Émissions de CO2 liées à l’énergie : une hausse record en 2022 !

Voilà une nouvelle plutôt désespérante. Une étude du 26 juin 2023 de l’Energy Institute, une organisation professionnelle liée au secteur de l’énergie, tire (encore) la sonnette d’alarme. Celle-ci indique que l’utilisation des carburants fossiles a, en 2022, de nouveau progressé. Ces derniers ont même atteint un niveau record, se fixant à 82 % des énergies totales consommées dans le monde. Une évolution qui inquiète et interroge vis-à-vis de la flambée des tarifs énergétiques l’an dernier, de l’urgence climatique et des engagements pris pour y faire face. Le pire, c’est que cette nouvelle étude vient confirmer l’analyse émise par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dès le mois de mars dernier. Avec pour seul lot de consolation : l’augmentation forte (mais encore insuffisante) des énergies renouvelables. Choisir.com vous présente les éléments clés de ces bilans prouvant que la situation est loin d’aller dans la bonne direction.

emissions CO2 2022

36,8 millions de tonnes de CO2 émises par le secteur de l’énergie en 2022 : un nouveau record

L’Energy Institute (EI) est une organisation travaillant dans le domaine de l’énergie. En collaboration avec les cabinets de conseils KPMG et Kearney, elle a publié le lundi 26 juin dernier une étude sur le système énergétique mondial en 2022.

Les conclusions de celle-ci sont sans appel : l’an passé, les carburants fossiles sont restés largement majoritaires dans le secteur énergétique. Pire encore, ils ont continué à progresser. « La consommation mondiale d’énergie primaire [disponible naturellement, sans besoin d’aucune transformation] a augmenté d’environ 1 % en 2022 », notent les auteurs du rapport. Cela n’a l’air de (presque) rien, mais « représente une hausse de près de 3 % comparée aux niveaux pré-Covid de 2019 ».

L’étude relève, très précisément, un accroissement de 0,8 % l’an dernier. Cela place encore les carburants fossiles à une place d’incontestable domination dans le secteur énergétique, avec un poids de 82 % du total des énergies consommées. Avec ce chiffre, les émissions de gaz à effet de serre (GES) de ce domaine d’activité ont atteint « de nouveaux records » en 2022.

La présidente de l’Energy Institute, Juliet Davenport, s’est montrée très critique au sujet de cette évolution. « En 2022, nous avons vu certaines des pires conséquences du changement climatique », a-t-elle déclaré avec raison. Cette dernière a cité les exemples « des inondations dévastatrices qui ont touché des millions de personnes au Pakistan, des records de chaleur en Europe et Amérique du Nord ». Malheureusement et malgré cela, Juliet Davenport observe avec regret qu’« il est dur de trouver des avancées dans la transition énergétique ».

Dès le 2 mars 2023, un premier rapport de l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie, notait en réalité la même évolution. Pour elle, la hausse des émissions des GES du secteur énergétique se chiffrait, en 2022, à +0,9 %. Elles ont donc conservé « une trajectoire de croissance insoutenable » au regard du dérèglement climatique toujours plus marqué, alimenté par cette hausse. Au final, l’AIE relevait un nouveau record de 36,8 millions de tonnes de CO2 émises liées à l’énergie l’année dernière. Ce secteur représente plus des trois quarts des émissions de GES dans le monde.

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Une trajectoire en opposition complète avec les engagements internationaux

Fatih Birol, directeur de l’AIE, indiquait alors que « les émissions issues des énergies fossiles continuent à croître, entravant les efforts visant à répondre aux objectifs climatiques mondiaux ». Juliet Davenport, de l’EI, n’a pas un discours différent : « Nous allons toujours à l’opposé de ce qui est requis par l’accord de Paris » de 2015 sur le climat. Cet accord environnemental international avait suscité énormément d’espoirs. Il avait alors fixé l’objectif d’une limitation du réchauffement climatique planétaire à +1,5 °C d’ici la fin du siècle. Depuis, de nombreux pays se sont régulièrement engagés à réduire leur empreinte carbone, sans grands résultats concrets. En avril 2023, les États membres du G7, dont la France, ont d’ailleurs promis d’« accélérer » la sortie des énergies fossiles.

Pour l’Energy Institute, l’augmentation des émissions de CO2 du secteur de l’énergie est due :

  • à l’utilisation énergétique de ce domaine d’activité ;
  • aux processus industriels utilisés ;
  • à la pratique du flaring, qui consiste à brûler les gaz produits en pompant du pétrole.

Le recours accru aux énergies fossiles en 2022 trouve, aux yeux de l’AIE, plusieurs autres éléments d’explications :

Certains acteurs du secteur énergétique sont d’ailleurs pointés du doigt par Fatih Birol : les entreprises pétrolières et gazières. « Les compagnies internationales et nationales du secteur […] engrangent des revenus records et doivent prendre leur part de responsabilité, en cohérence avec leurs engagements publics à l’égard du climat. Elles doivent revoir leurs stratégies dans le sens d’une réduction réelle de leurs émissions », a-t-il déclaré. Parmi ces groupes, Shell a dernièrement fait savoir qu’il allait stabiliser sa production de pétrole au lieu de la réduire, comme il s’y était initialement engagé… Le rapport de l’EI appelle donc à ce qu’une « action urgente » soit mise en place pour rectifier au plus vite la situation.

Une augmentation moins élevée que prévu grâce à l’essor des énergies renouvelables

Au niveau de la répartition géographique de ces émissions de GES, l’AIE notait en mars 2023 qu’elles étaient très différentes selon les continents et pays. En effet, on a assisté en 2022 à :

  • un recul de 2,5 % en Europe, grâce à une vague de déploiement des énergies vertes ;
  • une hausse de 0,8 % aux États-Unis ;
  • un bond de 4,2 % en Asie, du fait de la forte croissance économique de nombreux pays.

Malgré ces chiffres élevés, spécialement pour les États asiatiques, il faut savoir que la hausse a été bien moins importante qu’en 2021 (environ 1 % contre 6 %). L’une des raisons à cela est le rôle de frein joué dans cette dynamique par la Chine, deuxième consommateur de pétrole au monde. En 2022, la politique de restriction due au Covid a considérablement ralenti l’économie du pays. Les déplacements de tous les Chinois se sont retrouvés réduits d’autant, ce qui a eu un impact positif sur les émissions de CO2 et pour le climat.

Un autre élément notable a été relevé aussi bien par l’AIE qu’EI : la hausse marquée des énergies renouvelables (EnR) au niveau mondial. Energy Institute relève que 2022 a été l’année de la « plus forte augmentation des capacités de production d’énergie solaire et éolienne ». Cela a abouti à « une part record de 12 % de la génération d’électricité » due aux EnR. Il est vrai que 2022 a été synonyme d’énorme boom des énergies vertes dans certains pays, comme en Amérique latine.

De son côté l’AIE calculait que 550 millions de tonnes de CO2 ont été évitées grâce à la mise en place d’infrastructures nouvelles d’énergies bas carbone l’an dernier. « Les impacts de la crise de l’énergie n’ont pas généré la croissance massive des émissions que nous redoutions », a fait remarquer Fatih Birol. Pour lui, cela s’explique par « la croissance remarquable des renouvelables, des véhicules électriques, des pompes à chaleurs et des technologies d’efficacité énergétique. Sans cela, la croissance des émissions de CO2 aurait été près de trois fois supérieure », a-t-il indiqué.

Même s’il y a eu « une forte croissance dans le domaine de la génération d’électricité éolienne et solaire » selon Juliet Davenport, le niveau des émissions de GES reste malgré tout préoccupant. Si pour vous, l’accomplissement rapide d’une réelle transition écologique est essentiel, sachez que vous pouvez aussi agir. Comment ? En changeant d’offre de gaz et/ou d’électricité en faveur d’un fournisseur vert. Pour cela, le Comparateur Énergie de Choisir.com est l’outil idéal pour vous aider dans toutes ces démarches. N’attendez pas plus longtemps pour aller le découvrir !

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