Plus d’énergies renouvelables grâce à l’agriculture ?

C’est un fait que personne n’ignore en 2023 : la France est en retard en ce qui concerne ses objectifs de déploiement des énergies renouvelables. Pour faciliter les futurs projets qui pourraient venir à naître, et qui font parfois face à l’opposition de certains acteurs, un accord vient d’être trouvé. Celui-ci a été signé le 22 mars dernier par la FNSEA, principal syndicat agricole, et le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Choisir.com revient sur ce protocole d’accord qui prévoit de pousser la production des énergies renouvelables dans le milieu agricole.

énergies renouvelables agriculture

Un accord visant à l’essor des énergies renouvelables dans le secteur agricole

Le 22 mars 2023, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et le SER (Syndicat des énergies renouvelables) sont tombés d’accord. Ces deux organisations ont effectivement signé un protocole d’accord à propos de l’essor des énergies renouvelables (EnR).

L’objectif de cet accord est de créer un dialogue régulier en faveur du « développement des renouvelables en conciliation avec les intérêts de la filière agricole ». Ce sont là les propos de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Celle-ci a également ajouté que « face au double défi de la transition énergétique et du dérèglement climatique qui affecte particulièrement le monde rural, […] le développement [des énergies renouvelables] doit s’accélérer ».

Il est vrai que la France accuse aujourd’hui un retard certain, en ce qui concerne la part d’EnR produites dans le secteur agricole, par rapport à ses voisins européens. Plus globalement, notre pays est (encore) en retard au niveau de ses objectifs de développement des énergies renouvelables sur son territoire. L’agriculture, sans renier sa mission première qui est de nourrir la population, doit donc pouvoir apporter sa pierre pour que la France parvienne à refaire son retard actuel.

Pour Christiane Lambert, « il y a une vraie appétence des agriculteurs sur ces sujets-là ». Pour elle, ce protocole d’accord forme même « une opportunité pour le monde agricole ». Il aurait ainsi plusieurs avantages :

  • accélérer le développement de la production d’énergies renouvelables en France ;
  • par cela, apporter un revenu complémentaire aux agriculteurs, alors que certains d’entre eux sont parfois plongés dans des situations financières très compliquées ;
  • enfin, vitaliser des territoires ruraux grâce à cette production locale d’EnR.

Christiane Lambert a ainsi fait savoir que « ce protocole d’accord permettra de renforcer le dialogue entre les deux secteurs » (agricole et des EnR). Même son de cloche positif du côté du Syndicat des énergies renouvelables. Son président, Jules Nyssen, a effectivement expliqué que la charte signée est « un signal politique qui dit qu’on peut s’entendre, qu’il n’y a pas d’opposition entre production alimentaire et d’énergie ».

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Un objectif visant à tripler la production d’EnR en secteur agricole pour 2050 ?

Aujourd’hui, 12 à 20 % des charges des exploitations agricoles peuvent être consacrées à l’énergie. Cette part a d’ailleurs augmenté de plus de 20 % en un an d’après Christiane Lambert. Cette dernière estime également que la crise énergétique de 2022 et la menace de pénurie de cet hiver ont « favorisé l’acceptation » de nouvelles infrastructures d’EnR.

La FNSEA évalue également à 20 % la part des EnR françaises produites actuellement par l’agriculture. Cela peut concerner différentes formes d’énergie :

Ce qui est certain, c’est que « nous avons un rôle à jouer pour être plus autonome dans ce domaine [des énergies] et avoir une énergie à prix accessible » a indiqué la présidente de la FNSEA. Celle-ci pointe très justement du doigt le fait que développer les EnR signifierait se donner les moyens :

  • d’échapper plus facilement à de nouvelles flambées des prix de l’énergie qui ont durement frappé le budget des ménages et des entreprises depuis l’année dernière ;
  • de réduire la dépendance nationale aux énergies fossiles. En 2022, des importations records de gaz naturel liquéfié (GNL) ont effectivement eu lieu en France et en Europe pour faire face au risque de pénurie.

Le protocole d’accord signé le 22 mars 2023 par la FNSEA et le SER aborde des sujets assez variés pour le développement des EnR dans le secteur agricole :

  • l’agrivoltaïsme, qui permet de protéger les cultures des aléas du climat (chaleur, froid) grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques, tout en produisant donc de l’énergie solaire ;
  • la biomasse disponible pour produire des agrocarburants et du biogaz.

Quels résultats sont visés ? Actuellement, le secteur agricole représente donc moins du quart de la production d’EnR en France. Pour l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, cette part de 20 % pourrait en réalité :

  • doubler d’ici 2030 ;
  • et tripler à l’horizon 2050.

Le premier compte rendu de ce travail en commun communiqué en septembre 2023

La FNSEA comme le SER se félicitait de la signature de ce protocole d’accord pour le développement des énergies renouvelables en France.

Pour Jules Nyssen, « tout le monde a envie d’utiliser la biomasse, mais il va falloir trouver un équilibre ». Selon lui, le but est d’éviter de « bâtir des stratégies qui ne correspondent pas à la réalité ». De son côté, Christiane Lambert a souligné l’importance de :

  • concrétiser dorénavant ces objectifs ;
  • diffuser les bonnes pratiques ;
  • les adapter au contexte de chaque département.

Concrètement, une instance de dialogue devrait bientôt être créée entre les responsables de la FNSEA et du SER, y compris en région. Jules Nyssen, le président du Syndicat des énergies renouvelables, estime qu’il sera également important de « travailler aux conditions d’acceptabilité de ces énergies ». Comme il le précise effectivement, développer les EnR « ça va se voir, ça aura un impact sur les paysages, les bâtiments ». C’est justement à cause de ces effets, que certains acteurs regrettent et ne désirent pas, que des projets ont pu ne pas aboutir par le passé.

Toutefois, Jules Nyssen souligne malgré tout que cela « aura au moins pour vertu de rappeler que l’énergie doit être produite ». Cela est un fait incontestable : installer des panneaux solaires change certes un paysage. Mais pour pouvoir continuer à avoir de quoi s’éclairer, se chauffer et vivre correctement sans faire face à la flambée des prix, il y a des choix à faire.

Jules Nyssen a enfin indiqué qu’un premier compte rendu des avancées de travail en commun entre le SER et la FNSEA sera présenté en septembre 2023. Ce sera fait lors du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables.

Si le sujet du déploiement des énergies renouvelables vous touche, sachez que chacun peut agir, même humblement. Par exemple, faire le choix d’un fournisseur d’énergie verte est déjà, à son niveau de consommateur, un acte fort. Dans le cas où une telle démarche pourrait vous intéresser, le Comparateur Énergie de Choisir.com est à votre service. Grâce à ce dernier, vous pourrez facilement et rapidement comparer les différentes offres du marché concernant l’électricité et/ou le gaz. Ainsi, vous aurez toutes les informations utiles pour faire un choix qui pourrait être bénéfique pour la planète… mais aussi pour votre porte-monnaie !

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