaient en moyenne 85 % de taux de remplissage (90 % pour les stocks de gaz français), dépassant l’objectif de 80 % au 1er novembre fixé par l’UE.

Des signaux positifs qui, combinés, ont permis de rassurer les marchés quant au risque de pénurie largement évoqué pendant l’été. Pour Moniek de Jong, experte en énergie à l’université de Gand en Belgique, « il y a beaucoup de psychologie en jeu dans l’évolution du prix du gaz. Il y a maintenant moins de mauvaises nouvelles concernant ce gazoduc et plus de bonnes nouvelles. L’Europe travaille sur un plan énergétique et souhaite également réduire sa consommation. On parle d’un plafonnement des prix et les stocks de gaz ont été reconstitués dans une large mesure. Tout cela contribue à un sentiment positif et le marché y répond. »

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Prix du gaz en Europe : faut-il être optimiste pour 2023 ?

Cette tendance laisse-t-elle présager une baisse durable des prix du gaz dans les mois à venir ? Sur cette question, les avis divergent.

  • Lors de son annonce le 14 septembre dernier concernant le renouvellement d’un bouclier tarifaire dans une forme nouvelle à compter de 2023, la Première ministre Élisabeth Borne a évoqué une hausse des prix du gaz potentielle de 120 % en l’absence de mesures gouvernementales : « Aujourd’hui, sans action du Gouvernement, les tarifs du gaz et de l’électricité pour les ménages seraient multipliés par 2,2 au début de l’année prochaine. » Pour l’État qui prend appui sur les analyses et recommandations de la CRE (Commission de régulation de l’énergie), le ton n’est donc pas à l’optimisme.
  • L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans un rapport publié le 3 octobre, envisage des marchés toujours tendus en 2023. Selon Keisuke Sadamori, directeur des marchés de l’énergie à l’AIE, « les perspectives des marchés du gaz restent assombries, notamment en raison du comportement imprudent et imprévisible de la Russie, qui a ébranlé sa réputation de fournisseur fiable ». Les prévisions concernant une demande croissante des importations de GNL à l’échelle internationale font également craindre des ruptures d’approvisionnement en cas de vague de froid tardive.
  • En revanche, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs a surpris les experts de l’énergie en publiant mi-septembre une note particulièrement optimiste pour les mois à venir : elle prévoit que le prix du mégawattheure sur le marché européen passe sous la barre des 100 € d’ici la fin du premier trimestre 2023. Des prévisions toutefois jugées simplistes pour bon nombre d’observateurs.

Prix du gaz : comment préserver son budget ?

Le cours du gaz est extrêmement volatil. Les fluctuations sur le marché de gros ont des impacts directs sur les offres proposées aux particuliers par les fournisseurs. Si l’État souhaite limiter la hausse des prix du gaz à 15 % en 2023, cette mesure ne profitera malheureusement pas aux 2,8 millions de foyers qui ne sont plus abonnés aux tarifs réglementés (pour rappel, ceux-ci ne sont plus disponibles à la souscription depuis novembre 2019 et seront définitivement supprimés le 1er juillet 2023). Pour préserver son budget, il est donc essentiel de bien choisir son offre de gaz naturel. Choisir.com met à votre disposition un comparateur gaz pour vous aider à dénicher l’offre la plus avantageuse : n’hésitez pas, c’est gratuit et sans engagement !

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