La répartition énergétique en France
La répartition énergétique en France, aussi appelée « bouquet » ou « mix énergétique », regroupe les différentes sources d’énergies primaires consommées à travers le pays. La totalité des énergies utilisées sert à se chauffer, à s’éclairer ou encore à se déplacer. Dans ce mix énergétique, on retrouve aussi bien les énergies fossiles que celles issues de ressources renouvelables. Voyons à travers ce dossier quelle est la répartition énergétique en France et comment elle évolue au fil du temps.
Qu’est-ce que le mix énergétique ?
En France, les résultats du mix énergétique ne cessent de bouger. Ces chiffres représentent la totalité des énergies consommées à travers tout le territoire. Ils prennent en compte toutes les énergies utilisées, que ce soit le nucléaire, le pétrole ou encore les bioénergies issues des déchets ménagers, par exemple.
L’utilité de connaître la répartition énergétique
Des chiffres faisant état de la répartition énergétique en France sont souvent avancés par le Ministère de la Transition écologique et solidaire. Ces données sont constamment observées et permettent de comparer leur évolution d’une année sur l’autre.
Grâce à des mises à jour régulières, les observateurs scientifiques ou de l’État peuvent vérifier la part qu’occupe chaque ressource énergétique. L’intérêt de ces observations permet notamment de voir l’évolution des énergies renouvelables et de vérifier si leurs parts répondent aux exigences des programmes écologiques menés.
La différence entre énergie primaire et finale
Avant d’évoquer les chiffres relatifs à la répartition énergétique en France, il est nécessaire de distinguer ce qu’est l’énergie primaire et ce que représente l’énergie finale, ou consommée.
L’énergie primaire
L’énergie primaire est une ressource à l’état brut qui est présente dans la nature, elle peut être d’origine fossile ou renouvelable. Parmi les énergies primaires les plus utilisées en France, citons :
- le pétrole ;
- l’uranium ;
- le gaz naturel ;
- le charbon ;
- le vent ;
- le soleil ;
- l’eau.
Qu’elles soient fossiles ou renouvelables, ces ressources doivent être transformées en énergies secondaires pour être utilisées. Pour le pétrole, la transformation se passe dans une raffinerie, tandis que l’uranium est transformé en électricité dans une centrale nucléaire.
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L’énergie finale consommée
Une fois transformée, l’énergie secondaire est prête à être consommée, on parle alors d’énergie finale. Pour donner quelques exemples, voici des énergies finales et leur source d’énergie primaire :
- le carburant nécessaire aux véhicules thermiques (gazole, essence, etc.) est issu du pétrole ou du gaz (GPL) ;
- l’énergie nucléaire servant à produire de l’électricité provient de l’uranium (et provient de la fission et non de la fusion nucléaire) ;
- l’énergie éolienne, également utilisée pour créer de l’électricité, est générée par la force des vents ;
- l’énergie hydraulique découle de l’eau.
Qui sont les consommateurs d’énergie finale ?
Les données servant à établir la répartition énergétique du pays regroupent différents consommateurs :
- l’industrie ;
- les transports ;
- le résidentiel ;
- le secteur tertiaire ;
- l’agriculture.
Les chiffres clés de l’énergie permettent d’observer la consommation de chaque secteur, mais aussi leurs efforts pour réduire leurs besoins en énergies fossiles.
La répartition des différentes sources d’énergie en France
Chaque année, des tableaux ou graphiques sont publiés par le Service de la donnée et des études statistiques (SDES) du Ministère de la Transition écologique.
La consommation d’énergies primaires en 2018
En 2018, la consommation d’énergie primaire s’est élevée à 248,9 Mtep. Voici comment elle se répartit en Mtep pour cette année-là :
Nous le constatons, l’énergie nucléaire est la plus utilisée en France. Elle s’est élevée à 102,2 Mtep durant l’année 2018, contre seulement 29,7 Mtep pour les énergies renouvelables. Le pétrole et le gaz occupent eux aussi le podium qui regroupe uniquement des énergies fossiles non renouvelables.
La consommation d’énergies primaires en 2019
En 2019, la consommation d’énergies primaires a augmenté par rapport à 2018. Voici ce qu’elle représente en Mégatonnes équivalent pétrole.
Nous constatons une augmentation du nucléaire et du pétrole, mais aussi une diminution du charbon. Les énergies renouvelables sont elles aussi en hausse.
La répartition énergétique en 2020
Au moment où est rédigé cet article, les chiffres définitifs pour 2020 ne sont pas encore publiés. Quelques indicateurs laissent penser qu’il y aura une baisse de la consommation de pétrole en 2020. Ceci est en grande partie dû à la crise sanitaire qui a touché le pays dès le mois de mars. Le confinement de la population a réduit considérablement les besoins en carburants pour les véhicules, et donc les importations de pétrole.
Cependant, le fait de rester chez soi aura sans aucun doute contribué à une consommation électrique plus élevée.
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Pétrole, uranium, eau, vent, toutes ces énergies primaires sont indispensables au quotidien. Pour mieux comprendre leur impact sur le bouquet énergétique annuel, voici à quoi elles servent.
Le nucléaire pour s’éclairer se chauffer
Servant à faire fonctionner les centrales nucléaires, l’uranium est essentiel à la production d’électricité en France. Cette énergie finale a plusieurs utilités :
- pour alimenter les foyers, les entreprises et les collectivités en électricité ;
- pour chauffer les habitations et les locaux publics ou privés ;
- pour recharger les batteries des véhicules électriques.
Le pétrole pour se déplacer
Le pétrole occupe lui aussi une grande part du bouquet énergétique en France. Il est transformé en gazole, en essence ou encore en kérosène pour alimenter :
- les véhicules privés ou professionnels (voitures, motos, camionnettes, etc.) ;
- les avions ;
- les bateaux de plaisance, de pêche ou les navires de transports et de tourisme ;
- les camions transportant des marchandises.
À moindre mesure, le pétrole, est aussi utilisé pour se chauffer. En effet, certains systèmes de chauffage sont alimentés avec du :
- fioul domestique, stocké dans de grandes cuves ;
- CLAM (Combustible liquide pour appareil de chauffage mobile) : présenté sous forme de bidons ou de bouteilles et utilisé pour les radiateurs mobiles d’appoint notamment.
Chez les consommateurs particuliers, ce type de chauffage fait figure de précarité énergétique. Pour répondre à ce problème, l’État développe des aides à la rénovation énergétique.
Le gaz naturel pour se chauffer
En France, près de 11 millions de clients* profitent du gaz naturel pour se chauffer, mais aussi pour leur production d’eau chaude. Ce chiffre explique l’importante part qu’occupe le gaz naturel dans le mix énergétique français en 2019.
*Source : GRDF
Les énergies renouvelables, la solution à tout ?
Pour en finir avec les énergies fossiles, il est nécessaire de les remplacer par des sources d’énergies propres et renouvelables. Actuellement, le pays possède plusieurs gisements, comme :
- le vent ;
- le soleil ;
- l’eau ;
- le bois ;
- les déchets organiques.
Leur transformation permet de générer de l’électricité, de produire du chauffage, mais aussi d’alimenter les véhicules pour se déplacer.
La place de l’électricité dans le mix énergétique
La répartition énergétique en France inclut toutes les utilisations des ressources. Le mix énergétique est souvent confondu avec le mix électrique qui regroupe toutes les ressources servant à produire de l’électricité.
Ainsi, le bouquet énergétique ne concerne pas seulement l’électricité, il prend en compte les énergies utilisées pour le transport, le chauffage ou encore pour alimenter les locaux industriels. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la part de l’électricité représente seulement 25 % de la consommation finale d’énergie.
En 2019, le mix électrique* présenté par EDF est le suivant :
Là encore, le nucléaire occupe la plus grosse part.
La France, un pays qui importe son énergie
La France est bien loin de profiter de son indépendance énergétique. Voyons pourquoi le pays est obligé d’importer certaines ressources.
Une dépendance aux énergies fossiles
Que ce soit pour produire de l’énergie nucléaire ou pour alimenter les véhicules thermiques, la France a besoin d’énergies fossiles. Cependant, la production nationale reste inférieure aux besoins du pays. Pétrole, gaz naturel et combustibles nucléaires (uranium et plutonium) sont donc importés en masse.
D’où provient le pétrole ?
La France est une grande importatrice de pétrole. La production française représente seulement 1 %* de ce que le pays consomme. Pour pallier les besoins, il est nécessaire d’acheter du pétrole brut auprès des principaux producteurs mondiaux. À ce jour, la France fait venir le pétrole brut d’Arabie saoudite, du Kazakhstan et de Russie.
*Source : Ministère de la Transition écologique
D’où provient le gaz naturel ?
Le gaz naturel est présent dans certaines roches poreuses dont il est extrait par forage. Pour arriver en France, le gaz est transporté grâce à des gazoducs ou des méthaniers.
Selon GRDF*, Gaz Réseau Distribution France, 50 % du gaz utilisé sur le territoire français est européen. En 2018, la répartition du gaz importé est de :
Le Nigeria ou encore le Qatar font partie des autres pays fournissant du gaz à la France.
D’où provient l’uranium ?
Aujourd’hui, les trois grands producteurs d’uranium sont respectivement le Kazakhstan, le Canada et l’Australie. Pour alimenter les réacteurs nucléaires qui produisent de l’électricité, la France importe 100 % de ses besoins en combustibles nucléaires.
C’est EDF, principal gestionnaire du parc nucléaire en France, qui achète le combustible à Areva, un producteur d’uranium français qui exploite des mines au Niger ou au Kazakhstan.
Une loi qui met fin aux recherches de nouveaux gisements
Le 19 décembre 2017, l’Assemblée nationale a voté une loi mettant fin à la recherche et à l’exploitation des hydrocarbures conventionnels (pétrole, gaz naturel, charbon) et non conventionnels (gaz de schiste, pétrole lourd, etc.) sur le territoire. Ce projet entre dans le cadre de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique.
Désormais, les recherches de nouveaux gisements ne sont plus autorisées, tout comme les nouvelles exploitations. L’activité encore en cours, comme c’est le cas pour les puits du bassin parisien ou aquitain, devrait prendre fin d’ici 2040. Les quantités de pétrole ou de gaz qui n’auront pas été extraites d’ici cette date resteront dans le sous-sol français, comme le souhaitent les différents acteurs de ce projet de loi.
Les énergies renouvelables insufflent un vent de liberté
Les gisements hydrauliques, éoliens, solaires ou forestiers en France sont une vraie mine d’or pour le pays qui se dirige lentement vers une indépendance énergétique. Seulement, cela reste encore insuffisant pour pouvoir renoncer en totalité aux énergies fossiles. Pourtant, que ce soit pour la production d’électricité ou de chauffage, la France profite d’un potentiel inestimable en ayant :
- le 2e gisement éolien d’Europe*, pour la production d’électricité ;
- la 3e surface forestière d’Europe*, pour la filière bois qui sert notamment au chauffage ;
- la 6e filière solaire thermique d’Europe*, nécessaire à l’électricité.
*Source : ADEME, L’énergie en France – septembre 2020
La consommation énergétique française au fil du temps
Bien que les données se ressemblent ces dernières années, la France n’a pas toujours eu la même répartition énergétique. Voici les sources d’énergie dont avait besoin le pays il y a quelques années ou décennies.
L’utilisation massive du charbon à partir de 1850
Les bateaux à vapeur et le développement du chemin de fer ont, dès 1850, exigé de grandes quantités de charbon. Les mines se sont alors développées, dans l’Est, dans le bassin lorrain, mais aussi dans le nord de la France. Pour faire face à la demande qui s’élevait à 63 Mt (millions de tonnes) en 1913, le pays a importé du charbon, alors qu’il en a produit 40 Mt cette même année.
1914, une guerre qui change tout
La Première Guerre mondiale a entraîné le recours massif aux moyens de transport dotés de moteurs thermiques. Le pétrole manquait en Europe, face à cette évidence, les généraux de l’époque, et notamment Georges Clemenceau a demandé aux alliés américains de fournir le pétrole nécessaire pour le combat.
1939 : le nucléaire fait son apparition
C’est une autre guerre qui a accéléré les recherches sur le nucléaire. Comme l’histoire nous le raconte, ce n’est pas pour la production de l’électricité que l’énergie nucléaire a été utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale. Les bombes lancées sur le Japon en 1945 en sont un douloureux exemple.
L’essor pétrolier dès 1960
À partir de 1960, la croissance économique du pays entraîne une hausse de la demande énergétique. L’utilisation du charbon devient moins importante, et cela grâce à l’essor du pétrole qui remplace peu à peu la houille noire.
Désormais, l’or noir coule à flots. Il provient des pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), mais aussi du Canada, des États-Unis, d’Oman, du Mexique, de Bahreïn, de Brunei, du Kazakhstan ou encore d’Azerbaïdjan, parmi tant d’autres.
En parallèle, l’Algérie, jusque-là française, proclame son indépendance en 1962. La France perd une colonie et par la même occasion d’importants gisements pétroliers se trouvant dans les sous-sols du Sahara. L’État français doit alors trouver des solutions pour diminuer sa dépendance énergétique vis-à-vis de nombreux pays où éclatent déjà des conflits.
Un débat public pour l’énergie nucléaire
En 1965, la France lance un débat public sur la filière nucléaire. Après 4 années de pourparlers, le pays décide de choisir des réacteurs à eau pour la production d’énergie nucléaire. Ce modèle de centrales est toujours présent sur le territoire.
Le choc pétrolier de 1973
En 1973, le premier choc pétrolier fait grimper le prix du baril de pétrole. Impuissante, la France est obligée de payer le prix demandé pour cet or noir dont elle ne peut se passer. En 1979, une seconde crise pétrolière fait flamber les prix du baril. La France décide de se tourner vers l’énergie nucléaire pour réduire ses besoins en pétrole.
L’avènement du nucléaire
Le début des années 1970 a marqué un développement massif des centrales nucléaires. La France commande la construction de 16 réacteurs en 1973, puis 20 de plus en 1976, pour arriver à 56 réacteurs utilisés en 2020.
Développée au détriment des énergies renouvelables, l’énergie nucléaire entraîne une réduction des besoins en pétrole. La puissance nucléaire de la France lui permet par ailleurs de revendre de l’électricité aux pays voisins.
Quel avenir pour le mix énergétique en France ?
En France, le modèle énergétique actuel est remis en question depuis plusieurs années. Le débat qu’il suscite a même donné lieu à la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, votée en 2015. Les mesures prises ont entraîné un changement de la répartition énergétique en France.
L’avenir du mix énergétique dans la production électrique
Pour répondre aux enjeux écologies, l’ADEME a dévoilé sa trajectoire d’évolution du mix électrique pour les années 2020-2060. Voici ce qu’elle représente :
Avec ce schéma, on devrait se passer d’énergie nucléaire d’ici 2060. Nous l’avons vu précédemment, la France a réussi à abandonner le charbon au profit d’autres énergies. Désormais, l’enjeu est de privilégier les énergies vertes durant les prochaines décennies.
Vers des énergies propres
Nous le voyons dans le tableau précédent, le nucléaire devra laisser sa place aux énergies renouvelables d’ici 2060. L’éolien terrestre occupera une grande place pour la production d’électricité. Il sera suivi par le solaire photovoltaïque.
Quant au pétrole, seul l’avenir nous informera sur les quantités d’or noir qui seront utilisées dans 40 ans. Grâce au développement des véhicules électriques, les besoins devraient sans surprise diminuer.
Vers une diminution de la consommation
Pour réduire la part du nucléaire et du pétrole dans la répartition énergétique, l’État mise sur une diminution de la consommation. Cela passe tout d’abord par des logements moins énergivores, dont certains sont autonomes en énergie, comme les maisons à énergie positive, passives ou bioclimatiques.
Grâce à des habitations mieux isolées et chauffées naturellement, il est tout à fait possible de réduire significativement sa consommation de gaz et d’électricité.
En ce qui concerne les transports, les véhicules électriques et les déplacements non polluants sont une solution pour réduire dès à présent l’utilisation des énergies fossiles.
Pour conclure, la répartition énergétique en France continuera à être modifiée dans les prochaines années. Le développement des énergies vertes ou encore la diminution de la consommation des énergies fossiles devrait réduire l’utilisation du nucléaire dans les prochaines années. Dès à présent, vous pouvez décider de consommer une électricité verte ou un gaz propre. Pour cela, utilisez notre comparateur d’énergie et trouvez les meilleurs tarifs et les offres vertes disponibles.
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