La fin de l’ère pétrolière avant la fin de la décennie ?

Il faudra attendre encore quelques années, mais c’est malgré tout une bonne nouvelle face à la crise climatique et la nécessaire transition qui s’impose. Le 14 juin 2023, l’AIE, Agence internationale de l’énergie, a publié son rapport annuel sur le pétrole. Ses conclusions prévoient un recul de la demande mondiale de l’or noir avant même la fin de la décennie. Ce coup de frein devrait en effet intervenir à compter de 2028, soit dans cinq ans à peine. À quoi faut-il s’attendre exactement ? Comment expliquer cette baisse prévisible de la demande et de l’extraction de cette énergie fossile ? Choisir.com vous apporte toutes les clés pour comprendre pourquoi, pour la première fois, la fin de l’ère pétrolière est entrevue au niveau mondial.

fin petrole

Vers une décrue de la demande mondiale de pétrole après 2028 ?

« La transition vers une économie de l’énergie propre s’accélère, avec un pic de la demande mondiale de pétrole en vue avant la fin de la décennie ». Cette déclaration est celle de Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie. Cette annonce a été réalisée à la suite de la publication, le mercredi 14 juin dernier, du rapport 2023 sur le pétrole, vision à cinq ans du marché, de l’AIE.

Ce dernier prédit une évolution qui donnera une raison supplémentaire d’espérer aux partisans de la transition écologique et de la fin des énergies fossiles. Il prévoit effectivement que le pic de la demande mondiale d’or noir sera atteint avant 2030. Il faudra certes attendre encore un peu mais, dès 2028, une baisse sensible et durable de la demande pétrolière devrait donc intervenir.

En effet, le rapport note concrètement que la demande « devrait significativement ralentir d’ici 2028 ». Dans une précédente étude de 2022, intitulée « World Energy Outlook », l’AIE prévoyait déjà que la demande mondiale en pétrole allait « rebondir malgré des prix élevés, culminer et se stabiliser après 2035 ». Finalement, cela se déroulera donc sans doute un peu plus tôt que prévu.

L’AIE juge effectivement aujourd’hui que le « peak oil », le pic ou le sommet de la courbe d’extraction du pétrole brut, devrait être atteint vers 2028. D’après les experts de l’Agence, ce secteur est en train de poursuivre l’évolution suivante :

  • depuis plus d’un an, la demande mondiale en pétrole est encore importante. Cela est dû aux effets de la reprise après la pandémie du COVID-19 ;
  • pour 2023, les estimations de l’AIE tablent ainsi sur une augmentation de l’ordre de 2 millions de barils par jour (Mb/j). Cette progression s’explique essentiellement par la reprise de la croissance attendue en Inde et en Chine, les deux pays les plus peuplés du monde ;
  • par la suite, l’AIE juge que cette hausse, depuis 2022 jusqu’à l’horizon 2028, devrait être de l’ordre de 6 %. Cela représentera au total 105,7 Mb/j.

Ce n’est qu’après ce peak oil que la décrue réelle s’amorcera définitivement. « La croissance annuelle de la demande devrait se contracter, de +2,4 Mb/j cette année à +0,4 Mb/j en 2028, laissant entrevoir un pic de la demande ». Voilà comment les experts de l’AIE résument cette probable évolution mondiale.

Au niveau international, les investissements dans la prospection, l’extraction et la production de pétrole brut et de gaz devraient, en 2023 :

  • connaître une hausse « de 11 % en glissement annuel », fait savoir le rapport ;
  • c’est-à-dire approcher les 530 milliards de dollars, soit 488 milliards d’euros ;
  • ce qui représente leur niveau le plus élevé depuis 2015.

Ces investissements devraient permettre à la planète d’être approvisionnée de façon suffisante jusqu’en 2028. Néanmoins, les experts de l’AIE remarquent malgré tout que cette dynamique en forte hausse est en totale contradiction avec les efforts nécessaires face à la crise climatique. C’est pourquoi l’Agence appelle le monde pétrolier à « calibrer ses investissements pour assurer une transition ordonnée ». Un conseil que serait inspirée de suivre l’entreprise Shell, qui est récemment revenue sur son objectif de réduction de sa production d’or noir.

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Quels facteurs expliquent cette future baisse prévisible de la demande de pétrole ?

Le rapport de l’AIE du 14 juin 2023 précise que tous les pays et les secteurs ne devraient pas connaître la même vitesse de déclin du pétrole. Ainsi, les pays développés de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), dont dépend l’AIE, seraient concernés dès 2024. Par contre, plusieurs facteurs « compenseront largement » cette contraction de la demande dans les pays riches, comme :

  • la demande en produits pétrochimiques, « en plein essor », tout comme le secteur de l’aviation ;
  • la forte croissance de la consommation dans les pays émergents, en Inde notamment.

Une question essentielle se pose alors : comment expliquer cette baisse prévisible de la demande et de l’extraction de pétrole ? Selon l’AIE, plusieurs facteurs jouent un rôle majeur dans cette future évolution :

  • la transition actuelle de l’économie vers les énergies propres, dont les énergies renouvelables. Cette transition énergétique s’accélère d’ailleurs grâce au déploiement important de la voiture électrique. Dans ce domaine des mobilités, l’AIE prévoit que la demande en essence va baisser après 2023. De plus, « l’utilisation du pétrole comme carburant de transport devrait décliner après 2026 », selon les auteurs du rapport ;
  • les efforts réalisés en matière d’efficacité énergétique et les avancées technologiques qui poussent dans le même sens ;
  • les problèmes d’approvisionnement et la flambée des prix de l’énergie qui ont déclenché une grave crise énergétique en Europe l’année dernière. Ce contexte troublé, en partie provoqué par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, a accéléré la transition vers des énergies plus propres et décarbonées.

Même si l’horizon 2028, dans cinq ans à peine, peut paraître proche, l’Agence juge malgré tout que faire baisser la demande « plus tôt » serait nécessaire. Cela permettrait de respecter le « scénario de l’AIE d’émissions nettes nulles d’ici 2050 ». Toutefois, pour que cette décrue soit plus rapide, les experts estiment qu’il faudrait « des mesures politiques supplémentaires et des changements de comportements ».

C’est pourquoi ceux-ci précisent un dernier point fondamental. La vitesse de la baisse de la demande pétrolière sera aussi déterminée par un ultime facteur : nous-mêmes, les habitants de la planète. Il est indéniable que la prise de conscience de la nécessaire sobriété énergétique aura une importance cruciale dans cette dynamique. Plus les actes volontaires et les passages à des énergies de demain, propres et vertes, seront nombreux, plus le peak oil sera atteint rapidement.

Cette évolution à venir forme, pour vous aussi, un enjeu majeur ? Dans ce cas, n’attendez pas et agissez également. En plus des actes de sobriété au quotidien, vous pouvez œuvrer en changeant d’offre d’énergie en faveur d’un fournisseur de gaz et même d’électricité verte. Dans ce but, l’utilisation du Comparateur Énergie de Choisir.com vous sera fort utile ! Grâce à lui, obtenez rapidement toutes les informations utiles au sujet de nombreux fournisseurs du marché. Vous pouvez même être rappelé gratuitement par un conseiller si vous le souhaitez. En réalité, rien n’est plus simple pour choisir l’offre qui vous convient et participer en même temps à une réelle transition climatique et écologique.

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