Crise de l’énergie : vers une évolution des offres de gaz et d’électricité ?

publié le 20/09/2022 à 13h55 | mis à jour le 28/11/2022 à 17h15 | par Caroline Dusanter

Des canaux de souscriptions gelés

Fin août 2022, le prix du MWh d’électricité sur les marchés de gros a dépassé la barre des 1 000 € contre 85 € l’an dernier. Face à ce pic historique, les fournisseurs cherchent à revoir leurs offres. L’objectif ? Rester compétitif sans perdre en rentabilité.

De ce fait, nombreux sont ceux qui ont fermé momentanément leurs canaux de souscription. Le site d’Alpiq, par exemple, indique : « La souscription à notre offre d’électricité est temporairement indisponible. » Il en va de même pour Vattenfall qui explique que « les perturbations du marché de l’énergie nous amènent malheureusement à suspendre momentanément l’accueil de nouveaux clients ».

Les fournisseurs semblent revoir les modalités de leurs offres. Selon Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, les fournisseurs d’énergie devraient proposer de nouvelles offres « pour le courant du mois de septembre ». Toutefois, cette déclaration est intervenue le 11 septembre 2022, avant les annonces d’Élisabeth Borne. En effet, le 14 septembre 2022, la Première ministre a fait savoir que le gouvernement prolongerait le bouclier tarifaire en 2023. Par cette mesure, la hausse des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité sera contenue à 15 % l’an prochain.

Les fournisseurs devront prendre en compte cette décision au moment d’élaborer leurs nouvelles grilles tarifaires. De ce fait, il est probable que certaines offres ne sortent pas avant le mois d’octobre.

Un changement dans les heures creuses à prévoir ?

Outre les annonces gouvernementales, le contexte sur le marché de l’énergie reste compliqué. En effet, du fait d’une faible disponibilité du parc nucléaire et d’un difficile report sur les centrales thermiques à gaz, la sécurité de l’alimentation électrique de la France est mise à mal.

RTE, en charge du réseau de transport d’électricité, invite les Français à réduire leur consommation lorsque des pics de demande interviennent. En réduisant leur consommation à un instant T, les ménages peuvent soulager le réseau et éviter le black-out, une coupure de courant généralisée. Pour savoir quand ont lieu les pics de consommation, ils peuvent s’inscrire gratuitement au service Ecowatt de RTE.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’avait été mis en place le système des heures creuses. Il fonctionne selon les modalités suivantes :

• pendant 8 heures par jour, en heures creuses, le prix du kWh est plus bas. En général, les heures creuses interviennent avant tout la nuit ;
• le reste du temps, 16 heures par jour, le prix du kWh est plus élevé.

Cette option n’est avantageuse que si vous pouvez décaler environ 50 % de vos consommations en heures creuses. Pour cela, il faudra programmer le chauffe-eau en heures creuses ou encore profiter de ces plages horaires pour recharger la voiture électrique, par exemple. Selon le fournisseur Plüm Énergie, « aujourd’hui, dans 90 % des cas, le tarif HP/HC n’est plus rentable ».

C’est la raison pour laquelle, Emmanuelle Wargon, Présidente de la CRE veut « revoir les tarifs de l’électricité heures pleines-heures creuses ». Selon elle, « il faut que ces tarifs soient plus attrayants pour les Français parce que c’est un tarif qui permet de décaler la consommation ». Une consultation publique sera lancée à ce sujet dans le courant de la semaine.

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