Une « Victoire historique » pour les salariés d’EDF met fin à la grève
Après plusieurs semaines de mobilisation croissante dans les centrales nucléaires françaises et deux journées de négociation, un accord salarial a été trouvé au niveau national entre la direction d’EDF et les syndicats. La grève semble toucher à sa fin et l’activité du groupe devrait reprendre son rythme normal. Détails sur la résolution de ce conflit social et ses conséquences sur la production nucléaire en France.
Diffusion de la grève dans les centrales nucléaires
La grève dans les centrales nucléaires a commencé début octobre ; elle touchait alors 5 réacteurs (sur 56 en France). La contestation s’est étendue, et au plus fort de la mobilisation, 11 des 18 centrales du parc nucléaire français étaient affectées par la grève (pour 20 réacteurs au total).
Sachant que :
- le nucléaire est la principale source d’électricité en France ;
- les acteurs du marché de l’énergie prévoient un hiver 2022-2023 compliqué sur le plan énergétique ;
- la production nucléaire française est très basse actuellement, car des travaux sont nécessaires avant de relancer certains réacteurs à l’arrêt.
Les travailleurs profitaient d’un excellent rapport de force dans ce mouvement social pour faire entendre leur demande : une rémunération qui suit a minima l’inflation.
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faire une simulationL’accord salarial qui met fin à la grève dans les centrales nucléaires d’EDF
Le vendredi 21 octobre 2022, après deux jours de négociation seulement, un porte-parole d’EDF annonce dans la soirée que « les négociations sont terminées, un accord va être soumis aux organisations syndicales qui les soumettront au personnel ».
Les points clés de cet accord entre EDF et syndicats sont :
- une augmentation de salaire de 2,3 % pour chaque niveau de rémunération (NR) ;
- 5 % d’augmentation pour les bas salaires jusqu’aux agents de maîtrise ;
- 2,5 % d’augmentation pour les cadres en plus de primes dont le montant reste à définir ;
- des avancements individuels de 2,45 %.
De plus, il fait suite à un accord de branche concernant des augmentations salariales dans les industries électriques et gazières (IEG) signé 17 octobre par la CGT, la CFDT et FO.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, s’est exprimée au sujet de cet accord : « Les parties prenantes ont avancé dans un délai record », elle ajoute : « Je salue ce projet d’accord et suivrai de très près sa concrétisation ».
De leur côté, les représentants syndicaux qui se sont exprimés dans les médias semblent extrêmement satisfaits des résultats des négociations avec EDF :
- d’après Julien Lambert, secrétaire fédéral de la FNME-CGT (Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT), « Les mesures proposées par EDF avec les mesures de branche permettent d’atteindre la revendication des 200 euros minimum par mois » ;
- selon David Hallier, délégué CGT à la centrale de Cruas-Meysse (Ardèche), cela correspond pour les salariés à une augmentation de 5 à 10 % qui devrait favoriser en priorité les bas salaires. De quoi compenser l’inflation actuelle ;
- Christophe Paul, représentant CGT à la centrale nucléaire du Bugey (Ain) affirme que « c’est une victoire historique » et suppose que le contexte actuel a beaucoup joué pour donner aux syndicats « un rapport de force aussi favorable » ;
- même son de cloche du côté du syndicat CGT de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) : « On n’a jamais obtenu autant ».
Dans la plupart des centrales touchées par le mouvement social, la proposition de cet accord a été suffisante pour voter la fin de la grève le 21 octobre. Toutefois, sur deux sites nucléaires, les salariés ont décidé ce même jour de poursuivre la mobilisation : à Cattenom (Moselle) et Flamanville (Manche). Une source syndicale de la centrale de Cattenom explique que « le mouvement continue pour l’instant, les salariés veulent maintenir une certaine pression tant que l’accord n’est pas signé ».
En effet, les organisations salariales (CGT, FO, CFDT et CFE-CGC) disposaient d’une semaine à partir de la fin des négociations pour consulter leurs adhérents et décider de ratifier ou non l’accord salarial. Leurs décisions devraient être annoncées sous peu. Il sera alors possible de savoir si la grève prend réellement fin dans le nucléaire français.
Conséquences de la grève dans le nucléaire français
L’impact de la mobilisation sociale sur la remise en route des réacteurs nucléaires français prévue d’ici la fin de l’hiver n’est pas encore précisément connu, mais deux points peuvent être soulignés :
- avant la levée partielle de la grève le 21 octobre, 4 réacteurs subissaient une baisse de production et les travaux de maintenance étaient bloqués sur 18 réacteurs d’après Julien Lambert (secrétaire fédéral de la FNME-CGT) ;
- au moment de la conclusion de l’accord, les dates de redémarrage de 5 réacteurs avaient été reculées, d’un jour à près de trois semaines.
On ne sait pas encore si EDF parviendra à redémarrer les 13 réacteurs nucléaires prévus sur le mois de novembre dans le cadre des objectifs fixés par le gouvernement, malgré l’augmentation des seuils radioactifs chez certains prestataires d’EDF permettant d’accélérer les travaux. Pour le moment, EDF n’a pas communiqué d’informations complémentaires sur ce sujet. En revanche, les stocks de gaz français ont presque atteint leur niveau maximum, une bonne nouvelle à l’approche de l’hiver : cela pourra certainement aider à pallier un éventuel manque de capacité de production nucléaire.
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