L’hydrogène blanc, la « prochaine source majeure d’énergie » ?

En cette période de prise de conscience écologique et énergétique, la recherche de sources d’énergie bas carbone et/ou renouvelables est de plus en plus forte. Parmi ces dernières, l’hydrogène ou l’hydrogène dit « vert » sont déjà exploités. Par contre, connaissez-vous l’hydrogène natif ou naturel, appelé aussi hydrogène « blanc » ? Cette source d’hydrogène d’origine naturelle serait présente sous terre en d’énormes quantités. Des gisements sont d’ailleurs actuellement à l’étude partout dans le monde… dont en France. Le premier forage de ce type a également commencé il y a quelques semaines aux États-Unis. Choisir.com revient sur une ressource qui a l’air si prometteuse que certains scientifiques n’hésitent pas à la qualifier de « nouveau pétrole ».

hydrogene blanc

L’hydrogène « blanc », un gaz d’origine naturelle qui pourrait propulser la planète vers une réelle transition énergétique ?

Le premier forage a commencé depuis quelques semaines dans le Nebraska aux États-Unis. Non, il ne s’agit ni de gaz ni de pétrole mais d’hydrogène « blanc ».

Ce nom ne vous dit rien ? Jusqu’à présent, il est vrai que l’on entendait davantage parler d’hydrogène et d’hydrogène vert, sources d’énergie plus ou moins émettrices de CO2, alternatives face aux énergies fossiles. D’ailleurs, un site de production d’hydrogène vert sera construit en 2023 en Bretagne.

Alors, qu’est-ce que cet hydrogène dit « blanc » ? Il s’agit de la forme naturelle de l’hydrogène qui se trouve sous terre. Hervé Poirier, rédacteur en chef du magazine d’actualité scientifique Epsiloon, était interviewé par Franceinfo le 22 avril dernier. Il explique que l’hydrogène blanc est un gaz « dont la combustion n’émet que de l’eau, et qui serait susceptible de propulser vertueusement camions, trains, avions, bateaux ». Il indique également que, « en coulisse, toutes les grandes compagnies pétrolières se montrent très intéressées ». Pourquoi ? Car ce gaz serait présent sous terre en d’énormes quantités. Hervé Poirier révèle ainsi que « parmi les scientifiques que nous avons interrogés lors de notre enquête, certains n’hésitent plus à parler d’un “nouveau pétrole” » en désignant l’hydrogène blanc. Les perspectives qu’offrirait cette nouvelle source d’énergie émerveillent donc de nombreux acteurs. Cela en ferait effectivement un atout de poids pour atteindre une réelle transition énergétique au niveau mondial.

Hervé Poirier explique également que si cette ressource n’a encore jamais été exploitée c’est parce que « presque personne n’y croyait ». La bascule : le début de l’exploitation d’un puits d’hydrogène « quasi pur » à Bourakébougou, au Mali, en 2011. Profond de 100 mètres, il avait été initialement creusé afin de trouver de l’eau. La géologie de l’hydrogène naturel est donc une science neuve. De la même manière, l’exploration de cette ressource n’a commencé que très récemment, au contraire du pétrole et du gaz.

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Une énergie renouvelable présente partout dans le monde ?

Le 22 avril, Hervé Poirier révélait qu’« une trentaine de permis d’exploration ont été attribués ces derniers mois en Australie ». Cet énorme État d’Océanie n’est absolument pas seul à avoir lancé des études de ces gisements d’hydrogène blanc. On en trouve également dans des pays de tous les continents et dans tous les espaces de la planète comme :

  • le Brésil ;
  • l’Islande ;
  • la Finlande ;
  • la Chine ;
  • l’Espagne ;
  • le fond de l’Océan Atlantique ;
  • et également en France.

Dans notre pays, cette exploration est menée dans le département des Pyrénées-Atlantiques, entre Béarn et Soule, sur un territoire comprenant 43 communes. La société TBH2 Aquitaine recherche ainsi de l’hydrogène blanc mais aussi de l’hélium. Si cette exploration est concluante, l’objectif annoncé est de pouvoir, à terme, exploiter ces gisements à destination des utilisateurs locaux et/ou régionaux.

Hervé Poirier explique aussi que « les géologues commencent à mieux comprendre comment, et où, ce gaz peut s’accumuler dans la croûte terrestre, dans des quantités parfois absolument considérables ». Cette ressource, « parfaitement écolo » serait également une véritable énergie renouvelable. Cela, le Dr Alain Prinzhofer, géologue de l’Institut de physique du globe de Paris, l’explique bien. « Dans le puits exploité au Mali, la quantité de gaz est restée constante au fil des années et la pression augmente. Il faut donc parler de flux et non de stock ». Cela implique que, en principe, les accumulations souterraines d’hydrogène blanc pourraient se renouveler de manière continuelle et naturelle.

Ensuite, ce flux d’hydrogène présent sous terre finit par s’échapper dans l’air et rejoindre les sommets de l’atmosphère. Il est enfin éliminé une fois dans l’espace. Olivier Lhote, responsable de l’hydrogène naturel chez Engie, pense « qu’il y a plusieurs dizaines de millions de tonnes d’hydrogène naturel qui sont émises chaque année dans l’atmosphère ».

Tous ces éléments font penser à un nombre toujours plus important de chercheurs que l’hydrogène blanc pourrait être « la prochaine source d’énergie majeure ».

Quelles sont les capacités humaines d’exploiter l’hydrogène blanc ?

Pour faire de l’hydrogène blanc une véritable énergie de demain, plusieurs questions se posent encore actuellement :

  • l’hydrogène qui s’échappe dans l’atmosphère est-il captable ? Et si oui, en quelle quantité ?
  • quelles seront les réelles capacités d’exploitation de l’hydrogène blanc resté piégé sous terre ?

En effet, si les quantités estimées sont gigantesques, toutes ne seraient pas forcément atteignables et utilisables. Pour constituer un réel gisement exploitable, il faut que cet hydrogène soit accessible par nos moyens humains, limités et différents selon chaque État. C’est pourquoi tant d’explorations sont actuellement réalisées à travers le monde pour estimer la faisabilité de chaque projet.

Il n’en reste pas moins que, dans un contexte de crise énergétique et d’urgence climatique, cette nouvelle piste est prometteuse. Si son potentiel réel reste encore à vérifier, l’hydrogène blanc est donc pris très au sérieux par les spécialistes. Pour Hervé Poirier, il s’agit en plus d’« une des rares vraies bonnes nouvelles que la planète nous envoie depuis quelque temps ».

Dans tous les cas, tendre vers davantage d’énergies renouvelables constitue un réel enjeu planétaire. Si vous aussi cette cause vous tient à cœur, sachez que chacun, à son niveau, peut agir. En tant que consommateur vous pouvez, par exemple, choisir de changer d’offre pour opter pour un fournisseur de gaz ou d’électricité verte. Dans ce but, n’hésitez pas à vous rendre sur le Comparateur Énergie de Choisir.com. Grâce à lui, vous pourrez facilement faire le tri entre les différentes offres du marché et obtenir toutes les informations utiles. Vous aurez alors la possibilité de faire un choix qui aura un impact positif sur la planète !

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