Pourquoi l’Arcep compte mesurer la consommation électrique des box Internet ?

publié le 01/03/2023 | mis à jour le 01/03/2023 | par Charlène Michel

Pourquoi l’Arcep s’intéresse à l’impact écologique des télécommunications ?

En 2020, l’Arcep avait déjà recueilli plusieurs données, notamment celles qui concernent l’impact environnemental des fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Ces analyses ont permis la publication de la première édition de l’enquête annuelle « Pour un numérique soutenable ». C’est donc dans cette continuité de recherche que s’inscrit cette collecte annuelle de données auprès des opérateurs. Le 5 janvier 2023, l’Arcep lance ainsi (en concertation avec les quatre principaux opérateurs, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) son protocole de mesure de la consommation électrique des box. Avec ce dernier, elle poursuit activement son engagement en matière d’écologie et de protection de l’environnement. Avec ce protocole, l’Arcep veut « permettre une comparaison de ces informations entre équipements, et avertir les utilisateurs des facteurs qui influencent la consommation électrique de ces équipements ». Ces mesures serviront à étudier les impacts énergétiques en évaluant la consommation électrique des box Internet, des décodeurs TV et des répéteurs Wi-Fi. Avec ces données, les FAI seront à même de contrôler leur consommation d’énergie pour réduire leur impact environnemental dans le temps tout en proposant des offres plus adaptées aux clients.

Quels sont les objectifs de l’Arcep ?

Avec la mise en place de ce nouveau protocole, le gendarme des télécoms va collecter des données sur la consommation énergétique des différents produits et services proposés par les FAI. Les objectifs principaux sont :

• mesurer précisément la consommation électrique des box Internet, des décodeurs TV et des répéteurs Wi-Fi présentés par les FAI ;
• comparer les performances entre les différents types d’appareils et entre différents FAI ;
• encourager les opérateurs à adopter des solutions moins énergivores et à réduire leur empreinte carbone en fournissant des équipements plus économes ;
• informer les citoyens français, les acteurs publics et l’ensemble des parties prenantes sur l’impact environnemental du secteur numérique ;
• modifier et adapter les habitudes prises au quotidien pour réaliser des économies écologiques et préserver l’écosystème ;
• suivre l’évolution de ces indicateurs dans le but d’inciter les FAI à mettre en place des actions de protection de l’environnement.

Comment l’Arcep va calculer l’impact du numérique sur l’environnement ?

L’Arcep va recourir à une méthodologie bien spécifique pour évaluer le niveau de consommation énergétique de vos appareils. Concrètement, la consommation électrique de votre box Internet sera mesurée dans cinq situations précises :

• box Internet connecté à aucun PC ;
• box Internet connecté à un/des PC, avec Wi-Fi désactivé et aucun trafic ;
• box Internet connectée à un/des PC, avec Wi-Fi activé et aucun trafic ;
• box Internet connectée avec un trafic de 5 Mbit/s ;
• box Internet connectée avec un trafic de 50 Mbit/s.

Il est à noter que les technologies ADSL et ADSL2+, ne sont pas prises en compte par le nouveau protocole de l’Arcep puisque leurs débits descendant ne peuvent atteindre 50Mbit/s. Les mesures ne concerneront donc que la fibre FTTH et FTTLA, le VDSL et les réseaux 4G et 5G fixe.

La consommation électrique de vos décodeurs TV sera également calculée dans plusieurs situations :

• sur un décodeur TV en veille (pendant 60 minutes) ;

• lors de la visualisation d’une chaîne de TV en direct (sans raccord à une antenne TNT) ;
• lors de la lecture d’un replay (durant une durée de 5 minutes) ;
• lors de l’utilisation d’un service de streaming ou vidéo populaire comme Netflix ou YouTube (les protocoles de mesure diffèrent selon la qualité d’image choisie).

Enfin, la consommation de vos répéteurs Wi-Fi sera aussi prise en compte dans le protocole de l’Arcep :

• répéteur Wi-Fi inexploité (aucun équipement connecté) ;
• répéteur Wi-Fi avec un client connecté et sans aucun trafic ;
• répéteur Wi-Fi en utilisation (avec des débits descendants entre 5 Mbit/s et 50 Mbit/s).

Les opérateurs de communication électronique ont jusqu’au 23 mars 2023 pour répondre à cette enquête. Les résultats de cette dernière seront publiés d’ici à la fin du printemps et permettront d’obtenir de nouveaux engagements de la part des FAI.

Quels sont les avantages de la mesure de la consommation électrique des box Internet ?

Avec la mesure de la consommation électrique des box Internet, les clients obtiennent des renseignements clairs et complets sur les performances énergétiques des équipements qu’ils choisissent. En bénéficiant d’une meilleure compréhension des tarifs appliqués par les FAI, ils peuvent ajuster leurs modes de consommation et adopter un comportement écologique plus responsable.

Avec des usagers désirant opter pour des produits plus respectueux de l’environnement, les FAI doivent s’adapter et proposer des appareils moins énergivores. Des avantages non négligeables pour le climat, puisque cela réduira leurs coûts d’exploitation, mais aussi leur empreinte carbone.

Protocole de mesure de la consommation électrique : quels sont les défis pour les opérateurs ?

Face à ce nouveau protocole de l’Arcep, les principaux FAI vont être confrontés à de multiples enjeux tels que :

• fournir des informations claires au sujet de leur consommation électrique ;
• apporter des données accessibles et transparentes concernant leur stratégie en matière d’économie d’énergie ;
• adapter leurs infrastructures existantes pour optimiser leur consommation énergétique.

Prendre de nouveaux engagements pour réduire leur empreinte écologique

Pour garantir une efficacité énergétique de leurs systèmes et pour se conformer aux nouvelles réglementations européennes en matière de consommation d’énergie et d’empreinte carbone, les opérateurs doivent adopter différentes méthodes. Pour cela, ils doivent :

• avoir recours à des technologies moins gourmandes en énergie ;
• optimiser la gestion du trafic en mettant en place de nouvelles politiques ;
• promouvoir et encourager une utilisation plus responsable des ressources et de l’environnement ;
• adapter leurs infrastructures pour permettre une meilleure rentabilité énergétique ;
• se former davantage aux divers plans de conservation énergétiques.

Recourir de nouvelles méthodes pour réduire la consommation électrique des box Internet

Enfin, pour limiter leur consommation énergétique et réduire leur empreinte carbone, les FAI peuvent mettre en place certaines méthodes telles que :

• l’utilisation de technologies moins énergivore comme le Wi-Fi 6 ou le réseau 5G ;
• améliorer le réseau existant en modernisant les équipements (routeurs, etc.) ;
• optimiser le stockage et la gestion des données ;
• fournir des systèmes de télécommunication basse consommation (Low Power Telecom) pour diminuer la consommation en électricité des appareils ;
• recourir à des solutions alternatives comme l’Internet Of Thing (l’Internet des objets) qui représente un réseau de terminaux physiques intégrant des capteurs et des matériels de connectivité. Cette solution permet de collecter et de partager l’information récoltée. Avec l’IoT, il sera plus aisé de réguler et de gérer la consommation d’énergie grâce à des procédés simples et efficaces.

Avec ce nouveau protocole, l’Arcep souhaite identifier les équipements les plus gourmands en énergie et entend par la même occasion à contribuer à la préservation de l’environnement. Ces mesures ont également pour but d’inciter les FAI à recourir à des solutions moins énergivores tout en continuant à offrir des services de qualité à leur clientèle.

Enfin, en obtenant des informations plus transparentes, les usagers seront, eux aussi, amenés à revoir leurs habitudes en matière de consommation d’énergie.