Pellets et bois : plus polluants que les combustibles fossiles ?

Pellets et bois ou énergies fossiles ? Pour les partisans de la transition écologique et d’une énergie propre, le choix semble évident. Et pourtant… Des études récentes avancent que le chauffage provenant de cette biomasse ligneuse est bien plus nocif pour la santé que les combustibles fossiles ! Qu’en est-il exactement ? Des États-Unis au Royaume-Uni en passant par l’Italie, Choisir.com fait le point.

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Les centrales à biomasse ligneuse plus polluantes que celles à combustible fossile, d’après une étude

Pour œuvrer en faveur de la transition énergétique, vous comptez remplacer votre chaudière au gaz ou au fioul par un poêle à pellets ? Vous changerez peut-être d’avis après avoir pris connaissance de cette étude américaine réalisée par des chercheurs de l’Université de Caroline du Nord. Publiée en décembre 2023 dans la revue Renewable Energy, elle dresse un constat choc qui pourrait bouleverser les certitudes des plus fervents écologistes.

Ces travaux avancent effectivement que les centrales énergétiques fonctionnant avec de la biomasse ligneuse sont, au contraire de ce que l’on pourrait penser, très nocives pour la santé. Ces dernières, utilisant du bois, des copeaux de bois ou des pellets, généreraient même une pollution trois fois plus élevée que les centrales à combustible fossile !

Pour leur étude, les chercheurs se sont intéressés aux émissions polluantes telles que :

  • les oxydes d’azote ;
  • les composés organiques volatils ;
  • le dioxyde de soufre ;
  • les particules fines ;
  • les hydrocarbures aromatiques polycycliques.

Précisément, ces émissions produites par les centrales énergétiques à biomasse ligneuse sont en réalité 2,8 fois plus élevées que celles fonctionnant aux énergies fossiles. Il s’agit d’une moyenne par unité d’énergie.

Problème : d’après le rapport, 2,3 millions d’Américains résident à moins de 2 km de ce type de centrales favorisant en théorie une production « plus propre ». C’est donc une part non négligeable de la population qui se retrouve exposée :

  • à ces émissions nocives de particules fines ;
  • aux conséquences néfastes qu’elles peuvent provoquer sur leur santé.

Avec ce facteur aggravant. Les auteurs notent en effet que la majorité des personnes concernées appartient aux catégories de population les plus pauvres des États-Unis. Conséquence : elles ne peuvent avoir que très difficilement accès aux soins en cas de besoin.

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La production de pellets et de copeaux de bois : un impact carbone sous-estimé ?

L’impact sanitaire du pellet et du bois semble donc clairement être plus important que celui du charbon ou du gaz. D’après l’étude américaine, la pollution de l’air générée par les centrales à biomasse ligneuse et ses conséquences sur la santé des habitants ne fait pas de doute.

Qu’en est-il maintenant de l’effet de la biomasse ligneuse sur la transition écologique ? Les émissions de CO2 du pellet ou des copeaux de bois sont bien moins importantes que celles des fossiles. Malgré tout, selon les chercheurs, cette pollution aurait aussi des effets climatiques négatifs à réévaluer.

Voilà ce qu’affirme Ettore Guerriero, de l’Institut de Pollution de l’Air au Centre National de la Recherche italien. Ce dernier a été interrogé par le journal La Repubblica, qui a relayé en Italie l’étude de l’Université de Caroline du Nord. Son propos confirme que les biomasses ligneuses sont communément vues « comme ayant un impact nul en CO2 ». La raison : il est souvent avancé que les émissions de carbone générées sont « effacées » par la croissance naturelle des plantes qui seront ensuite utilisées. Or, de son point de vue, c’est faux. « En réalité, dit-il, la culture, la coupe et le transport des biomasses produisent du CO2 ».

Le chercheur transalpin pointe aussi du doigt le cas des pellets. Selon lui, tout le processus de « pelletisation » est également très polluant, parce que :

  • pour produire des pellets, il faut énormément de matières, telles que des sciures et copeaux de bois ou autres résidus végétaux. Elles sont alors « collectées, triées, séchées, broyées et pressées en petits cylindres » ;
  • à chaque étape de ce procédé, l’emploi « de machines, de carburant, d’eau et d’électricité » est indispensable. Ces usages font alors mécaniquement augmenter les émissions de CO2.

L’addition des différentes énergies consommées lors de chacune de ces étapes de transformation répond au nom d’énergie grise. La production de pellets a donc des effets notables sur le niveau de production de ce type d’énergie, forcément polluante. Par conséquent, l’énergie grise générée pour la production des pellets alourdit donc l’empreinte carbone de ces derniers.

Les poêles à bois ou à pellets domestiques seraient, eux aussi, très polluants

L’étude américaine traite des centrales énergétiques. Qu’en est-il alors de tous les dispositifs utilisés par les particuliers, tels que les chaudières ou autres poêles ? Pour Ettore Guerriero, le constat est sans appel. « La biomasse domestique produit toujours davantage de polluants que les chaudières au fioul ou au gaz », affirme-t-il. Depuis quelques années, le matériel s’est amélioré, permettant de réduire l’importance des déchets imbrûlés, comme les particules. Pourtant, ça ne semble pas encore être assez pour réduire suffisamment la nocivité de ces équipements sur la santé.

Des remarques plutôt alarmantes qui ne concernent pas que les États-Unis ou l’Italie. D’après l’Agence de la transition écologique, l’ADEME, plus de 7 millions de foyers français ont recours au bois pour se chauffer. Ces critiques et points de vue semblent néanmoins dépendre du pays et des normes en vigueur au sujet :

  • des appareils de chauffage ;
  • de leurs émissions nocives et polluantes.

En France, elles sont plutôt strictes et divergent en tout cas de ce qu’elles peuvent être dans différents États du monde. De l’autre côté de la Manche, au Royaume-Uni, l’inquiétude est par contre de mise. Celle-ci porte sur les poêles à bois, dont les ventes augmentent de plus en plus. Elles ont progressé de 67 % sur les trois derniers mois de 2022 vis-à-vis de l’année précédente. Le souci, c’est que des données gouvernementales révélées par le journal The Guardian attestent ainsi que le pays a fait face à :

  • une forte hausse des émissions nocives liées à l’utilisation des poêles à bois ;
  • ce qui a, dans une large part, contrebalancé la diminution de la pollution aux particules fines causées par :
    • les mobilités routières thermiques,
    • les sources d’énergie non-domestique.

Des constats à ne pas prendre à la légère. En effet, les particules fines forment un problème de taille, responsable de la mort prématurée de plus de 400 000 personnes par an en Europe. Ces études et ces données qui questionnent réfrènent votre envie de passer au bois comme mode de chauffage ? Afin d’apporter votre pierre à l’indispensable transition verte, pourquoi ne pas opter tout de même pour un fournisseur d’électricité ou de gaz renouvelables ? Le Comparateur Énergie de Choisir.com est justement là pour vous aider dans vos démarches. Utilisez-le, vous pourrez ainsi facilement trouver une offre adaptée à vos besoins.

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