Les 10 choses à savoir sur le réseau de l’opérateur Free Mobile
Depuis l’arrivée de Free sur le marché des forfaits mobiles, celui-ci a été fortement chamboulé. Voici la liste des informations à savoir sur l’opérateur Free afin de démêler le vrai du faux.
1. Un débit 3G en itinérance en baisse progressive
Vrai. Depuis septembre 2016, l’utilisation du réseau 3G Orange par Free se réduit de manière progressive. Pour comprendre la situation actuelle, il faut remonter en 2012.
Faute d’avoir pu obtenir une licence 2G, Free Mobile a alors signé un accord d’itinérance avec Orange avec la bénédiction de l’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes).
Il faut préciser qu’en 2012, date d’apparition sur le marché des offres Free, la technologie commençait déjà à montrer certains signes de retard au regard de la généralisation des smartphones.
L’accord d’itinérance a ensuite été étendu à la 3G, ce qui n’a pas manqué de réveiller la colère des concurrents. Pour un abonné, cette itinérance permet d’être couvert même dans les zones qui ne le sont pas par Free, les antennes d’Orange étant alors mises à contribution.
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faire une simulation2. L’accord d’itinérance Free-Orange touche à sa fin
Vrai. À l’époque, la validation de l’accord d’itinérance par l’Arcep avait pour objectif de laisser le temps à l’opérateur mobile fondé par Xavier Niel de développer son propre réseau. En dehors d’Orange, la concurrence a régulièrement remis en cause ce partenariat.
Les concurrents mettent en doute la réelle volonté de Free d’investir dans son réseau, en particulier dans les zones les moins denses en population.
Si l’Arcep a longtemps tenu à rester à l’écart des litiges portant sur les contrats commerciaux, la nomination d’un nouveau président et le nouveau champ d’intervention permis par la loi Macron ont changé la donne.
Début 2016, le « gendarme des télécoms » a ainsi ordonné à Free et Orange de mettre fin au plus vite à leur accord initialement conclu jusqu’en décembre 2017.
L’Arcep a en effet considéré que Free avait disposé de suffisamment de temps pour déployer son propre réseau et que le contrat avec Orange ne pouvait en aucun cas être vu de manière pérenne.
Bien que l’accord d’itinérance n’ait plus aucune chance d’être reconduit, l’Arcep a toutefois accepté une date butoir fixée à 2020, ce après quoi Free n’aura plus aucun rapport technique avec Orange.
3. Surfer sur le réseau de Free Mobile revient au parcours du combattant…
Exagéré. Si certains abonnés Free se plaignent effectivement de la qualité de réseau qui est la leur quand ils cherchent à se connecter sur Internet, la clé de leur souci dépend en réalité avant tout de l’antenne à laquelle ils sont connectés.
En itinérance sur le réseau d’Orange, les difficultés sont encore bel et bien réelles, en particulier au moment des heures de pointe. À l’inverse, depuis une antenne Free, l’opérateur offre des résultats assez semblables à ses homologues.
Les données 2017 publiées par le régulateur donnent une vision plus précise de la réalité.
Si Free Mobile fait quasiment jeu égal avec ses trois concurrents pour un appel téléphonique de 2 minutes en qualité jugée parfaite, les choses se gâtent lorsqu’il s’agit de naviguer sur le web ou de regarder des vidéos en ligne dans une zone de population dense.
Pages web chargées en moins de 10 secondes :
- Orange = 98 %
- Bouygues = 93 %
- SFR = 93 %
- Free = 75 %
Vidéos de 2 minutes en qualité parfaite :
- Orange = 96 %
- Bouygues = 92 %
- SFR = 90 %
- Free = 77 %
L’écart est quasiment identique en zone intermédiaire et se creuse logiquement en zone rurale, en partie du fait de l’absence des fréquences 800 et 1800 MHz.
4. Free Mobile bride le débit de ses abonnés
Vrai. Si la disparité des résultats est un fait avéré selon que l’abonné navigue ou non en itinérance, la question est de savoir à qui revient la faute. À Orange qui préfère privilégier ses propres clients ? Ou à Free qui cherche à réduire le montant de la facture payée à l’opérateur historique ?
S’il est toujours délicat d’apporter une réponse précise à ce type de question, divers indices portent à croire que Free a tout intérêt à limiter la quantité de bande passante utilisée par ses abonnés sur les antennes de son concurrent.
D’autant plus que le célèbre accord coûte déjà la modique somme de plusieurs centaines de millions d’euros par an à Free.
Avec la fin annoncée de l’accord d’itinérance, la situation n’est pas près de s’améliorer. En attendant, les chiffres publiés par l’Arcep en avril 2017 mettent en lumière les 2 aspects suivants en ce qui concerne la 3G :
- 10 % des abonnés sont bridés à 1 Mbit/s
- 29 % de la surface du territoire est bridé à 1 Mbit/s
Free dispose toutefois de 3 ans pour mettre son réseau au niveau de la concurrence. Il ne reste plus à espérer pour les abonnés de Free que ce délai soit mis à profit.
5. Chez Free, la 4G est quasiment inexistante
Faux. L’accord d’itinérance conclu entre Orange et Free ne concernent pas la quatrième génération de technologie mobile, Free a nettement amélioré sa couverture en 4G.
Même si Free reste légèrement en retard par rapport à Orange, Bouygues et SFR, l’écart se resserre comme le soulignent les chiffres de l’Arcep d’avril 2017 :
Population couverte par la 4G:
- Orange = 89 %
- Bouygues = 88 %
- SFR = 88 %
- Free = 80 %
Pour ce qui est de la couverture territoriale :
- Orange = 55 %
- Bouygues = 58 %
- SFR = 59 %
- Free = 45 %
Il ne faut pas perdre de vue que Free utilise exclusivement la bande de fréquences des 2 600 MHz alors que les autres opérateurs accèdent à celles de 1 800 et 800 MHz, cette dernière étant parfaitement adaptée aux zones rurales.
Il est dès lors logique que le trublion de la téléphonie mobile couvre un périmètre géographique plus restreint.
6. Free ne cherche pas à développer son propre réseau
Faux. Là encore, ce sont les données de l’Arcep qui contredisent ce qui ressemble plus à un argument commercial de la part de la concurrence qu’à une volonté de refléter la réalité.
Les supports 4G des trois autres opérateurs sont certes plus nombreux avec environ 12 000 antennes chacun. Free pour sa part monte en puissance depuis 2013 avec à ce jour près de 9 000 supports 4G.
Comme précédemment, il ne faut pas négliger le fait que Free est le seul opérateur mobile à ne pas accéder aux fréquences 800 et 1800 MHz.
7. Avec Free, la batterie de mon téléphone se vide plus vite…
Vrai. L’abonné Free a cette particularité : il n’utilise pas simplement les antennes d’un seul opérateur, mais de deux : celles d’Orange et de Free Mobile.
En raison de l’itinérance, et en particulier dans les zones où Free n’a pas encore pleinement développé son réseau, le téléphone est ainsi régulièrement amené à chercher sur quelle antenne il doit se connecter.
À la clé, il en résulte assurément une perte d’autonomie pour le terminal concerné ainsi que des microdécrochages de réseaux pour l’abonné lors des phases de recherche.
Cette perte d’énergie ne concerne toutefois que l’itinérance, cette recherche et le basculement d’un réseau à l’autre n’étant plus nécessaire pour les zones parfaitement couvertes en 3G par Free.
Rappelons au passage que l’accord avec Orange ne couvre pas l’itinérance du réseau 4G.
8. Free risque de disparaître après la fin de l’accord d’itinérance
Faux. Les services d’itinérance jusqu’à présent assurés par Orange ne sont qu’un élément technique parmi de nombreux autres.
Comme indiqué précédemment, seules les technologies 2 et 3G étant concernés par l’accord en phase d’extinction, la 4G n’étant pas concerné. Free possède de nombreuses cordes à son arc dont sa politique tarifaire toujours aussi dynamique.
Fin 2016, Free Mobile comptait près de 13 millions d’abonnés (12,7) soit 1 million de plus que l’année dernière.
En 2016, Iliad, la maison mère de Free, a investi 1,3 milliard d’euros dans son réseau, va en rajouter 1,4 en 2017 et a programmé 1,8 milliard d’euros en 2018. En 2016, Free a réalisé 4,72 milliards de chiffre d’affaires et un bénéfice en hausse de 17 %.
9. La VolTE pour remplacer la 2 et 3G en mode téléphonie
Peut-être. Lorsque vous recevez ou émettez un appel téléphonique depuis un mobile 4G, celui-ci passe automatiquement en 2 ou 3G, la 4G ne permettant pas le mode voix.
Pour les zones géographiques non couvertes par la 3G de Free, c’est le réseau Orange qui prend le relais.
La VoLTE (Voice over LTE) est une technologie récente offrant la voix sur la 4G. Les critères de standardisation sont encore mal définis, mais pourraient être uniformisés d’ici 3 ans.
Une fois en service, Free pourrait en bénéficier avec des modifications relativement mineures sur le réseau.
10.Free souhaite récupérer une partie des installations de Bouygues
Vrai. Free n’a jamais caché son intérêt pour les infrastructures de Bouygues dans le cas d’un rachat par Orange.
L’échec des négociations en 2016 a certes refroidi les espoirs de Free, mais de récentes rumeurs laissent supposer que les discussions sont toujours d’actualité.