Amis du renouvelable : la France présente à la prochaine réunion

Les « Amis du renouvelable » face à l’« Alliance du nucléaire ». Au sein de l’Union européenne (UE), la division est de plus en plus marquée d’un point de vue énergétique. Tels sont les noms des deux groupes qui, depuis le début 2023, ont vu se rassembler les États partisans des énergies renouvelables ou du nucléaire. La France est d’ailleurs l’initiatrice de l’« Alliance du nucléaire ». Pourtant, le 16 mai dernier, Agnès Pannier-Runacher a réalisé une annonce importante. La ministre de la Transition énergétique a effectivement confié que notre pays participera également à la prochaine réunion des « Amis du renouvelable ». Qui sont les pays membres de ce groupe qui désire prioriser le développement des énergies renouvelables (EnR) en Europe ? Comment expliquer la démarche française, qui prône aussi la diffusion du nucléaire sur le continent ? Choisir.com vous délivre plusieurs clés de lecture pour mieux comprendre la situation.

energie renouvelable

Nucléaire contre renouvelables : deux camps opposés au sein de l’Union européenne

Les « Amis du renouvelable » est un groupe réunissant des pays membres de l’Union européenne (UE). Sa volonté, facilement identifiable par le nom choisi, est de développer les énergies renouvelables (EnR) en Europe.

C’est le 28 mars 2023 à Bruxelles, à l’occasion d’un conseil de l’énergie des États de l’UE, que ce groupe s’est formé. Lancé à l’initiative de Leonore Gewessler, ministre de l’Énergie autrichienne, un petit-déjeuner des « Amis du renouvelable » avait réuni les représentants de plusieurs pays. Cette première réunion en avait rassemblé 10 :

  • l’Autriche ;
  • l’Espagne ;
  • l’Allemagne ;
  • le Danemark ;
  • l’Irlande ;
  • le Luxembourg ;
  • le Portugal ;
  • la Lettonie ;
  • la Lituanie ;
  • l’Estonie.

En tant qu’observateurs étaient aussi présents les Pays-Bas et la Belgique.

En réalité, la formation de ce groupe s’est effectuée en réaction à la création d’un autre camp, porté par la France : l’« Alliance du nucléaire ». Né dès la fin février 2023, il rassemble des pays qui souhaitent développer la place de l’énergie atomique sur le continent.

On constate donc clairement qu’au niveau énergétique, les 27 États de l’Union européenne sont en train de se diviser en deux camps plutôt opposés :

  • celui en faveur de l’accélération de la filière nucléaire en Europe, dominé par la France. L’« Alliance du nucléaire » s’est d’ailleurs déjà réuni trois fois et regroupe 14 pays différents ;
  • celui désirant prioritairement développer les énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles et atomiques, avec le voisin germanique en tête de proue. Depuis peu, l’Allemagne a justement acté sa sortie officielle du nucléaire.

À noter que les Pays-Bas, la Belgique et l’Estonie, membres des « Amis du renouvelable », ont aussi pris part à la dernière réunion de l’« Alliance du nucléaire ».

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La France participera à la prochaine réunion des « Amis du renouvelable »

Le dernier rendez-vous de l’« Alliance du nucléaire » s’est déroulé le 16 mai dernier à Paris, à l’invitation d’Agnès Pannier-Runacher. C’est en marge de cette réunion que la ministre de la Transition énergétique a effectué une autre annonce. Elle a indiqué que notre pays participera également aux débats des « Amis du renouvelable » lorsque ce groupe se réunira de nouveau. La France « sera bien présente à la prochaine réunion » des « Amis du renouvelable », a-t-elle effectivement confié à la presse.

Comment comprendre cette annonce alors que la France cherche à accélérer le développement de sa filière nucléaire ? Est-ce pour tenter d’alléger les divergences de plus en plus marquées au sein de l’Union européenne d’un point de vue énergétique ?

Agnès Pannier-Runacher a donné de plus amples explications quant à cette décision. « J’ai demandé à faire partie de l’alliance des pays pro-renouvelables puisque [la France] a exactement la même quantité de renouvelable dans [son] mix énergétique que l’Allemagne », a déclaré la ministre. En 2021, les deux pays ont atteint une part d’environ 19 % de renouvelable dans leur consommation finale d’énergie brute. Pour autant, le bilan 2022 des renouvelables en France indique que notre pays est encore loin du compte. Dès janvier 2023, le baromètre annuel de l’observatoire des énergies renouvelables Observ’ER indiquait que la France reste (encore) très en retard dans ce domaine.

Pour remédier à cette situation, le gouvernement vient de se doter d’un nouveau levier : la loi d’accélération des énergies renouvelables, adoptée en février 2023. Celle-ci doit permettre à notre pays de rattraper son retard vis-à-vis de ses voisins européens pour tenir ses objectifs nationaux et continentaux. L’ambition de ce nouveau texte de loi est d’atteindre, à l’horizon 2040 :

Concernant l’énergie éolienne, la France s’est d’ailleurs réunie avec neuf autres pays européens pour mettre en place une coopération dans ce domaine. Le but : développer l’éolien offshore en mer du Nord d’ici 2050 pour aider à la décarbonation du continent.

La position française : ne pas opposer le nucléaire et le renouvelable

Voilà autant de points qui font dire à Agnès Pannier-Runacher que le renouvelable « est un des éléments centraux de notre politique énergétique ».

Celle-ci, en parlant du gouvernement français, a également clamé que « Nous n’opposons pas nucléaire et renouvelable ». C’est bien le sens que l’on pourrait donner à la présence tricolore à la prochaine réunion des « Amis du renouvelable ».

Cependant, la position française sur le nucléaire et les EnR est loin d’être partagée par l’ensemble des pays de l’Union européenne. Leonore Gewessler, par exemple, ne cache pas son aversion pour l’énergie atomique. Lors de la première séance des « Amis du renouvelable », la ministre autrichienne déclarait qu’elle était « prête à se battre ». Dans quel but ? Que les États favorables au nucléaire n’arrivent pas à faire reconnaître sur un pied d’égalité le nucléaire et les énergies renouvelables. C’est très justement ce que souhaiterait la France.

Faut-il voir alors dans la démarche française de vouloir prendre part aux discussions des « Amis du renouvelable » une tentative de faire accepter ses idées ? Ne plus faire de différence entre énergie verte et atomique serait un moyen pratique pour la France d’atteindre (enfin) ses objectifs environnementaux et de décarbonation. Mais nul ne peut ignorer que l’énergie nucléaire pose un certain nombre d’interrogations et de problèmes :

En tout cas, la date de la prochaine réunion des « Amis du renouvelable » n’est pas encore connue. Celle de l’« Alliance du nucléaire » devrait avoir lieu autour du prochain conseil de l’énergie de l’UE, le 19 juin 2023, au Luxembourg. On peut alors supposer que ce prochain « rendez-vous vert » pourrait également se tenir à cette occasion.

Pour vous aussi, le développement des énergies renouvelables est un enjeu majeur ? Sachez que tout le monde a la possibilité d’agir dans ce but. Vous pouvez, par exemple, changer d’offre afin d’opter pour un fournisseur de gaz ou d’électricité verte. Si une telle éventualité vous intéresse, rendez-vous sans tarder sur le Comparateur Énergie de Choisir.com. Grâce à lui, récoltez toutes les informations utiles pour faire facilement le tri entre les diverses offres du marché. Il s’agit d’une aide précieuse pour vous permettre de trouver une offre qui vous conviendra et sera en même temps bénéfique pour la planète !

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