Accident nucléaire à Golfech : un exercice bientôt réalisé

C’est un exercice national de sûreté nucléaire qui sera lancé à Golfech à partir du mercredi 7 juin 2023, jusqu’au lendemain 8 juin. Son objectif : préparer les habitants résidant aux alentours de cette centrale située au nord-ouest de Toulouse, dans le Tarn-et-Garonne, à l’éventualité d’un accident nucléaire. Comment se déroulera exactement ce type d’exercice ? Par qui sera-t-il dirigé ? Quelles indications devront suivre les 150 000 personnes concernées ? La sûreté et la sécurité du secteur nucléaire ne sont évidemment pas un sujet à prendre à la légère. Voilà ce qui explique la réalisation de ce grand entraînement au plus près de la réalité. Choisir.com vous éclaire sur le déroulement de cette opération et la façon dont ont été préparés les habitants qui la vivront.

accident nucleaire

Un exercice pour se préparer à un éventuel accident nucléaire

La centrale nucléaire de Golfech se trouve dans le département du Tarn-et-Garonne, en Région Occitanie. Pour tous les habitants qui vivent autour, comme pour ceux qui résident aux alentours de l’un des 56 réacteurs nucléaires français, un fait est clair. La vie à proximité d’une centrale s’accompagne forcément d’un éventuel risque d’accident qui, potentiellement, peut être très grave.

Le monde en a pris encore davantage conscience en 2011, avec le catastrophique accident nucléaire de Fukushima, au Japon. Voilà pourquoi, en France, des exercices nationaux de sûreté nucléaire sont obligatoirement organisés tous les cinq ans. L’ensemble des centrales nucléaires de production électrique (CNPE) du pays sont concernées.

C’est ce que connaîtront les personnes se trouvant à proximité de la centrale de Golfech les 7 et 8 juin prochains. Depuis Fukushima, le périmètre de sécurité autour des infrastructures nucléaires a même été agrandi : il est passé de 10 à 20 km.

Le 1er juin dernier, une réunion publique a d’ailleurs été organisée à Golfech afin d’apporter toutes les informations nécessaires à la population. Ce rendez-vous avait différents buts :

  • expliquer comment fonctionne une centrale nucléaire et quels sont les risques auxquels elle est confrontée ;
  • alerter les habitants et leur permettre de se préparer à cet exercice fictif d’accident nucléaire.

Cette réunion du 1er juin a rassemblé des acteurs variés tels que :

  • des personnels d’EDF, notamment Cyril Hisbacq, directeur du CNPE de Golfech ;
  • des spécialistes de la question nucléaire avec Paul de Guibert, directeur adjoint de la division de Bordeaux de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). L’ASN est, en quelque sorte, le « gendarme » du nucléaire français ;
  • les maires de l’ensemble des communes concernées par le périmètre de sécurité mis en place ;
  • des représentants de l’État, comme Vincent Roberti, préfet du Tarn-et-Garonne.

Malgré la population qui avait fait le déplacement pour assister à cette réunion, un nombre important de chaises sont aussi restées vides. D’après les journalistes de France 3 Occitanie, tout le monde à Golfech n’avait pas l’air de savoir qu’une telle réunion avait lieu. Plusieurs personnes interrogées se sont également estimées pas suffisamment préparées en cas d’alerte nucléaire. Une mère de famille confie qu’elle « ne pense pas être bien préparée, je ne sais même pas où sont mes sachets d’iode ». Certains autres habitants avouent ne pas se souvenir de la date du dernier exercice. Malgré tout, la population se montre, à raison, intéressée par un tel sujet. Une dame âgée juge que ces exercices d’évacuation sont particulièrement utiles, surtout pour les « nouveaux arrivants ». Comme pour tous les résidents a priori.

Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?

faire une simulation

Sirène classique et nouveau dispositif FR-Alert

Le périmètre de sécurité de 20 km autour de la centrale regroupe en réalité 150 000 habitants. Ces derniers résident dans 106 communes réparties entre le :

  • Tarn-et-Garonne, pour 54 d’entre elles ;
  • Lot-et-Garonne, pour 39 d’entre elles ;
  • Gers, pour les 13 restantes.

Si tout le monde sait que l’exercice de sûreté nucléaire débutera le 7 juin, plusieurs inconnues demeureront jusqu’à la dernière minute, à savoir :

  • l’heure exacte à laquelle l’alerte sera donnée ;
  • la nature de l’accident nucléaire fictif qui sera lancé (incendie, fuite radioactive…).

Toute l’opération sera réalisée et suivie à un double niveau :

  • au niveau du commandement, chez EDF et à l’ASN ;
  • au niveau des collectivités locales, régionales et nationales.

Le but est de tester l’efficacité globale de la procédure. Le préfet de Tarn-et-Garonne, Vincent Roberti, sera le chef d’opération. Selon lui, « il s’agit de se mettre dans les conditions les plus proches de la réalité pour faire une simulation, que l’on va découvrir au dernier moment, et de se préparer à réagir en temps de crise ». Pour le préfet, l’objectif est aussi de « voir comment les services vont se coordonner et être le plus proche possible de la réalité pour être prêt si un jour, on n’espère pas, cela se réalise ».

Concrètement, comment se déroulera cet exercice grandeur nature ? Émilie Saussine, directrice de cabinet du préfet du Tarn-et-Garonne, explique les différentes mesures prévues. « La première alerte, classique et connue, ce sont les sirènes qui se déclenchent pour alerter la population ».

En plus, un nouveau dispositif mis en place sera testé par l’intermédiaire de l’application FR-Alert. Celle-ci permettra l’envoi d’« un message avec des consignes à suivre sur son téléphone portable. L’ensemble de la population présente sur la zone concernée par le risque reçoit ce message », précise Émilie Saussine. Ce SMS sera donc envoyé :

  • aux habitants qui résident dans le périmètre de sécurité ;
  • aux personnes qui se trouvent en transit ou en déplacement dans cette zone au moment de l’exercice.

Chacun recevra un SMS d’alerte qui débutera par le même mot, répété trois fois : « Exercice ! Exercice ! Exercice ! ». Le message se terminera également par ces trois mêmes mots. Enfin, un lien devrait être présent, invitant à répondre pour tester son efficacité.

Des écoles et des EHPAD seront sollicités pour des évacuations théoriques. Par contre, que les plus anxieux se rassurent : il n’y aura pas de déplacement physique de la population. Le but de cet exercice est davantage d’apprendre à avoir et à retenir les bons réflexes :

  • lire le message d’alerte ;
  • suivre les informations, à la télévision ou à la radio ;
  • ne pas téléphoner afin de ne pas saturer le réseau ;
  • suivre les conseils donnés.

À noter qu’une délégation japonaise sera présente en tant qu’observatrice. Cet exercice de Golfech intervient alors que la situation de certains réacteurs nucléaires, encore touchés par des problèmes de fissure profonde, pose question. Cette situation a d’ailleurs amené EDF à publier, en mars 2023, un nouveau plan pour contrôler ses centrales. Tout cela indique bien que la sécurité et la sûreté de l’activité nucléaire forment un sujet plus actuel que jamais.

Nos experts énergie vous aident à économiser jusqu’à 200 € sur votre facture gaz et électricité