La Ventilation mécanique insufflée (VMI)

Sur le marché, de nombreuses solutions existent pour ventiler l’intérieur de son logement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont toutes essentielles. En effet, selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), l’air intérieur est 8 fois plus pollué que l’air extérieur. Les ennemis de l’hygiène ? Composés organiques volatiles (COV), monoxyde de carbone (CO), fumée de tabac, oxydes d’azote, dioxyde de soufre, pesticide… l’air que vous respirez dans votre logement peut facilement être vicié, il convient donc d’avoir un système de ventilation efficace. C’est ce que vous offre la Ventilation mécanique insufflée (VMI).

VMI

Qu’est-ce que la Ventilation mécanique insufflée ?

Tout comme la Ventilation mécanique contrôlée (VMC) et la Ventilation mécanique répartie (VMR), la Ventilation mécanique insufflée (VMI) est un mécanisme de ventilation basée sur un fonctionnement bien spécifique : l’insufflation. L’insufflation est un procédé qui permet « d’introduire l’air neuf mécaniquement et d’évacuer naturellement l’air vicié en imposant une légère surpression dans l’habitat » (source : ADEME). Mais avant de s’interroger sur le fonctionnement de la VMI, découvrons ce qu’est la ventilation domestique.

Le rôle de la ventilation domestique

La ventilation domestique permet de répondre à trois objectifs :

Objectif n° 1 : l’hygiène

En effet, une bonne ventilation permet aux occupants d’un logement de respirer un air moins pollué puisqu’un air intérieur est constitué de polluants chimiques (composés organiques volatils, formaldéhyde, hydrocarbures, monoxyde de carbone, oxyde d’azote, etc.) et de polluants biologiques infectieux (légionelles, toxines bactériennes, mycotoxines) et allergènes (moisissures, blattes, acariens, etc.).

Toute cette pollution peut provenir de l’activité humaine (fumée de tabac, appareils de chauffage) mais aussi du bâti. Les matériaux de construction et la peinture sont de parfaits exemples d’éléments qui altèrent la qualité de l’air que les occupants d’un logement peuvent respirer.

Le risque, qui peut paraître minime, est loin de l’être. Une mauvaise ventilation domestique peut avoir des conséquences sur le bâti à cause de l’humidité (infections, champignons, moisissures, etc.), et surtout sur les personnes (l’intoxication au monoxyde de carbone en outre).

La gravité réside dans les pathologies chroniques et les maladies graves qui en résultent. Et cette question de santé publique coûte cher à l’État : 19 milliards d’euros (source : ADEME).

Objectif n° 2 : la préservation du bâti

Comme nous venons de l’expliquer, la pollution de l’air peut engendrer des problèmes sur le bâti à cause de l’humidité (infections, champignons, moisissures, etc.). L’objectif de ventilation domestique est donc de préserver la qualité du bâti en régulant l’humidité. Pour cela, deux indications sont préconisées :

  • l’humidité relative de l’air extérieur doit être inférieure à 75 % à la température intérieure ;
  • l’humidité relative de l’air intérieur doit être au minimum de 30 % (afin d’empêcher un dessèchement des muqueuses nasales et des lèvres).

Qu’est-ce que l’humidité relative ?

L’humidité relative, aussi appelée « hygrométrie », correspond à la saturation d’eau dans l’air. Elle sert à connaître le taux d’humidité dans l’air. Une humidité relative de 100 % équivaut à un air saturé en eau tandis qu’une humidité relative de 50 % signifie que l’air est à moitié saturé d’eau. Un air saturé d’eau va indubitablement vous causer des problèmes d’humidité tandis qu’un air sec (entre 0 et 30 % d’humidité relative) va avoir des effets néfastes sur votre respiration.

Objectif n° 3 : la performance énergétique

Pour les logements qui se chauffent avec des combustibles (comme les maisons équipées d’une cheminée ou d’un poêle à granulés par exemple), il faut de l’air neuf pour faciliter la combustion du bois ou des granulés. Une ventilation domestique permet donc de renouveler efficacement l’air pour bien chauffer l’intérieur et une VMI sera plus efficace pour le tirage de ces appareils de par son système de surpression.

Dans le cas d’une VMI, les gains en performance énergétique sont à nuancer. En effet, sur certains systèmes est installée une résistance électrique. Son but : chauffer l’air provenant de l’extérieur entre 15 °C et 18 °C. Le problème, c’est que le fonctionnement de la résistance peut se faire ressentir sur votre consommation d’énergie, et contrecarrer vos efforts du quotidien pour réduire votre facture d’électricité (baisser le chauffage, éteindre les appareils en veille, etc.).

On vient de le voir, la VMI fait partie d’une grande famille de systèmes de ventilation domestiques. Mais d’où viennent-ils et sont-ils obligatoires ?

Service gratuit

Êtes-vous sûr de ne pas payer votre électricité trop chère ?

Nos experts énergie calculent pour vous les économies que vous pourriez faire sur votre facture d’électricité

calculez vos économies

Hygiène et ventilation domestique : que dit la réglementation ?

Avant 1969, aucune réglementation n’encadrait la ventilation domestique en France. C’est après l’arrêté du 22 octobre 1969 que l’on voit les premières directives en matière d’hygiène apparaître, stipulant que « l’aération des logements doit pouvoir être générale et permanente au moins pendant la période où la température oblige à maintenir les fenêtres fermées et la circulation de l’air doit pouvoir se faire principalement des pièces principales vers les pièces de service ».

Suite à ce nouveau cadre légal, on a vu apparaître de nouveaux systèmes de ventilation, adaptés pour répondre à la nouvelle réglementation : la VMC. Ce n’est que quelques années plus tard, en 1982, que la réglementation s’affine : des valeurs de débits d’air sont instaurées dans l’article 3 de l’arrêté du 24 mars relatif à l’aération des logements :

Nombre de pièces principales Cuisine Salle de bains W.-C
175 m3/h15 m3/h15 m3/h
290 m3/h15 m3/h15 m3/h
3105 m3/h30 m3/h15 m3/h
4120 m3/h30 m3/h– Unique : 30 m3/h.
– Multiple : 15 m3/h.
5 et plus135 m3/h30 m3/h– Unique : 30 m3/h.
– Multiple : 15 m3/h.
Source : Legifrance

Nouvelle précision ajoutée l’année suivante dans l’arrêté du 28 octobre 1983 : le débit réduit dans la cuisine et le débit total minimum dans tous les foyers français :

Nombre de pièces principales
1 2 3 4 5 6 7
Débit total minimum35 m3/h60 m3/h75 m3/h90 m3/h105 m3/h120 m3/h135 m3/h
Débit minimal en cuisine20 m3/h30 m3/h45 m3/h45 m3/h45 m3/h45 m3/h45 m3/h
Source : Legifrance

Au fil des années, les systèmes de ventilation domestiques se sont popularisés dans les foyers français avec en tête du classement la Ventilation mécanique contrôlée (VMC). Mais aujourd’hui, d’autres types de systèmes existent, certains plus adaptés à des bâtis anciens.

Le fonctionnement d’une VMI

À l’inverse de la VMC, qui extrait l’air des pièces, la VMI procède par insufflation, ce qui signifie que l’air neuf est soufflé à l’intérieur du logement. L’effet produit une évacuation de l’air vers l’extérieur (fenêtres, bouches d’extraction, dessous de porte, etc.). Le processus de fonctionnement se déroule en 3 grandes étapes :

  1. tout d’abord, l’air est aspiré de l’extérieur par une bouche d’aspiration qui peut se placer sur la façade, dans la toiture ou dans les combles ;
  2. ensuite, cet air est filtré par un filtre à poussière, réchauffé par le biais d’une résistance (entre 15 et 18 °C), un puits canadien ou un panneau solaire puis déshumidifié ;
  3. enfin, il est insufflé dans le logement par le biais des grilles de ventilation.

Ce type de ventilation est très efficace puisqu’il envoie à la fois de l’air filtré et réchauffé dans toutes les pièces d’un logement qu’elles soient humides (salle de bain, cuisine, W.-C, etc.) ou principales (selon la configuration du logement et le placement du diffuseur central).

On trouve par ailleurs deux types de systèmes : le système centralisé en deux points et le système décentralisé.

Le système centralisé en deux points

Dans le premier système, le plus répandu, on trouve plusieurs éléments :

  • une bouche d’entrée placée sur le toit, dans un mur ou dans les combles ;
  • un caisson d’insufflation, qui traite l’air reçu de l’extérieur ;
  • les sorties d’air et les fenêtres, déjà présents dans les pièces humides et principales, par lesquels les flux d’air neuf sont envoyés au sein du logement ;
  • depuis le caisson d’insufflation, l’air est donc envoyé dans les pièces humides et va « pousser » l’air vicié à l’extérieur.
système centralisé
Source : ADEME

Le système décentralisé

Ce système est basé sur le même principe bien qu’on trouve quelques différences :

  • il nécessite un réseau de soufflage au sein du logement ;
  • les sorties d’air se font exclusivement par les pièces humides.
système décentralisé
Source : ADEME

La surpression créée par le contact entre l’air filtré et l’air vicié (pollué) permet de renouveler très efficacement l’air ambiant par les bouches d’aérations. Au-delà de son efficacité, ce procédé à un intérêt hygiénique puisqu’il n’y a pas d’air humide qui stagne, évitant ainsi la formation de moisissures et d’autres problèmes dus à l’humidité. Cela dépend néanmoins de l’état du bâti (s’il est neuf ou ancien), des matériaux utilisés ainsi que de la qualité de l’isolation. Une VMI dans une maison neuve avec une isolation ultra-performante n’aura pas les mêmes performances que dans un appartement qui n’a connu aucune rénovation ni remise aux normes depuis 40 ans.

L’installation de la VMI

Tout comme la VMR, l’installation d’une VMI peut entraîner des gros travaux. Selon la superficie, le nombre d’étages et la configuration de votre logement, l’installation d’une gaine devra peut-être être réalisée. Dans le meilleur des cas, un seul caisson d’insufflation est nécessaire. Autrement, pour des grands logements (supérieurs à 500 m²), il peut être préconisé d’installer 2 bouches de soufflage.

Qu’est-ce qu’un passage de gaine ?

Une gaine de ventilation est un conduit étanche (métal, acier galva, aluminium, PVC, etc.) permettant des flux d’air dans un logement. Le passage de gaines consiste à intégrer ces conduits directement dans le bâti (derrière les murs, dans le faux plafond, etc.).

L’installation peut être réalisée par vos soins. Si vous ne vous sentez pas à l’aise, faites appel à un professionnel. Mais le procédé reste plutôt simple et accessible :

  • 1re étape : installer le caisson d’insufflation. Fixez le caisson d’insufflation et la résistance électrique de votre VMI dans les combles de votre logement (le plus conseillé) ou sur un mur. Le caisson doit rester accessible pour faciliter son entretien ou sa maintenance ;
  • 2e étape : poser l’arrivée d’air. Posez l’arrivée d’air en fonction de l’emplacement du caisson. Cette arrivée d’air peut se faire sur la toiture ou bien dans les combles ;
  • 3e étape : installer la bouche d’aération. Si ce n’est pas déjà le cas, procédez à l’installation d’une bouche d’aération dans une pièce humide de votre choix (cuisine, salle de bains ou W.-C). Comme nous l’avons expliqué, une bouche peut suffire pour un logement, mais une deuxième peut-être préconisée en fonction de la surface et le nombre d’étages ;
  • 4e étape : raccorder tous les éléments ensemble. Reliez l’arrivée d’air, la ou les bouches d’aération jusqu’au caisson d’insufflation au travers de conduits. Il est conseillé de les installer dans les combles pour ne pas être visibles depuis les espaces habitables de votre logement.

Voilà, il vous suffit de quelques heures pour réaliser l’installation de votre VMI et le tour est joué !

Avantages et inconvénients de la VMI

Installer un VMI dans votre logement vous procure un grand nombre d’avantages mais apporter aussi son lot d’inconvénients.

La VMI : quels avantages ?

La VMI se démarque des autres ventilations mécaniques grâce à son système d’insufflation qui apporte des avantages différents que ceux d’une VMC ou d’une VMR.

AvantageDétail
Convient parfaitement pour des logements en rénovationPeu de gaines (voire aucune) donc un système plus simple à installer qu’une VMC et moins coûteux
Compatibles avec des chauffages externesPuits canadien et panneaux solaires
Très efficace dans un logement avec chauffage à combustibleLa surpression de la VMI permet de mieux pousser l’air vers l’extérieur au travers de la cheminée ou de tirer l’air émanant d’un poêle à granules
Recommandé pour les maisons avec des problèmes d’humidité et des personnes avec des allergiesLe phénomène de surpression limite la condensation dans le bâti et la prolifération de bactéries (dépend néanmoins de l’isolation du bâti)

Service gratuit choisir.com

Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?

faire une simulation

La VMI : quels inconvénients ?

Installer une VMI dans un logement n’est pas sans inconvénients. Même si les avantages sont nombreux, il ne faut pas oublier qu’elle peut en freiner plus d’un pour les raisons suivantes :

InconvénientDétail
Un coût d’acquisition onéreux…… surtout si vous le faites installer par un professionnel ou que votre logement nécessite l’installation de deux unités
Un coût d’exploitation qui peut être élevéLe fonctionnement de la résistance chauffante peut contrecarrer vos efforts d’économie d’énergie
Un système peu démocratiséCe qui peut poser problème pour trouver des équipements ou des accessoires dans le commerce (filtres par exemple)
Non conforme à la réglementationL’arrêté du 24 mars 1982 stipule que les pièces principales doivent avoir des entrées d’air (ce qui n’est pas le cas)

Quel est le coût de la VMI ?

Parlons du prix désormais. Sur le marché, on trouve des systèmes avec des prix qui oscillent entre 400 et 1 000 €. Le prix est donc plus que raisonnable pour un système de ventilation domestique. Mais là où l’acquisition se fait plus onéreuse, c’est lorsque vous faites appel à un professionnel pour l’installation de votre VMI. Comptez alors entre 1 500 et 4 000 € pour ces travaux.

En tout et pour tout, installation comprise, il vous faudra donc compter entre 2 000 et 5 000 € selon le modèle que vous achetez. Le prix varie en fonction de l’agencement et la surface de votre logement mais aussi l’artisan à qui vous allez faire appel.

Si vous procédez par vous-même, le prix sera donc entre 400 et 1 000 € et ne vous coûtera que quelques heures de votre temps.

Vous souhaitez obtenir des aides de l’État pour financer votre VMI ?

Faites appel à un artisan RGE (Reconnu garant de l’environnement) ! Éco-PTZ (prêt à taux zéro), primes énergie, aides de l’Anah… en plus de vous renseigner sur les subventions dont vous pouvez bénéficier, un artisan RGE vous apportera son expertise pour l’installation de votre système de ventilation.

Comment réaliser l’entretien de sa VMI ?

Tout comme l’installation, l’entretien est relativement simple puisqu’un simple changement de filtre est nécessaire, et ce au moins une fois par an. La fréquence varie selon où vous habitez et votre exposition au pollen et la pollution.

Côté mécanique, faites appel à un professionnel tous les 6 mois afin qu’il vérifie l’état général du ventilateur et jette un œil aux filtres. Les coûts d’entretien peuvent aller de 150 à 190 € (selon l’artisan et la région).

Pourquoi installer une VMI chez soi ?

Comme on vient de le voir, la VMI est un système de ventilation qui apporte de nouveaux avantages. Son système d’insufflation s’avère être très efficace dans un logement avec chauffage à combustible et est même conseillé pour les personnes souffrant d’allergies ou pour les logements sujets à des problèmes récurrents d’humidité. Il peut être compatible avec d’autres chauffages externes (puits canadien et panneaux solaires) et est recommandé en rénovation.

Parmi ces inconvénients, on retrouve un coût d’acquisition onéreux, la non-conformité avec la réglementation, un système encore trop peu démocratisé et un coût d’exploitation élevée. En effet, elle est énergivore due à la résistance qu’elle contient et qui fait chauffer l’air qu’elle envoie. Grâce à cette fonctionnalité, votre air est donc chauffé mais votre facture d’électricité peut aussi grimper si vous n’avez pas le contrat d’électricité adapté.

Alors, pourquoi ne pas changer de contrat d’électricité une fois ce système installé ? Gratuit et très simple à réaliser, le changement de contrat d’électricité peut vous permettre de réaliser des économies d’énergie. Pour cela, nous vous aidons dans vos démarches. Consultez notre comparateur d’offres d’électricité en ligne ou contactez-nous gratuitement par téléphone.

Service gratuit

Un conseiller spécialisé vous aide dans vos démarches

Déménagement, résiliation, coupure, devis personnalisé, question sur votre facture, le spécialiste énergie de Choisir.com vous aide par téléphone !

calculez vos économies