La 5G millimétrique, une technologie révolutionnaire qui tarde à se développer en France
Permettant d’augmenter les capacités du réseau internet grâce à des bandes de fréquences particulièrement hautes, la 5G millimétrique est une avancée révolutionnaire face au besoin croissant des entreprises et du public en bande passante élevée. Pourtant essentielle pour les endroits très fréquentés ou pour certains secteurs industriels, il n’existe toujours pas de calendrier défini quant à l’implantation de cette technologie en France. Retour sur la 5G millimétrique et ses perspectives révolutionnaires.
Face à la complexité de cette nouvelle technologie, l’Arche reste prudente
Utilisant des bandes de fréquences comprises entre 24 et 28 GHz dites « ondes millimétriques », la 5G permettra de transporter un volume bien plus important de données qu’en 4G. Déjà en service aux Etats-Unis et au Japon, l’Europe reste en retard dans ce domaine. D’un côté, les opérateurs télécoms et électroniques comme Qualcomm militent pour la mise en place rapide de cette technologie. Le Berec, l’organe des régulateurs européens des télécoms, est également en faveur de cette 5G millimétrique. Selon son président, elle permettrait d’accéder à un débit d’1Gb/s en Europe aux alentours de 2030. La 5G millimétrique est également perçue comme un tremplin vers la 6G qui fonctionnera grâce à des fréquences au-dessus de 100 GHz. Des garanties en termes de sûreté, d’efficacité et de maîtrise de consommation énergétique doivent néanmoins être assurées pour généraliser le développement de la 5G millimétrique au continent européen. De l’autre côté, l’Arcep, l’Autorité de régulation des communications électroniques français, ne semble pas favorable à une mise en place trop rapide de cette technologie. Des expérimentations ont été autorisées par le régulateur ainsi que des autorisations ponctuelles dans la bande 26 GHz. Si 14 pays en Europe ont déjà mis aux enchères les fréquences dédiées à la 5G, le régulateur français n’a pas encore procédé à l’attribution des bandes de 26 GHz. Selon les déclarations de l’Arcep, seront concernés en premier certains secteurs aux forts besoins en bande passante élevée, notamment les services de multimédia augmenté ou le secteur industriel. Orange semble partager l’avis prudent de l’Arcep en rappelant qu’il reste encore de nombreux problèmes techniques liés à cette technologie. De leur côté, l’Italie, l’Espagne ou encore le Royaume-Uni sont déjà en avance dans ce domaine.
Des projets d’expérimentation prometteurs mis en place
Des projets d’ampleur ont été lancés comme celui dans la gare de Rennes dans le but d’améliorer la qualité des outils métiers des agents et du réseau des passagers en partenariat avec la SNCF, Nokia et Orange. Précisément, la 5G a pu être testée pour le téléchargement de films et vidéos, l’usage de la vidéoconférence ou encore la captation-diffusion de vidéos de haute qualité en live. Véritable réussite, cette expérimentation a ouvert la voie à d’autres projets notamment deux technicentres rennais qui devraient prochainement être équipés de la 5G afin de tester son usage en milieu industriel. Autre projet 5G prometteur, le stade Orange Vélodrome est actuellement entièrement connecté en 5G et ce depuis 2019. Orange y effectue des expérimentations s’adressant particulièrement aux photographes. En moins d’une seconde, l’utilisation de la 5G leur permet de faire apparaître les photos qu’ils viennent de prendre à l’instant directement sur l’écran géant du stade. Un algorithme d’intelligence artificielle permet également de sélectionner, filtrer et taguer les joueurs de football présents sur les photos presque en temps réel afin de les afficher sur une application. Cette technologie permet de répondre aux besoins de rapidité des photographes qui cherchent à transmettre leurs photos aux médias le plus rapidement possible. Grâce à une collaboration avec Sony, certains appareils de la marque ont même été équipés d’un bouton transmettant instantanément la photo sur un serveur en étant relié au réseau 5G. De fait, ce développement 5G s’adresse particulièrement aux professionnels des médias et du marketing avec une ouverture au grand public encore limitée. L’intérêt d’expérimenter cette nouvelle technologie dans les stades est de pouvoir cibler les professionnels à qui les opérateurs pourraient commencer à monétiser à moyen-terme la 5G millimétrique. En dehors du Vélodrome, d’autres stades ont été utilisé pour de telles expérimentations comme à Saint-Quentin-en-Yvelines ainsi que dans plusieurs stades aux Etats-Unis par le biais de l’opérateur Verizon.
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faire une simulationLa réalité augmentée, un attrait pour le grand public
Grâce à un partenariat avec la start-up Immersiv.io, l’opérateur télécom Orange a développé une application de réalité augmentée, Augmented Match, à laquelle le public peut accéder par le biais d’un téléphone 5G. L’intérêt est de pouvoir bénéficier d’une vision du terrain de football à laquelle s’ajoute en surimpression les statistiques en temps réel du match et des joueurs. Ainsi, les amateurs sportifs pourront avoir accès aux mêmes données que celles des journalistes sportifs. Sans même avoir besoin de capteurs à même les joueurs, ces données sont collectées grâce à des caméras placées dans le stade. Selon la start-up, jusqu’à 5000 personnes pourraient en théorie être connectées simultanément sur cette application. Par le passé, Orange avait déjà réalisé un projet de réalité augmentée autour de l’audio avec une application vous permettant de choisir parmi les flux audio disponibles : ambiance des tribunes, commentaires sportifs ou encore bruits du ballon.
La 5G millimétrique, une aide essentielle pour les secteurs accueillant une forte affluence
Dans certains lieux publics accueillant du public comme les stades, les gares, le métro, les centres commerciaux ou encore les aéroports, la 5G millimétrique permettrait de compléter la bande de fréquence principale et ainsi améliorer les capacités actuelles de fonctionnement des services aux usagers. Selon les données du fournisseur d’infrastructures télécom Ericsson, les smartphones utiliseraient 46 Go de date en moyenne d’ici 2028. Cette forte demande pourrait être comblée par les avancées de la 5G, notamment en termes de débit. Toutefois, les ondes millimétriques présentent également des points négatifs. En effet, avec l’utilisation de bandes de fréquences de plus en plus hautes, la portée des antennes diminue. Par conséquent, il sera nécessaire d’investir massivement afin d’adapter le réseau à ces contraintes.
Parmi les acteurs clés du secteur, l’entreprise américaine Qualcomm fait office de leader
Malgré la concurrence intense entre les entreprises spécialisées dans les processeurs mobiles, Qualcomm parvient à s’imposer grâce à son savoir-faire spécialisé notamment sur les modems 5G. En avance sur ses concurrents tels que Samsung, Mediatek ou Huawei, l’entreprise américaine fournira la majorité des modems 5G des iPhones produits en 2023. Xiaomi a également donné son accord pour implanter ses modems dans ses téléphones haut de gamme. Afin d’améliorer la connectivité de la 5G, Qualcomm investit dans un processeur d’Intelligence Artificielle (IA) intégré à son modem afin d’améliorer le débit, la consommation d’énergie et la qualité de la couverture de la 5G qu’il fournit. Cette IA permet de faire fonctionner des algorithmes analysant notamment les conditions de transmission des radio-fréquences entre les smartphones et les antennes afin de déterminer le plus précisément possible quels faisceaux utiliser à quel moment et connecter le smartphone à la meilleure station de base. Grâce à l’IA, la vitesse de la 5G pourrait augmenter jusqu’à 20% dans les bandes de fréquences sous 6 GHz.
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