Les émissions de gaz à effet de serre en baisse en Europe

publié le 07/09/2023 à 10h18 | mis à jour le 07/09/2023 à 10h18 | par Johann Sonneck

Un recul de 2,9 % des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE au premier trimestre 2023

Les objectifs climatiques de l’Union européenne (UE) sont ambitieux et connus depuis longtemps. Le plan établi par la Commission européenne est d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Il s’agit d’une nécessité absolue pour basculer vers une véritable transition écologique.

En ce début du mois de septembre 2023, une vérité est incontestable : celle de la réalité des efforts de l’UE afin de tenir ses objectifs climatiques. Déjà en 2022, ces derniers avaient été récompensés avec :

• une baisse de 2,8 % des émissions de dioxyde de carbone d’origine fossile au sein du territoire de l’Union ;
• ce qui représentait les trois quarts de ses rejets de gaz à effet de serre (GES).

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les pays membres de l’organisation européenne ne se sont pas arrêtés là en 2023. Le 16 août dernier, Eurostat, l’office statistique de l’UE, a effectivement publié ses dernières estimations trimestrielles des émissions carbone par activité économique en Europe. Celles-ci montrent des chiffres positifs et qui vont clairement dans le bon sens pour le climat.

Sur le premier trimestre de cette année, 21 des 27 États membres de l’UE ont ainsi réussi à faire diminuer leurs émissions de GES. Concrètement et au niveau global, la baisse est de 2,9 % vis-à-vis du premier trimestre de 2022. Cela implique que, de janvier à mars 2023 :

• 941 millions de tonnes équivalent CO₂ ont été rejetées au total dans l’atmosphère ;
• contre 969 millions de tonnes équivalent CO₂ sur la même période de l’année passée.

Le bilan publié par Eurostat informe aussi sur l’origine des émissions de GES. Les responsables de ces dernières sont :

• principalement les ménages (24 % de toutes les émissions carbone) ;
• l’industrie manufacturière (20 %) ;
• l’approvisionnement en gaz et en électricité (19 % du total). À noter que ce secteur est pourtant celui où les réductions ont été les plus fortes sur la période (-12,3 %) ;
• l’agriculture (13 %) ;
• le transport et le stockage (10 %).

Dans le détail, les émissions de CO₂ diminuent dans 5 des 9 secteurs économiques recensés par Eurostat. 4 secteurs ont donc vu leur bilan carbone s’aggraver, en premier lieu le transport et le stockage (+7,2 % d’émissions).

Une baisse des émissions de GES accompagnée d’une progression de la croissance économique pour 15 États… dont la France

Au cas par cas, le bilan des émissions carbone du premier trimestre 2023 est évidemment variable selon les États de l’Union européenne. Au total, 21 sur 27 sont parvenus à faire diminuer leurs émissions. Les meilleurs élèves sont :

• la Bulgarie (-15,2 %) ;
• l’Estonie (-14,7 %) ;
• la Slovénie (-9,6 %).

Quant à la France, la réduction de ses émissions se chiffre à hauteur de 1 %. Ce n’est pas un recul très significatif, mais il s’agit d’une baisse malgré tout. Ce point est d’autant plus important que, par contre, les émissions de GES sont en hausse dans plusieurs autres pays :

• de manière très importante parfois, comme en Irlande (+9,1 %) ou en Lettonie (+7,5 %) ;
• de façon plus mesurée en Slovaquie (+1,9 %), au Danemark (+1,7 %), en Suède (+1,6 %) et en Finlande (+0,3 %).

Autre fait notable sur ce premier trimestre 2023, 15 pays de l’UE ont connu la situation suivante :

• une baisse de leurs émissions de CO₂ ;
• accompagnée de la croissance de leur PIB (Produit intérieur brut), qui mesure la richesse produite par un État.

Au total, cette croissance s’est élevée à 1,2 % vis-à-vis du premier trimestre 2022. Parmi les pays concernés par cette hausse, on retrouve par exemple le Portugal, la Croatie, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche ou encore… la France.

Dans la situation opposée, 6 États de l’UE ont subi, sur cette même période, une baisse de leur PIB. Il s’agit de la République tchèque, de l’Estonie, de la Lituanie, du Luxembourg, de la Hongrie et de la Pologne.

En tout cas, ce recul des émissions de GES en Europe est une vraie bonne nouvelle pour le climat. Cependant, ce bilan positif pourrait finalement évoluer et être impacté négativement. La cause ? Les graves incendies estivaux qui ont ravagé de nombreux pays (Grèce, Espagne, Italie, Portugal). En effet, les feux de forêt sont responsables de très lourdes émissions de carbone… Rappelons aussi qu’au niveau mondial, les émissions de CO₂ liées au secteur de l’énergie ont connu une hausse record en 2022.

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