Les politiques énergétiques dans le monde
Face aux défis imposés par le réchauffement climatique et l’augmentation de la demande en énergie, les politiques énergétiques mondiales doivent faire évoluer leur modèle. Autrefois basées sur le recours massif aux énergies fossiles, elles doivent désormais explorer d’autres voies, comme le renouvelable, les biocarburants ou l’efficience énergétique. Retrouvez dans les lignes qui suivent un rappel des enjeux auxquels est confronté le secteur de l’énergie et des différentes stratégies déployées dans les principales zones économiques du monde pour y répondre.
Quels sont les principaux enjeux des politiques énergétiques ?
L’énergie permet de nous éclairer, de nous chauffer, de nous déplacer, de nous nourrir, d’extraire les ressources nécessaires à l’industrie et de fabriquer tous les produits essentiels à nos modes de vie et à notre développement. Depuis plus de 2 siècles, les énergies fossiles, comme le charbon ou le pétrole, ont été privilégiées. Abondantes et peu coûteuses à extraire, elles ont été le principal carburant de la croissance économique mondiale pendant des décennies.
Pourtant, de nos jours, l’augmentation continue de la demande et la question du réchauffement climatique conjuguées à d’autres facteurs géopolitiques contraignent les États à repenser leur politique énergétique et à diversifier leur approvisionnement. Retrouvez dans les lignes qui suivent les principaux enjeux qui dictent aujourd’hui les orientations stratégiques prises dans ce domaine à travers le monde, dans les pays du Nord comme dans les pays du Sud.
Satisfaire l’augmentation de la demande en énergie
Dans son rapport de 2021 sur l’énergie, l’Agence international de l’énergie (IEA) prévoit que la demande totale en énergie augmentera de 21% à horizon 2040. Mise à part la demande en charbon, qui devrait poursuivre sa baisse entamée il y a déjà quelques années, cette augmentation concerne toutes les énergies. Malgré le développement du renouvelable, aucun scénario, même les plus optimistes, prévoit une baisse de la demande en pétrole et en gaz.
En tête des énergies les plus demandées, on retrouve l’électricité dont la production devrait doubler dans les deux prochaines décennies. Cette augmentation spectaculaire s’explique en partie par l’accroissement de la population mondiale et la croissance économique qui devrait se maintenir et même augmenter fortement dans les pays du Sud. Elle s’explique également par le fait que près de 800 millions de personnes n’ont toujours accès à l’électricité aujourd’hui.
Contenir le réchauffement climatique
Il y a d’un côté l’augmentation de la demande, un enjeu majeur auquel doivent répondre les politiques énergétiques, et de l’autre l’impérieuse nécessité de contenir le réchauffement climatique. L’Accord de Paris, adopté en 2015 et ratifié à ce jour par 195 pays, fixe l’objectif de limiter la hausse des températures à moins 1,5 degré Celsius par rapport au niveau préindustriel. Or, cette hausse est essentiellement liée à la combustion des énergies fossiles.
La question énergétique est donc centrale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Sans une réduction massive du recours aux énergies fossiles, un développement accéléré des énergies renouvelables et une amélioration de l’efficacité énergétique, l’objectif de l’Accord de Paris ne pourra pas être tenu.
Améliorer l’efficacité énergétique
L’énergie la moins coûteuse, tant pour l’économie que pour l’environnement, est encore celle qu’on n’utilise pas. Améliorer l’efficacité énergétique, dans tous les domaines, est ainsi devenue un pilier des politiques énergétiques de par le monde. Elle passe notamment par une optimisation des procédés industriels, notamment dans la pétrochimie, et par différentes actions menées en faveur de économies d’énergie.
À ce titre, de nombreux États ont fait de la rénovation thermique des logements et de l’installation de systèmes de production de chaleur plus efficients une priorité. C’est en effet dans les bâtiments résidentiels et non résidentiels que réside le plus important gisement potentiel d’économies d’énergie. Le développement de systèmes innovants permettant une utilisation plus intelligente des réseaux de distribution d’électricité est également à l’œuvre dans de nombreux pays.
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Renforcer la sécurité des approvisionnements en énergie
Face à l’augmentation des coûts du gaz et du pétrole et à la montée des tensions internationales, l’un des principaux objectifs de nombreux pays ne disposant pas des ressources énergétiques est d’assurer la disponibilité de leur importation à des niveaux de prix acceptables.
Dans un monde interconnecté, les politiques énergétiques ne peuvent donc pas faire l’économie d’une coopération renforcée entre pays producteurs et pays consommateurs. Par ailleurs, même dans les pays producteurs, l’épuisement programmé des réserves de pétrole et de gaz invite les responsables des sphères politiques et économiques à envisager d’autres alternatives.
État des lieux des différentes énergies disponibles dans le monde
On distingue habituellement deux types d’énergies, les énergies primaires et les énergies secondaires. Les énergies primaires sont disponibles dans la nature, comme le charbon, le vent, le mouvement de l’eau. Elles peuvent être utilisées directement. Les énergies secondaires, quant à elles, sont le résultat de la transformation d’une énergie primaire. C’est notamment le cas de l’électricité ou du combustible nécessaire au fonctionnement d’une centrale nucléaire.
En 2021, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie, la consommation d’énergie au niveau mondial se répartissait de la manière suivante :
- pétrole : 29,42%
- charbon : 26,53 %
- gaz : 23,47%
- biomasse : 10,45%
- renouvelable : 5,31 %
- nucléaire : 4,82%
Ce classement, s’il est révélateur de la place occupée par les énergies fossiles, ne reflète pas certaines spécificités géographiques. Le charbon notamment, est encore très majoritairement utilisé en Chine et dans les pays du Sud quand les énergies renouvelables occupent une place de plus en plus importante dans les pays du nord de l’Europe. La France, également, fait figure d’exception. Le nucléaire y représente en effet près de 40% de la consommation d’énergie.
Le pétrole
Essentiellement composé d’hydrocarbure, le pétrole est l’énergie la plus utilisée dans le monde. Il fournit presque la totalité des carburants liquides, comme l’essence, le kérosène ou le fioul, et occasionne près du tiers des émissions de CO2. Sa part dans le mix énergétique mondial reste prépondérante mais elle a cependant fortement baissé depuis 1973 où elle atteignait 46,2%. Le pétrole sert également de matière première à de nombreux secteurs industriels, comme pour la fabrication des plastiques et des fibres synthétiques notamment.
L’immense avantage du pétrole réside dans son efficacité énergétique. Son extraction et sa transformation en énergie secondaire sont plutôt bon marché. Il est également facile à transporter. En revanche, ses réserves sont limitées et son impact environnemental très important. Son utilisation depuis près d’un siècle dans les industries pétrochimiques, les transports, le chauffage ou pour la production d’électricité est la principale cause du réchauffement climatique.
Le charbon
On associe souvent le charbon à la révolution industrielle du 19ème siècle. Il demeure toutefois en 2021 la deuxième source d’énergie utilisée dans le monde. Il est même la première source d’électricité. Également utilisé pour produire de la chaleur, il est de plus en plus concurrencé par le gaz naturel, notamment eu Europe et aux États-Unis, où sa consommation ne cesse de diminuer.
Le charbon demeure toutefois la principale source d’énergie de nombreux pays, comme la Chine, l’Inde ou l’Afrique du Sud. Il permet en effet à ces pays ne disposant pas d’importantes ressources d’hydrocarbures de réduire leur dépendance au pétrole et au gaz. Son principal inconvénient est sa contribution majeure au réchauffement climatique. Sa combustion occasionne en effet près de la moitié des émissions mondiales de CO2. Son extraction est aussi très polluante.
Le gaz naturel
Le gaz naturel est la plus « jeune » des énergies fossiles. C’est aussi celle dont la production et la consommation augmente le plus. D’abord utilisé dans l’industrie, le gaz est aujourd’hui de plus en plus préféré au charbon pour la production d’électricité. C’est également la deuxième source d’énergie domestique après l’électricité. Il est utilisé pour la cuisson, le chauffage et la production d’eau chaude.
Comparativement au pétrole, le gaz naturel présente l’inconvénient d’être difficilement transportable. Sur des distances relativement courtes (quelques centaines de kilomètres) il peut être acheminé via des gazoducs. Au-delà, il doit être liquéfié sous forme de GNL pour pouvoir être transporté par méthanier, un procédé qui exige des infrastructures complexes et coûteuses.
Considéré comme moins polluant que le pétrole et le charbon (on le désigne parfois comme une énergie « de transition »), sa combustion est toutefois responsable de plus de 20% des émissions carbonés. Son extraction engendre également d’importantes émissions de méthane, un gaz qui, à volume égal, contribue 20 fois plus à l’effet de serre que le dioxyde de carbone.
La biomasse
Cette source d’énergie regroupe toutes les matières organiques d’origine végétales, animales ou bactériennes notamment. Concrètement, on parle ici du bois, du biogaz ou encore des biocarburants. La biomasse est principalement utilisée pour le chauffage ou pour le transport. Sa combustion permet également, dans une moindre mesure, de produire de l’électricité.
Cette énergie présente l’immense avantage d’offrir une alternative aux énergies fossiles tout en répondant aux enjeux du changement climatique. Son utilisation est neutre en carbone dans la mesure où sa production permet de capter le CO2 présent dans l’air. Sa combustion génère toutefois une forte pollution atmosphérique en libérant des particules fines.
Les énergies renouvelables
Considérées comme une solution d’avenir pour répondre au défi du réchauffement climatique, les énergies renouvelables (EnR) sont en théorie inépuisables et propres. Disponible en abondance partout sur la planète, elles permettent de produire de l’électricité et de la chaleur grâce au soleil, au vent, à la géothermie ou au mouvement de l’eau. Leur part dans le mix énergétique mondial est en forte hausse depuis le début du 21ème siècle mais demeure encore assez faible.
Si les énergies renouvelables ont le vent en poupe, plusieurs obstacles peuvent limiter leur développement. Le problème de l’intermittence des énergies solaire et éolienne notamment, nécessite de les coupler avec d’autres énergies (gaz ou charbon) pour la production d’électricité. Le manque d’espace disponible pour l’implantation de panneaux solaires ou d’éoliennes ou les questions liées à leur rentabilité peuvent également compromettre leur expansion.
Toutefois, selon l’Agence internationale de l’énergie, les énergies renouvelables devraient devenir la première source d’électricité d’ici 2027 devant le charbon. Elles représenteront alors 38% du mix électrique mondial, dopé notamment par les investissements colossaux de la Chine et de l’Inde dans le solaire et l’éolien.
Le nucléaire
Utilisée pour produire de l’électricité, l’énergie nucléaire représente moins de 5% du mix énergétique mondial. En 2020, on comptait sur la planète 441 réacteurs nucléaires dont la majorité se situe aux États-Unis, en France, en Chine et au Japon. Dans le domaine militaire, le nucléaire est également utilisé pour la propulsion navale, comme pour le porte-avions Charles de Gaule.
Si elle n’émet pas de CO2 dans l’atmosphère, et peut à ce titre offrir une alternative aux énergies fossiles pour la production d’électricité à grande échelle, l’énergie nucléaire présente toutefois des inconvénients majeurs. Sa dangerosité en cas d’accident, le coût important des infrastructures, les pollutions occasionnées par l’extraction de l’uranium (le combustible des centrales nucléaires) ou la question du traitement des déchets radioactifs soulèvent en effet de nombreuses réserves.
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faire une simulationLes différentes politiques énergétiques à travers le monde
Sur les 5 continents, les politiques énergétiques sont globalement confrontées aux mêmes enjeux et recourent aux mêmes solutions pour tenter d’y répondre. Le développement massif des énergies renouvelables ou le remplacement progressif du charbon par le gaz naturel, constituent à ce titre de grandes tendances qu’on observe un peu partout sur la planète. Par ailleurs, l’augmentation de la demande en énergie concerne tous les continents.
Il existe néanmoins d’importantes disparités entre les pays du Nord et du Sud, entre les pays exportateurs ou importateurs d’énergies fossiles ou encore entre les pays affichant une démographie en plein boom et ceux dont la population est plus ou moins stabilisée. Plus localement, au sein même de l’Europe par exemple, les politiques énergétiques peuvent aussi emprunter des directions différentes d’un pays à l’autre.
Retrouvez dans les lignes qui suivent un tour d’horizon des politiques énergétiques menées dans les différentes parties du monde.
Les politiques énergétiques en Europe
Il n’existe pas à proprement parler une politique énergétique commune au sein de l’Union européenne. Chaque pays reste souverain en la matière et fait ses propres choix, notamment en ce qui concerne la détermination de son mix énergétique. La réglementation européenne s’attarde davantage sur le fonctionnement du marché de l’énergie ou sur des sujets touchant à l’efficacité énergétique ou à l’interconnexion des réseaux de transports du gaz et de l’électricité.
En revanche, les pays membres de l’UE se sont fixé des objectifs communs via le paquet législatif climat-énergie adopté en 2008 et révisé en octobre 2014. Ce plan d’action prévoit notamment pour 2030 :
- 40% de réduction des émissions de CO2 ;
- 27% de renouvelable dans le mix énergétique ;
- 27% d’économie d’énergie.
Si le paquet climat-énergie fixe des objectifs communs, chaque pays membre demeure libre de choisir les solutions qu’il juge les plus appropriées pour les atteindre.
Les pays européens dans leur ensemble souhaitent réduire leur dépendance aux énergies fossiles en développant les énergies renouvelables. C’est le cœur de leurs politiques énergétiques. Les pays du Nord de l’Europe, comme les Pays-Bas, l’Allemagne ou le Danemark ont ainsi massivement investis dans la construction de centrales photovoltaïques et de parcs éoliens.
Plus au Sud, l’Espagne fait figure de bon élève. Elle produisait en 2020 près de 40% de son électricité à partir d’énergies renouvelables. Longtemps dépendante de ses voisins (de la France notamment) pour son approvisionnement en électricité, elle a considérablement augmenté ces dernières années ses capacités de production dans le solaire et l’éolien terrestre.
Concernant le nucléaire, certains pays, comme la France, le Royaume-Uni ou la Pologne, envisagent de construire de nouveaux réacteurs pour répondre à l’augmentation de la demande sans recourir aux centrales thermiques. D’autres, comme l’Allemagne, ont choisi au contraire d’y renoncer et misent sur le gaz naturel comme énergie de transition pour remplacer le charbon.
Avec 10% de la consommation mondiale, l’Union européenne est le troisième plus gros consommateur d’énergies primaires derrière la Chine et les États-Unis. Malgré le développement important des énergies renouvelables ces dernières années, les énergies fossiles dominent encore assez largement son mix énergétique. Selon Eurostat, le pétrole représentait en 2020 l’énergie la plus consommée (36%), suivi du gaz et des énergies renouvelables à égalité (22%).
Toutefois, l’Europe est la seule région du monde qui parvient depuis plus d’une décennie à faire baisser ses émissions carbonées. Si cette baisse est dû en partie au développement des énergies renouvelables et des biocarburants, elle est aussi le fruit des politiques menées un peu partout sur le continent en faveur des économies d’énergies et de l’efficience énergétique.
La France, notamment, a mis en place de nombreuses incitations financières pour accélérer la rénovation thermique des bâtiments. Les nouvelles constructions doivent également respecter un cahier des charges très exigeant. La RE 2020 (Réglementation environnementale 2020) impose notamment que toute nouvelle construction devra produire plus d’énergie qu’elle en consomme. En théorie, il est également interdit dans l’Hexagone de chauffer son logement à plus de 19°C.
Les politiques énergétiques en Amérique du Nord
En 2016, les États-Unis, le Mexique et le Canada se sont engagés à coordonner leur politique en matière d’énergie. Ils se sont notamment fixés comme objectif commun de produire au moins 50% de leur électricité à partir d’énergies décarbonées d’ici 2025. Si le Canada a d’ores et déjà atteint cet objectif, grâce notamment à l’hydroélectricité qui représente plus de 60% de ses capacités de production d’électricité, les États-Unis et le Mexique en sont encore loin.
Le secteur de l’énergie aux États-Unis, notamment, est en effet encore largement dominé par les énergies fossiles qui représentaient plus de 80% de la production d’énergie primaire en 2019. Les États-Unis sont devenus en 2017 le premier producteur mondial de pétrole grâce notamment à l’exploitation du pétrole de schiste sur son sol. Concernant la production d’électricité, elle est majoritairement issue du gaz, du charbon et du nucléaire.
Toutefois, en 2019, les États-Unis ont pour la première fois produit plus d’électricité à partir des énergies renouvelables qu’à partir du charbon. Ces dernières ont d’ailleurs enregistré un développement spectaculaire en quelques mois pour atteindre 24% du mix énergétique électrique au premier semestre 2022. Le congrès américain a également adopté en août 2022 un ensemble de mesures pour accélérer encore le développement du solaire et de l’éolien. Le soutien politique au secteur pétrolier demeure toutefois encore très important.
La politique énergétique en Russie
La Russie possède les plus importantes réserves de gaz naturel au monde. En 2021, elle se situait au 2ème rang des pays producteurs de gaz et de pétrole et au 6ème rang pour le charbon. Concernant la production d’électricité, elle provient à plus de 60% des énergies fossiles, le reste est issu du nucléaire et des énergies renouvelables (hydroélectricité principalement).
La politique énergétique de la Russie occupe une place centrale dans l’économie du pays. Les exportations de pétrole et de gaz fournissaient en effet en 2017 plus de 36% des ressources du budget fédéral. Mise à part l’hydroélectricité, les énergies renouvelables y sont très peu développées.
L’une des autres particularités de la Russie réside dans la production de chaleur en réseau qui alimente les 3/4 des foyers russes. Cette production est principalement issue des énergies fossiles et, dans une moindre mesure, de la biomasse. Elle occasionne d’importantes émissions de gaz à effet de serre. La Russie est d’ailleurs le 4ème pays le plus émetteur de CO2 avec plus de 10 tonnes par habitant. À titre de comparaison, c’est près du double des émissions par habitant d’un pays comme la France.
Les politiques énergétiques en Amérique du Sud
L’Amérique latine contribue de manière relativement faible au réchauffement climatique. Ses émissions représentaient moins de 7% du total mondial en 2015. Elle affiche néanmoins de grandes ambitions concernant le développement des énergies renouvelables. Ses pays se sont engagés conjointement en novembre 2019 à atteindre 70% de consommation d’énergies vertes d’ici 2030. Aucune autre région du monde ne s’est fixée d’objectif aussi élevé.
Une des particularités de l’Amérique du Sud est la part très importante de l’hydroélectricité. Elle dépasse largement les 50% du mix électrique dans certains pays. Pour le Paraguay, elle représente même 99% de sa production totale d’électricité. L’Amérique du Sud est ainsi le seul continent au monde où l’électricité est produite majoritairement depuis des sources renouvelables. Seule l’Argentine échappe à la règle avec une prédominance de l’électricité d’origine fossile.
Pour autant, le continent sud-américain possède d’importantes réserves d’hydrocarbures qu’il entend bien continuer à exploiter pour assurer son indépendance énergétique et développer ses économies. Des pays comme la Bolivie, le Pérou, l’Argentine, le Venezuela ou le Brésil sont d’importants producteurs et exportateurs de gaz et de pétrole. Premier producteur d’hydrocarbures du continent, le Brésil compte ainsi doubler sa production de gaz naturel d’ici 2030.
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Les politiques énergétiques en Afrique
Il est difficile de dresser une vue d’ensemble globale de la politique énergétique de l’Afrique tant les disparités sont importantes d’un pays à l’autre. De manière générale, ce continent dispose de ressources énergétiques considérables, avec d’importantes réserves de pétrole et de gaz et un fort potentiel en ce qui concerne les énergies renouvelables. Néanmoins, la part du renouvelable dans la production d’électricité demeure marginale (à peine 2,5% du mix électrique en 2017) et la proportion des énergies fossiles dans le mix électrique est largement prépondérante.
Améliorer l’accès à l’énergie demeure le premier enjeux des politiques énergétiques en Afrique. 600 millions de personnes y vivent toujours sans électricité, un chiffre qui a augmenté entre 2020 et 2021. Pour relever le défi de l’électrification, le charbon et le gaz sont majoritairement privilégiés à court terme. Quelques projets, au Mali par exemple, misent aussi sur le développement de petites centrales solaires pour apporter de l’électricité dans des régions isolées sans recourir aux énergies fossiles.
À plus grande échelle, de nombreux pays africains tentent d’exploiter davantage l’énergie solaire et éolienne, comme en Afrique du Nord ou en Afrique du Sud. Dans l’Est de l’Afrique, au Kenya notamment, on mise davantage sur la géothermie pour profiter de l’importante disponibilité des ressources souterraines en eau chaude. Le développement de cette technologie concentre la majorité des investissements du secteur et assure plus de 95% de la production d’électricité du pays.
Les politiques énergétiques en Asie
L’Asie est la région du monde la plus peuplée de la planète et celle qui enregistre la plus forte croissance économique et démographique depuis plusieurs décennies. Ses besoins en énergie sont très importants. Malgré des avancées significatives dans le domaine du renouvelable, les énergies fossiles, à commencer par le charbon, dominent encore très largement le mix énergétique global de l’Asie.
La politique énergétique au Japon
Avec un niveau de vie moyen très élevé, le Japon est l’un des plus importants consommateurs d’énergies primaires au monde. En 2019, il se hissait au 5ème rang mondial des pays les plus émetteurs de CO2. C’est également l’un des premiers importateurs de pétrole et de gaz.
Disposant de peu de ressources fossiles et ayant mis un nombre important de ses réacteurs nucléaires à l’arrêt depuis l’accident de Fukushima, le Japon entend satisfaire l’augmentation de ses besoins en énergie de deux principales manières. La première consiste à déployer une politique ambitieuse de maîtrise de l’énergie avec pour objectif d’augmenter de 35% son efficience énergétique à horizon 2030. La seconde réside dans le développement des énergies renouvelables.
La politique énergétique en Chine
En 2020, la Chine concentrait 57% de la consommation mondiale de charbon et 70% de sa production d’électricité était d’origine fossile. C’est le pays qui émet le plus de CO2 au monde. Xi Jinping a pris l’engagement en septembre 2020 de plafonner les émissions carbonées en 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2060. Toutefois, la priorité de sa politique énergétique demeure de satisfaire les besoins colossaux en énergies de la population et du système productif chinois.
Si des investissements importants ont été réalisés dans les énergies renouvelables et dans le nucléaire ces dernières années, l’usine du monde compte encore largement sur le charbon pour continuer de tourner à plein régime. En 2021, 90% des nouvelles centrales à charbon mise en service dans le monde l’ont été en Chine. Le recours au gaz, en partie importé depuis la Russie, pour la production d’électricité est toutefois de plus en plus important.
Pour autant, la Chine est également le premier producteur mondial d’hydroélectricité, d’électricité d’origine photovoltaïque et d’électricité d’origine éolienne. Au total, en 2021, les énergies renouvelables représentaient 28,7% de la production d’électricité en Chine.
La Chine est également un important pays producteur d’énergies fossiles. Premier extracteur de charbon au monde, elle occupe le 4ème rang mondial pour la production de gaz et le 6ème en ce qui concerne le pétrole.
La politique énergétique en Inde
L’Inde, 2ème pays le plus peuplé de la planète, est le 3ème plus grand pays consommateur d’énergies au monde. Sa consommation par habitant demeure néanmoins beaucoup moins élevée que celle des pays du Nord. Toutefois, c’est l’une des régions du monde où les besoins en énergie, et en électricité notamment, augmentent le plus rapidement. Répondre à cette augmentation de la demande est le principal dénominateur de la politique énergétique indienne.
Contrairement à la Chine ou aux États-Unis, l’Inde dispose de peu de ressources fossiles. Sa production de charbon est relativement importante mais ne représente que 12% du total mondial. Par ailleurs, ses réserves de pétrole et de gaz naturel sont insignifiantes.
Pour réduire sa dépendance aux importations de charbon, qui lui sert à produire l’essentiel de son électricité, l’Inde s’est fixé des objectifs ambitieux pour développer les énergies renouvelables. D’ici 2030, elle souhaite se doter de 500 GW de capacité installée, principalement dans le solaire et l’éolien. Il s’agit du plus vaste programme au monde dans le domaine du renouvelable. Sa capacité de production photovoltaïque a notamment été multipliée par 20 entre 2014 et 2022.
Les politiques énergétiques Asie du Sud-Est et en Océanie
L’Asie du Sud-Est, et notamment les 10 pays de l’ASEAN, se distingue par une augmentation importante et continue de ses besoins en énergie. Portés par une forte croissance économique, ces derniers devraient tripler d’ici 2050. Or, mis à part l’Indonésie, un important producteur de charbon, cette région dispose de relativement peu de ressources en énergies fossiles. Pour satisfaire ses besoins croissants, elle importe massivement gaz, pétrole et charbon, une tendance qui devrait continuer à s’accentuer dans le futur pour assurer son développement économique.
En 2020, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique des pays de l’ASEAN, largement dominé par les énergies fossiles et le charbon, représentait à peine 14%. Faute d’investissements importants, cette proportion relativement faible en comparaison avec d’autres régions du monde ne devrait pas être amenée à évoluer dans les années à venir. Toutefois, l’Asie du Sud-est abrite 25% de la capacité de production géothermique mondiale et le deuxième plus gros potentiel.
À l’extrême sud de la région, l’Australie n’est pas non plus très portée sur les énergies renouvelables. Contrairement à ses voisins du nord, elle dispose d’importantes ressources d’hydrocarbures dans son sous-sol. Les énergies fossiles y représentent près de 90% de la consommation d’énergie primaire du pays. Elles étaient également en 2022 à l’origine de 80% de la production d’électricité.
L’Australie est par ailleurs le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) et de charbon. Malgré une politique énergétique résolument tournée vers l’extraction et l’exportation d’énergies fossiles, le solaire et l’éolien se font peu à peu une place dans le mix énergétique australien. Ces deux énergies devraient d’ailleurs connaître un important développement dans les années à venir pour réduire la forte dépendance du pays aux énergies fossiles.
La Nouvelle-Zélande, enfin, se distingue de son voisin australien par la prédominance des énergies renouvelables dans son mix électrique. L’hydroélectricité et la géothermie, notamment, fournissent à elle deux près de 70% de l’électricité du pays. Et cette proportion devrait encore grimper dans les années à venir. Le gouvernement néo-zélandais ambitionne en effet d’atteindre les 90% de renouvelable pour ses approvisionnements en électricité à horizon 2025.
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