Hydroélectricité : vers une hausse des capacités de production ?
Dans le contexte actuel tendu et marqué par la crise énergétique de 2022, la place des énergies renouvelables devient chaque jour plus importante. Bien qu’étant historiquement la première source d’énergie française de ce type, l’hydroélectricité voit le solaire et l’éolien devenir toujours plus importants dans le mix énergétique. Certains estiment d’ailleurs que, renforcé par le réchauffement climatique, les capacités hydroélectriques nationales ont atteint certaines limites. Au contraire, les exploitants du parc hydroélectrique ont un avis totalement opposé. Ceux-ci jugent en effet que les capacités françaises dans ce domaine pourraient augmenter de 20 %, « essentiellement avec de nouveaux ouvrages ». Choisir.com fait le point sur le potentiel hydroélectrique national qui, de ce point de vue, pourrait donc encore se développer prochainement.

L’importance de l’hydroélectricité en France
La France a-t-elle encore aujourd’hui, en mars 2023, les capacités et les possibilités de développer son potentiel de production hydroélectrique ? Pour France Hydro Électricité, syndicat professionnel du secteur qui fédère les exploitants de 720 ouvrages dans le pays, la réponse est clairement oui.
Le développement de cette branche « permettrait d’éviter le recours aux énergies fossiles », comme le gaz ou le charbon. En effet, la France en a encore utilisé beaucoup au cours de la crise énergétique qui a gravement impacté nombre de foyers et d’entreprises du pays.
Avant l’avènement du nucléaire, l’hydroélectricité tenait une place majeure en France. Aujourd’hui encore, elle joue un rôle clé, avec 12 % de la production électrique nationale l’année dernière. Ses ouvrages peuvent être :
- des centrales qui turbinent au fil de l’eau (un torrent, un fleuve…) ;
- des barrages qui stockent l’eau, agrémentés de centrales qui fonctionnent à la demande afin de produire de l’électricité.
Ces différents types d’installations produisent 60 térawattheures (TWh) par an en moyenne. C’est loin d’être négligeable puisque cela représente la consommation électrique de 27 millions de Français.
Xavier Casiot, président de France Hydro Électricité, a ainsi rappelé le jeudi 23 mars dernier que le parc hydroélectrique est « un outil extrêmement précieux pour assurer l’équilibre du réseau ». Il est vrai qu’il a joué un rôle important pour permettre à la France de ne pas subir de coupure d’électricité cet hiver.
Au niveau mondial, l’hydroélectricité est même la première des énergies renouvelables produites. Ces dernières ont d’ailleurs connu un fort développement en 2022, spécialement en Amérique Latine. Le 21 mars 2023, l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena, pour International Renewable Energy Agency en anglais) a justement publié un rapport intitulé Renewable Capacity Statistics 2023 au sujet de la production internationale d’énergies renouvelables. À la première place, l’hydroélectricité a donc représenté :
- une production de 1 250 gigawatts (GW) ;
- 37 % du total produit.
Après elle viennent les énergies solaire (31 % du total) et éolienne (27 %).
Malgré ces chiffres, les exploitants du parc français estiment donc que les capacités de l’hydroélectricité nationale pourraient se développer encore davantage.
Service gratuit choisir.com
Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?
faire une simulationUne capacité de production hydroélectrique de 20 % supplémentaire ?
Tel est effectivement l’avis de Xavier Casiot, président de France Hydro Électricité. « Le potentiel de développement est de 12 TWh, cela représente 20 % de plus » a-t-il fait savoir. Le moyen pour cela : établir de nouveaux ouvrages, soit sur des sites vierges, soit sur d’autres déjà existants.
Ainsi, sept nouvelles installations sont d’ailleurs proches d’être mises en service par l’entreprise Gaz Électricité Grenoble (GEG), sur des torrents de montagne. La plus petite d’entre elles sera dotée d’une puissance de 2 GW, « équivalent à la consommation de 1 000 habitants » explique Nicolas Flechon, directeur production énergies renouvelables chez GEG. Le plus gros de ces futurs ouvrages, localisé dans la vallée de la Tarentaise, sera d’une puissance de 12 GW. Il commencera à produire « au mieux pour 2025 » selon ce dernier.
Les investissements nécessaires pour mettre en place ces nouvelles infrastructures sont variables selon les cas. Elles dépendent en fait :
- du cours d’eau choisi ;
- de la puissance de celui-ci ;
- des contraintes environnementales.
Ce qui est sûr, c’est que le souhait du secteur est de passer :
- de 25,7 GW de puissance hydroélectrique installée aujourd’hui en France ;
- à 27,1 GW en 2033.
À court terme, la France a déjà tablé sur un développement de 5 % de l’hydroélectricité pour 2028. Cela représenterait 3 à 4 térawattheures (TWh) de plus.
Les obstacles qui s’élèvent face au déploiement et à l’efficacité de l’hydroélectricité en France
Le PDG d’EDF, Luc Rémont, expliquait récemment qu’« il y a un fort potentiel hydraulique dans notre pays ». Ce dernier ajoutait aussi qu’il serait également utile de réexaminer ce potentiel : « Nous devons intégrer tout cela dans une vision de l’hydroélectricité et de la constitution de nos réserves en eau qui bénéficiera sur le long terme à notre pays dans un contexte de moindre prévisibilité des précipitations ».
Il est vrai que le dérèglement climatique met de plus en plus à mal les capacités de production du secteur de l’hydroélectricité. À la grave sécheresse de l’été 2022 a succédé celle de la fin de l’hiver. Ce type d’épisodes, de plus en plus fréquents, a un impact évident sur les réserves énergétiques françaises et forme un problème sérieux.
Autre élément problématique pour le déploiement efficace de l’hydroélectricité : d’après Xavier Casiot, la France manque de centrales Step. Celles-ci sont des « Stations de transfert d’énergie par pompage » et seraient très utiles pour absorber les pics de consommation électrique.
En réalité, ces centrales sont capables de pomper l’eau d’un bassin inférieur vers un bassin supérieur. Si elles utilisent de l’énergie solaire ou éolienne excédentaire pour pomper cette eau, cela revient aussi à « stocker » cette énergie produite en plus. Cela formerait donc une solution pour :
- accompagner l’essor de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne en France ;
- pallier le phénomène d’intermittence de ces énergies renouvelables.
Le souci est que la France ne compte que 6 centrales Step sur son territoire. Pourtant, d’après Luc Rémont, ce type d’infrastructure « ne nécessite pas forcément de grands ouvrages ».
En matière de Step, Xavier Casiot juge également que la France « a des possibilités qui vont au-delà des besoins ». Une concertation est d’ailleurs actuellement engagée avec les pouvoirs publics pour que la construction de Steps puisse bénéficier d’aides. Voilà une piste qui serait intéressante à suivre afin d’œuvrer pleinement en faveur de la transition écologique et énergétique en France.
Si, pour vous aussi, le déploiement des énergies renouvelables dans notre pays est un sujet fondamental, sachez que tout le monde peut agir, même humblement. Le choix d’un fournisseur d’énergie verte peut notamment être un exemple d’action efficace dans ce but. Si vous désirez obtenir plus de renseignements sur ce type d’offres, pensez à utiliser notre Comparateur Électricité et Gaz. Grâce à lui, vous pourrez comparer avec facilité les différentes propositions commerciales. Vous aurez ainsi toutes les informations utiles pour, peut-être, changer de fournisseur et en même temps agir en faveur de la planète !

Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?
En 30 secondes simulez votre consommation pour trouver les meilleures offres et comparer avec votre fournisseur actuel.
faire une simulation