Brexit : bientôt la fin du roaming côté anglais ?

Depuis le départ de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, officiel depuis le 31 janvier dernier, la question reste entière : pourrons-nous continuer à utiliser notre forfait mobile outre-Manche sans risquer l’explosion de sa facture ? Choisir.com vous fournit quelques éléments de réponse.

Brexit : conséquences sur le prix des forfaits mobiles

Quelles conséquences ?

Et si téléphoner en Grande Bretagne coûtait à nouveau beaucoup plus cher ? Au-delà des nombreuses questions politiques que posent le départ britannique de l’Union Européenne, une autre inconnue se dessine avec le coût des télécommunications d’un européen en Grande Bretagne ou d’un anglais depuis l’Europe.

Avec le Brexit, c’est l’Eurotarif qui risque en effet de se fissurer, autrement dit la possibilité pour un Européen d’utiliser son forfait mobile sans surcoût depuis l’Espace économique de l’Union.

L’Eurotarif : de quoi s’agit-il ?

Souvenons-nous d’une période pas si lointaine où passer un coup de fil à la frontière d’un pays voisin pouvait nous coûter les yeux de la tête… Afin de renforcer l’union des peuples et des nations, et après s’être attaqué aux frontières territoriales, l’Union Européenne a progressivement réduit celles de l’itinérance des données mobiles.

Un combat de longue haleine quand on sait qu’en 2012 les frais de roaming (ou la possibilité d’utiliser son forfait en dehors des frontières nationales) représentaient une manne financière de 4.7 milliards d’euros pour les opérateurs. Progressivement, ces tarifs ont été plafonnés jusqu’à disparaître le 15 juin 2017.

Cela signifie-t-il que l’on peut utiliser son forfait mobile exactement dans les mêmes conditions au sein de l’Union qu’en France ? Pas exactement… D’abord, il existe des limites temporelles. Le forfait d’un abonné mobile ne doit pas être utilisé en itinérance plus de quatre mois dans l’année. Par ailleurs, si le quota ne change généralement pas du pays d’origine pour les appels et les SMS, la donne est souvent différente pour l’Internet mobile. Nombre d’opérateurs ont ainsi pris la décision de réduire le volume d’utilisation d’Internet au sein de l’Union par rapport à l’enveloppe qui peut être allouée à l’utilisateur au sein des frontières nationales.

Autant de limites qui rappellent que l’Union est encore loin de constituer un seul groupe d’Etats unis. Il n’empêche que ces nouvelles règles demeurent hautement appréciables pour les globe-trotters européens. Seule nouvelle ombre au tableau : la sortie de la Grande Bretagne de la communauté européenne suscite moult interrogations quant à l’avenir de cette union tarifaire déjà imparfaite et à la perspective d’une éventuelle explosion du prix de l’itinérance Outre-Manche.

Une gratuité provisoirement maintenue… dans l’attente de la renégociation des accords cadre

Seule certitude : l’année 2020 ne sera pas synonyme de gros changements de codes au niveau de l’Eurotarif. Malgré le fait que la Grande Bretagne soit désormais officiellement devenue un ancien pays de l’Union, de nombreux accords préparant sa sortie effective restent encore à signer. L’Eurotarif en fait partie.

En attendant, et durant toute cette période de transition du Brexit qui doit se prolonger jusqu’au 31 décembre 2020, chaque opérateur français s’est engagé à maintenir la même politique tarifaire au niveau de l’itinérance.

Dans les faits, les accords cadre conclus avec les opérateurs britanniques courent donc toujours … au moins jusqu’à la fin de l’année. Mais ce statut-quo risque pour le moment de n’être que temporaire.

Tout dépendra en réalité des décisions des opérateurs mais aussi du Royaume-Uni en ce qui concerne la fixation du prix du roaming. Ou la volonté de conserver ou non des liens plus ou moins rapprochés avec le reste de l’Europe.

Le retour automatique de la tarification au 1er janvier 2021 ?

Car si la Grande Bretagne quitte l’Union européenne, elle peut encore décider du maintien de certains accords privilégiés, notamment commerciaux, avec la communauté européenne. Le prix de l’itinérance mobile peut en faire partie.

En réalité, tout peut également dépendre des choix et des accords conclus par les différents opérateurs avec leurs homologues européens. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois que la grille tarifaire d’un opérateur mobile puisse aller au-delà des directives européennes.

C’est notamment déjà le cas de plusieurs faux « pays amis » comme la Suisse et Andorre, historiquement mais aussi d’un point de vue géopolitique parfois proches de la France, mais qui ont préféré conserver leur entière indépendance au sein de l’Union.

Dans leurs conditions tarifaires, Orange et SFR prévoient ainsi notamment le même traitement et les mêmes avantages liés au roaming, pour ces deux pays qu’au sein de l’Union, pour l’abonné français parti faire des emplettes au-delà des frontières nationales.

De son côté, Free offre aussi l’usage d’Internet à hauteur de 25 Go par mois en Suisse via son pass Voyage de son forfait Free à 19.99 euros. Mais pas en Andorre, ni les SMS et MMS. Bref, au-delà des directives européennes, pour nos amis voyageurs, un seul mot prévaut : comparez !