Charbon : plus de 400 milliards d’euros prêtés par les banques !

Vous avez dit réchauffement climatique ? Urgence environnementale ? Transition énergétique ? Autant de termes qui semblent être absents du vocabulaire des grandes banques mondiales. À contre-courant des engagements internationaux, ces dernières ont prêté, entre 2021 et 2023, plus de 400 milliards d’euros aux industriels du secteur du charbon. Choisir.com revient sur les chiffres marquants publiés par l’ONG Urgewald.

argent charbon

Entre 2021 et 2023, les banques ont financé l’industrie charbonnière à hauteur de 439 milliards d’euros

Entre 2021 et 2023, les banques ont prêté, au niveau mondial, 470 milliards de dollars aux entreprises exploitant du charbon. Cette somme colossale a été dévoilée début mai par l’ONG allemande Urgewald, dans un rapport intitulé « Les banques toujours plongées dans le charbon ». Elle représente la bagatelle de quelque 439 milliards d’euros. Et ce, en pleine période d’aggravation du réchauffement comme de l’urgence climatique.

L’étude, publiée aux côtés d’une dizaine d’organisations partenaires, s’est penchée sur l’activité de 638 banques à travers la planète. Il en est ressorti que, depuis 2016 :

  • si 140 banques ont diminué de façon drastique leur soutien financier à ce secteur énergétique ;
  • 75 autres ont au contraire augmenté le montant de leurs prêts ;
  • le reste des établissements concernés, soit une écrasante majorité, affiche également une grande stabilité dans les aides versées. Autant d’investissements, à l’équilibre ou en hausse, qui vont à l’encontre de l’essentielle transition écologique à mettre en place.

Un constat d’autant plus consternant que, fin avril, les pays du G7 ont pris une décision forte. Celle de la suppression progressive, d’ici 2035, des centrales électriques au charbon ne disposant pas de moyens de captage de carbone. Ainsi, Urgewald observe que les prêts octroyés par les banques à l’industrie charbonnière sont en totale inadéquation avec les engagements climatiques. « Les banques commerciales ne réduisent pas encore leur exposition au secteur du charbon à un rythme qui serait nécessaire pour atteindre l’objectif de l’accord de Paris ». Celui-ci, signé en 2015, est de limiter la hausse des températures à +1,5 °C d’ici la fin du siècle. On est loin d’en prendre le chemin… Pire même. En fin d’année 2023, un rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU) tirait déjà le signal d’alarme. Il notait en effet que le réchauffement climatique mondial pourrait être de +3 °C à la fin du XXIe siècle.

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127 milliards d’euros prêtés en 2023, seulement 20 % de moins qu’en 2016

Pour la seule année 2023, les investissements se sont chiffrés à hauteur de 136 milliards de dollars, soit 127 milliards d’euros. C’est seulement 20 % de moins qu’en 2016, année durant laquelle 170 milliards de dollars avaient été octroyés ! L’ONG avance aussi que, dans certains pays comme la Chine, la baisse des prêts s’explique davantage par le ralentissement de la croissance que par une réelle tendance.

Concrètement, ces financements prennent la forme de prêts syndiqués ou d’aides aux levées de fonds sur les marchés de capitaux. De manière globale, leur provenance est véritablement internationale comme :

  • d’Asie (Chine, Japon, Inde, Indonésie) ;
  • d’Amérique (États-Unis, Canada) ;
  • d’Europe (Grande-Bretagne).

Toutefois, un chiffre suffit pour comprendre que ces aides sont octroyées par des banques d’un tout petit nombre d’États. En effet, les 7 pays cités représentent, à eux seuls, 92 % du financement du charbon ! De leur côté, les banques américaines, comme Bank of America ou JP Morgan, pèsent pour près de la moitié de ces investissements. Entre 2021 et 2023, leur soutien a même augmenté de 22 %, passant :

  • de 16,2 milliards de dollars ;
  • à 19,8 milliards de dollars (soit 18,5 milliards d’euros).

Au contraire, l’Europe a vu son total se fixer à 6,5 milliards de dollars (6,1 milliards d’euros), ce qui représente une réduction de 51 % sur la même période. La raison de ce recul européen, « la pression des investisseurs, des milieux politiques et des superviseurs » qui s’intensifie. D’après l’étude, les plus importants acteurs sur le Vieux continent depuis 2021 sont :

  • la banque britannique Barclays (4 milliards de dollars d’investissement) ;
  • la suisse UBS (2,7 milliards de dollars) ;
  • la française BNP Paribas (1,8 milliard de dollars) ;
  • l’allemande Deutsche Bank (1,6 milliard).

Une étude qui révèle le son creux des promesses et engagements climatiques

Autant d’actions qui ont suscité la polémique et de vives critiques en Europe. En tout cas, la révélation de ce soutien bancaire international encore très fort au charbon jette le trouble sur la faisabilité de la transition verte. Elle témoigne aussi qu’entre les bonnes paroles, les engagements politiques et la réalité des actes, il existe un monde.

En janvier 2024, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé que la majorité des grandes banques qu’elle supervise n’a pas encore aligné les politiques de crédit sur les objectifs des accords de Paris. Un rappel en forme de mise en garde. Face à l’urgence environnementale dont les liens avec les émissions des énergies fossiles sont prouvés, chacun doit agir en conséquence. Le dérèglement et le réchauffement des températures sont la cause d’inondations, de sécheresses, d’incendies et d’autres catastrophes toujours plus dévastatrices. Les institutions financières seraient bien inspirées de prendre (enfin) leurs responsabilités. Elles doivent s’engager au nom de l’intérêt général supérieur de l’humanité, et non de leur intérêt financier particulier. Investir davantage dans les énergies renouvelables, de plus en plus performantes et prometteuses, est par exemple impératif.

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