L’État relance la centrale à charbon de Saint-Avold

Depuis 2021, le monde fait face à une crise énergétique majeure. Cette dernière a d’abord été causée par la reprise économique post-Covid, puis par les tensions entre la Russie et l’Ukraine. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, la France fait partie des pays qui ont dû adopter des solutions d’urgence pour sécuriser leur approvisionnement en énergie et répondre aux besoins des entreprises et des particuliers. Pour ce faire, et éviter des coupures d’électricité l’hiver prochain, la France a notamment décidé de relancer la centrale à charbon de Saint-Avold en Moselle. La relance de cette centrale servira aussi à pallier les problèmes rencontrés par le parc nucléaire français.

centrale charbon saint avold

L’électricité : un bien qui ne se stocke pas à grande échelle

Contrairement au gaz qui peut facilement être réservé sous forme gazeuse ou liquide, l’électricité ne peut se stocker à grande échelle. Le site de l’ADEME, l’Agence de la transition écologique en France, explique en effet que « l’électricité est un vecteur très pratique pour le transport de l’énergie, mais difficile à stocker sous sa forme propre ».

S’il est possible de stocker de l’électricité sur le court terme et en petite quantité, pour les voitures électriques et certains appareils (batteries, panneaux solaires portatifs, etc.) par exemple, il n’est pas possible de la stocker à grande échelle et sur le long terme pour répondre aux besoins importants des particuliers, des industries et autres professionnels. Il faut donc la consommer au moment de la production.

Or, l’hiver, la demande en électricité augmente. Cette hausse de la consommation s’explique notamment par le chauffage. En 2019, ce dernier représentait 27,6 % de l’électricité consommée par les ménages selon l’ADEME. Malheureusement, la production d’électricité nucléaire et les possibilités d’importation sont limitées.

Un manque de production nucléaire

L’énergie nucléaire représente 67 % de la production d’électricité en France selon RTE, en 2020. Du fait d’opérations d’entretiens, EDF a revu à la baisse la production d’électricité d’origine nucléaire en 2023. « EDF ajuste son estimation de production nucléaire pour 2023 à 300-330 TWh contre 340-370 TWh précédemment » a fait savoir le groupe par voie de presse en février 2022. Notamment, seront mis à l’arrêt 44 réacteurs sur les 56 que compte la France.

La situation a été similaire l’hiver dernier. Pendant l’hiver 2021-2022, la production nucléaire est venue à manquer. Cela a été causé par le fait que la crise sanitaire de Covid-19 a mis en retard la maintenance des centrales nucléaires. En effet, cet hiver prévoyait de nombreux travaux de maintenance du parc nucléaire français.

Ces actions obligatoires ont eu pour effet de mettre à l’arrêt plus longtemps que prévu certains réacteurs, et ont été plus importantes que prévu. Le calendrier des arrêts et les marges de disponibilité en hiver ont également été mis à mal avec la pandémie. Le Monde expliquait dans un article de janvier qu’une quinzaine de réacteurs nucléaires avaient dû être arrêtés en même temps.

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Des importations difficiles depuis l’étranger

La sécurité d’approvisionnement des pays européens dépend pour beaucoup de la Russie pour répondre à leurs besoins en énergie. Or, à cause de la guerre en Ukraine, les approvisionnements en gaz sont devenus plus complexes, puisque la Russie a décidé de réduire ses livraisons vers l’Europe.

En effet, la production d’électricité de l’Allemagne, de la Belgique et de l’Espagne, par exemple, sont particulièrement liées au gaz naturel. La part du gaz se répartissait ainsi dans la production d’électricité :

  • Allemagne : 13 % (chiffre 2022) ;
  • Belgique : 24,8 % (chiffre 2021) ;
  • Espagne : 30 % (chiffre 2021).

Avant d’exporter de l’énergie, on peut penser que les voisins de la France chercheront en priorité à répondre à leur demande nationale. Il sera sans doute moins facile d’importer de l’électricité l’hiver prochain en cas de pic de consommation.

Le charbon comme dernier recours

Toujours dans l’optique de remplacer le gaz russe, certains pays ont décidé d’avoir recours de nouveau au charbon, une énergie fossile très polluante.

C’est la raison pour laquelle le ministère de la Transition écologique annonçait en juin dernier que la centrale de Saint-Avold en Moselle devrait redémarrer « à titre conservatoire, compte tenu de la situation ukrainienne » l’hiver prochain, pour notamment éviter les délestages.

Le délestage d’électricité correspond à des coupures ponctuelles du courant, le plus souvent de courte durée. Ces coupures sont parfois obligatoires car elles permettent de conserver le bon état du système électrique national, mais aussi d’assurer la sécurité de l’alimentation électrique des sites essentiels (hôpitaux, écoles, université, installations gouvernementales, casernes, etc.)

Bien que cette décision puisse paraître inquiétante compte tenu des promesses du Président Emmanuel Macron de fermer le parc nucléaire français, le ministre de la Transition écologique a assuré que « nous resterions, dans tous les cas, en dessous d’1 % d’électricité produite par le charbon » et « aucun charbon russe ne sera utilisé ».

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