Productions décarbonées : le gouvernement précise ses objectifs
À l’heure de la crise climatique et de la nécessaire transition énergétique, le temps qui passe est plus que précieux. Le 12 juin 2023, un document de travail du Secrétariat général à la planification écologique, piloté par la Première ministre Élisabeth Borne, a été publié. Celui-ci porte la volonté d’accélérer la production d’électricité renouvelable et décarbonée en France. Cette dynamique verte à stimuler est d’autant plus importante vis-à-vis des objectifs européens que notre pays s’est engagé à respecter. D’ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre (GES) devront avoir diminué sur le continent de 55 % par rapport à 1990. Voilà pourquoi la hausse significative des productions électriques décarbonées est essentielle aujourd’hui. Choisir.com revient sur les éléments majeurs de ce rapport, dans lequel quelques couacs s’étaient aussi glissés.
Le nucléaire : une production qui répondra au rendez-vous à l’avenir ?
Le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), qualifié par certains de « terra incognita », est un organisme assez récent, datant de 2022. Créé par la volonté présidentielle, sa responsable n’est autre que la Première ministre, Élisabeth Borne. Le lundi 12 juin dernier, le SGPE a publié un document de travail long de 63 pages. Ce dernier dresse les avancées du programme énergétique français et fixe de nouvelles bases pour les objectifs à tenir. Celles-ci montrent clairement que le gouvernement souhaite accélérer sur la production d’électricité décarbonée. Cette volonté de hausse est largement compréhensible puisque :
- l’objectif européen de réduction des émissions de GES est de 55 % par rapport à 1990, à atteindre en 2030 ;
- la France, au niveau de la production d’énergies renouvelables, est encore très loin du compte en 2022.
Ce document servira de base aux futurs travaux parlementaires de l’automne prochain pour la loi de programmation énergie-climat. Il présente donc plusieurs objectifs rehaussés par rapport à la vision initiale lancée dès février 2022 par le président de la République Emmanuel Macron.
Est-ce le cas de la production électrique nucléaire ? Beaucoup, dès le 13 juin, ont pensé que oui. Une première version du rapport mentionnait en effet la construction de 8 nouveaux réacteurs minimum, et non plus 6 comme cela était auparavant prévu. Sauf… qu’il ne s’agissait que d’une malencontreuse coquille, corrigée dès le 14 juin. Le gouvernement continue donc de tabler sur la construction de 6 nouveaux EPR2, les réacteurs nouvelle génération. Le premier d’entre eux prendra place dans la centrale nucléaire de Penly, en Seine-Maritime.
Le document de travail du SGPE précise malgré tout que la production électrique nucléaire pour 2030 est espérée autour de 360 térawattheures (TWh). Toutefois, plusieurs interrogations se heurtent à cette vision plutôt optimiste :
- la question de l’état du parc national, qui a vécu une année noire en 2022 avec de nombreux arrêts prolongés. En 2023 encore, les problèmes de fissure et de corrosion sous contrainte restent toujours d’actualité ;
- celle de la prolongation des réacteurs après 60 ans, condition indispensable pour respecter ces engagements. Néanmoins, celle-ci n’est pas encore assurée et reste à l’étude par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Autre problème : aucun des 6 nouveaux réacteurs ne sortira de terre avant 2035… Cela pourrait avoir d’importantes conséquences. Pourquoi ? Un rapport récent du Réseau de transport de l’électricité (RTE) a indiqué que la consommation électrique en France va augmenter plus fortement que prévu d’ici là. Si la production nucléaire ne se montre pas à la hauteur des attentes placées en elle, les Français pourraient-ils manquer d’électricité dans dix ans ? Cette hypothèse catastrophe n’est malheureusement pas inenvisageable à l’heure actuelle…
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faire une simulationVers une augmentation de la production électrique renouvelable en France ?
Le document de travail du Secrétariat général à la planification écologique ne livre pas d’objectifs précis sur l’éolien terrestre ou l’énergie solaire. Pour ces secteurs, le SGPE vise une progression annuelle de la puissance installée sur le territoire français.
Le rapport propose plus de précisions au sujet de l’éolien en mer, appelé également éolien offshore. Il table en effet sur 45 gigawatts (GW) installés d’ici 2050. En février dernier, l’objectif était encore de 40 GW. En avril 2023, 9 pays européens, dont la France, ont d’ailleurs pris l’engagement de développer l’éolien offshore en mer du Nord.
Selon le SGPE, l’électricité verte et décarbonée pourrait ainsi représenter :
- en 2030, environ 40 % du mix de la consommation énergétique des Français ;
- contre un chiffre se situant aux alentours des 25 % en 2021.
Malgré tout, le document de travail se montre moins optimiste au sujet de l’évolution de la production d’hydroélectricité dans notre pays. Ce secteur pourrait effectivement faire face, à l’avenir, à des difficultés sérieuses. La cause : les sécheresses à répétition qui sont en train de faire baisser les ressources en eau et le niveau des lacs, des fleuves et des rivières.
Le rapport du SGPE s’est aussi penché sur le cas de la chaleur renouvelable. Il appelle à « développer des alternatives » à la biomasse. En effet, cette source d’énergie ne fait pas l’unanimité en Europe. La raison : pour certains, son impact sur la réduction des émissions de GES n’est absolument pas assuré.
Dans tous les cas, le ministère de la Transition énergétique a indiqué que « ce document, qui s’appuie sur des données techniques, permet de donner des ordres de grandeur ». Celui-ci a également livré des indications sur deux derniers points :
- les capacités de stockage, qui devront être augmentées de 3,5 GW d’ici 2030-2035. Le but est de se donner les moyens d’équilibrer le mix électrique national pour permettre l’utilisation continue de ces énergies renouvelables, de sources intermittentes ;
- les capacités d’interconnexion pour l’importation d’électricité. Le rapport planche sur un triplement de ces capacités qui passeraient de 16 GW à plus de 39 GW en 2050.
Selon le SGPE, « avec ces interconnexions, le rôle de la France va évoluer pour devenir un hub (plateforme) connectant plusieurs régions d’Europe à l’horizon 2040 ». À moins que cela ne prépare davantage notre pays à la nécessité future de devoir importer de l’électricité pour alimenter correctement son réseau ? Lorsque l’on voit à quel point la France se montre incapable de respecter ses engagements et ses objectifs énergétiques et écologiques, il y a de quoi se poser la question.
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