Planification écologique française : une « terra incognita » ?

Son deuxième quinquennat « sera écologique ou ne sera pas ». Voilà ce qu’avait promis le président candidat Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle de 2022. Lors de l’entre-deux-tours des élections, il en avait profité pour lancer le concept de « planification écologique ». C’est sur ce dernier que le média Contexte, journal des professionnels des politiques publiques, s’est penché en mai 2023. Son but général : éclairer le travail législatif de la société française, de manière indépendante et objective. Pour traiter le sujet de cette planification écologique et de sa mise en œuvre durant ce deuxième quinquennat, Contexte a créé une cartographie interactive. Cet article original dévoile ce que le média nomme la « vaste terra incognita que sont les îles de la Planification ». Prêt pour le voyage ?

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Le continent de l’exécutif

L’article sur la « vaste terra incognita des îles de la Planification » est exceptionnellement en accès libre sur le site du média Contexte. La première et la plus étendue des terres composant ce monde est donc l’immense continent de l’exécutif, dominé par le mont Macron. Pour le média, Emmanuel Macron reste donc au sommet de sa montagne pour surveiller, depuis son observatoire, la mise en œuvre des politiques souhaitées.

En contrebas s’étalent les plaines de Matignon qui doivent pouvoir lancer tous les projets et les appliquer sur l’ensemble du continent. La réforme des retraites, qui a été une dure épreuve pour l’exécutif, est symbolisée par la présence d’un marais. Réputé infranchissable, ce dernier est nommé le « marigot de la réforme des retraites ».

Un sémaphore surveillant le littoral de ce continent représente le secrétariat général à la planification écologique (SGPE). Créé en juillet 2022, juste après les élections, il est placé sous l’autorité de la Première ministre Élisabeth Borne. Cette nouvelle institution a lancé 22 chantiers censés prendre en compte toutes les thématiques de la transition écologique. Ces derniers sont encore en cours. Pour autant, Contexte se pose la question de la réelle efficacité de cet organisme. De plus, « le SGPE […] perdurera-t-il une fois estompé l’effet de nouveauté ? ». C’est ce que se demande le média.

Le fonds vert, qui doit financer la planification écologique, est d’ailleurs représenté par une île au trésor dominée par Bercy, au sud du continent. Toutefois, ces 22 chantiers résisteront-ils au « vortex des objectifs déchus », situé au cœur de « l’Océan de l’accord de Paris », référence aux accords sur le climat de 2015 ? La critique du bilan environnemental et écologique d’Emmanuel Macron est claire. Plusieurs plans ne forment plus que des bouées de sauvetage ou des bouteilles jetées à la mer tentant de résister aux abysses maritimes. C’est le cas, par exemple, des plans de rénovation thermique des bâtiments ou liés à la décarbonation.

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La grande île de la Stratégie française énergie-climat

Au sud-ouest du continent de l’exécutif se situe la grande île de la Stratégie française énergie-climat. Pour le journal Contexte, il s’agit d’un « haut lieu de la flibusterie ». Le ton est donné.

La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) forme un périlleux volcan. Celui-ci « a la fâcheuse tendance à s’ébouler sous les pieds de ceux qui tentent son ascension ». Votée et réactualisée à intervalle régulier, cette PPE doit fixer la stratégie énergétique nationale. Cependant, alors qu’un rapport parlementaire récent a accablé la politique énergétique française, son efficacité est ici aussi remise en question par Contexte.

Sur cette île se trouve également le « grand marché de la Stratégie nationale bas carbone ». Le fait de symboliser cette stratégie par un marché est d’ailleurs lourd de sens. Le média rappelle la promesse européenne de diminuer de 55 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030. Pour tenir cet objectif, cela nécessite de passer d’un niveau d’émissions domestiques :

  • de 408 millions de tonnes équivalent CO2 en 2022 ;
  • à 270 millions en 2030.

L’effort à réaliser, en moins de 8 ans, est donc gigantesque. Pour Contexte, « la crédibilité internationale de la France est en jeu ». Dernièrement, avec les autres pays du G7, notre pays s’est engagé à « accélérer » la sortie des énergies fossiles dans ce but.

Le Pnacc, le Plan national d’adaptation au changement climatique, est coincé dans un petit hameau au pied du volcan de la PPE. Selon le média, il n’est que le « traditionnel parent pauvre de toute stratégie climatique ». Enfin, la loi de programmation sur l’énergie et le climat est placée sur un terrain mouvant. Celle-ci devrait être discutée au Parlement à l’automne 2023. Contexte juge que le choix de ce calendrier forme un « pari audacieux ». La raison ? Le Parlement sera alors en plein débat pour adopter le budget 2024, ce qui pourrait compliquer les choses. Le journal craint donc une « prise d’otages législative des objectifs énergie-climat français ».

Les îles et territoires perdus de la terra incognita de la Planification écologique

À l’autre bout de l’océan se trouve, isolée, l’île des plans délaissés. Elle symbolise la quantité « quasi infinie » de plans qui, selon Contexte, sont plus ou moins abandonnés par l’exécutif. Sur cet espace insulaire se sont donc échoués :

  • le plan national santé-environnement ;
  • le plan national de prévention des déchets ;
  • la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte. Cette stratégie avait pour objectif de guider et d’aider tous les acteurs du littoral à résister aux effets du changement climatique sur ces territoires ;
  • la nouvelle stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat ;
  • la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB).

D’après le média, cette dernière a été « laissée en jachère » à la fin du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle devrait être officialisée fin juin 2023. Pour autant, Contexte se pose donc la question de l’avenir et de la concrétisation, par des mesures réelles, de tous ces plans lancés mais pas vraiment effectifs.

Selon la cartographie, un certain nombre d’acteurs indésirables se retrouvent aussi coincés dans un archipel entre Bercy et le continent de l’exécutif. Baptisé très simplement « l’archipel des indésirables », on y retrouve par exemple :

  • les entreprises ;
  • les ONG ;
  • les collectivités locales.

Il est vrai que, dans un objectif de décarbonation, ces dernières, comme les communes, sont souvent contraintes de mener leurs propres projets pour produire de l’électricité verte.

Plus au sud, le continent de l’Union européenne semble n’être qu’une terre inexplorée. Est-ce à cause des tensions de plus en plus marquées qui divisent actuellement les 27 États membres ? En effet, deux groupes de pays, opposés dans leurs visions énergétique et écologique, se sont récemment formés :

Dans tous les cas, Contexte présente donc une cartographie originale qui critique ouvertement la politique écologique, environnementale et énergétique française sous Emmanuel Macron. Intéressé pour la découvrir et, pourquoi pas, la conserver ? Il est possible d’en télécharger une version imprimable en format PDF.

Si vous êtes également convaincu de la nécessité de réaliser une efficace transition écologique et énergétique, sachez que vous pouvez agir. Par exemple, vous êtes totalement libre de changer de fournisseur d’énergie pour prendre une offre d’électricité et/ou de gaz verts si vous le souhaitez. Pour cela, pensez à utiliser le Comparateur Énergie de Choisir.com ! Il vous apportera des informations utiles et une aide précieuse dans toutes vos démarches.

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