Climat : « le monde n’est pas sur la bonne voie » selon l’ONU
Peu sont ceux désormais à rejeter cet inexorable changement climatique que nous subissons tous. Réchauffement des températures, hausse des catastrophes naturelles ou d’autres désastres… ses marques concrètes dans nos vies sont nombreuses. En fin d’année à Dubaï, aux Émirats arabes unis, se tiendra la COP28, la grande conférence internationale pour le climat. À trois mois de son ouverture officielle, l’ONU a décidé de tirer la sonnette d’alarme. Elle vient effectivement de publier un rapport, son « Bilan mondial », qui dresse les efforts réalisés au niveau climatique par les États depuis 2015. Son constat est implacable : « les émissions mondiales [de CO2] ne sont pas conformes aux trajectoires » que devraient suivre les objectifs fixés lors de l’accord de Paris. Quelles sont les conclusions exactes et complètes présentes dans ce document des Nations unies ? Quelles pistes d’actions préconise-t-il pour parvenir à tenir ces objectifs ? Choisir.com vous en propose un rapide résumé.
« Une décennie critique pour l’action climatique » : le bilan amer dressé par l’ONU
C’est le 8 septembre 2023 que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a rendu public son rapport intitulé Global Stocktake. En français, son nom a été traduit par « Bilan mondial ».
De quoi s’agit-il exactement ? C’est un document qui fait la liste des mesures prises par les États en matière de changement climatique depuis l’accord de Paris de 2015 sur le climat. Rédigé par des experts internationaux, le rapport onusien était prévu par cet accord français vu, à l’époque, comme historique. Sa création a suivi plusieurs étapes :
- tout d’abord, la collecte de données auprès de différents acteurs parmi :
- les États signataires du texte de 2015,
- des scientifiques du climat, dont ceux du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat),
- des représentants de la société civile ;
- ensuite, un temps de discussions à propos de ces données collectées, au sein d’un « dialogue technique » ;
- enfin, la réalisation concrète du rapport, qui prend la forme d’un résumé de ce dialogue technique.
Le document note une « action climatique quasi universelle en fixant des objectifs et des signaux sur l’urgence de la crise climatique », ce qui peut paraître encourageant. Toutefois, c’est quasiment le seul point relevé pouvant laisser aller à l’optimisme.
Au contraire, ce qui forme en fait le premier bilan mondial de l’ONU (Organisation des Nations unies) dresse un constat sans appel. Celui-ci « se déroule au cours d’une décennie critique pour l’action climatique, observe ses auteurs. Les émissions mondiales doivent être réduites de moitié d’ici 2030, pour que le monde ait une chance d’atteindre l’objectif de 1,5 °C de hausse des températures. À l’heure actuelle, le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs à long terme ».
Le document fait également savoir qu’« il existe une fenêtre de plus en plus étroite pour relever les ambitions et mettre en œuvre les engagements existants afin de limiter le réchauffement à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels ». Rappelons que c’était justement là la barre que les États signataires de l’accord de Paris s’étaient engagés à ne pas dépasser. Reste que, aujourd’hui, ce réchauffement climatique d’origine humaine atteint déjà 1,2 °C. De ce fait, les conclusions de l’ONU sont fort logiques et, malheureusement, pas vraiment étonnantes. « Les émissions mondiales ne sont pas conformes aux trajectoires d’atténuations cohérentes avec l’objectif de températures de l’accord de Paris », jugent les experts.
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faire une simulation« Il faut en faire beaucoup plus sur tous les fronts » : l’ONU appelle les États à rehausser l’ambition de leurs actions climatiques
Ce document publié par l’ONU a en réalité une double fonction. En effet, il forme :
- un rappel à l’ordre des États pour que ces derniers tiennent les objectifs pris il y a presque dix ans ;
- une tentative de mise sous pression politique des principaux dirigeants de ce monde. Fin juillet, les membres du G20 s’étaient montrés incapables de trouver un consensus à propos d’un calendrier de réduction des énergies fossiles. Un sommet sur l’ambition climatique se tiendra également à New York le 20 septembre 2023, organisé par l’ONU.
Cependant, ce qui est plus spécifiquement dans le viseur des Nations unies est la prochaine COP28 qui doit aussi avoir lieu à la fin de l’année à Dubaï. Début mai, le président de cette grande réunion internationale (normalement) en faveur du climat avait déclaré qu’un arrêt des énergies fossiles n’est pas « prévisible ».
Une ligne qui n’est absolument pas celle de l’institution onusienne. Selon elle, au contraire, « il faut en faire beaucoup plus sur tous les fronts ». Cette action en faveur du climat doit surtout être bien plus rapide que ce qui est réalisé actuellement. Les objectifs cités dans le rapport visent une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de :
- 43 % d’ici 2030 ;
- 60 % d’ici 2035 ;
- pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Si ces émissions de CO2 sont aujourd’hui en baisse en Europe, on a malgré tout assisté en 2022 à une hausse record de ces émissions liées à l’énergie. Un tel exemple montre ainsi clairement que la dynamique n’est pas bonne, comme le font remarquer les Nations unies.
Selon elles, l’action climatique doit aussi être :
- inclusive. Les auteurs estiment effectivement que « les personnes les plus touchées par le changement climatique doivent participer à l’élaboration des solutions » ;
- facilitée et portée par des objectifs bien plus ambitieux que doit se fixer chaque État du monde.
Une prise de position inédite et des pistes à suivre pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique
Cette prise de position de l’ONU est en réalité assez inédite. Si l’institution new-yorkaise estime qu’il faut rehausser l’ambition des actions climatiques menées, c’est pour une raison simple. Selon ses experts, il existe dorénavant suffisamment de « solutions rentables » pour se montrer efficace et justement gagner en ambition. Parmi les pistes évoquées se trouvent très logiquement le fait de :
- développer massivement les énergies renouvelables ainsi que les « technologies plus propres existantes » ;
- sortir des énergies fossiles. C’est justement la première fois que l’ONU appelle clairement à une sortie progressive de toutes les énergies fossiles non exploitées ;
- arrêter la déforestation. Des crédits carbone mis en place par les Nations unies existent pour lutter contre les émissions de CO2 liées à la déforestation. Cependant, leur crédibilité a récemment été remise en cause ;
- rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climatiques.
Dernier levier indispensable selon le rapport : intensifier les efforts d’adaptation à ce dérèglement climatique. Cela est d’autant plus vrai « pour ceux qui sont les moins préparés au changement et les moins aptes à se remettre d’un désastre ». Les pays en développement sont ici bien évidemment ciblés. Les experts jugent qu’il faut donc :
- augmenter les financements à destination de ces pays les plus pauvres du monde, dans le but de les aider à mener des actions climatiques efficaces ;
- rendre en même temps leur dette « soutenable ».
La conclusion de ce premier bilan mondial de l’ONU aura lieu lors de la COP28 de Dubaï, du 30 novembre au 12 décembre 2023. Le but : que les États signataires puissent s’inspirer de ce rapport afin de déterminer leurs « stratégies bas-carbone de long terme » et de rehausser leurs ambitions. Toutefois, après les promesses et les annonces d’objectifs qui ne sont bien souvent que des mots, le temps des actes se fait attendre et doit venir. Il y a même urgence.
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